Montmerle, le 11 octobre 1837.
Je viens de St. Didier, mon cher Monsieur, et jai visité la maison. Je lai trouvée dune grandeur démesurée si on ny faisait pas quelques choses de plus que ce quil y avait déjà. Aussi je compte toujours que vous y établirez un noviciat, et pour cela le plutôt sera le meilleur. Vous voyez déjà quil vous viendra des sujets de ce pays là puisque plusieurs se sont déjà présentés. Je suis persuadé que dautres se présenteront encore parce quil y a un bon mouvement dans toute la contrée.
Je viens de voir M. le Curé de Thoissey qui désire ardemment quun ou deux Frères viennent faire lécole dans les appartements quil a convertis et garnis de tables pour cela. Si vous voulez que deux Frères aillent à Thoissey et non un seul, il faut néanmoins nous en donner deux parce quil faut quatre pour St. Didier, trois ne suffiraient pas avec le grand nombre denfants qui fréquentent lécole. Marquez moi au plutôt si vous pouvez en fournir deux afin que M. le Curé se pourvoie du mobilier. Mon intention étant de ne les fournir que pour le cinquième, mais dans le cas où il ny en aurait que cinq, il ny en aurait quun qui pourrait aller à Thoissey.
Voilà M.le Curé de Nantua qui demande aussi trois Frères. Cest une ville importante et religieuse. Un établissement y ferait beaucoup de bien et vous présenterait des ressources et en sujets et en argent. Si M. Colin est encore auprès de vous, parlez lui en, et je suis persuadé quil vous encouragera. Il me semble que vous devez mettre quelque intérêt à concentrer vos établissements dans le diocèse de Lyon et celui de Belley à cause de la facilité de les surveiller et de les faire surveiller par vos confrères.
Vous pourrez me répondre à Bourg où jarrive sous peu.
Recevez lassurance de mon sincère attachement,
+ALEXANDRE RAYMOND, Ev. de Belley.

fonte: AFM 128.4