Lettres Ă  Marcellin

Frère Louis Marie

1838-11-23

Côte-St.André, le 23 novembre 1838.
Mon très Révérend Père,
1Âş Laffaire de la commune na pas eu lieu. Monsieur Douillet na point fait de propositions parce que, dit-il, il a eu vent que la commune naccepterait pas et que Mgr. le pensait ainsi. Il na pas voulu sexposer Ă  un refus.
2º M. Douillet désirerait avoir votre sentiment pour le loyer de la vigne de la plaine et de ce qui lui reste. Il nest pas éloigné de le céder, persuadé, dit-il, que la chose en irait mieux. Pour cela il faudrait que vous fussiez sur les lieux pour juger de tout et convenir du prix.
3º Le mobilier nétant pas compris explicitement dans le bail en entier, puisque la plus grande partie se trouve dans la maison Bon, je désirerais bien que vous fussiez ici pour en faire linventaire et le faire transporter chez nous, au moins tout ce qui nous est nécessaire.
4º Votre présence serait bien utile aussi pour lestimation des provisions: M. Douillet ne voulant pas toutes les ranger dans la même catégorie, je prévois quil y aura des difficultés que vous trancherez bien plus vite que moi.
5º M. le Curé des Roches ma dit que vous deviez visiter son établissement la semaine prochaine; si vous pouviez pousser jusquici cela nous irait très bien. Vous mettriez les choses sur un bon pied et il est bien nécessaire quelles commencent bien puisque cest pour neuf ans quon sest obligé à tenir ce pensionnat.
6º Vous verriez pour le fourneau, pour une fontaine à faire venir dans le camp et les autres petites réparations qui seraient nécessaires et dont vous conviendriez avec M. Douillet sur les provisions.
7º M. Douillet désire que vous preniez un relevé exact de ce quil a payé pour le traitement des Frères. Il ne se croit en arrière que de 300 francs, tandis que le Frère Jean Marie navait donné un arrérage quatre à cinq fois plus grand. Il désire beaucoup régler cela définitivement et au premier moment possible.
8º Le nombre des élèves gratuits est complet. Il y a beau coup de criailleries dans la ville qui retombent toutes sur M. le Maire et la commune. Nous aurons quelques enfants payants à lécole chrétienne; je ne sais pas en quel nombre.
9º Nous avons 54 à 56 élèves à la classe de français; je pense que la semaine prochaine nous passerons soixante; je doute pourtant que nous allions au nombre de lannée dernière.
10º Votre voyage, sil vous est possible, me rendra bien dautres petits services qui me feront bien plaisir. Il faudrait que vous narrivassiez à la Côte que mercredi au soir; car M. Douillet sera absent mardi et mercredi jusquau soir. Je ne vous dis rien de Grenoble. F. M. Stanislas vous a sans doute détaillé ce quil en a été.

Veuillez agréer les sentiments du profond respect avec lequel je suis, mon très Révérend Père, votre très humble et obéissant serviteur,
F. Louis Marie.
PS: M. Douillet me dit que si vous vous décidez à faire ce voyage et à laccommoder parce quil reste à lHermitage, il passera largement sur bien des choses pour ce qui est ici, sans sexpliquer davantage. Nouvelle raison pour venir arranger quelque chose de plus définitif et qui coupe court à toutes ses tergiversations. Il a tant de temps à réfléchir quil change dun moment à lautre; il est venu me trouver deux fois pendant que je gribouille cette lettre pressé par le départ de la poste. Je nai pas même le temps de vous expliquer ses nouvelles idées. Je voudrais surtout que vous fussiez ici pour le mobilier, pour les provisions, et même larrangement de la soeur sur lequel jai idée quil pense à revenir.

fonte: AFM 121.10

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