Il sagit ici dune simple note pour mémoire jetée dans un cahier dont la première page porte le titre : «Livre de compte de la maison de lhermitage de Notre Dame, pour les produits et recettes de lan 1826». De la lettre que les curés dAnnecy auraient envoyée, nous ne trouvons plus nulle trace, pas plus dans nos archives que dans celles du diocèse dAnnecy. Lintérêt de ce texte réside dans lindication des conditions réclamées dans ce temps pour louverture dune école et dans le fait que le Père Fondateur na plus les scrupules manifestés en 1822 quand il envoya les Frères à Bourg-Argental, (cf. Vie, pp. 120-122) pour fonder des écoles même dans un chef-lieu de département comme Annecy, dont la population dépassait alors 11.500 habitants. (cf. Adolphe Joanne, Petit dictionnaire géographique de la France, Hachette, Paris, 1880).
Quant à la date complètement omise sur la minute, elle ne peut être déterminée que par rapport à la minute qui précède: lettre à Mr Barou (L. 7) et celle qui suit: lettre à Mr Cattet datée du 18 décembre 1828 (L. 11). Rien ne permet de préciser davantage dans cet espace de 18 mois. Nous la datons de 1828 par manière de prendre une moyenne entre mai 1827 et décembre 1828.

1º Jai répondu a Mr. le chanoine que nous aurions beaucoup de plaisir à former dans vos pays une maison ou deux dans la seule vue de procurer la gloire de Dieu et daugmanter le nombre des enfans de Marie.

2º Jai répondu que nous pourrions peut être a la Toussaint prochaine procurer à Annecy quatre freres.

3º Que la Maison Mère ne reclame que les frais de voyage, mais quelle demeure toujours en droit de disposer de ses sujets dans quelque pays quils soient, selon que le bien général de la société le demandera.

4º Nous demandons à chaque endroit, une maison vaste, bien saine et bien aérée; des classes vastes selon le nombre denfans, un jardin où les freres prennent leur récréation en le cultivant; un mobilier de deux mille francs et 100 annuellement pour lentretenir.

5º Nous demandons annuellement 1600 francs pour quatre freres. Nous permettons, aux divers endroits, de percevoir quelque chose auprès des parens aisés, pour couvrir une partie des frais détablissement.

Je previens aussi ladministration dAnnecy que nous voulons être en droit de disposer de sujets qui se présenteront selon que nous le voudrons, soit pour la Savoie même, soit pour la France.

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès la minute AFM 132.2, pp. 173-174