Dans une lettre en date du 3 novembre dernier, adressée au C. F. Diogène, Assistant, le C. F. Marie-Liévin, Directeur de l'école de Sant'Anna, fondée il y a environ un an, s'exprime en ces termes :

« Dans ma dernière lettre, je vous ai promis, si nous réussissions à avoir cette année une première communion solennelle, de vous envoyer deux mots pour vous faire participer à notre bonheur. Eh bien, c'est maintenant chose faite depuis le 1^ier novembre.

24 de nos élèves ont eu le bonheur, en cette belle fête de la Toussaint, de recevoir pour la première fois dans leur cœur Notre Seigneur Jésus Christ, le Saint des saints, et de voir, à cette occasion, déployer une solennité jusque-là inconnue dans ce pays. Assistance extraordinairement nombreuse, chants, prédication, recueillement et piété des enfants, rien n'y a manqué. C'était un spectacle vraiment émouvant et bien propre à laisser de salutaires impressions.

Grâce à Dieu, cette première année du collège Sainte Anne n'aura donc pas été stérile. Elle vous prouvera, cher frère Assistant, que nous ne nous contentons pas d'être de vulgaires professeurs, mais que nous avons à cœur de faire de nos enfants des chrétiens… Nous avons maintenant les premiers éléments d'une bonne association »

Nous nous associons bien cordialement à la joie de nos frères de Sant'Anna, et, en les félicitant de ces premiers résultats, nous comprenons la peine qu'ils ont dit se donner pour les obtenir. Nous savons qu'à leur arrivée à Sant'Anna, ville de trafic située près de la frontière de l’Uruguay, ils y trouvèrent une population bien ignorante et bien indifférente en matière de religion. Néanmoins elle leur lit bon accueil et leur témoigna sa confiance de telle sorte que peu de jours après leur installation, ils avaient 200 enfants, tandis que le local n'avait été préparé que pour 100. Les frères étaient de même en nombre insuffisant; mais ils se mirent résolument à l’œuvre et surent s'attacher les enfants, de manière que, Dieu aidant, ils obtinrent un véritable succès.