Invitation Ă  la conversion

Marcellin Champagnat

Si aujourdhui vous ne vous convertissez pas, demain vous mourrez, mais de la mort (des) réprouvés et aussi de ce corps pétrit dorgueil et souillé par un crime qui suit la danse vous descendrez dans un étang de feu et de souffre pour y brûler éternellement.

Alors filles débouchées, filles sans pudeur, vous convoitrez limportance du salut, mais il nen sera plus temps. Répondez-moi, vous tous qui composez ces abominables assemblées et vous surtout qui fournissez le lieu où elles se tiennent; connaissez-vous limportance du salut? La connaissez vous aussi, langue de vipère qui déchirez impitoyablement la réputation de votre prochain et qui parce que vous dites la vérité vous vous croyez à labrit. Et cest positivement en quoi consiste la médisance, autrement, ce ce que vous dites nest pas vrai, vous êtes calomniateurs? Et vous encore qui aimez à vous faire illusion et à vous tromper en croyant que vous sanctifiez le saint jour de dimanche en entendant une première messe et pasant le reste du jour, je ne dis pas a ne rien faire, ce qui est une perte de temps que Dieu vous donne pour faire, votre salut et qui jamais, dussiez vous vivre cant ans, vous ne pourrez la réparer, mais qui en perdant ce temps que Dieu vous a donné, faites ce quon ne cesse de vous défendre en vous rendant dans les endroits où se tiennent les assemblées diaboliques.

Vous êtes fatigués quand il sagit dassister aux offices, mais faut-il se rendre à ces abominables fêtes, dès lors plus de fatigue, plus de dificultés. Je vous le demande, encore une fois, est-ce lá connaître limportence du salut.

Si le serviteur dont parle levangile fut condamné a avoir les pieds et mains liés et à être jeté dans le feu parce quil navait pas fait valoir le telent qui lui avait été confié, à plus fort raison y serez vous condamné, vous qui le dissipent et cependant vous ne pensez pas, malheureux que vous êtes.

Outre tout ce que vous fait J.C. pour vous sauver, voyez encore ce quon fait et ce que font encore tout les jours tent de saints de tout âge et de tout sexe pour sauver des âmes. Que de prêtres qui non pas craint de sacrifier leur bien, leur repos, santé, liberté, leur vie en un mot tout ce quils ont eu de plus précieux et de plus cher. Rien na pu leur empêcher de travailler à la conversion des pécheurs, ny les tyrans les plus cruel, ni les tourments les plus insuportables: les roues, les fouets, les croix. Tout cela y était pour eux un gain au milieu de leurs tourments ils publièrent les misericordes et les louanges du Segneur. Ils prioient pour ceux que les presécutoient. Voila ce que faisoient nos pères dans la foi, et ce que font encore tant de saints prêtres, de saints missionnaires. Est-ce ainsi, mes frères, que vous vous comportez? Est-ce ainsi que vous vous santifiez vos travaux, vos souffrances, car un chrétien dans létat où vous êtes sanctifie le dimenche, remplit tou s les commendements de Dieu et de leglise, aime Dieu par-dessus toutes choses parce quil est infinement aimable, infinement bon, miséricordieux et quil nous a comblé de bienfaits en tous genres.

2º Remplit tous les devoirs de son état. Est-il père de famille, il a soin délever ses enfans dans le crainte du Seigneur, leur apprend à le prier, le catéchisme et par son example, leur apprend à fréquenter les sacrements. Il ne néglige rien de to ut ce qui peut porter ses domestiques à faire leur salut: il les oblige à fréquenter les sacrements, sans cela il les menace de les mettre dehors.

Dès le reveil il commence par offrir son travaille à (Dieu) par une élevation de coeur: Mon Dieu je vous donne mon coeur, donnez moi le votre; je vous offre mon travaille et toutes mes souffrances en union aux souffrances de J.C. en satisfaction de mes péchés. Il fait tous les soirs queque lecture quad toute la famille est assemblée et la prière en publique, il est respectueux et recueillet dans léglise. En est-il proche, il ne laisse passer aucun jour sans aller visiter le très St Sacrement de lautel. Est-cela ce que vous faites? Vous reconnaissez vous à ce portrait? Combien y en a-t-il qui sy reconnaissent? Y en a-t-il cinq cens parmi ceux qui mécoutent? Y en a-t-il trois cents? Mais que dis-je, il ny en a pas même cenquante. Mon Dieu, vous le savez et nous lignorons, mais ce que nous savons quil y a bien peu qui fassent leur salut et cest Notre Seigneur Jésus C. qui nous laprend quand il nous dit quil a beaocoup dappellés, mais peu délus.

Qui vous soyes qui ne vous reconnaissez pas à ce portrait sortez dici ou changez de vie, car le saint lieu nest que pour les sts et pour ceux qui travaillent sincèrement à le devenir.

Non M.F. quil nen sorte pas un, mais que tous, petits et grands, commencent dès ce moment à se donner au Seigneur. Dites lui tous dans la sincéroté du coeur: Mon Dieu, jai eu le malheur de vous offenser en me rendant dans les assemblées mondaine s, mais dès cet instant je change de vie, je renonce à tous les parties de plaisir où Dieu pourroit être offansé. Je vais dès ce moment, je vais me jater aux pieds dun charitable confesseur. Je lui avouerai mes péchés avec franchise et sincérité, bi en résolu de ne jamais retomber dans mes habitides. Ste Vierge, vous qui êtes notre mère, le refuge des pécheurs: refugium pecatorum, cest sous votre protection que je vais travailler à mon salut.

Si telles sont vos dispositions, M.chers f. venez avec confiance, le ceur contrit et humilié, vous jeter aux pieds du sacré tribunal. Là vous trouverez, dans la persone de votre digne pasteur, la douceur, la patience et la compassion pour vous. Plus vos péches seront grands, plus plus sa compassion sera grande.

Il sattendrira jusquà pleurer avec vous, et plus vous montrerez de sincérité dans votre confession, plus vous gagnerez son estime et sa tandresse pour vous.

Je recevrai pareillement, avec bonté et compassion, ceux qui auront confiance en moi. Venez donc tous, M. chers f. avec simplicité de coeur, je farai pour vous tout ce qui dépendra de moi. Je prierai le Seigneur pour vous quil veuille bien vous fair e miséricorde. Sachez, mes chers frères, que je ne suis point venu ici comme un mercenaire, ni pour mon plaisir, mais comme un ministre que veut sincèrement et de tout mon pouvoir trvailler à votre salut. Cest pour cela uniquement que je suis venu i ci, ne mépargnez pas, ne cregnez pas de me demander à quelque heure que se soit.

Se sera toujours avec bonté que je viendrai. Loin de me chagriner en vous voyant venir, jen bénirez le Seigneur. Je me féliciterai, mes très chers frères, de vous pouvoir être utile.
De concert avec votre digne pasteur, nous travaillerons à vous ren dre heureux, même dès cette vie pour peu que vous vouliez vous prêter en vous rendant la paix avec vous-même et après cette misérable vie, la félicité éternelle. Cest la grâce que je vous souhaite.

fonte: Après AFM. 134.26.00

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