Circulaires 35

François

1846-01-03

Circulaire du 3 janvier 1846 : Souhaits de bonne année. - Nombre des Frères et des postulants. - Conserver l'esprit d'humilité, de simplicité de modestie. - La charité  fraternelle. - Nu­méro donné à l'Etablissement

51.01.01.1846.1

 1846.01.03

V. J. M. J.

Notre-Dame de l'Hermitage le 3 janvier 1846.

    Nos Très Chers,

C'est auprès de la crèche de Jésus, que nous apprenons quels sont les vrais biens que nous devons nous souhaiter mutuellement et nous efforcer d'acquérir pour passer d'heureux jours en cette vie et mériter en l'autre une éternelle félicité. Ces biens, que le monde ne connaît pas et qu'il ne saurait nous donner, sont promis aux hommes de bonne volonté, à ceux qui désirent sincèrement suivre les exemples et les maximes du Sauveur.

Ce Dieu fait homme pour rendre les hommes enfants de Dieu, ne vient pas seulement nous délivrer du péché et de la mort éternelle, il veut encore se rendre notre maître et notre modèle, pour nous conduire au bonheur véritable. Recevons donc, avec docilité ses admirables leçons, et tâchons de retracer dans notre conduite tous les traits de sa vie sainte et divine, afin de le faire vivre en nous comme en ses fidèles imitateurs.

Quels beaux exemples ne trouverons-nous pas pour toutes les vertus dans les mystères du Verbe incarné, et quels puissants motifs de les suivre ! Qui n'embrassera volontiers la pauvreté, en voyant Jésus dans une étable ? Qui osera chercher les commodités et les plaisirs de la vie, en considérant Jésus couché dans une crèche ? Qui pourra refuser d’obéir, en voyant, un Dieu soumis à ses créatures

Quel zèle et quel dévouement la vue de Jésus enfant ne doit-elle pas nous inspirer pour l'enfance !

A l'exemple de Marie, notre tendre Mère, conservons précieusement dans notre cœur le souvenir de toutes ces choses, et faisons-en le sujet ordinaire de nos méditations. C'est là que nous apprendrons à bien remplir le but de notre sainte et sublime vocation, à pratiquer fidèlement tous les devoirs qu'elle nous impose, et à nous montrer toujours les fidèles disciples de Jésus et les vrais enfants de Marie.

J'ai la satisfaction de vous annoncer, N. T. C. F., que notre petite Société se multiplie de jour en jour d'une manière bien consolante. Nous comptons présentement dans nos diverses maisons six cent soixante-dix Frères et soixante à quatre-vingts postulants ; néanmoins ce nombre est encore bien loin d'être en rapport avec celui des demandes qui nous sont adressées de toutes parts pour de nouveaux Etablissements. Aussi je vous engage tout de nouveau à redoubler de zèle pour procurer de bons sujets à la Société par tous les moyens que la piété et la prudence peuvent vous fournir. Le Seigneur nous offre un vaste champ à cultiver et une moisson abondante à recueillir. Déjà plus de vingt mille enfants reçoivent une éducation chrétienne et religieuse dans cent vingt-cinq Etablissements, y compris les Missions de l'Océanie, où, comme vous le savez, nous avons un bon nombre de Frères catéchistes.

Quels puissants motifs de courage, de zèle et de confiance ! Qui ne s'efforcerait, chacun dans sa fonction, de coopérer de tout son pouvoir à l’œuvre de Marie, en travaillant à procurer autant qu'il est en lui, la plus grande gloire de son divin Fils !

N. T. C. F., je vous recommande de conserver toujours cet esprit d'humilité, de simplicité et de modestie qui doit être le caractère distinctif de la Société de Marie. Ne vous produisez pas au dehors, ne multipliez pas vos visites sans nécessité, même dans les Etablissements du votre District ; car souvent on y perd beaucoup de temps et au lieu d'édifier, on scandalise.

Je vous recommande encore de ne pas négliger les différentes pratiques de piété prescrites par nos saintes Règles : la messe, la fréquentation assidue et fervente des sacrements, les visites à Notre-Seigneur et à la Sainte Vierge, lesprières journalières, l'enseignement du catéchisme et les autres. Toutes ces choses sont bien importantes, c'est ce qu'il y a de plus essentiel dans vos devoirs ; c'est le vrai et même l'unique moyen d'attirer de plus en plus les bénédictions du Ciel sur vous et sur tous les enfants qui vous sont confiés. Vous le savez, N. T. C. F., si le Seigneur n'édifie et ne garde lui-même la maison, nos efforts et nos soins sont inutiles. Allons donc souvent nous présenter devant le trône de la grâce pour obtenir tous les secours dont nous avons besoin dans toutes les circonstances de la vie. Je vous engage à vous unir toujours d'intention avec nous dans vos prières, à recommander spécialement les Pères et les Frères qui travaillent a la conversion des infidèles dans les missions de l'Océanie, et à offrir à ces fins, autant, qu'il vous sera possible, au moins un quart d'heure d'adoration devant le Saint Sacrement, surtout le vendredi et le samedi de chaque semaine.

Je vous prie, en finissant, N. T. C. F., de conserver toujours les uns pour les autres cette affection tendre et cordiale qui fait le bonheur de la vie religieuse. Notre Seigneur veut qu'on reconnaisse ses disciples à la charité qu'ils auront les uns pour les autres : qu'on nous distingue aussi à la concorde, à l'union parfaite qui régnera parmi nous en cette vie, jusqu'à ce qu'elle se consomme en Dieu ait sein de la bienheureuse éternité.

C'est dans ces dispositions que je suis, en l'amour des saints Cœurs de Jésus et de Marie,  Nos Très Chers Frères,  Votre très humble et très dévoué Frère et serviteur.

F. François.

 

P. S. Votre Etablissement a le n° : ……..

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