La lettre 302 quon lira plus loin nous app.rdnd que la paroisse dAlbigny demande des Frères depuis plusieurs années déjà. Sans doute faute dun nombre suffisant délèves pour occuper deux Frères (405 habitants en 1880), et certainement par manque de ressources financières pour assurer deux traitements, le désir de Mr le Curé na pas encore pu se réaliser. Il fait intervenir Mr Barou, Vicaire général et Mr Chirat, curé de Neuville, leur suggérant Iargument que voici: puisque, selon le prospectus on exige 1.000 r. pour deux Frères, pour un seul on doit se contenter de 500 fr. Mais si le calcul est exact mathématiquement, dans la réalité Ion ne peut pas Iadmettre car les faux frais ne sont pas divisés. Plus tard, comme nous le verrons, (L. 301 et 302) le Père Champagnat proposera lui-même une solution, déjà mentionnée dans celle-ci, de faire une école unique pour Albigny et Curis.

Il ne me souvient pas davoir fait aucune convention avec Albigny. Lobligation que jai entre les mains a été cont[r]actée en mon absence par Mr Souvanan à la sollicitation de Mr Loire, curé de Curis qui comptoit lui-même ne faire quun seul établissement pour les deux paroisses. Mr Martin, curé dAlbigny, avec lequel jai lhonneur de conférer der-nièrement, ma dit quil ne pourrait jamais sengager à remplir les conditions de notre prospectus. Il faut nécessairement, M. le Vicaire général, (même de droit naturel) quun fonctionnaire, quelque convention préalable quon puisse supposer, ait son nutritum et son vestitum. Quoique dans notre dernier Prospectus, imprimé en 1837, nous ayons porté le traitement de deux Frères à mille francs, nous sommes cependant encore bien en deça de ce quexigent les autres corporations ayant le même but, mais nous apercevons que bientôt il faudra nous mettre sur le même pied.

Que de raisons jaurais à vous dire là dessus, mais quune simple lettre ne me permet pas. Jai dailleurs lespoir de vous voir sous peu. La qualité de Frère de Marie ne restrint pas les besoins ordinaires de la vie. Nous voyons chaque année avec une extrême peine, grossir le nombre de nos invalides.

Daignez agréer lassurance du sincère dévouement, etc…

CHAMPAGNAT

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprés la minute, AFM, RCLA 1, p. 126, nº 151