Le 6 septembre 1953, nos Frères de Castlerea fêtèrent le 50^ième anniversaire de leur arrivée dans cette localité. Ils voulurent, avec raison, marquer cette date.

Ce fut, tout d'abord, la Messe solennelle que Son Exc. M_gr Hanly tint à présider. Après l'évangile, le Révérend Père Tom Mahon adressa quelques mots aux assistants. Il commenta le texte par lequel saint Luc termine le récit de la résurrection du fils de la veuve de Naïm : « Et II le rendit à sa mère ». (Luc, VII, 10). Très habilement, le prédicateur montra comment le Vénérable Père Champagnat, soit lui directement, soient ses fds, ont rendu à leur Mère, la Sainte Église, les milliers et milliers d'enfants qu'ils éduquent dans leurs nombreuses écoles. En quelques mots, il fit le tableau des années sombres que traversait Castlerea en 1903, au moment où les Frères furent appelés à prendre la direction de l'école. Ils reçurent de l'évêque la mission de rendre au Christ les enfants de Castlerea. Le prédicateur s'étend ensuite quelque peu sur l'œuvre des Frères dans le monde, et sur la vocation du Frère Mariste enseignant. « Celui-ci, dit-il, n'est pas un homme qui s'est arrêté à mi-chemin de la prêtrise ; disons plutôt que librement il a renoncé à la prêtrise pour faire large sa part dans la bataille la plus grande de ce siècle — la bataille pour l'âme de l'enfant. Dans un magnifique parallèle, il montre comment la Très Sainte Vierge Marie fut choisie par la Trinité Sainte pour élever le Verbe de Dieu Incarné et comment le Frère est également choisi pour élever les enfants adoptifs de Dieu, pour qui il doit se dépenser tout entier, jusqu'à ce qu'il les ait formés à la ressemblance du Christ. En terminant, il rappelle le souvenir de ceux qui commencèrent cette œuvre, de ceux qui surent si bien la continuer et enfin il loue le zèle de ceux qui s'y dévouent aujourd'hui encore.

« Aux Frères Maristes, dit-il, toute la paroisse de Castlerea doit une reconnaissance éternelle ».

Pendant le banquet qui eut lieu ce jour-là, plusieurs toasts furent prononcés. Il y eut celui des Anciens Élèves, prononcé par le Révérend Père Michaël Flynn.

Après avoir rendu hommage aux Frères, il ajouta : « L'humilité, la charité et la gentillesse des Frères ont beaucoup contribué à inspirer aux jeunes gens de grandes idées et un sublime idéal. Les Frères ont toujours servi Dieu dans la classe, sur le terrain de sport et dans les rues. Les élèves les aimaient, appréciaient leur amitié et leurs bons conseils. Leur nombre, réuni aujourd'hui à l'occasion de ces Noces d'Or, est le témoignage de l'amour el de l'affection que les Anciens Elèves de Castlerea ont pour leurs maîtres. L'éducation qu'ils ont su nous donner c'est celle qui, tandis qu'elle ouvre et aiguise l'entendement et communique les connaissances nécessaires à la vie. façonne le cœur à la bonté, enseigne la sagesse qui conduit au ciel, la prudence qui nous guide sur cette terre, l'obéissance qui soutient l'autorité, la justice qui cimente la fraternité et la charité qui est le lien universel de l'affection. »

Le toast à l'honneur des Frères et de leur école fut prononcé par le Révérend Père Conrad Winston, O. F. M. L'orateur fait en quelques mots l'historique de la Congrégation en l'appuyant de statistiques. Il n'oublie pas de chanter la gloire du Vénérable Père Fondateur, qu'il souhaite voir bientôt placé sur les autels. Il parle ensuite de l'école des Frères à Castlerea et souligne l'empreinte profonde et durable que sut lui donner ce religieux remarquable que fut le C. F. Henry, premier Directeur. « Il fut avant tout, dit-il, un homme éminemment apostolique ». Il se plaît, en passant, à souligner quelques-unes des industries chères au C. F. Henry, afin d'obtenir des élèves leur maximum de rendement. Il termina en disant que, outre les élèves de cette école, qui se sont distingués dans différentes professions, il y a eu 23 vocations sacerdotales. Huit exercent en ce moment leur ministère dans le diocèse et US autres poursuivent leurs études dans les séminaires, sans parler des nombreuses vocations dans différentes Congrégations de Frères. « C'est cela, dit-il, le grand honneur de Castlerea ».