Après des débuts un peu pénibles, le collège Saint-Joseph, fondé en 1874 par nos Frères à Dumfries (Ecosse), a pris, à partir de 1884, de constants et rapides développements, de sorte qu'il figure aujourd'hui parmi les établissements d'éducation catholique les plus accrédités de la région. Bien que le noviciat, le juvénat et le scolasticat de la province, d'abord installés dans la même maison, se fussent transportés, en 1889, dans un autre bâtiment, pour lui donner de l'espace, l'ancien local était devenu si insuffisant, il y a deux ans, qu'il fallut se décider à bâtir. Avec l'autorisation des supérieurs, une nouvelle construction, capable de loger près de 200 élèves avec le personnel enseignant, fut donc entreprise, et bien qu'elle ne fût pas encore entièrement terminée, elle fut solennellement bénite, le 8 août dernier, par Mgr Turner, évêque de Galloway, à P occasion de la retraite annuelle et de la visite du R. F. Supérieur. Voici en quels termes un journal de la région rendait compte de cette belle cérémonie.

« Vers onze heures du matin, Sa Grandeur Mgr Turner, évêque du diocèse, qui était venu présider la clôture des Exercices de la Retraite, entouré des deux aumôniers de la maison et du clergé de la ville, procéda à la cérémonie de la bénédiction, qui fut très impressionnante comme le sont en général tous les rites de l'Eglise Catholique. Environ deux cents Frères ou novices y assistaient.

« Au déjeuner qui suivit, plus de 100 personnes se trouvèrent réunies dans la grande salle à manger du nouveau Collège. Parmi les convives, on remarquait, avec Monseigneur l'Evêque , le R. F. Supérieur Général des Frères Maristes, son assistant, le C. F. John, le P. Provincial de la Province et plusieurs notabilités du Comité du Collège, entre autres M. James Carmont de la British, Linen Bank, M. W. J. Maxwel de Terregles Banks, M. le Conseiller Municipal O' Brien, M. Pr. Campbell, M. T. Hannavy et M. J. Gilfeather.

Vers la fin du repas, le C. F. James, directeur de l'établissement, porta un toast à la santé de Monseigneur et du B„ F. Supérieur Général. Dans sa réponse, Monseigneur traduisit le sentiment général en disant que cette journée serait une journée historique pour l'éducation catholique à Dumfries. En faisant le rapide tableau des progrès du Collège pendant cas 30 dernières années, il souligna le contraste frappant de ses humbles débuts avec son développement actuel et l'estime universelle dont il est l'objet; puis il exprima sa persuasion que cette estime, fondée sur le travail assidu des élèves et leurs succès aux examens, recevrait un nouvel accroissement grâce aux importantes améliorations qui venaient d'être apportées à l'installation matérielle.

Le R. F. Supérieur Général, qui parla en français, dit que dans le récent voyage, qu'il venait de faire en Océanie et eu Amérique, il avait été vivement frappé de l'influence qu'exercent partout les peuples de langue anglaise, et qu' il serait heureux de favoriser, dans la mesure de son pouvoir, le Collège de Dumfries, la province des Iles Britanniques et la diffusion de l'éducation catholique dans les pays de langue anglaise.

Enfin, M. Carmont, répondant au toast porté en l'honneur du Comité, rappela, lui aussi, l'éloquent contraste que faisaient dans son esprit les pénibles débuts de 1874, avec le spectacle grandiose de la cérémonie de ce jour; puis il fit, en termes délicats, l'éloge de l'Etablissement en insistant particulièrement sur ce fait que les progrès du Collège n'étaient pas un sujet de joie et de fierté seulement pour les catholiques de la région, mais encore pour les personnes de toute opinion et de toute croyance, qui étaient unanimes à s'en féliciter

Le Bulletin, à son tour, est heureux d'offrir ses félicitations au Collège Saint-Joseph pour la prospérité dont Dieu daigne le favoriser depuis de longues années déjà, et il fait les meilleurs vœux pour la réalisation des espérances qui lui ont été exprimées en cette mémorable occasion.