2023-11-16 FRANCE

GermĂ  Pierre Bailleul

Province L’Hermitage

Le Seigneur a accueilli
dans la paix de sa maison

Frère Pierre Bailleul

décédé le jeudi 16 novembre 2023,
à l’âge de 100 ans,
dont 82 ans de profession religieuse.
Le Frère Provincial des Frères Maristes,
les Frères de la Province L’Hermitage,
la communauté de Saint Genis-Laval,
sa famille et ses amis,
vous invitent à les rejoindre par la prière.
Ses funérailles seront célébrées le jeudi 23 novembre 2023, à 15h,
à la chapelle des Frères de Saint Genis-Laval (Le Montet),
et seront suivies de l’inhumation au cimetière de la communauté.
Qu’il repose dans la paix du Seigneur.

Suffrages : cf. Constitutions n°38.3

C’est le 5 mai 2023 que notre frère Pierre Bailleul avait fêté ses cent ans : un âge d’autant plus remarquable que nous savons combien il a pâti à peu près toute sa vie d’une santé précaire. Il était donc né en 1923 à Lille,
troisième d’une famille de cinq garçons et trois filles. Son père était menuisier et sa mère bien occupée ! Dès l’âge de trois ans, Pierre fréquente l’école maternelle, puis effectue sa scolarité primaire, de 1929 à 1935, à
l’école Saint Nicolas d’Esquermes (quartier de Lille), dirigée par des Frères Maristes sécularisés. Dès 1934, il doit passer deux mois à l’hôpital Saint Antoine pour une adénite (inflammation des ganglions lymphatiques),
mais c’est surtout d’un asthme chronique qu’il souffrira toute sa vie : les notes de son journal contiennent assez fréquemment la mention de bronchites ou autres sérieux problèmes de santé.
Son primaire terminé par l’acquisition du CEP, Pierre entre aux juvénats de Beaucamps puis de Cassel en septembre-octobre 1935. Il y reste jusqu’en 1938, partageant la vie avec des juvénistes du Nord mais aussi
des Lorrains. La maison de formation étant à Pommerœul, dans le Hainaut belge, Pierre y entre comme postulant, le 30 août 1938. Il y commence son noviciat proprement dit, le 25 août 1939, juste avant la déclaration de guerre qui occasionne d’abord des contraintes mineures comme l’occupation d’une partie de Pommerœul par des gendarmes belges. Mais la situation devient tragique avec l’invasion allemande de maijuin 1940. Frère Pierre note simplement dans son journal : « 17 mai : évacuation, trois semaines mouvementées sur les routes […], puis trois mois à Lille dans la famille (maison endommagée) […]. Fin août, retour à Pommerœul ». Ce temps de noviciat terriblement perturbé se terminera à Noël 1939.

Pierre doit donc continuer ses études en pleine guerre : d’abord à Beaucamps puis à Pont-Sainte-Maxence où il réussit brillamment son bac au milieu des tracas causés par la guerre : menace d’embrigadement au STO, service de surveillance des voies ferrées, bâtiments occupés par les troupes…. Il a juste le temps de commencer à enseigner à Quesnoy-sur-Deûle (nov. 1943) et d’entreprendre des études supérieures, avant de partir au service militaire qu’il accomplit en Allemagne en 1945-46.
Après ce temps de formation passablement éprouvant, il fait ses vœux perpétuels et devient professeurétudiant dans les grandes classes des établissements de la province. Il termine en 1954 sa licence de physiquechimie commencée en 1943. Et détaille dans son journal les péripéties de ces études menées de front avec les cours donnés aux élèves de Quesnoy-sur-Deûle, Beaucamps, Pont-Sainte-Maxence. Puis ce seront les longues années passées à Pont-Sainte-Maxence (professeur puis directeur) et surtout Beaucamps, à peine coupées par un second noviciat de 9 mois à Saint Quentin-Fallavier en 1957-58. Dans son curriculum vitae, il nous a laissé le bilan de ses activités de 1943 à 1987, année de sa retraite : « 31 années à temps complet et 11 années à demi-horaire (4 en cours d’études supérieures, 3 avec direction d’école, 4 en fin de parcours) […] en gros 3 100 élèves dont 2 800 en classes de lycée […] inclus 720 filles à partir de 1965 ».
Désormais libéré de toute attache professionnelle à Beaucamps, et le climat convenant peu à son asthme, Pierre et ses supérieurs vont choisir des lieux plus favorables : Sallanches d’abord, en Haute-Savoie, de 1992
à 2007. Puis, la communauté étant dissoute, Morat (Murten) en Suisse, de 2007 à 2018. Toujours très actif, bon technicien, cultivé, de caractère agréable, il s’y fait apprécier et s’y trouve bien. L’âge venant, et la
communauté de Morat vivant ses dernières années, il doit intégrer la maison de retraite de Saint Paul-TroisChâteaux dont il est le doyen (95 ans !). Ce n’est qu’au bord de ses cent ans en 2022 qu’il entre à l’EHPAD de Saint Genis-Laval d’où il vient de nous quitter après une vie si remplie et si pleine d’épreuves courageusement et discrètement assumées.

Frère Provincial – 45, rue d’Inkermann – 69006 LYON
Frères Maristes – 9, rue Francisque Darcieux – 69230 SAINT GENIS LAVAL

PREV

José Getúlio Silveira...

NEXT

Alphonse Peters...