Digoin, Saône et Loire, le 21 février 1837.
Monsieur le Supérieur,
Jai lhonneur de vous dire que dans la dernière réunion de notre conseil municipal on a voté pour des Frères à Digoin. On a délibéré que ladministration civil ferait le bâtiment dune manière convenable, quelle donnerait chaque année 500 fr. pour le traitement des Frères, et 1000 francs au commencement pour le mobilier; nous avons dautre part 1000 francs dassurer pour le mobilier et une personne qui a promis de donner chaque année 200 fr. ce qui fera 700 fr. Maintenant le peu quon retirera des classes avec ce que je puis trouver ailleurs, notre affaire ira, sil plaît à Dieu. Nous pensons faire 2 salles de 25 pieds chacune et une petite au bout, denviron 12 pieds, où sera pris lescalier pour monter dans le haut où se trouveront 3 cellules avec une cuisine et un réfectoire près de lescalier lesquels appartements seront desservis par un corridor qui régnera de lescalier jusquau bout du bâtiment le long du bassement. Il nous ressemble que cette distribution pourra convenir et 4 croisées à chaque salle. Mais je vous prie, Monsieur le Supérieur, de me dire ce que vous en pensez, et si entre les deux principales salles détude un galandage vaudra mieux quun corridor. Nous tâcherons de nous conformer à ce que vous verrez de mieux, si nos fonds nous permettent. On ne compte pouvoir y mettre que 7 ou 8 mille francs. Comme je pense toujours que ce seront vos Frères qui desserviront notre paroisse, je me propose de vous aller voir après Pâques. En attendant je vous prie, Monsieur le Supérieur, de nous préparer 3 excellents sujets bien capables de faire tomber les préventions quon a eu dans beaucoup dendroits contre nos bons Frères. Jai dernièrement vu Monsieur notre Sous-Préfet et Monsieur notre Préfet qui approuvent beaucoup le choix que nous avons fait des Frères plutôt que de tout autres professeurs laïques Comme lon doit soccuper de suite à bâtir je vous prie, Monsieur le Supérieur, de me donner, sil vous plaît, courrier par courrier, votre avis sur le plan de construction.
En attendant jai lhonneur dêtre avec une bien respectueuse considération, Monsieur le Supérieur, votre très humble et très obéissant serviteur,
PAGE, Curé.

fonte: AFM 129.28