Mission mariste ad gentes
Le 22 juillet dernier, jai assisté à une messe à 7 h. du matin. C?était ma première messe à Davao. Je me suis mis au dernier banc pour ne pas rester sans siège en retournant de la communion, car le temple est très vaste et est toujours plein de gens. Au moment de nous donner la paix, je me suis apprêté à serrer la main à une dame qui était à côté de moi. Elle ma regardé avec un visage surpris et a caché sa main. Je suis resté perplexe devant ce geste et me suis demandé : Quest-ce qui se passe ? Ai-je fait quelque chose qui ne convient pas ? Serait-ce parce que je suis noir ? Je me suis senti très rejeté et comme pas à ma place. Mais jai découvert que tendre la main na aucune signification pour les gens dici.
Jai aussi eu une autre expérience intéressante dans les montagnes. Ce fut avec le groupe des s?urs maristes des missionnaires. Nous avons visité cinq Communautés chrétiennes montagnardes pour voir le travail des catéchistes dans les écoles. Ça a été une tâche difficile. Quand il pleut, les routes qui conduisent à la montagne se transforment en boue, et sont très glissantes. Les montagnes sont élevées. Il faut quelque 25 minutes en allant, et entre 10 à 15 en revenant. Jessayais de mimaginer comment faisait le père Champagnat par les sentiers champêtres du Pilat. Il est évident que pour lui ce devait être épuisant, puisquil ne disposait pas des moyens de locomotion que nous avons maintenant.
Jai effectué une expérience dimmersion pendant deux semaines parmi les pêcheurs du village de Sainte Marie, en restant avec la famille de M. Samuel Aniñon, à Divine Mercy. Cétait une maison de bambou. Mon lit et quelques ustensiles semblables à un meuble étaient faits en bambou. Nous vivions tout près de la mer. Nous mangions dans la cuisine. Quand il y avait marée haute, la cuisine était inondée et allions manger dans une autre pièce, plus haut. Le matin, j?allais prendre un bain dans une partie du littoral auprès dun réservoir deau dusage collectif. Plus une fois jai dû courir me dissimuler dans une plantation de bananiers, parce que les femmes venaient chercher de leau au réservoir. Jai beaucoup appris de ces pêcheurs. Jai vécu avec eux, jai partagé ce quils avaient, j?ai vu la face humaine des pauvres. Jai aussi découvert la simplicité avec laquelle ils aiment Dieu et comment ils savent offrir à lautre tout ce quils ont.
Ces expériences m?encouragent à continuer à développer une relation personnelle profonde avec Jésus, à trouver des manières nouvelles de le donner à connaître et à aimer, dans le : « se mettre à recommencer » avec la complexité des cultures et des religions asiatiques, à travers lexpérience passionnée de la spiritualité de Champagnat et avec le style de vie simple des pauvres. Jésus nous attend dans les pays de la Mission ad gentes. Et il nous dit : « Je vous envoie comme des agneaux au milieu de loups ». (Lc. 10. 1-12)
F. Gilbert Asong Dakor