Lettres Ă  Marcellin

M. Vallas, Maire de Peaugres

1838-10-01

PĂ©augres, le l octobre 1838.
Monsieur,
Lannée scolastique vient de sécouler. Il est de mon devoir à cette époque, comme représentent des habitants de cette Commune, de venir déposer à vos pieds les hommages et les remerciements de celle-ci. Hommages et remerciements qui vous sont dus à bien juste titre, car depuis létablissement des Frères dans cette Commune nous navons eu quà nous féliciter de leur présence et des avantages sans nombre quils nous procurent, avantages tant spirituels que corporels. En effet, les enfants soumis à leur direction font des progrès rapides; ce quon navait point remarqué sous les instituteurs laïques qui les ont précédé. Ce changement est le fruit des principes solides quils sefforcent de leur inculquer et de la bonne méthode quils suivent dans leur enseignement. Bergers vigilants au milieu de leur troupeau sans expérience, ils protègent leurs élèves contre le vice et les dirigent vers la vertu par leurs attentions et leurs bons exemples; maîtres experts, ils les environnent de leurs soins, les encouragent et les stimulent par leur zèle et leur affection: Aussi la réputation de cet établissement bien basé sest répandue dans les communes voisines et lon voit de nombreux disciples sempresser autour de la chaire de vos apôtres. Mes administrés les chérissent; les enfants soumis à leur enseignement les respectent; les voisins les recherchent de sorte que si vous veniez à les enlever à ce poste, si vous nous priviez dun don aussi précieux, tout le monde serait dans laffliction. Cest pour ces motifs, Monsieur, que je viens encore cette année, vous prier au nom de mes administrés de vouloir bien nous les conserver, ce sera une oeuvre utile à la fois à vous même et à eux.
Mais la population qui suit le cours des choses, allant toujours croissante, il conviendrait peut-être quune maison plus vaste, par conséquent plus favorable à lenseignement leur fût concédée; aussi travaillons nous avec ardeur à une acquisition plus commode, ou si nos efforts étaient inutiles, une construction déjà commencée dans ce but mais interrompue faute de fonds suffisants, sera continuée jusquà son entier achèvement.
Nous cherchons donc de notre côté, à soutenir et à favoriser cette institution florissante. Il ne reste quune seule chose, Monsieur, cest que vous continuez à seconder nos désirs et notre bonne volonté par votre choix.
Recevez, Monsieur, lexpression de mon respect et de mes sentiments les plus affectueux,
VALLAS, Maire.
PS: En attendant lacquisition ou la construction achevée, il sera donné aux Frères que vous voudrez bien nous envoyer, au plutôt, il sera ajouté à lécole un nouvel appartement, ce qui sera suffisant pour les sortir de la gène où ils se trouvent.

fonte: AFM 129.55

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