Province Afrique Centre-Est
Lundi 20 mai 2013, vers 19h45, un nouvel incendie s’est déclaré à l’École des Sciences de Byimana. L’alerte a été donnée au moment où tous les élèves étaient réunis au réfectoire pour le repas du soir. Ce nouveau sinistre intervient alors que les élèves des classes de Senior 1 et Senior 2 (deux premières classes du secondaire) étaient de retour depuis huit jours, après trois semaines passées à la maison. Les classes de Senior 3 avaient pu revenir une semaine plus tôt. Et le travail avait repris normalement, avec l’installation de deux dortoirs à la place des deux réfectoires, et la transformation de la salle polyvalente en réfectoire (Incendie 22 avril) .
Lorsque la communauté a été avertie, peu avant 20h00, le feu avait déjà crevé le toit de tôles au-dessus du dortoir situé entre la cuisine et la chapelle, et avait attaqué le fond de la chapelle. Nous avons réussi à sauver l’orgue électronique et quelques autres objets, mais il n’était plus possible d’approcher du tabernacle pour y recueillir le Saint-Sacrement. Avec des professeurs et des employés, nous avons alors entrepris, malgré la fumée qui envahissait les lieux, de mettre en lieu sûr toutes les affaires du second dortoir, situé de l’autre côté de la cuisine. Et, grâce à l’aide de nombreux voisins et de militaires, il a fallu faire de même avec les vingt tonnes de réserves alimentaires, entreposées dans le magasin qui jouxte la cuisine.
Heureusement, la cuisine est séparée du dortoir (ancien réfectoire) par un mur qui s’élève jusqu’au toit : le feu n’a donc pas pu se propager de ce côté, et ainsi, la deuxième moitié du bâtiment a été préservée. Il n’en est pas de même pour le mur de séparation entre le dortoir et la chapelle : c’est pourquoi celle-ci s’est embrasée immédiatement. Les pompiers sont arrivés de Kigali deux heures après le départ du feu ; ils n’ont pu qu’arroser les quelques chevrons des plafonds, qui finissaient de se carboniser.
Environ 150 garçons ont, pour la deuxième fois, perdu leurs bagages. 150 matelas et autant de couvertures sont partis dans les flammes, et 75 lits à deux étages doivent être remis en état… Les dégâts les plus importants concernent toutefois le bâtiment. Au-dessus du dortoir, par exemple, la charpente métallique est déformée. Le Saint Sacrement a été préservé ; les ciboires sont déposés dans la chapelle de la communauté. La statue de Notre-Dame de Lourdes, présente dans la chapelle, noircie par la chaleur, s’est brisée lorsque des élèves ont voulu l’enlever.
Si l’hypothèse d’une défaillance électrique avait pu être retenue comme cause possible du premier incendie, bien que non partagée par ceux qui ont observé le départ du feu, il ne fait guère de doute maintenant qu’on ne peut plus encore mettre en cause l’électricité pour ce second sinistre. Une enquête sérieuse s’impose. La Police a entrepris discrètement ses investigations.
Il a été décidé que tous les élèves resteraient à l’école, et que les cours reprendraient dès ce mercredi 22 mai. En attendant que des tentes soient fournies, les 150 garçons privés de lits, dormiront sur des matelas placés dans les classes.
Une nouvelle fois, nous rendons grâce à Dieu qu’il n’y ait eu aucune victime.
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Frère Adrien MERCIER – Supérieur de la communauté
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NB – La Province d’Afrique Centre-Est (PACE) est particulièrement éprouvée ces derniers temps et dans tous les cinq pays qui la composent. En effet, le Frère Valentin, provincial, informe que la guerre dans la région de Goma, Congo, donne des signes d’une reprise ; en Tanzanie, pendant une attaque à une église catholique d’Arusha, il y a eu trois morts et plus d’une centaine de blessés ; au Kenya, passées les élections, on assiste à une recrudescence de la violence dans certains coins du pays ; dans la République de Centrafrique, même si la situation est déjà plus tranquille, persistent encore des tensions entre l’armée et les rebelles. Nous exprimons nos sentiments de solidarité avec ces pays, nous prions pour tous ces peuples, pour nos communautés religieuses et éducatives qui y sont présentes.