Les portraits du Bienheureux Champagnat

05/Nov/2010

A la muerte del Padre Champagnat, un pintor de Saint-Chamond, M. Ravery vino al Hermitage para hacer un retrato del beato Padre.

Este retrato se perdió en 1903 y estuvo perdido hasta 1934 que se encontró en Carmagnola.

Por otra parte, el Hno. Benito — aquel Hno. desalentado por M. Courveille y animado por el P. Champagnat — le encargó para él, un segundo retrato, que estuvo mucho más logrado que el primero.

Pero este retrato también se perdió, no habiendo aparecido hasta 1937 en Saint

Genis.

De este segundo retrato se acaban de sacar excelentes copias que pueden solicatarse en Saint Genis.

 

 

On the death of Father Champagnat, a painter from Saint-Chamond, Mr Ravery, came and did a portrait of him. This portrait was lost in 1903, but found again in 1934 at Carmagnola.

At another time, Brother Benoit — the one who had been discouraged by Father Courveille and then encouraged by Father Champagnat — had also asked Mr Ravery to do a second portrait of the Founder, for himself. This was a still better one, but it was also lost, then came to light again at Saint-Genis in 1937.

Excellent four colour reproductions have just been made of it, and can be procured from Saint-Genis-Laval.

 

Por ocasiáo da morte do Padre Champagnat, M. Ravery, pintor de St.-Chamond, veio retratá-lo. Este retrato, perdido em 1903, fbi encontrado em 1934, em Carmagnola.

Por outro lado, o Ir. Bento — aquele que o P. Courveille desencorajara e que o P. Champagnat animou — tinha pedido também a M. Ravery que lhe tizesse, para ele próprio, um segundo retrato que resultou ainda mais perfeito. Este perdeu-se também e foi achado em 1937 em St.-Genis.

Reproduziram-se, déste último, excelentes quadricrómos que podem ser requisitados a St.-Genis-Laval.

 

1. – Où la Vertu et l'Histoire se combattent.

 

Avant la vulgarisation de la photographie, faire exécuter son portrait passait pour un signe d'orgueil et de luxe, auquel se soustrayaient soigneusement les religieux. Ils n'avaient aucun autre portrait à laisser d'eux que celui du Christ qu'ils devaient imiter fidèlement. Une telle conduite, louable du point de vue ascétique, devenait blâmable du point de vue historique.

Pour concilier ces deux aspects contradictoires, les sociétés religieuses imaginèrent trois solutions.

La première et la plus simple consistait à faire décider par une assemblée ou un statut que tout supérieur devait se faire portraiturer. C'est ainsi que dans sa séance du 17 juillet 1860, le Chapitre Général des Petits Frères de Marie accorda au Vénérable Frère François un délai de six mois pour se conformer à cette obligation.

La seconde solution était plus contestable; l'on utilisait un parent. Ce fut le cas pour Saint Pierre Chanel: sa sœur, religieuse mariste, avait posé pour lui.

La troisième solution était de patienter jusqu'au décès de la personne dont on voulait conserver les traits. Elle fut utilisée pour le Bienheureux Champagnat.

 

2. – Le portrait officiel.

  

Le jour même de sa mort, 6 juin 1840, on appela un peintre de Saint-Chamond, ami du Bienheureux, M. Ravéry. Le défunt avait été rasé et lavé, revêtu de la soutane, du rochet et de l'étole. Il était exposé dans sa chambre, assis sur un fauteuil, la main droite tenant son crucifix de profession. Sur une petite table étaient placés son bréviaire, le bonnet carré gallican, l'image de Notre-Seigneur et de la Sainte-Vierge. Deux cierges allumés éclairaient faiblement la scène.

Marcellin Champagnat « était extrêmement pâle, mais nullement défiguré; son visage avait conservé ces traits mâles, cet air de bonté et de dignité qui lui donnait pendant la vie tant d'ascendant sur les esprits et qui lui gagnait les cœurs. Auprès de lui on n'éprouvait aucun sentiment pénible; au contraire, on se trouvait à l'aise; on aimait à le regarder ».

Le peintre dut travailler en hâte et son tableau reproduisait fidèlement la raideur cadavérique et les orbites enfoncées par la mort. Un blason maladroitement plaqué dans le coin droit identifiait le portrait et lui conférait la marque officielle.

Conservé d'abord à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire) de 1840 à 1858, il fut transporté à Saint-Genis-Laval (Rhône) où il demeura jusqu'en 1903. Puis, dans « la grande remue » des expulsions congréganistes, il disparut.

On le croyait irrémédiablement perdu.

En 1934, Frère Jean-Emile, alors Secrétaire Général, lui consacra un article dans le Bulletin (n. 95) et le reproduisit d'après une photographie des Archives. Il n'en fallut pas davantage pour qu'un Frère découvrît en Italie, dans un endroit un peu obscur, le précieux original, remisé « provisoirement » trente ans plus tôt, à Carmagnola, près de Turin.

 

3. – Un second portrait authentique.

 

Le même article amena en 1937 la découverte, dans une cachette de Saint-Genis-Laval, d'un second portrait, authentifié par un écrit qui y était joint et par la signature du peintre Ravéry. A une exception près, l'absence de l'inesthétique blason, il est identique au précédent. Toutefois, il semble mieux soigné: les traits sont plus souples, plus colorés; le visage est plus vivant.

Dans sa circulaire datée du 31 mai 1870, Frère Louis-Marie, qui personnellement avait connu le Bienheureux depuis 1831, déclarait que ce second portrait était « plus ressemblant peut-être que l'original lui-même ».

Il avait appartenu de 1840 à 1870 au Frère Benoît, « libraire » de l'Institut, au moment de sa mort accidentelle sur la route d'Annonay à Firminy, à Saint-Ferréol-d'Auroure (Haute-Loire), le 23 mai 1870.

 

4. – Origine de ce portrait.

 

De son nom civil Benoît Deville, Frère Benoît était né au sud de Saint-Etienne, à Chazeau (Loire), en 1800. Ayant appris la fondation de l'Institut des Petits Frères de Marie et la construction de l'Hermitage de Notre-Dame, il s'y rendit en janvier-février 1826 pour y postuler son admission.

On le fit monter au premier étage, dans la chambre du Fondateur. Marcellin Champagnat venait de se relever d'une maladie mortelle (il avait fait son testament le 6 janvier) et conversait avec Jean-Claude Courveille, Supérieur Général de la Société de Marie.

Ce dernier « l'examina minutieusement et lui fit une peinture si effrayante des obligations de la vie religieuse, que le jeune homme, découragé par ce qu'il venait d'entendre, était sur le point d'abandonner son projet ».

Le Bienheureux, qui durant l'entretien n'avait soufflé mot, mais qui n'avait point perdu de vue le postulant, déchiffra sur sa figure le mauvais effet que venait de faire sur lui le tableau exagéré des obligations de la vie religieuse. Lorsque Benoît Deville allait se retirer, il lui fit un petit signe.

Quand il fut seul avec lui, il l'invita à visiter la Chapelle. Elle surplombait le troisième étage, et s'arc-boutait sur le rocher. Il fallut du temps au convalescent pour monter les quarante marches de l'escalier qui y conduisait, et quoiqu'il s'appuyât sur la rampe et qu'il s'arrêtât quelques instants à chaque palier, il était essoufflé quand il pénétra dans le sanctuaire.

La chapelle était toute neuve: le 15 août précédent, le curé de Saint-Chamond, Dervieux, l'avait bénite et rendue au culte. Dans une niche du chœur, entre deux petites fenêtres en verres coloriés, la statue de Marie attirait les regards.

Après avoir adoré le Saint-Sacrement, le Bienheureux Champagnat s'adressa à Deville: «Voyez cette auguste Vierge, elle est notre bonne Mère; elle sera la vôtre, si vous venez dans cette maison qui lui est consacrée, et elle vous aidera à surmonter les obstacles de la vie religieuse ».

En sortant de la chapelle, il ajouta: « Peut-on dire que le joug de Jésus-Christ soit dur et difficile à porter? Non, le divin Sauveur, qui est la Vérité même, nous enseigne que son joug est doux, et que c'est une consolation et un bonheur de s'en charger. Je vous assure que vous trouverez plus de satisfaction, de joie et de contentement au service de Dieu que ne pourraient vous en procurer tous les plaisirs du monde. Venez l'essayer, et vous verrez. La vie religieuse n'a rien de pénible pour ceux qui ont une volonté. Ne craignez pas; je vous promets la protection de notre bonne Mère: elle prendra soin de vous comme de son enfant; je vous attends donc un de ces jours, ne manquez pas ».

A ces mots, le postulant sentit s'évanouir toutes ses craintes; son cœur s'emplit de joie et de courage: « Oui, répondit-il, je viendrai; je vous en donne ma parole ». Quelques mois plus tard, il entrait au noviciat.

Successivement cuisinier à N-D de l'Hermitage, à Charlieu, à La Côte-Saint-André, il enseigna ensuite jusqu'en 1847. Or, en 1840, Frère Benoît faisait la classe à Saint-Chamond. La reconnaissance et l'affection qu'il manifestait en toutes circonstances au Bienheureux Fondateur, le porta alors à demander à Ravéry une copie du portrait officiel.

Appelé à succéder au Frère Louis à la tête de la Procure, il apporta avec lui son cher tableau, d'abord à Notre-Dame de l'Hermitage, puis, en 1858, à Saint-Genis-Laval où il est toujours resté, tantôt vénéré, tantôt caché, au gré des aléas de l'histoire religieuse en France.

Une remarquable reproduction en quadrichromie de ce fameux portrait est actuellement en vente au prix de 5 F (= 1 dollar), franco, au siège de «Voyages et Missions» (CCP Lyon-131-77).

                         F. Pierre Zind

 

N.B. – L'original de cet article appartient à la Revue: Voyages et Missions, n. 108 (S. Genis-Laval).

Le portrait, dit « du Frère Benoît », est reproduit en couleurs naturelles, sur bristol mat granité, du plus heureux effet.

Un cadre velours pourpre adoucit ce que la mort avait rendu austère dans un visage auguste mais serein et attachant. Ce cadre permet d'ailleurs de réaliser immédiatement un sous-verre.

Au dos figure le certificat d'authenticité signé du Frère Eubert (1820-1893), ancien Assistant et pour lors Secrétaire Général.

Nous pensons que toutes, les maisons de l'Institut voudront posséder cette reproduction particulièrement soignée.

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