Fr. Lawrence Ndawala

10/07/2004

Fr. Lawrence Ndawala : « L?atmosphère religieuse est toujours présente dans nos écoles maristes aujourd?hui. »
APOSTOLAT DES FRÈRES MARISTES AU MALAWI

Le Frère Lawrence Ndawala, 43 ans, est né à Balaka, Malawi. Il a été enseignant et directeur du Juvénat de Mtendere, une école mariste préparatoire aux vocations de frères. Il est licencié en Vie Consacrée de l?Université des Clarétins à Rome et il a pris part au programme des formateurs à Valpré, France. Il était membre du 20e Chapitre général pour la Province d?Afrique Australe. À présent, il travaille au Noviciat de Kutama, Zimbabwe, où l?on retrouve 28 novices venant de 7 pays africains.

Début de l?apostolat des Frères Maristes dans les écoles au Malawi

En 1946, les frères sont venus du Zimbabwe au Malawi à l?invitation de Mgr Fady, évêque du Diocèse de Lilongwe. Depuis, ils ont travaillé dans des écoles et des centres de formation des maîtres. Mtendere Mission, aujourd?hui l?École Secondaire de Mtendere sur le grand Campus de Mtendere, a été le berceau des Frères au Malawi.

En 1949, ils ont pris des Pères Blancs la responsabilité du Saint John?s Teacher Training College à Likuni. Ce centre de formation des maîtres a alors déménagé à Lilongwe, et en 1975 les Frères Maristes l?ont rendu au Diocèse de Lilongwe. Aujourd?hui, les bâtiments de Likuni hébergent une école secondaire.

En 1953, les Pères Blancs du Diocèse de Chipata, dans la province orientale de la Zambie, ont passé la direction de Chassa Secondary School aux Frères Maristes, qui y administrent toujours l?école au nom du Diocèse.

À la demande des Pères Montfortins de Zomba Catholic Secondary School, les Frères Maristes ont pris la responsabilité de cette école en 1954. Ils y administrent toujours l?école au nom du Diocèse de Zomba.

St. Charles Lwanga Secondary School à Balaka a été le dernier centre à accueillir des Frères. Ce sont les Pères Montfortins du Diocèse de Mangochi qui ont invité les frères à venir y travailler.

Alors que les frères s?impliquaient dans le secteur public, ils ont aussi ouvert une maison de formation à Mtendere en 1949, soit quelques années après leur arrivée au Malawi. Plus tard, le juvénat est devenu une école secondaire privée.

Collaboration entre les missionnaires et le gouvernement

Au début, toutes les écoles étaient entre les mains des missionnaires catholiques ou protestants. Ils avaient leurs propres systèmes de recrutement d?enseignants dans des Centres de Formation des Maîtres qu?ils avaient établis. À un certain moment, le gouvernement a décidé d?aider les missionnaires dans leur noble tâche et leur a offert des enseignants et des subsides.

Selon le Memorandum of Understanding, ces écoles s?appelaient des institutions subventionnées et recevaient un montant par personne pour les aider à s?administrer. Des frais de scolarité complétaient le montant nécessaire pour leur administration. Le gouvernement nommait aussi des enseignants dans ces écoles, sans tenir compte de leur caractère religieux, mais les autorités religieuses avaient le droit de nommer le directeur des écoles de leur dénomination et son assistant.

Après l?indépendance, le gouvernement s?est arrogé le droit de faire la sélection des élèves, mais à la fin des années 90, les écoles confessionnelles subventionnées ont eu le droit de choisir 15% de leurs élèves.

Caractère religieux de nos écoles maristes aujourd?hui

L?atmosphère religieuse est toujours présente. Les associations chrétiennes (par exemple Young Christian Students) accomplissent du bon travail. Certains jours, les sessions de prières forment une activité régulière. Les frères et les enseignants laïques animent souvent ces groupes. Des groupes à caractère religieux, autres que catholiques, reçoivent fréquemment de l?aide de l?extérieur de l?école. La fête de Champagnat par exemple reçoit une attention spéciale de la part des frères. En résumé, les écoles ne manquent jamais de célébrations religieuses. Cela comprend la messe deux ou trois fois par semaine pour les catholiques et ceux qui veulent se joindre à eux.

Participation des laïcs à l?esprit de Marcellin

La participation des laïcs à l?esprit de Marcellin manque souvent. Il faudrait une initiation ou une catéchèse sur la spiritualité de Marcellin. Il n?y a probablement pas un seul enseignant dans les écoles maristes qui dirait qu?il aspire à prendre la spiritualité de Marcellin comme source d?inspiration dans sa vie. Les frères sont souvent responsables de cet état de chose.

1. Il est possible que la majorité des frères n?en ait pas vu le besoin. Ils travaillent avec les laïcs sans disposer d?une catéchèse formelle sur la spiritualité de Marcellin. En général, les écoles de mission sont les meilleures du pays et les parents apprécient la formation que leurs enfants y reçoivent.

2. Les frères ont besoin d?informations. Ils doivent regarder et observer ce que les autres font dans ce domaine. Nous nous enrichissons lorsque nous pouvons partager des idées avec ceux d?autres régions. Nous devons faire cet effort.

3. Les frères ont besoin de redécouvrir et d?apprécier la spiritualité de Marcellin. Ils doivent réaliser, surtout de nos jours, que nous sommes peu nombreux en comparaison avec les laïcs qui font un travail semblable au nôtre dans les écoles. Comment pouvons-nous diriger une école selon l?esprit mariste si nous n?impliquons pas la majorité des enseignants de cette école ?

4. Dans les écoles que nous dirigeons, les enseignants catholiques ne constituent qu?un faible pourcentage. C?est un fardeau lorsque la plupart des enseignants, sur un total de 15 ou plus, ne comprennent pas ce que vous désirez réaliser. Il y a des enseignants de bonne volonté qui apprécieraient sans doute qu?on fasse quelque chose, mais ils ne sont pas nombreux. La plupart se considèrent plutôt comme des fonctionnaires, et non pas comme des enseignants s?identifiant à la ?religion? de l?école où ils travaillent.

5. Il faut admettre aussi que certains frères ne sont pas intéressés ou sont un peu indolents dans ce domaine. Ils se considèrent aussi comme des enseignants professionnels qui, une fois leurs classes terminées, se reposent en attendant le lendemain.

Cela pourrait être quelques-unes des raisons pour expliquer le manque d?enthousiasme à faire connaître et vivre l?esprit de Marcellin par notre personnel laïque. Néanmoins, je pense que quelque chose doit être entrepris avec les laïcs, parce que, tôt ou tard, ils prendront la direction. Les événements nous forceront à chercher des solutions de remplacement comme cela s?est déjà produit dans d?autres régions du monde mariste. Je prie seulement pour que nous n?attendions pas ce moment pour commencer à partager l?esprit de Marcellin avec ceux avec qui nous vivons et nous travaillons.

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