Le F. Louis et sa propre conception de la Societé de Marie

Essai d?histoire des origines à partir des compagnons et disciples du P. Champagnat F. André Lanfrey

2018-09-12

Comme il est normal, la Vie du P. Champagnat parle essentiellement de lui, même si nous apprenons beaucoup de choses sur ses premiers compagnons. Elle insiste sur le caractère charismatique de l’œuvre, mais nous renseigne passablement sur les aléas et les progrès de son organisation institutionnelle. Ceci dit, le lecteur doit se souvenir que, durant presque un siècle, et tout spécialement aux origines, l’institut n’a pas été organisé selon le droit canonique. Il convient donc de vérifier la signification exacte de certains titres et fonctions originels dont nous croyons parfois à tort connaître le sens. C’est particulièrement le cas avec des concepts tels que « supérieur », « directeur », maître des novices, noviciat…

Par exemple, la biographie du F. Bonaventure réserve quelques surprises. Né en 1804 à Pélussin, Antoine Pascal, domestique à Ampuis, est admis au noviciat le 31 mai 18301 et prend l’habit le 9 octobre 1830 après un peu plus de trois mois de postulat, en pleine ambiance antireligieuse suite à la Révolution de juillet 1830. Envoyé à Sorbiers, sa vertu fait l’admiration du F. Cassien, pourtant particulièrement difficile2. Le 12 juin 1831 il fait ses vœux temporaires pour trois ans ; mais dès le 12 octobre de la même année3 il prononce ses voeux perpétuels.

La cause de cette seconde profession précipitée nous est donnée par le F. Avit (Annales, 1830 § 147) : « Il fit profession en octobre 1831 et remplaça le F. Louis comme maître des novices ». Il est vrai que sa détermination à entrer dans la vie religieuse en un moment particulièrement difficile a dû impressionner le P. Champagnat et la communauté, d’autant qu’en 1831 il a 27 ans. Il paraît néanmoins étrange qu’un Frère, si rapidement formé, ait pu accéder à une fonction importante, faisant de lui le successeur du premier disciple de Champagnat.

Il faut tout d’abord apporter quelques nuances aux dates. S’il est vrai qu’en 1831 le F. Louis est envoyé à Charlieu, le F. Bonaventure ne lui aurait succédé qu’après un séjour à Sorbiers, vers 18334. Mais l’essentiel est ailleurs : il ne faut pas confondre la « maison de noviciat » c’est-à-dire L’Hermitage et le « noviciat » proprement dit, constitué par les jeunes gens en formation dans lequel la formation religieuse s’accompagne de l’enseignement de disciplines profanes telles que lecture, écriture, grammaire, arithmétique, écriture5. Le mot « école normale »6 commence d’ailleurs à remplacer le terme « noviciat ». Même après avoir bénéficié d’une telle formation, le F. Bonaventure, n’était certainement pas capable de donner des leçons de matières profanes. Mais sa fonction de maître des novices était celle de modèle et surveillant des jeunes et moins jeunes gens en formation mais pas de directeur spirituel. Comme le dit le F. Avit :

« Le F. Bonaventure devint un excellent maître des novices. Il les instruisait autant par ses exemples que par ses paroles » (Annales, 1831, § 153).

Et c’est ce qu’il va faire « pendant près de vingt ans » jusqu’en 18517. Il passera les douze dernières années de sa vie comme responsable de la ferme de St Genis Laval et mourra le 20 octobre 1865 (Lettres II, p. 99) entouré de la vénération des Frères (Biographies, p. 120…129). Son dernier emploi montre bien que, s’il avait été un religieux fervent, il n’avait guère été considéré comme un homme instruit ni une personnalité de premier plan. Aussi, lorsque nous employons le terme « maître des novices » il convient de ne pas commettre d’anachronisme : ce n’est qu’avec les constitutions romaines de 1903 que le titre prendra un sens canonique précis.

 

Les Directeurs des maisons de noviciat

Le F. Bonaventure cesse ses fonctions peu de temps avant la rédaction des Règles du gouvernement de 1854, dont le chapitre III est consacré aux « Règles du Frère directeur des maisons de noviciat ». C’est dans la première section qu’il est question du « maître des novices » qui doit posséder à un haut degré dix-neuf qualités telles que « foi vive » (n° 1), « esprit d’oraison »(n° 2)… « une conduite exemplaire »(n° 12)»… mais aussi « une instruction suffisante sur les sciences propres aux Frères » (n° 18)… et même « une grand expérience de la méthode d’enseignement propre à l’institut » (n° 19). Le F. Bonaventure ne manquait pas de la plupart de ces qualités, mais sur l’instruction et la pédagogie il devait être faible.

Les sept autres sections parlent de la réception des postulants, de leur admission à la prise d’habit et de leur envoi dans une école ; elles rappellent « comment le Frère directeur des novices » doit assurer la direction de conscience… Mais la neuvième section intitulée « Conduite que doit tenir le Frère Directeur dans la direction de sa maison » nous fait comprendre que ce directeur est chargé non seulement du noviciat mais aussi de l’administration de sa maison et même au-delà : « Il pourra remplacer provisoirement les Frères des établissements dépendant de son noviciat […] Il a une sorte d’autorité sur tous les Frères de la Province » recevant même leur compte de conscience. A chaque retraite il rend compte de l’état du temporel et de l’état financier des maisons dépendant de son noviciat. Bref ! Il est un peu moins qu’un provincial et nettement plus qu’un maître des novices. C’est un Directeur de maison provinciale.

Dans l’organigramme de l’institut de 1854 la fonction de maître des novices est donc absorbée par celle du Directeur de maison de noviciat qui délègue à un « maître des novices » le soin quotidien des aspirants en formation. Même plus instruits que n’était le F. Bonaventure vers 1833, ceux-ci n’ont pas de statut officiel.

 

Une tradition originelle 

Cette constatation nous entraîne à remonter avant 1833 et à nous poser la question suivante : le F. Bonaventure a-t-il vraiment succédé au F. Louis, ou bien celui-ci n’était-il pas plus qu’un maître des novices, mais le directeur de la maison de L’Hermitage ?

Et cette question nous renvoie à l’année 1819 : celle de l’élection, par les Frères, de Jean-Marie Granjon comme Directeur (Vie, Ch. 6 p. 69-73). Le récit de son activité, certainement idéalisé, donne une bonne idée de ce que l’on attend d’un directeur de maison de noviciat : « Constamment à la tête de ses Frères, il était le premier partout, et partout il donnait l’exemple de la régularité, de la piété et de toutes les vertus religieuse »… Dans le chapitre 7 de la Vie (p. 77-79), le F. Jean-Baptiste nous rappelle la conduite du P. Champagnat dès qu’il loge avec les Frères. Bien qu’il soit le supérieur, il insiste sur sa proximité avec les Frères : « Comme le bon pasteur il était toujours à la tête de son petit troupeau : il travaillait avec les Frères soit à cultiver la terre, soit à faire des clous ». Les Frères le vénèrent mais n’ont guère d’égards pour lui. Il n’empiète pas sur les fonctions du F. Jean-Marie : « … il se reposa […] sur ce dernier de tout le détail des affaires, lui laissa toute liberté d’agir »… En somme il y a une nette distinction entre le directeur chargé de la communauté au quotidien et le supérieur qui assume la direction spirituelle de chaque Frère8 mais aussi les relations avec l’archevêché, les curés et les communes.

Les chapitres suivants montrent que ce gouvernement à deux têtes fonctionne plus ou moins. A la fin de 1821 (Ch. 8, p. 94-95) le F. J.M. Granjon qui « voulait des autres la même perfection (que lui)9» est envoyé à Bourg-Argental et remplacé à La Valla par le F. Louis qui assumera les fonctions mêlées de directeur et maître des novices que les constitutions de 1854 ne feront que reprendre.

L’escapade du F. Jean-Marie à Aiguebelle au printemps 1822 perturbe la nouvelle organisation puisque le F. Louis doit le remplacer à Bourg-Argental en 1822-23. Mais il a sans doute assuré la formation du F. Stanislas et des postulants de la Haute-Loire durant l’été 1822 et ne s’est rendu à Bourg-Argental qu’à la fin de 182210.

Quel Frère a pu exercer la direction de la fin de 1822 à celle de 1823 ? Le F. Jean-Marie Granjon est resté à La Valla après son retour d’Aiguebelle, avec le titre de directeur, mais dans quelle mesure a-t-il été capable de l’exercer11 ? La première lettre conservée de M. Champagnat, du 1° décembre 1823, permet de clarifier quelque peu la situation. Le F. J.M. Granjon est alors directeur à St Symphorien-le-Château depuis la Toussaint, dans un lieu éloigné du centre de la société12. Il est néanmoins plus qu’un simple directeur local : le P. Champagnat, tout en ménageant peut-être sa susceptibilité, l’informe de la marche de l’ensemble de la société.

Nous apprenons donc que le F. Michel, à Bourg-Argental, « fait très bien ». Le F. Louis serait-il rentré à La Valla ? C’est probable, même si le F. Jean-Baptiste (Annales de Bourg-Argental) nous dit qu’il est resté deux ans (1822-1824)13 dans ce poste. Mais c’est en 1823 que le F. Louis s’inscrit à la confrérie du Sacré-Cœur de La Valla, signe qu’il est présent dans la paroisse dès la fin de cette année. La même lettre nous apprend que le F. Jean-François, (Etienne Roumésy) est retiré de Saint Sauveur-en-Rue malgré ses réticences ; et la Vie nous dit que le P. Champagnat « l’avait appelé à la maison-mère pour lui confier la direction des travaux et le soin du temporel  (Vie, Ch. 14, p. 153)». Mais cette expression  « soin du temporel » ne signifie pas de simples tâches matérielles ou administratives. En fait, le F. Jean-François serait devenu le directeur de la maison de noviciat qui, depuis peu, reçoit beaucoup de novices peu instruits et très jeunes comme le dit la lettre du P. Champagnat.

La présence du F. Louis à La Valla paraît justifiée par l’afflux de novices depuis 1822 sans que nous sachions comment Champagnat a coordonné les fonctions des deux responsables. Le chapitre 12 de la Vie nous donne peut-être un début d’explication car c’est en 1823 que, projetant la construction de L’Hermitage, il nous dit : « Il parcourut avec deux de ses principaux Frères les pays d’alentour » afin de déterminer le lieu le plus adéquat. Et l’on ne voit guère que les F. Jean-François et Louis qui correspondent à La Valla au statut de « principaux Frères ».

Il faut cependant tenir compte de l’arrivée d’un troisième personnage : le F. Stanislas, entré en février 1822, ayant pris l’habit en octobre et, nous dit sa biographie (p. 60), désirant « le servir (Champagnat) et prendre soin du temporel de la maison ». Rapidement le F  Stanislas devient le fac totum du P. Champagnat, s’occupant notamment de sa chambre et lui rendant toutes sortes de services qu’il n’a pas le temps d’accomplir lui-même. Par ailleurs, son biographe insiste sur le soin qu’il prend des postulants et novices, comme s’il exerçait pratiquement la fonction d’auxiliaire d’un maître des novices.

Il faudrait donc considérer qu’en 1823 -1824 la hiérarchie de l’association des Frères est ainsi constituée :

  • Le P. Champagnat : supérieur ecclésiastique officieux et fondateur, mais aussi vicaire de la paroisse.
  • Le F. Jean-Marie, directeur général élu, mais éloigné à .St Symphorien-le-Château.
  • Les F. Jean-François et F. Louis assurant conjointement la direction de La Valla et secondant les projets d’extension de Champagnat.
  • Les autres directeurs d’école.
  • Quelques Frères employés, dont le F. Stanislas, plus particulièrement attaché au service du Fondateur, mais tendant à élargir ses compétences à d’autres domaines, notamment le soin des novices.

Il ne faut donc pas se laisser trop influencer par le récit du F. Jean-Baptiste qui focalise ensuite toute l’attention sur le P. Champagnat agrandissant la maison et préparant la construction de L’Hermitage tout en assumant ses tâches vicariales. En fait, il doit tenir compte d’un directeur élu devenu quelque peu encombrant et s’appuyer sur quelques auxiliaires capables d’assumer au quotidien le suivi d’un groupe comportant des frères en divers lieux, des novices et des pensionnaires.

 

Emergence du projet de la branche des prêtres et crise institutionnelle

La construction de L’Hermitage et l’arrivée de M. Courveille à l’été 1824 vont perturber  cette organisation, essentiellement à La Valla où celui-ci se considère comme le supérieur, tandis que le P. Champagnat est occupé à construire avec la plupart des Frères. Rien n’est dit alors sur les relations entre les F. Jean-François, Louis et M. Courveille. Nous savons cependant que le noviciat et le petit pensionnat restent à La Valla puisque, durant la construction de la maison, un postulant abuse d’un pensionnaire, scandale que le P. Champagnat, agissant en supérieur, vient réprimer énergiquement (Vie, 2° partie, Ch. XIII p. 419).

Au début de décembre 1824 M. Courveille, envoyé par l’archevêché, se rend à Charlieu, à 100 km au nord de L’Hermitage pour y fonder une école14. Et le chef des trois Frères qui l’accompagnent est le F. Louis15. Le choix peut paraît logique : La Valla n’a pas besoin de deux Frères responsables en plus de M. Courveille et il faut un homme expérimenté pour assumer une fondation dans une ville, loin du centre de la société. D’autre part, l’instituteur que les Frères doivent remplacer formait des novices et M. Courveille envisage de fonder une maison missionnaire avec noviciat de frères. Le F. Louis va effectivement fonder l’école dans des conditions délicates et la diriger de décembre 1824 jusqu’à octobre 1825, ce qui paraît un temps bien court pour asseoir l’œuvre.

Nous ne savons où il se trouve dans les moments décisifs de fin 1825-fin 1827. Certainement pas à Bourg-Argental, comme le suppose le P. Coste16. Très probablement à L’Hermitage où Champagnat, qui vient d’être élu supérieur, a besoin de lui. Mais alors, pourquoi le F. Jean-Baptiste, qui lui est très favorable17, ne parle-t-il jamais de lui lors de la querelle entre les Frères anciens et M. Courveille en 1826 ?

D’autre part, qui est le Frère directeur de la maison de noviciat de L’Hermitage ? Y en a-t-il même un ? En effet, l’arrivée de M. Courveille en 1824 et celle de M. Terraillon en 1825 ont rendu caduque l’organisation antérieure qui d’ailleurs, du fait de la conduite erratique du F. Jean-Marie, fonctionnait assez mal. Surtout, le projet a complètement changé : il s’agit maintenant de constituer la Société de Marie avec une branche de prêtres et une de Frères, la première gouvernant la seconde.

En attendant, dès 1824 il y a partage des tâches entre M. Courveille, qui se considère comme supérieur, et Champagnat qui se charge du temporel sans renoncer à sa supériorité18. On a l’impression d’une répétition de l’organisation de 1819 : un supérieur et un directeur, sauf que les deux tâches sont assurées par des prêtres. Ne resteraient aux Frères que les fonctions d’intendant et de maître des novices, la première exercée par le F. Jean-François, la seconde par le F. Louis, placés sous l’autorité de prêtres en désaccord.

Pour faire cesser la dualité à la tête de la société19 M. Courveille tente de se faire élire comme supérieur par les Frères assemblés20. L’élection du P. Champagnat en octobre 1825 montre clairement que l’influence des Frères anciens demeure forte et que l’idée d’une fondation de l’institut à La Valla en janvier 1817 est déjà établie. Mais cette élection, comme le montre le récit du F. Jean-Baptiste, atteint aussi Champagnat qui se trouve supérieur malgré lui tandis que M. Courveille est rétrogradé au rang de Directeur. Ses prérogatives ne sont d’ailleurs pas minces puisqu’il a en charge le noviciat et la direction directe de la maison de L’Hermitage21. Si important que soit le choix des Frères sur le plan symbolique, pratiquement il affaiblit la position de Champagnat.
Et puis, la société reste gouvernée par trois prêtres22 et les Frères sont cantonnés dans les tâches subalternes. La déconvenue est particulièrement grande chez ceux qui avaient assumé des tâches de responsabilité avant l’arrivée des prêtres, et qui se retrouvent sous la direction directe de M. Courveille. Ils vivent aussi une crise de confiance envers Champagnat qui, en voulant intégrer des prêtres, a modifié ce qu’ils croyaient être le projet primitif. Ils en tirent les conséquences chacun à sa manière.

 

Une crise de confiance des principaux Frères anciens

Nous savons que le F. Jean-François part rejoindre un projet de fondation à Larajasse23 et qu’en mars l’archevêché constate son refus de revenir à L’Hermitage (Lettres II, p. 290). Le F. Jean-Marie Granjon, n’est resté qu’un an à St Symphorien-le Château. Revenu à L’Hermitage il se livre à des excentricités rapportées par le F. Jean-Baptiste, avant d’être renvoyé 24». D’après le mémoire Bourdin (OM1/754) il aurait élu domicile dans une cabane où il  forgeait, sans doute, des clous25. Comme Jean-Claude Bonnet, admis à L’Hermitage le 2 septembre 1826, prend l’habit le 2 décembre 1826 sous le nom de F. Jean-Marie, J.M. Granjon est donc sorti quelque temps avant. Le renvoi du seul directeur élu marque une rupture définitive avec l’époque de La Valla.
Quant au F. Louis, c’est le moment de sa tentation du sacerdoce, que le F. Jean-Baptiste expose de manière très allusive26 en soulignant l’obéissance du F. Louis. Néanmoins le texte dit clairement que le F. Louis a longtemps persisté dans ses intentions malgré l’avis opposé du P. Champagnat. Comme le F. Louis (1802-1847) ne participe pas à la première émission de voeux perpétuels le 11 octobre 1826 il est évident qu’à cette date la crise est déjà commencée.  Ses vœux perpétuels en septembre 1828 marquent la fin de ses hésitations. C’est donc une crise durable fondée, comme chez ses deux compagnons, sur une double crise de confiance : envers Champagnat et envers la Société de Marie  nouvelle manière.  Elle pourrait avoir commencé dès 1825, ce qui expliquerait que, lorsque le P. Champagnat tombe malade vers Noël 1825, il y ait carence des plus anciens responsables, parce qu’ils ne sont pas en position de responsabilité et défiants envers l’évolution de l’œuvre27.

Les leaders les plus anciens faisant défaut, c’est l’heure du F. Stanislas, jusque-là personnalité de second plan. Il a plusieurs atouts : d’une part, admis à La Valla en février 1822, juste avant l’arrivée des postulants de la Haute-Loire, il fait figure, relativement, de frère ancien ; d’autre part, très lié à Champagnat, il est non seulement son garde-malade, mais encore son porte-parole. C’est donc lui qui fait pratiquement office de directeur de L’Hermitage au moment où Champagnat est trop faible, les Frères les plus anciens en retrait, et les autres Frères, jeunes et moins jeunes, à la recherche d’un guide. Il est très représentatif d’une catégorie de Frères très attachés affectivement à Champagnat sans trop réfléchir sur l’aspect institutionnel de la Société.

 

Refondation de la branche des Frères

A la Toussaint 1826 Champagnat est désormais le supérieur incontesté. Il ne renonce pas à la création d’une Société de Marie avec des prêtres, même s’il ne sait comment celle-ci adviendra. D’ailleurs, des trois compagnons principaux des premiers temps il ne reste qu’un F. Louis hésitant. Par contre, la liste des neuf frères qui font pour la première fois des vœux perpétuels nous donne une bonne idée de ceux qui ont suivi un frère Stanislas devenu, contre toute attente, leader de la refondation : les F. Antoine Couturier, Laurent Audras, François Rivat, Stanislas Fayol, Joseph Ponset , Paul Préher, Etienne Poinard, Damien Mercier, et Jean-Pierre Deville. Ce sont tous des Frères de second rang, y compris le F. François qui n’a que dix-huit ans. Mais quels Frères capables épaulent alors Champagnat ? Le F. Louis, qui n’a pas prononcé de vœux en 1826, a rendu publique sa réserve envers la refondation de la société des Frères. Même s’il n’est pas inactif il est peu probable qu’il se soit alors occupé des novices. Il y a d’ailleurs fort peu de vêtures cette année-là28. Le F. Stanislas a certainement continué à assumer le rôle de leader des Frères et plus ou moins l’encadrement des novices. Mais les lettres de Champagnat aux autorités ecclésiastiques en 1827 sont claires : il est seul 29!

Et nous savons qu’à partir de 1827 viendront de jeunes ecclésiastiques pour l’épauler. La même année le F. Louis part à Saint Paul-en-Jarret remplacer le directeur qui s’est noyé au mois de juillet. En prononçant ses vœux perpétuels le 8 septembre 1828, il adhère au nouvel ordre des choses, mais ce sont à nouveau les prêtres qui assument l’essentiel des responsabilités comme le dit clairement la lettre 11 de Champagnat à M. Cattet en décembre 1828 :

« La société des Frères ne peut pas positivement être regardée comme l’œuvre de la Société de Marie, mais seulement comme une branche postérieure à la société elle-même ».
Cette affirmation ne signifie pas seulement que la fondation de la communauté de La Valla le 2 janvier 1817 est postérieure à la consécration du 26 juillet 1816, mais surtout que la véritable fondation de l’œuvre des Frères date de 1826. Et le P. Champagnat ajoute : « Nous aurions encore besoin d’un sujet pour la bonne administration de l’œuvre des Frères, qui commence à marcher30 ». Il demande donc un prêtre pour la fonction d’économe car il ne peut « donner au temporel de la maison qu’un temps très insuffisant ». Puis il donne la liste des prêtres qui exercent des emplois :

  • M. Séon  qui « s’occupe du spirituel de la maison », de la fabrique de rubans et de l’aide pastoale aux paroisses alentour.
  • « M. Bourdin a l’intendance des classes des novices, de l’écriture, du calcul, du chant, du catéchisme, de la librairie des établissements et de la petite chapelle »
  • Lui-même s’occupe « de la marche générale » : visites des établissements, correspondances… « de la réception des novices… ».

Il est donc clair que désormais L’Hermitage est une maison de noviciat gouvernée par des prêtres, Champagnat étant le supérieur des deux branches. Si le F. Louis exerce la fonction de maître des novices c’est sous la direction des P. Champagnat et Bourdin. En tout cas, la biographie du F. Bonaventure nous apprend qu’en 1830 il est « directeur du noviciat31 » au sens de modèle et surveillant des novices, comme sera le F. Bonaventure.

Permanence du débat entre deux modèles de Société des Frères


Une tradition des Pères Maristes, dont le P. Séon est l’auteur, a laissé entendre que le P. Champagnat avait douté un temps de la fondation de la Société des prêtres. Je verrais plutôt que, dans la phase 1825-1830, il a donné priorité à une Société de Marie dont les Frères sont sous la direction des Pères. La fondation des Frères à La Valla le 2 janvier 1817 n’aurait été qu’une phase préliminaire désormais dépassée. Le F. Louis a eu bien du mal à entrer dans cette perspective. Ou faut-il aller jusqu’à envisager que, conscient de la mutation de l’œuvre, il ait voulu, en devant prêtre, prendre place dans la nouvelle équipe dirigeante32?  

Quand il prononce ses vœux perpétuels à la fin de 1828 il se rend certainement compte que les Pères Maristes, sont peu satisfaits de leurs fonctions d’encadrement des Frères et évoluent vers la mission et l’affiliation au P. Colin. Et la Révolution de 1830 va fortement contribuer à accélérer le processus de séparation.

 

Eloignement des Pères Maristes et émergence d’une nouvelle élite de Frères


La situation du noviciat change brusquement à la fin de 1831 puisque le P. Bourdin, présent à L’Hermitage depuis l’été 1828, est autorisé, en septembre, à s’installer à Belley. C’est très probablement en octobre de la même année que le F. Louis se rend à Charlieu où il restera jusqu’en 1836. Cette nomination est due aux circonstances : les Frères de Charlieu, suite à la Révolution de 1830 sont en difficulté et le P. Champagnat a besoin sur place d’un directeur solide. Mais cet éloignement du F. Louis, contrairement aux épisodes précédents à Bourg-Argental, Charlieu en 1824 et St Paul en Jarret en 1827 sera durable. Manifestement, le P. Champagnat ne tient plus à sa présence à L’Hermitage car il a sous la main des disciples plus proches de son esprit. Et ce sont entre autres les F. François, Jean-Baptiste et Jean-Marie qui prendront la place des cadres précédents. C’est comme auxiliaire de cette nouvelle élite qu’il faut situer le F. Bonaventure.
Ces changements ramènent partiellement l’œuvre de Champagnat à la situation antérieure à 1824 puisque, ne pouvant plus guère compter sur le diocèse ni sur les Pères Maristes, le Fondateur va devoir s’entourer de Frères pour encadrer la maison de L’Hermitage et gouverner des établissements plus nombreux. Paradoxalement, le F. Louis, qu’on aurait pu penser capable d’exercer à nouveau des responsabilités importantes, est écarté, comme si, entre le P. Champagnat et lui, subsistait un contentieux.


Le témoignage des carnets du F. François.

Nous savons par les Lettres du P. Champagnat qu’à partir de 1836 le F. François devient son bras droit à L’Hermitage, mais sans titre officiel. Cependant, présent à L’Hermitage dès sa profession perpétuelle en 1826, il assume depuis longtemps de nombreuses tâches dans la maison. Son carnet « notes.retraites » n° 302, commencé en 1819, suggère qu’à partir de 1828 il est formateur à L’Hermitage comme le montrent ces paroles tirées d’une conférence  du P. Champagnat :
« La classe33 d'ici doit être le modèle de celles de tous les établissements. Les abus qu'on y souffrirait auraient donc de graves conséquences par l'indulgence qu'ils pourraient avoir sur les autres maisons. Faites votre possible et ayez une confiance sans bornes en Jésus et en Marie. (ibid. 18 jjer34 ) »

Probablement en avril 1829 il déclare :
« Prier pour obtenir le discernement qui m'est si nécessaire. Consulter souvent le Seigneur et les personnes par lui préposées, pour placer à propos les punitions, les louanges, les blâmes, etc.
Il cite les paroles d’une conférence du 15 mai :
« Un maître des novices doit s'insinuer dans l'esprit de chacun d'eux, aller au-devant et tâcher de connaître leurs peines, leurs inquiétudes, etc. … soit pour le règlement, soit pour leur vocation. »
Et il ajoute un peu plus loin :
« Si le F. qui est chargé des novices était un saint, ils le seraient aussi : on se reproduit dans ceux que l'on forme. »
En juillet il est encore plus clair :
« Je suis comme sur un lieu élevé. Mes Frères ont tous les yeux sur moi. Quelle régularité, quelle piété, quelle modestie ! On imite plutôt le mal que le bien. »
Un peu plus tard (p. 159-162] il esquisse une sorte de programme concernant la formation :
« A réformer : négligence,  leçons, récitation, écriture, visite, pénitences données cabales empêchées, travail, émulation, exciter. A pratiquer : prudence, égalité de caractère, énergie, bon exemple, charité. Ceux qui s’opposent à l’ordre de Dieu, attirent sur eux la condamnation. (Rom. 13). Le Seigneur m’a chargé d’une bien pesante croix. Je dois la porter pour l’amour de Dieu, avec courage, fermeté et constance pour le salut de mes Frères. (Confn35, 7 9bre). »
En 1828-1830 le F. François est donc chargé de la classe du noviciat et exerce les fonctions de maître des novices, peut-être sous la direction du F. Louis. A partir de 1831 il multiplie les réflexions sur le gouvernement des hommes
« Les plus hautes dignités sont des piédestaux, de grands fardeaux, de vraies servitudes, d'honorables tortures, des élévations qui rapetissent les hommes sans mérite. On reste ce que l'on est. […] Ceux qui gouvernent sont comme les corps célestes qui ont beaucoup d'éclat et n'ont point de repos. (Blanchard : Ecole des mœurs. T. III, p. 329)26
« Il y a beaucoup à lire, à dire, à écrire, à examiner. Je ne puis ni étudier, ni parler, ni méditer. Mon Dieu, inspirez-moi, instruisez-moi, dirigez-moi, changez-moi, guérissez-moi, transformez-moi. Prière pour Mgr l'Archevêque (Heures de Lyon), appliquée au Supérieur.
« Les voies de la douceur, du sentiment et de la religion sont les plus efficaces sur le cœur des jeunes gens. […]  Si quelqu'un parle, qu'il paraisse que c'est Dieu qui parle par sa bouche. Si quelqu'un exerce quelque ministère, qu'il le fasse comme n'agissant que par la vertu que Dieu lui donne ; afin qu'en tout Dieu soit glorifié par Jésus Christ. (I St Pierre, 4). »
Dans le carnet 303 qui commence au cours de 1831 il va encore multiplier les citations des maîtres spirituels sur le gouvernement, en particulier celui des novices. Et il semble qu’en 1832 (carnet 303 p. 318), année où les Pères Maristes quittent L’Hermitage, il accède au rang de responsable de niveau plus élevé, peut-être déjà de directeur de la maison : « Que fais-je sur ce siège, où ont paru tant de saints religieux, de pieux missionnaires et surtout notre vénéré Fondateur ! »


La Direction de L’Hermitage

La première lettre de Champagnat adressée au F. François date du 28 août 1836. Placé en son absence à la tête de la maison, il doit assurer le bon ordre parmi les Frères. Ce sont les trois prêtres (Servant, Matricon et Besson) qui sont chargés « de la haute surveillance » mais le F. François préside un conseil  constitué par les P. Matricon, Besson, F. Stanislas et F. Jean-Marie. De fait, sinon officiellement, le F. François est directeur de L’Hermitage.
De nouveau à Paris en 1838, le P. Champagnat envoie le 20 juin au F. François, une lettre (n° 186) dans laquelle, après avoir mentionné les deux aumôniers -les P. Matricon et Besson – il salue dans l’ordre les F. Louis, Jean-Baptiste, Jean-Marie, Stanislas, Hippolyte, Jean-Joseph, Théophile, Pierre, Pierre-Joseph, Etienne, Bonaventure « et tous les novices ». C’est un bon résumé de l’état de l’administration : les trois premiers Frères cités sont, après le F. François, les hommes du gouvernement général de l’institut : les officiers en somme. Les Frères suivants sont les responsables des divers services de la maison.
Le F. Avit (Annales de l’institut, 1838, § 385-387) nous a précisé le rôle passablement éclectique des trois officiers :

    • Le F. Jean-Baptiste « aide au F. François à gouverner » et fait des conférences aux Frères et aux novices.
  • F. Jean-Marie est économe et surveillant général.
  • F. Louis est libraire, maître des cérémonies et donne des leçons de civilité.

Quant au F. Bonaventure « maître des novices », « il formait plus par ses exemples que par ses leçons ».
En fait, les officiers participent au gouvernement général, à la formation et à l’administration locale, comme le faisaient les prêtres de L’Hermitage en 1828. Dix ans après, les aumôniers sont cantonnés au domaine spirituel.


D’un directeur général à un autre (1819-1839)

L’élection27 d’un directeur général et de deux assistants en octobre 1839 ne sera que l’officialisation d’une évolution déjà sensible peu après 183028. Le F. Louis, pourtant le premier disciple, et personnage central jusqu’en 1831, n’y aura pas sa place 29. Certes, le F. François ne succède pas au P. Champagnat : il n’est que directeur général, endossant un titre qu’avait porté J.M. Granjon en 1819. Mais le P. Colin, qui préside pourtant l’élection de 1839, ne se sentira pleinement supérieur des Frères qu’après le Testament spirituel du P. Champagnat quelques jours avant sa mort. Et lorsque le F. Louis meurt en 1847, l’indépendance des Frères est en marche et le F. François commence à prendre le titre de Supérieur Général. Il nous faudrait donc distinguer, dans l’histoire de la fondation de l’Hermitage plusieurs phases institutionnelles distinctes :

  • Le temps de La Valla  (1817-1824) : celui d’un compagnonnage Champagnat-Frères chargé d’ambigüités, le premier visant à créer une Société de Marie à fondement sacerdotal ; les seconds envisageant la société des Frères comme autonome voire unique.
  • Le temps de L’Hermitage avant 1830, Champagnat plaçant les Frères sous la tutelle des prêtres, malgré de fortes résistances.
  • L’époque 1830- 1840 qui voit les prêtres se détacher de L’Hermitage et Champagnat s’appuyer sur une nouvelle élite dont le F. François est la tête et le F. Bonaventure un comparse fort apprécié.

Finalement, le F. Louis a été le seul à avoir traversé les trois époques, non seulement en disciple fidèle mais aussi en compagnon lucide, et parfois critique, du P. Champagnat. Et il en a payé le prix. C’est à travers le destin de cet homme, par ailleurs spirituel éminent, que l’on perçoit le moins mal un vaste débat autour de deux statuts-clés : le supérieur et le directeur ; le prêtre et le laïc. Le débat ne sera clos qu’avec les constitutions de 1854 qui accordent le titre de supérieur général à un laïc. Dans une certaine mesure c’est le triomphe posthume du F. Louis et de l’esprit des origines. Et ce n’est pas un hasard si le F. Jean-Baptiste, en 1856, fera une large place au F. Louis dans la Vie de Champagnat avant d’en présenter une double évocation au début des Biographies de quelques Frères en 1868.


F. André Lanfrey, septembre 2018

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1  Dans les Biographies de quelques Frères, on donne la date du 27 juin 1830. Son entrée aurait suivi de près la défection de cinq novices (Biographie) dont l’un d’Ampuis qui se répand en propos défavorable à L’Hermitage . Mais nous pouvons nous demander si ces défections ne suivent pas en fait la Révolution des trois glorieuses de fin juillet 1830, génératrice d’une effervescence générale. Le F. Jean-Baptiste, préoccupé de développer sa théorie de la substitution (2° biographie) aurait pu manipuler la chronologie. En tout cas, le F. Bonaventure ne semble être entré effectivement que le 27 juin.

2 Son séjour pose un problème chronologique évoqué par la F. Paul Sester (Lettres II, p. 99) car, en 1831, Louis Chomat et Césaire Fayol n’ont pas encore pris l’habit.

3 Dans son p.v. de profession le F. Bonaventure indique le 2 octobre 1831.

4 C’est la thèse du F. Paul Sester dans la notice biographique du F. Bonaventure (Lettres II p. 99).

5 Voir à ce sujet OFM/104, datable de 1827-28.

6 Une partie des « novices » des noviciats des F.E.C sont des laïcs venus se former à l’enseignement.

7 La lettre de convocation au chapitre général, le 17 avril 1852, cite son nom parmi les Frères éligibles en précisant : « ancien maître des novices ». Son successeur est le F. Pascal (Biographies de quelques Frères p. 364) en 1852. Nommé assistant en 1854, il n’aura pas le temps de durer dans cette fonction.

8 Le F. Jean-Baptiste précise (p. 78) « il mangeait seul » c’est-à-dire sur une table à part.

9 Vie, Ch. 8, p. 95 et Biographie de quelques Frères p. 21

10 Ce qui expliquerait la sympathie qu’éprouve à son égard le F. Jean-Baptiste Furet, entré fin mars 1822 et qui aurait été sous sa direction jusqu’à sa prise d’habit en octobre 1822.

11 Voir à ce sujet le Mémoire Bourdin, (OM1/754) qui suggère une crise assez longue.

12 Dans les Monts du Lyonnais, très au nord de la vallée du Gier. C’est peut-être à la fois une mise à l’écart et l’occasion pour le F. Jean-Marie de faire un nouveau départ.

13 Il a été remplacé par le F. Barthélemy.

14 Il faut remplacer M. Grizard, disciple de l’ancien vicaire général Bochard

15 M. Courveille envisage de fonder un noviciat de Frères.

16 Les annales de B.A. nous donnent la liste des directeurs : F.Barthélemy (1824-26) puis F. Antoine.

17 C’est lui qui écrit sa biographie (Annales de l’institut, 1847, § 42).

18 Sa répression du scandale à La Valla le montre bien. Et en octobre 1824 il donne aux Frères un « petit écrit » (Vie, Ch. 12, p. 133-135).

19 M. Terraillon n’assume que les fonctions d’aumônier.

20 Il n’agit pas par pure ambition : il veut constituer une Société de Marie lyonnaise et certainement clarifier la situation à L’Hermitage.

21 D’où ses grandes exigences quant à la formation et de nombreux renvois (Vie, ch. 13, p. 142).

22 M. Terraillon n’assumant que les fonctions d’aumônier.

23 Dans les Monts du Lyonnais. Il y est attiré par M. Colomb de Gast, vicaire à Larajasse, qu’il a connu à St Sauveur. certainement rencontré à St Sauveur (Notice biographique, OM4 p. 246-247).

24 Lettres, II, notice biographique p. Voir Vie, Ch. 15, p. 151-153 et OM1/ 754. La Vie pkaraît mélanger deux phases : d’abord à La Valla en 1822-23 ; et à L’Hermitage en 1825-26. Ses excentricités ont peut-être recommencé à St Symphorien, d’où son rappel.

25 C’est une activité hivernale qu’il aurait pu pratiquer en janvier-mai 1826. Il semble être resté dans la maison jusqu’à la retraite d’octobre 1826 : les Frères qui s’y rendent demandent où il se trouve et on les dissuade d’aller le visiter (OM1/754). Voir aussi les Annales de l’institut, 1825 § 9.

26 Vie Ch. 14 p. 155. Aurait-il voulu quitter la Société de Marie ou changer de statut à l’intérieur de celle-ci ? En tout cas, le P. Matricon, ancien élève de Champagnat et futur aumônier de L’Hermitage, à peine plus jeune et certainement bien connu du F. Louis, reçoit la tonsure le 23 juillet 1826 et sera ordonné prêtre le 31 mai 1828.

27 Le F. J.M. Granjon, qui forge dans sa cabane de L’Hermitage, exprime symboliquement ce refus en reproduisant les travaux du premier hiver 1817.

28 Comment les Frères ont-ils ressenti son refus de prononcer des vœux en 1826 ?

29 Seul prêtre. (OM1/173)

30 Un parole significative dix ans après le commencement à La Valla.

31 Il faut interpréter cette expression comme l’équivalent de « maître des novices ».

32 La pratique de proposer le sacerdoce à des frères jugés particulièrement capables était assez courante dans les congrégations. Et des prêtres de L’Hermitage, par exemple M. Terraillon, auraient pu encourager le F. Louis dans ce sens.

33 Du noviciat.

34 …janvier.

35 Confession.

36 Ajouté dans l’interligne au-dessus.

37 En fait le sondage des frères entériné par les Pères.

38 Le F. Louis-Marie, entré en 1832, supplantera le F. Jean-Marie, mais celui-ci deviendra quelques années plus tard le directeur de la maison de noviciat de St Paul-Trois-Châteaux.

39 En 1839 il n’obtient que quelques voix.

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