25/Jan/2008 BANGLADESH

Mission Ad Gentes

Cela fait plus de trois mois déjà que nous sommes à Dacca, ville de douze à quatorze millions d?âmes, dans un pays qui compte 150 millions d?habitants. Les gens vivent paisiblement, mènent une vie simple et sont très attentionnés envers tous. La langue parlée est le bengali; quelques-uns peu nombreux parlent anglais ou le balbutient. La campagne est belle, surtout à cause de la couleur vert foncé des rizières, ce qui fait que la pauvreté des gens soit en quelque sorte moins visible. Pendant une bonne partie de l?année, de vastes surfaces du sol sont recouvertes par les pluies des moussons. Il y a beaucoup d?enfants et de jeunes; un pourcentage élevé de la population est jeune et pauvre, disons plutôt, très pauvre. Et comme la pauvreté n?a pas d?âge, on voit des gens de tous âges, qui vivent d?aumône ou de ce qu?ils trouvent dans les rues ou de quoi que ce soit d?autre? Quelques mendiants qui nous demandent quelque chose pour manger, s?adressent à nous en nous appelant Bhondú, c?est-à-dire ami.

Nous sommes logés chez les S?urs Maristes Missionnaires, au premier étage, dans des chambres individuelles ; il y a deux toilettes communes, une petite salle à manger, un peu de vaisselle et quelques appareils ménagers pour préparer le petit déjeuner, le repas et le goûter. Nous prenons le souper avec les S?urs. Nous allons à la messe dans la maison des Pères Missionnaires Xavériens. Les prières, nous les faisons au premier étage où nous sommes.

À l?arrivée, nous avons rejoint le P. Kevin, Père Mariste, qui faisait la visite du H.P.D (Human Development Programme) qui accueille des jeunes très pauvres ; ce Programme est soutenu par les Pères Maristes d?Australie. Le Père nous invita à l?accompagner. En trois jours, nous avons visité des endroits éloignés les uns des autres où ce Programme a été mis en place, et accompagnés par les personnes qui ont fondé ces centres et les responsables de chaque lieu, nous avons pu connaître aussi un peu les zones rurales du pays.

Le premier jour, dans la zone de Bhaluka, nous avons visité Nolvakuri et Mymensingh, près de Dacca. Nous avons visité le Father Tonelli Health Center, où travaillent une demi-douzaine de professionnels et autant de para-professionnels. Ils ont un équipement radiologique et un autre de chirurgie. À côté de l?hôpital, il y a une grande salle où l?on apprend aux femmes à cuire et à préparer les aliments, les propriétés alimentaires des verdures et l?hygiène de la santé et de la maison. Nous avons visité aussi un terrain de 34 hectares prévu pour des plantations. Il y a là 81 groupes de 20 personnes chacun et des groupes de gens en formation. Il y a une petite salle pour les explications théoriques.

Le jour suivant, dans la région de Shakipur, près du district de Tangail, nous avons visité l?École professionnelle et technique où l?on enseigne la menuiserie, l?électricité et la couture. Les cours durent six mois. L?âge des élèves s?étale de 14 à 22 ans, et ils sont musulmans. Sauf pour les machines à coudre qui fonctionnent à la pédale, le reste se fait à la main. Les filles sont au nombre de 25 et elles sont musulmanes. Le Père fut présenté comme un guide spirituel chrétien, en employant le terme ?Iman? des musulmans ou celui de ?Brahman? des hindouistes. Nous, on nous présenta comme des disciples de Mère Teresa que tous connaissent très bien.

Le dernier jour, dans le district de Narayangani, nous avons visité Arthazar où se trouve la Social Forest School. C?est un centre pour la défense de la nature, le reboisement et la protection de l?environnement. Les jeunes sont très pauvres et dans une salle aux dimensions réduites il y avait quelque 25 jeunes entre 16 et 25 ans, en train de suivre une leçon théorique ; nous sommes entrés et nous avons pu parler avec eux.

Le soir, nous avons visité le Centre ?Don Bosco? des Pères Salésiens. Là sont logés une trentaine de jeunes universitaires pauvres, ayant entre 16 et 26 ans, et qui vivent en autogestion. Nous avons eu la messe, puis nous avons soupé et parlé avec eux. C?est un endroit que nous avions visité trois ou quatre fois auparavant ; la dernière fois c?était peu avant Noël, et nous avons célébré une messe avec une veillée de fête et un souper. C?est un milieu où règne un climat très mariste.

Nous avons eu aussi des contacts avec d?autres congrégations de religieuses. Nous avons visité un petit centre paroissial, où travaillent les S?urs, et où l?on fait de la réhabilitation physique de jeunes enfants à qui l?on offre aussi du soutien scolaire. Il y a là une dizaine de mamans et une quinzaine d?enfants.

En parcourant les rues et les avenues du centre-ville on est frappĂ© par le fourmillement et la marĂ©e humaine qui dĂ©ambule partout. On voit de tout : des gens qui semblent bien portants, des pauvres, des mendiants, ceux qui vous tendent la main, des grands, des petits, des boiteux, des aveugles, ceux qui ont un travail honnĂŞte et ceux qui ont un travail sans dignitĂ©, des sans-logis? on voit de tout. Et face Ă  cette situation aux proportions gigantesques, une sensation d?impuissance vous assaille, – comment peut-on en sortir ? ? et parallèlement le souvenir de l?intuition de Champagnat, l?Ă©cole.

Il y a quelques semaines, le pays fut frappé par les conséquences funestes du cyclone Sidr, surtout dans la région de Chittagong. Les plus touchés furent les plus pauvres. Nous, il nous atteignit seulement de biais, bien qu?il y eut des arbres abattus et quelques toitures emportées dans les airs. Différentes aides et gestes de solidarité parvinrent de l?extérieur.

Au commencement du mois de décembre, nous avons reçu la visite de Fr. Michael de Waas, Supérieur du district de la mission Ad Gentes en Asie. Il s?est entretenu avec chaque Frère, il nous a donné un aperçu des différentes communautés Ad Gentes, il nous a fait part de quelques réflexions sur notre présence ici et quelques suggestions pour notre future mission.

Monseigneur Paulinus Costa, archevêque de Dacca, nous invita avec le Frère Michael dans sa résidence, qui est très simple. Il nous réserva un chaleureux accueil et se montra très heureux de notre présence au Bangladesh. Précédemment, il nous avait invités à faire un petit tour en voiture dans son pays natal.

En ce moment, nous formons deux communautés. La communauté formée par les Frères Virgilio, Eugenio Sanz, Ewald Frank et Hilario reste dans la maison des S?urs SMSM ; et la communauté des Frères Mark Poro, Martí Eric et Javier Peña reste dans la maison des Pères PIME. Le Frère Virgilio est nommé dans la première communauté, mais il est encore en Inde, en attendant d?avoir le visa pour le Bangladesh.

Nous assurons tous les emplois domestiques que requiert la vie communautaire: laver et repasser le linge, la cuisine, nettoyage et balayage… Nous reprenons l?Ă©tude de la langue bengalie dès la première semaine de janvier 2008.

Il y a peu, nous avons célébré Noël dans un pays bien différent de notre pays d?origine. À la Messe de minuit, l?église était bondée et pas seulement de chrétiens catholiques; il y avait aussi des familles musulmanes qui y assistent, parce qu?elles aiment les célébrations chrétiennes. Ceci fut non seulement une nouveauté ou une différence, mais un cadeau du Seigneur lors de ce premier Noël au Bangladesh.

Frères Mark, Martí, Ewald, Javier, Eugenio et Hilario

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