Lettres Ă  Marcellin

Père Jean-Claude Colin

1836-06-23

Belley, [23] 24 juin 1836.
Mon bien cher confrère,
[1] Vous savez sans doute que le bref dapprobation de la Société nous autorise à élire un Supérieur général; en attendant, je suis bien éloigné de vouloir me regarder comme tel et en conséquence dagir en cette qualité. Je consens bien jusquà cette élection de continuer comme par le passé à être le point de ralliement, mais je me garderai bien de commander ou de recevoir des voeux. Ce nest pas moins vrai que vos dispositions médifient grandement; je voudrai[s] bien que tous les autres confrères pensassent et agissent comme vous; jespère que Dieu leur en fera la grâce avec le temps.
[2] Mr. Mazelier ma écrit et ma envoyé le prospectus de sa congrégation de frères. Il me parle de fusion avec les frères maristes; mais il voudroit quon retînt quelques unes de ses règles, comme de pouvoir envoyer un seul frère qui vivroit alors avec Mr le curé. Jattendrai votre avis pour lui répondre.
[3] Je ne sais si cest bien le moment de faire le voyage de Paris. Les Chambres se retirent et les ministres seront peut ĂŞtre bien aises de se reposer quelque temps. En tous cas, Mr Depery retourne Ă  Paris; il doit partir lundi soir. Vous pourriez peut ĂŞtre lui confier vos papiers. Il verra Ă  Lyon Mr BĂ©temps chanoine. Vous pourriez remettre Ă  ce dernier vos papiers avec vos recommandations, et il les remettrez Ă  Mr Depery, qui ma dit vouloir bien sen charger. voyez ce quil convient de faire.
[4] Mr Pompallier vient de mécrire. Il nest pas sacré, mais il se prépare. Je ne pense pas quil vienne avant le mois daoût.
[5] La maison du noviciat fait toujours lobjet de ma sollicitude. Il nous la faut de toute nécessité, si nous voulons commencer tout de bon. Quelque part quelle soit, peu importe, pourvu que nous la trouvions et que nous fassions la ste volonté de Dieu. Si vous avez appris depuis peu les intentions des supérieurs de Lyon, vous me ferez plaisir de men avertir. Il me semble maintenant voir moins de difficul-tés que cette maison soit dans le diocèse de Lyon. Si une occasion providentielle nous en fait trouver une, je laccepterai ou plutôt je my prêterai. Tous les confrères vous embrassent in cordibus Jesus et M(ariae). Prions et ne cessons de prier. Je pense écrire à Mr Terraillon au premier jour, si je puis trouver un moment libre. En attendant, portez le bien à examiner devant Dieu ce que Marie a droit dattendre de lui. Les frères se portent bien et vous offrent leur respect et leur sentiment dobéissance.
[6] Jai lhonneur dêtre avec une cordiale amitié et respect, bien cher confrère, votre très humble et tout dévoué serv(iteur),
COLIN, s(upérieur).

fonte: Daprès lexpédition autographe, AFM, lettres Colin; éditée en CSG 1, 206

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