02/Apr/2023 SYRIE

La Solidarité Mariste donne de l’espoir aux habitants d’Alep

Cinq minutes après le premier tremblement de terre qui a secoué Alep le 6 février, un message WhatsApp est arrivé à ce groupe de 155 volontaires Maristes Bleus. “Si vous êtes en sécurité, venez au centre, nous avons besoin de vous. 15 minutes après le tremblement de terre, tous les volontaires étaient au Centre Mariste Bleu, prêts à accueillir immédiatement plus de 1,000 personnes effrayées, frigorifiées et désespérées. Le tremblement de terre a secoué Alep en plein hiver, et de nombreuses personnes ont fui dans les rues, pieds nus, dans l’obscurité d’une ville qui ne dispose que de deux heures d’électricité par jour. Le traumatisme pour la plupart des gens, après des années de guerre, a été terrible.

Le réseau de volontaires est le cœur battant du moteur organisationnel mariste : une équipe d’éducateurs et de travailleurs sociaux engagés dans 14 projets qui atteignent les zones les plus pauvres et les plus vulnérables d’Alep.

Le 2 mars, le projet “Je veux apprendre”, un programme éducatif pour 120 enfants âgés de 3 à 5 ans, a repris. Ils arrivent au centre, où ils sont accueillis par des volontaires qui, après une prière universelle (dans le centre, les volontaires et les enfants sont chrétiens et musulmans), commencent à faire de la musique, des jeux, des activités de dessin, de la gymnastique et à distribuer des boissons et des repas chauds. Une oasis de bonheur, de joie, pour les enfants mais aussi pour les volontaires qui respirent dans l’air cette énergie positive dont ils ont besoin pour surmonter cette période difficile. “Vous ne pouvez pas savoir à quel point c’est important d’avoir enfin retrouvé cette énergie autour de nous. C’est une joie immense qui vous donne la force de continuer”, dit le frère George Sabé.

Ce programme reprend aujourd’hui, pour la première fois depuis le 6 février. Mais l’aide aux habitants d’Alep ne s’est jamais arrêtée : 

La livraison de colis alimentaires à 832 familles, à Alep, la distribution de lait en poudre à plus de 3 000 enfants, la livraison à domicile de 250 repas chauds pour les personnes âgées laissées seules, les programmes de résilience en collaboration avec Realmonte onlus à plus de 500 enfants et jeunes (ces derniers ont continué sous forme de livraison à domicile pour environ un quart des bénéficiaires, même immédiatement après le tremblement de terre).

Aujourd’hui, plus que jamais, il y a un grand besoin de Maristes Bleus à Alep.

Après la guerre, le covid, les sanctions qui ont réduit une population à l’extrême pauvreté, et l’épidémie de choléra de novembre 2022, s’ajoute maintenant ce formidable tremblement de terre. 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, à Alep, il y a 2 heures d’électricité par jour, et certains quartiers sont privés d’électricité toute la journée. L’essence est rationnée (50 litres par an et par famille). Le salaire moyen de ceux qui travaillent est de 30 USD par mois, ce qui est à peine suffisant pour acheter de la nourriture. Il y a encore beaucoup de familles qui vivent dans la rue, sous des tentes, en attendant que leur maison soit rénovée ou au moins jugée habitable. Beaucoup d’enfants qui, au lieu d’aller à l’école, sont obligés de travailler.

La coopération internationale, en particulier l’UNICEF, est active à Alep avec des programmes importants, comme le rattrapage des années scolaires pour les enfants qui ont manqué une ou deux années après le covid et le choléra. Mais cela ne suffit pas. Aujourd’hui, si vous demandez à 100 Syriens quel est leur rêve, 99 vous répondront de quitter le pays. Il est impossible de parler de reconstruction dans un pays soumis à des sanctions internationales.

“Les sanctions ont transformé le peuple syrien en mendiant”, affirme le Dr Nabil Antaki, un médecin d’Alep qui a toujours collaboré avec les Maristes bleus.

La levée temporaire des sanctions occidentales, l’ouverture d’une table de concertation internationale pour coordonner la réponse d’urgence et la création de tous les couloirs d’aide humanitaire nécessaires sont des défis auxquels la communauté internationale, même après l’immense tragédie de ce tremblement de terre, n’a pas répondu.

Espérons qu’il sera désormais possible de discuter d’une éventuelle révision des sanctions. En attendant, le grand cœur bleu des Maristes Bleus continuera à battre à Alep, apportant espoir et soutien à des milliers de personnes.

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Andrea Rossi – Directeur de la FMSI

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