Nestor Quiceno, colombien, fondateur du mouvement REMAR

04.09.2003

NOUS PARIONS POUR UNE NOUVELLE FORME DE PASTORALE DES JEUNES

Fr. Lluís Serra

Le Frère Nestor Quiceno, mariste colombien, a actuellement 68 ans. Il a étudié à l?Institut Jesus Magíster de l?Université Pontificale du Latran à Rome et au Marianum. Il a obtenu également sa licence en Pastorale des jeunes à l?Université Pontificale Xavérienne de Bogotá. Il y créa, il y a 26 ans, le MOUVEMENT REMAR, une proposition de vie qui aujourd?hui jouit d?une grande actualité dans le monde des jeunes, qui s?est étendu en divers pays d?Amérique Latine et aussi en Australie. Il a été provincial de Colombie et il a travaillé comme missionnaire au Rwanda durant 4 ans. Actuellement il accompagne les jeunes qui désirent être maristes au postulat de Manizales.

L?année passée REMAR a fêté les 25 ans de sa création. Êtes-vous content de voir comment vont les choses ?
Content, non ! TRÈS CONTENT, surtout en constatant l?impulsion, l?extension et la solidité qu?a prises le mouvement en diverses nations. REMAR a vraiment acquis son propre dynamisme et n?a plus besoin de notre présence, de nous qui avons été les ouvriers de la première heure. Aujourd?hui ceux qui dirigent le mouvement sont des jeunes Maristes qui se sont formés dans le mouvement. Je n?ai pas pu être présent au congrès qui a célébré les noces d?argent parce que j?étais en Afrique accomplissant mon service de missionnaire au Rwanda.

REMAR a d?autres noms et est implanté dans d?autres pays. Donnez-nous un aperçu de sa situation actuelle…
Une des grandes qualités de REMAR est qu?il a été adapté au contexte des pays où il se trouve.
– Nous reconnaissons trois noms : REMAR qui est le nom d?origine. NAVEGAR en Argentine et au Paraguay : ce changement se présente parce qu?existe un groupe de réhabilitation de marginaux qui fonctionne dans presque toute l?Amérique Latine et qui a le même sigle REMAR, ce groupe est créé par une église protestante. En outre, au Chili et au Pérou il est connu comme MARCHA ce qui correspond à la topographie de la région andine, au sens du marcheur…
– Le Mouvement dans chaque pays adopte un style propre d?animation de la proposition.
– Dans le Mouvement, après ses 25 ans d?existence, apparaît le besoin de reconsidérer sa structure, de refonder la proposition, en employant la terminologie actuelle. À l?occasion des 25 ans d?existence du mouvement, on a organisé un congrès qui s?est réuni en juillet 2002 à Bogotá et auquel ont participé 11 provinces latino-américaines. Là, s?est déclenché le processus de REFONDATION. Nous espérons que vers le milieu de l?anée 2004 ce processus de refondation sera achevé.
– Le Mouvement au cours de son existence a engendré un style de vie qui a été adopté par de nombreux jeunes pour vivre leur engagement chrétien, d?ailleurs, il a engendré la vie dans d?autres espaces ecclésiaux.

Malgré la diversité que vous venez de mentionner, les principes de base du mouvement se maintiennent-ils ?
Oui, fondamentalement on garde la centralité de Jésus, Marie et Champagnat, la structure de fonctionnement, une grande partie de sa mystique, le vocabulaire, l?engagement de service social, la vie du groupe, la communauté de jeunes, l?exercice du leadership qui développe une pédagogie active et de participation très appréciée par la jeunesse actuelle.

Qu?est-ce qui vous a poussé à créer le mouvement Remar et quels objectifs vous proposiez-vous ?
Dans la décennie des années 70, il y a eu une crise généralisée des associations de jeunesse en Amérique Latine. La plupart étaient de sacristie avec un projet social presque nul. Le désir de ceux qui pariaient sur une nouvelle forme de pastorale des jeunes fut de créer quelque chose d?autre où les jeunes se sentiraient les agents de leur propre croissance humaine dans toutes les dimensions, spécialement en spiritualité et solidarité.

Pour quelles raisons, pensez-vous, les adolescents et les jeunes continuent-ils à s?inscrire à REMAR ?
Ils se sentent identifiés avec la proposition, Le Mouvement engendre en eux un sens de responsabilité, une capacité de leadership et surtout un rôle principal qui leur permet de développer leurs potentialités. Un autre élément essentiel ce sont les espaces de socialisation qu?il offre : des moments de divertissement et de construction de sens. Cela leur donne la possibilité d?ÊTRE Eglise, ils se trouvent avec un modèle d?Eglise rénovée, à partir de laquelle se construit une spiritualité jeune. REMAR s?est recréé continuellement et a su replacer dans son contexte sa forme d?action ; d?ailleurs il s?est enrichi grâce à d?autres expériences de jeunes.

Quelles sont les valeurs proposées aux jeunes ?
Une des valeurs qui marquent le mouvement est le SERVICE, car il motive les jeunes, spécialement quand il s?adresse aux moins favorisés. La valeur de l?AMITIÉ est une des plus renforcées dans le Mouvement. Dans le processus de formation on propose, à chacune des étapes, de vivre deux ou trois valeurs qui impulsent la croissance personnelle et de groupe (Rouge : dévouement et sacrifice. Bleu : simplicité, loyauté et profondeur de vie ; Jaune : clarté, rayonnement et joie).
En outre, on entend présenter les valeurs incarnées dans des personnes et des situations concrètes qui jouent le rôle de modèles de vie.

S?agit-il seulement d?un Mouvement spirituel ou tient-on compte aussi de l?engagement social ?
La spiritualité du mouvement est incarnée dans la vie, c?est une spiritualité qui implique l?action sociale. Elle est très liée à la S.A.M., qui cherche à découvrir Dieu à partir de la vie et pour la vie. Elle donne un sens à la vie à partir de l?expérience de foi, de même que la foi s?enrichit en approfondissant l?expérience de vie. Le sens communautaire fort est important dans la spiritualité du Mouvement.

Comment forme-t-on les moniteurs et les responsables du Mouvement ?
En REMAR les moniteurs sont appelés Timoniers. Fondamentalement la formation commence par l?expérience même d?appartenir au Mouvement. Elle se complète par des rencontres, cours, ateliers, etc., qui se réalisent au niveau local, régional et national, en cherchant à les former sous des aspects spécifiques quant à l?animation du Mouvement. De fait le domaine de la formation des animateurs et des responsables est une des priorités de la refondation de REMAR. En plus, il y a dans chaque Province des plans de formation particuliers.

J?ai entendu dire qu?on a fait des études universitaires sur REMAR, où sont allées les recherches et quels résultats a-t-on obtenus ?
Certainement nous avons connaissance que beaucoup de frères ont réalisé ces études, cependant elles n?ont pas été propagées. Certains que nous connaissons se sont orientés à reconnaître le fond pédagogique, méthodologique et spirituel qui soutient la proposition pastorale et aussi à faire une analyse de la réalité du Mouvement dans les divers pays, en cherchant des alternatives de croissance.

Si une équipe de personnes voulait implanter ce Mouvement dans son pays, quelles démarches devrait-elle faire ?
Puisqu?il s?agit d?une expérience vitale de foi avec les jeunes, il faut prendre un contact réel et proche avec la proposition. De fait cela a été une constante de la fondation du Mouvement dans d?autres pays. D?autre part il est fondamental que l?on considère la proposition comme une alternative valide pour la Province qui désire l?assumer. Une expérience intéressante dans l?implantation de REMAR en Australie, unique pays non latin qui l?a assumée.

D?où viennent, croyez-vous, le succès et l?acceptation de cette proposition aux jeunes ?
REMAR propose des songes, des utopies, c?est une proposition de vie qui identifie et donne sens. Un autre succès s?enracine dans l?interaction qui se tisse à l?intérieur de chaque groupe (caravelle) en tant qu?il fait du jeune le protagoniste de sa propre croissance, grâce à la leadership qu?il exerce dans le groupe. Un autre élément c?est le grand nombre de Frères et de laïcs qui ont parié et continuent à parier sur le Mouvement malgré les difficultés qui surgissent jour après jour. La proposition sociale du Mouvement dans la ligne de la solidarité a motivé les jeunes, garçons et filles, pour qu?ils continuent à s?engager comme de jeunes Christs pour l?Amérique Latine. Diverses sont les ?uvres sociales comme écoles, centres de santé, centre d?aide juridique, etc. qui sont apparus en diverses nations grâce aux initiatives des membres du mouvement REMAR.

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