Entretien avec larchitecte Joan Puig-Pey auteur du « Plan Directeur pour l?Hermitage »

14/06/2007

Le 2 février, fête de la Présentation du Seigneur au temple et de la purification de Marie, populairement appelée « la chandeleur », les architectes auteurs du Plan Directeur pour la rénovation de lHermitage, Joan Puig-Pey et Jaume Pujol, avec Elsa Pereira, architecte portugaise collaboratrice, furent présents à Rome. Leur but était de présenter au Conseil Général le dossier architectural élaboré dans leur atelier de Barcelone. Aussi bien Joan que Jaume sont d?anciens élèves des collèges maristes de Barcelone. Ils se connaissent depuis lécole et ils partagent atelier et travail depuis 1983.
Après leur présentation au Conseil Général, les trois architectes, accédant aux demandes des frères de la communauté de lAdministration générale, se prêtèrent aimablement pour exposer à nouveau les résultats de leurs études et leurs propositions.
La maquette, dans laquelle se concrétisent les grandes lignes de ce quil conviendrait de faire dans la propriété et dans les constructions adjacentes à la maison construite par Champagnat pour la changer dans un sanctuaire mariste, éveilla un grand intérêt. La visualisation à travers la maquette se précisa avec la projection de plans qui délimitent les espaces et les fonctions de la maison. A la fin de cette présentation nous avons pu avoir avec eux la suivante conversation.

AMEstaún. Qui est Joan Puig-Pey ?
JPP.
Un Catalan du monde. 50 ans. Architecte depuis 1983. Marié avec Dolors. Trois filles et un fils. Actif et inquiet. Marathonien en activité. Dieu ? La compassion et la miséricorde incarnent le visage de mon Dieu. Comme Élie, je le devine dans la douce brise, plus que dans louragan. Je vis et je célèbre cette expérience dans ma petite communauté. Jai connu Champagnat par son ?uvre et par des frères maristes de chair et d?os avec lesquels jai beaucoup partagé. Je cherche la beauté dans ce qui est caché, dans lâme des gens et des petites choses. Cependant, un beau visage demeure indispensable, et très agréable! Je suis amoureux de ma profession. Je sers la société par elle. Le dernier Noël, quelques client-amis mécrivirent dans un livre : « Merci parce quavec ton travail et ton témoignage tu as changé nos vies. »

Tu viens de nous présenter le « Plan directeur » du dossier que le Conseil général et la Province Hermitage se proposent de réaliser dans la propriété et la maison où reposent les restes de saint Marcellin. Vous avez parcouru un bon marathon pour arriver à concrétiser ce Plan Directeur!
Je le crois bien ! J?y travaille depuis 2004. Tout commença à la suite de la fusion de lancienne Province de Catalogne avec les deux de France qui donna comme résultat lactuelle Province de l?Hermitage. Le premier Conseil commença à apercevoir une conduite globale dans les lieux maristes dorigine : Notre Dame de lHermitage, La Valla, le Rozey-Marlhes et Maisonnettes. Ils mappelèrent en consultations. Et j?ai été accroché. Durant l?été 2005 je présentai un brouillon. Le Plan Directeur présenté aujourd?hui correspond au premier des lieux, Notre Dame de lHermitage.

Quest-ce quun plan directeur, pour un architecte?
Je te dis la théorie : C?est un instrument de base pour ordonner et planifier. Il se concrétise dans un document. Dans notre cas un dossier dense que se circonscrit dans un morceau de territoire de la municipalité de Saint-Chamond, dans la limite du Parc Naturel du Pilat, et à lensemble dédifices qui s?y trouve : Notre Dame de lHermitage. Son processus délaboration est rigoureux : étudier ce qui existe ; mettre de l?ordre dans les idées; établir des critères et lignes maîtresses de conduite, en accord avec un programme de nécessités ; établir un calendrier précis et donner un budget approximatif. Un bon Plan Directeur, optimise beaucoup de moyens. Pour un architecte cest un instrument indispensable pour le type de conduite quon veut à lHermitage.

Quelles sont les caractéristiques de ce Plan Directeur de l?Hermitage?
Les caractéristiques ont été étudiées conjointement avec une Commission Internationale de frères créée dans ce but en 2003-2005. Une fois que la Commission a défini le programme, (le cahier des charges) le Plan a établi sept objectifs :
Premièrement : Retrouver la mémoire historique des lieux. Deuxièmement : Ordonner les fonctions en accord avec les nécessités de la communauté résidente ; de celles des hôtes ; et de celles du visiteur dun jour. Troisièmement : Disposer pour la communauté des zones dintimité, tranquilles et bien orientées. Quatrièmement : transformer l?« itinéraire Champagnat », de premier étage de lédifice historique, en un espace de grande qualité spirituelle. Cinquièmement : Rationaliser les circulations intérieures pour les édifices et supprimer les barrières architecturales. Sixièmement : Centraliser les services et les infrastructures, (cuisines, réserves, chauffage, buanderie, ateliers,?). Septièmement : Stabiliser assises et murs, et doter lensemble dun degré de confort correspondant à notre temps et à notre sensibilité, dans une ligne esthétique délégance et de sobriété.

Le Plan détermine quelques critères à suivre, au niveau de lavant-projet. Critères fonctionnels, de sécurité, d?esthétiques et de rationalité économique dans le but de solutions et le choix de matériels. Certainement un mélange de projets compliqué à élaborer, qui requiert beaucoup de travail.

Et quelles perspectives s?entrevoient pour la réalisation de ces projets possibles ?
Des perspectives ouvertes et très lumineuses! Je vois la volonté ferme de les mener à bien. En outre, par ce que je connais, cette réforme sinsère dans un projet futur pour lInstitut, beaucoup plus important et ambitieux, le Projet Hermitage. Comme laïc mariste je me sens très heureux d?y participer. Un projet qui permettra, dans la maison mère, une expérience de vie communautaire nouvelle dans notre Province. Mais comme professionnel et technicien, je vois aussi un futur clair, car si je sens bien lénorme responsabilité dun grand projet architectural, je constate la joie et l?énergie qui saisit tous ceux qui sont concernés.

Quand commenceront-t-ils sa rédaction?
Nous nous sommes déjà mis en marche. On a divisé lensemble en 4 projets indépendants, mais complémentaires : LÉdifice Principal ou Historique, construit en partie par Champagnat lui-même et dont lorigine est de 1825. « Le Rocher », ancien scolasticat, de 1898. Lensemble éclectique de constructions du « Cèdre », des XIX° et XX°. Et les espaces extérieurs.
Cest à dire que nous sommes en train de travailler !

A Barcelone?
Dans notre bureau d?étude de Barcelone, une équipe développe les projets de base, (projet, permis de construire). En parallèle jai formé une autre équipe, techniciens, tous français, avec architectes, ingénieurs et économistes (léquivalent à notre aide-architecte) techniciens dorganisation et de construction ; de sécurité et de santé ; et de contrôle, avec le Bureau Veritas. Une grande équipe, en accord avec la législation française. Techniciens indépendants, la majorité de Lyon, desquels je serai la tête visible. Jai assumé, avec respect mais avec une profonde joie, que, pendant quelques années je voyagerai fréquemment, puisque ma vie sera partagée entre les deux capitales.

Dans la présentation du Plan directeur nous avons compris que tu mettais en relief une série de valeurs qui, comme architecte, appellent ton attention dans cette maison, dans cette propriété et dans son environnement. Est-ce que tu peux nous indiquer ces valeurs?
Comme architecte le premier que je dois reconnaître c?est que lHermitage, pour mon client, a la valeur spéciale pour être le point de départ de sa fondation, son berceau. Il fait partie de son patrimoine matériel et spirituel. Pour comprendre mon client je dois découvrir ce que le lieu, l?immeuble a de spécial.
En deuxième lieu, déjà en termes tangibles, je mets en relief son emplacement particulier, au milieu dun environnement à échelle très humaine, avec des éléments de grande valeur naturelle et paysagère.
En troisième lieu jobserve que les édifices les plus anciens, présentent une composition architecturale très élémentaire. En outre ses volumes, de relative importance, se situent assez excentriques par rapport à la petite vallée, près du bord droit du lit du Gier. Cette disposition asymétrique donne du dynamisme et de la légèreté à lensemble, puisquil léloigne des canons classiques dordre. Le fait de n?obéir à aucun ordre interne de composition, lui soustrait l?harmonie, mais empêche aussi la rigidité quimpriment les axes de symétrie, les hiérarchies de relation, et les proportions académiques entre vide et plein. Au moment de mon intervention jai beaucoup plus de liberté pour faire et défaire, ouvrir et fermer. Je peux « transgresser » et me rapprocher facilement des postulats de composition, par exemple, de la peinture cubiste des premières années du XX°. Surtout quand il s?agira des façades de lédifice historique. Tout dépendra jusquoù ira le niveau de modernité.
Le « Rocher », par contre, est plus académique. Tout cela se voit très bien depuis le fond du terrain de foot, sur le chemin près de la rivière.
En quatrième lieu, mon attention est appelée par la topographie travaillée et manipulée, avec les édifices maclés avec la Roche sculptée, émergeant du sol comme un gigantesque cristal minéral.
Je souligne aussi, en écho avec le film sur la Grande Chartreuse « Le Grand Silence », la quiétude de la nuit, brisée, seulement par le murmure de leau?
Tout me porte, petit à petit, à découvrir une identité. Une architecture-unique-pour-un-lieu-unique.

Un Hermitage idéal !
Absolument. Un Hermitage très réel ! Mais voilé. Si je récupère certaines images puissantes de lensemble de la fin du XIX, en épurant les ajouts superflus et en accentuant les résistances, je vais faciliter une rencontre.

Avec quoi, avec qui?
Le frère Seán, Supérieur Général, ne se fatigue pas de répéter: ?We have to reclaim the spirit of the Hermitage?, (nous devons nous retrouver, lesprit de l?Hermitage). Pour moi, architecte, c?est une demande métaphysique ! Mais jassume le défi : dans la suite du Plan Directeur je marque, dans son annexe de contenu idéologique, que celui qui entre aujourdhui dans cet environnement avec certain sensibilité, peut rencontrer le premier architecte de l?Hermitage, Marcellin. Mais aujourdhui il faut beaucoup de sensibilité et d?observation. C?est difficile à percevoir, parce que lhistoire et lusage ont caché et transformé beaucoup ce fait. Toute léquipe travaille pour que, dans ce lieu, on puisse redécouvrir lÉdifice, et avec lui son Auteur. L?uvre de ses mains, de son courage, dune vision, dune folie, de son esprit. Voir la pierre coupée, façonnée et changée en édifice, où ensuite « vécurent » les premières étapes, les premiers conseils, où habita et mourut Marcellin lui-même. C?est ma réponse au frère Seán: « Frère, Aujourdhui il y a la Vie : Se sentir accueilli, « habiter » à l?Hermitage, ce sera rencontrer la Vie, Marcellin lui-même. » Il faut que ceci reste très clair : Je ne vais pas faire une architecture de carton-pâte, jolie mais vide, sans esprit. Ni un musée. En plein siècle XXI°, si tu portes Marcellin dans ton c?ur, tu le trouveras dans Sa maison. Simplement, je vais vous aider en y mettant les moyens?

Depuis le point de vue paysager, écologique, quest-ce que tu signalerais dans l?Hermitage ?
Je le montrais un peu. L?Hermitage, par sa situation dans le fond dune petite vallée, ne brille pas particulièrement, ni par le panorama, ni par de vastes perspectives. Ceci, qui est un handicap du point de vue commercial, dans notre cas est une valeur ajoutée. Notre société est aujourdhui très sensible à la nature. Il y a ici un cours deau vive au milieu de la propriété ; un rocher en face ; un potager toujours utilisé ; un bois à portée de main ; absence de bruit… Messages sans paroles qui appelle notre lattention par contraste pour nous qui venons de la ville. Quand tu entres dans l?ambiance de l?Hermitage tu découvres le jardin perdu.

Comment se trouve un architecte quand il entre dans l?Hermitage ?
Je distingue entre le lieu et la maison. Du lieu jen ai déjà parlé. En ce qui concerne la maison y entrer produit une sensation de chaos. C?est très confus. Il y a une raison : L?Hermitage est un ensemble de constructions qui est allé en augmentant et en sadaptant aux nécessités en train de surgir, sans aucun critère global. Est-ce que nous avons besoin de pièces ? Nous construisons des pièces. Est-ce que nous avons besoin dune chapelle ? Nous construisons une chapelle. Une cuisine ? Et alors arrive ceci : nous abattons par-ci et nous construisons par-là, et ainsi de suite, augmentant et modifiant selon lespace qui sy prête. Sans vision densemble, le résultat est difficile à comprendre. Et apparaissent des barrières architecturales, de petits escaliers partout parce que les niveaux ne coïncident pas. Il y a des escaliers qui restent à moitié trajet. Pourquoi est-ce qu?ils ne continuent pas jusquau rez-de-chaussée, c?est ce quon se le demande ? Au milieu de tout cela, cependant, on découvre la pierre et une architecture de bois, à moitié cachée. Je me dis : voilà de lauthentique, une valeur esthétique à faire ressortir si c?est possible.

Et apparaît lesthétique ! Comment vibre la sensibilité esthétique dans un contexte historique ?
Pour moi, la lecture de lhistoire écrite dans les pierres, dans le bois, génère dans lhomme une profonde émotion, puisquelle entre en résonance avec sa propre histoire et sa culture. Je le dis depuis longtemps, à Les Avellanes : ce ne sont pas les pierres qui parlent, cest le c?ur qui parle. Ce sont mes yeux qui écrivent lhistoire. Cest pourquoi il convient d?être conscient quune vieille pierre ou un édifice appelé historique, en eux-mêmes nont aucune valeur. Ma sensibilité en un « contexte historique », devant un objet, pour simple quil soit, vibre quand je peux y reconnaître la trace de lintelligence et de lexpression artistique de celui qui le travailla. En eux je me découvre moi même.

Dans le cas concret de l?Hermitage, comment vibre ta sensibilité ?
La sensibilité vibre devant la beauté. Un objet, pour simple quil soit, qui a seulement ce qui est nécessaire pour accomplir sa fonction, est beau. Regarde, par exemple, lescalier de pierre près de la Grande Chapelle. Quelle beauté ! Et il na rien ! Seulement quelques grossières marches de pierre taillée? Cet escalier est de 1835, cest à dire quil a été fait durant la vie de Marcellin ! Quand lui et ses collaborateurs commencèrent les constructions que nous pouvons voir aujourdhui encore, ils ne cherchaient pas des buts esthétiques. Ils résolvaient des problèmes fonctionnels avec les moyens de lépoque et avec les petits ressources économiques dont il disposait, sans valeurs ajoutées dornementation ni de décoration. Construction fonctionnelle cent par cent ! Postulats que revendiqueront les avant-gardes architecturales du mouvement moderne dans lEurope des années 30 du XX° siècle, imagine-toi !
Ils étaient pratiques. Si dans le bois il y a des arbres de huit mètres de haut, alors on coupe et on construit des poutres de huit mètres. Et lédifice ne sera pas plus large et c?est dans cet espace que se distribuera une salle, un couloir et pièces, et cætera…
Le défi pour nous les techniciens daujourdhui à entreprendre un travail de réhabilitation et de restauration dans ces contextes, c?est de résoudre avec sensibilité les nouvelles nécessités, avec les matériels et la technique daujourdhui, sans trahir son identité. Quelques-uns admettront la reconversion ; dautres non et ils devront démolir.

Des exemples?
1. À l?Hermitage,- tout le monde le dit- le désagrément que produisent les façades du bâtiment historique, leur texture âpre et rêche, leur couleur grise. En ce temps-là, c?était la meilleure solution. Aujourd?hui, ce n?est plus ça. Par contre, à côté, nous avons le « Rocher » qui est un bâtiment élégant et stylisé. Il faudra ?uvrer en cherchant une unité et une harmonie visuelle pour la texture et la couleur.
2. L?ensemble des petits bâtiments du ?Cèdre? ne favorisent en rien la compréhension de l?ensemble. Mon sentiment et ma sensibilité me donnent l?intuition que, si on met en relief les deux bâtiments historiques, cela implique par le fait même la transformation radicale de ces petits bâtiments du ?Cèdre?.
3. La cour centrale. C?est aujourd?hui un espace sordide et pas accueillant du tout. Ma proposition à moi, c?est de le couvrir à une hauteur considérable, avec une toiture solide, mais permettant le passage tamisé de la lumière du jour. Un espace qui, -ma sensibilité me le dit – peut acquérir une haute qualité architectonique.
4. Les espaces connus sous le nom de ?Chambre du Père Champagnat?. Ils ont été remodelés, il n?y a pas longtemps. C?est un endroit qui déplaît à presque tout le monde. C?est un point à étudier, à dialoguer et à travailler sérieusement.
5. La colonne des ?toilettes? en pleine façade principale. Aujourd?hui, elles se servent à rien. Sans commentaire.
Il y a beaucoup d?autres choses encore?

Et l?architecte Puig-Pey que pense-t-il offrir aux maristes du futur qui viendront à l?Hermitage ?
Je vais vous dire ce que j?ai l?intention de faire; dans quelque temps, je vous montrerai des plans précis. Je vais y mettre le meilleur de moi-même pour élaborer le projet de leur maison, de sorte qu?ils y trouvent LEUR place. Une maison qui comble leurs besoins, physiques, intellectuels et spirituels. Comment faire cela ? En y mettant tout mon savoir-faire d?architecte, toutes mes connaissances et la complicité de tous mes collaborateurs. La méthode ? D?abord, écouter et comprendre les besoins; puis dessiner. Après, dans la phase « travaux », diriger avec humanité et fermeté, deux choses parfaitement compatibles. Et surtout, autant que possible, communiquer mon enthousiasme à mes collaborateurs, pour découvrir ensemble, l?essentiel de la maison. ?Ce qu?on ne voit bien qu?avec le c?ur?

Marcellin Champagnat serait-il un bon client pour un architecte?
Il serait un client exigeant, pas commode. Il me marquerait de façon bien précise le travail à faire et me demanderait un haut degré de compétence. Mais en même temps, il se montrerait très compréhensif.

Du point de vue spirituel, lui, il disait: ?Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peinent les maçons??
Exactement, c?est bien cela, le Psaume 127?

Vous vous en souvenez parfaitement!
Oui, oui. Ce Psaume, je l?ai dans mon bureau: Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peinent les architectes. Je l?ai comme point de référence : Dans les moments de doute, et il y en a pas mal, dans les moments d?incertitude, ces mots m?invitent à lever les yeux et à me persuader que je ne suis pas seul, qu?il y a quelqu?un de plus. Pouvoir faire ce geste d?humilité m?humanise. Tout architecte est tenté de se croire la divinité. Et savez-vous ce que je découvre ? Qui est ce Seigneur? Mon équipe, mes collaborateurs. L??uvre architectonique porte le sceau et l?empreinte de l?architecte, mais le travail est un travail d?équipe. C?est dans ce sens que j?interprète les paroles : Si le Seigneur ne bâtit la maison ; vos idées, votre estimation, votre talent, tel contretemps qui surgit, votre élan et votre enthousiasme et le feu dans le c?ur?construire une maison c?est une ?uvre d?ensemble. Je crois que pour Champagnat c?était très clair. C?est pour cela que chaque matin, en pleine construction, les Frères commençaient le travail en récitant ce psaume. Logique !

Joan, que Marcellin continue d?être présent dans vos équipes de travail, avec vous et vos collaborateurs, pour que vous puissiez un jour nous offrir un Hermitage, un sanctuaire où l?architecture soit au service de la spiritualité mariste. Merci pour votre contribution et vos réponses.

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