Lettres Ă  Marcellin

Père Jean-Claude Colin

1834-09-04

Belley, 4 7bre. 1834
Mon bien cher confrère,
[1] Toutes les autres lettres qui viennent de votre part me sont chères et agréables, mais jamais cependant je nen ai reçu de vous qui mayent fait plus plaisir que votre avant dernière, dans laquelle vous me communiquez ce que vous écriviez à Mr Cholleton. Jai vu là votre désintéressement et votre dévouement à la Société en général de Marie. Soyons bien persuadés que nous ne pourrons travailler efficacement à la gloire de Dieu quautant que nous vivrons de la foi et que nous attendrons plus de lui que des hommes. Cherchez un peu à réveiller cet esprit de foi, cet abandon à la Providence, parmi nos confrères de Lyon. Ho! que nous sommes tous encore éloignés des dispositions quavoient les premiers jésuites, les premiers franciscains, etc. On regarde trop la créature, et pas assez le Créateur.
[2] Aussitôt que Mr Cholleton aura fait la réponse à votre lettre, veuillez, sil vous [plaît], me la communiquer, car mon frère ne partira pas pour Valbenoite avant que nous connaissions la décision du Conseil sur cette affaire. Tâchez de faire agréer ce retard à nos chers confrères de Valbenoite.
[3] Mon intention est toujours de vous envoyer deux de nos frères pour quils fassent leur noviciat auprès de vous et quils reçoivent dans votre maison le St habit. Cest temps que ces frères: vous savez que mes intention sont que les frères Maristes et Joseph ne fassent quun même corps. Mais je ne pensais pas que vous fissiez sitôt votre retraite; je mimaginais quelle nauroit lieu quau mois doctobre. Dieu soit béni. Ils partiront probablement avec mon frère dans le courant doctobre. Mais il faut que vous me prépariez un bon frère pour faire la cuisine. Je compte là dessus.
[4] Hier, jai reçu trois brefs du S(ouverain) Pontife pour lérection de la confrérie que nous appelons tiers ordre de la Société. De précieuses indulgences sont accordées. La réception de ces brefs nous a rempli de joie et de confiance en Dieu. Jespère que bientôt nous recevrons un autre bref au sujet de la Société en général. Continuons à prier. Le prince Hohenlhoe doit prier pour notre entreprise le 27 7bre jusquau 4 8bre. Veuillez avertir tous les confrères et les porter à faire pendant ces neuf jours une neu-vaine de pri[è]re.
[5] Nous espérons nous augmenter cette année de plusieurs nouveaux sujets. Déjà un dentreux est avec nous. Je désire bien voir la maison [de] Lyon croître en nombre. Témoignez à tous vos bons frères le désir que jaurois de les voir réunis; je les embrasse ainsi que vous.
[6] Jai lhonneur dêtre avec la plus sincère affection, votre très humble et très obéiss(ant) serv(iteur),
COLIN cad(et).
Je vous récrirai bientôt.

fonte: Daprès lexpédition autographe, AFM, lettres Colin; éditée en CSG, 1, pp. 188-190

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