Circulaires 139

Nestor

1880-07-02

Circulaire du 2 juillet 1880 : Epoques des Retraites. - Motifs que nous avons de bien faire nos Retraites. -Neuvaines et  prières préparatoires. - Nos malades. - Nos Défunts. - Lettre au Saint­ Père et réponse de sa Sainteté. - Faveurs  spirituelles accordées à la Congrégation. - Bref de Sa Sainteté Léon XIII. - Supplique. - Réponse à la Supplique.­ Avis divers.

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51.03.01.1880.3

 V. J. M. J.

Saint Genis-Laval, le 2 juillet 1880.

Mes Très Chers Frères,

L'Administration générale de la Congrégation et des occupations exceptionnelles ne m'ayant pas laissé le temps de préparer une Circulaire, je me borne aujourd'hui à vous donner les époques de nos prochaines Retraites, et quelques conseils qui pourront nous aider à faire bon profit de nos saints Exercices. 

I. EPOQUES DES RETRAITES DE 1880.

 1° Retraite du Régime, du dimanche 24, au dimanche 31 octobre.

2° Retraite de Dumfries (Ecosse), pour toutes les maisons des Iles Britanniques, du jeudi 22, au jeudi 29 juillet.

3° Retraite de Beaucamps, du dimanche 22, au dimanche 29 août.

4° Première Retraite de la Maison-Mère, provinces de l'Hermitage et du Bourbonnais, du dimanche 29 août, au dimanche 5 septembre.

5° Retraite d'Aubenas, du dimanche 5, au dimanche 12 septembre.

6° Deuxième Retraite de la Maison-Mère, province de Saint-Genis-Laval, du dimanche 12, au dimanche 19 septembre.

7° Retraite de Saint Paul-trois-Châteaux, du dimanche 19, au dimanche 26 septembre.

8° Retraite d'Azerat, du mercredi 22, au mercredi 29 septembre.

9°Les Frères du Cap-de-Bonne-Espérance et de Port-Elizabeth (Afrique Méridionale) et les Frères des différentes stations de l'Océanie (Nouvelle-Calédonie, Australie, Nouvelle-Zélande), font leur Retraite à l'époque qui leur est assignée, ordinairement vers Noël.

10° Deux Retraites supplémentaires auront lieu, l'une à l'Hermitage, l'autre à Beaucamps pour les Frères qui y seront appelés.

Celle de l'Hermitage, du dimanche 15, au dimanche 22 août. Celle de Beaucamps, du dimanche 8, au dimanche 15 août.

En vous annonçant la bonne nouvelle de nos réunions annuelles, je me sens vivement pressé de vous dire, M. T. C. F., qu'il me tarde beaucoup de vous voir tous. Nous avons besoin de nous connaître, de nous entendre, et, plus que jamais, de serrer nos rangs et de nous exciter mutuellement au bien. Jamais cette quadruple nécessité ne s'imposa plus fortement dans la Congrégation.

Nous aurons l'occasion de nous en entretenir de vive voix.. Pour le moment, je ne ferai que vous indiquer les principaux motifs qui doivent nous faire attacher une importance extraordinaire à nos prochaines réunions.

 1ier MOTIF. – Les difficultés des temps. – L'année qui s'écoule sera justement appelée, dans nos Annales, une année de combats. En effet, pendant toute sa durée nous avons eu de très nombreuses occasions de nous rappeler que nous appartenons à l'Eglise militante. N'avons-nous pas été constamment sur la brèche pour la défense de nos oeuvres et des plus chers intérêts de nos élèves? Que de sollicitude, de vigilance et d'abnégation ont été nécessaires pour conserver- nos écoles, pour en relever quelques-unes, et pour assurer le succès de toutes ! Que de préoccupations et de sacrifices nous avons dû nous imposer pour ne froisser personne, pour parer à toutes les exigences, pour obtenir certains succès scolaires, pour supporter l'injustice, l'ingratitude, etc., etc. Assurément, nous chercherions, en vain, parmi nous, quelqu'un qui ait échappé à ces difficultés. La lutte a été de tous les jours et presque sur tous les points à la fois. Il a bien fallu se montrer vaillant !… Hâtons-nous de dire à la louange de notre divin Maître et à celle de notre auguste Mère, la Très Sainte Vierge, que le découragement est resté inconnu jusqu'ici dans notre chère et bien-aimée Congrégation. Chacun a fait son devoir et a compris cet enseignement du grand Apôtre : Supportez le travail et la fatigue comme un bon soldat de Jésus-Christ (Il Tim., 11, 3).Soutenez avec courage le bon combat de la foi et travaillez à remporter le prix de la vie éternelle à laquelle vous avez été appelés (ITim., v, 12).

Mais, M. T. C. F., lorsque le guerrier a vaillamment combattu ; lorsqu'il a dépensé ses forces en résistant à l'ennemi, il est juste, il est indispensable qu'il trouve dans un repos convenable le temps et le moyen de se délasser de ses fatigues, de réparer ses armes et de faire de nouvelles provisions.

Voilà bien le cas de chacun de nous. Nous trouverons le repos du corps dans nos quelques semaines de vacances, et le repos de notre âme, dans les saints Exercices de la Retraite.

Par eux, nous aurons le moyen et le temps de puiser, dans la réflexion et la prière, un nouveau courage et des forces nouvelles qui nous permettront d'opposer aux ennemis de notre Dieu, de la sainte Eglise et du salut de nos enfants une résistance d'autant plus énergique, qu'elle sera fondée sur des vertus et des convictions que Dieu lui-même aura grandies et fortifiées.

 2ième MOTIF. – Le mal produit par la diffusion extraordinaire et si funeste des mauvaises doctrines et des mauvais exemples . – Nous sommes tous attristés, M. T. C. F., des progrès que font l'oubli de Dieu et l'indifférence en matière religieuse jusque dans les plus petites localités. Le mal surabonde. Il arrive sous toutes les formes par cent voies différentes. Satan s'efforce de tuer les âmes en répandant à profusion, dans le monde, le poison de l'égoïsme et du sensualisme. Que de fois nous avons entendu, sur ce triste sujet, les gémissements et les plaintes des saints prêtres qui desservent les paroisses que nous habitons !

Grâce à notre sainte vocation et aux lumières qu'elle nous vaut, nous échappons aux mille dangers auxquels sont exposés les gens du monde.

Notre premier devoir de chaque jour est d'en exprimer à Dieu nos plus sincères remerciements. Mais notre situation, si sûre au point de vue du salut éternel, ne nous laisse-t-elle d'autre obligation que celle de l'action de grâce? Notre-Seigneur lui-même veut bien répondre à cette question. Ecoutons sa parole divine : Que votre lumière luise devant les hommes afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres et qu'ils glorifient, en imitant vos exemples, votre Père qui est dans le ciel (Matth., v, 13-16).

Notre conduite est donc bien déterminée : notre lumière doit luire ; les hommes doivent voir nos bonnes oeuvres, c'est-à-dire que nous devons les édifier et faire briller constamment à leurs yeux l'exemple de toutes les vertus chrétiennes et religieuses. Et il n'est pas pour nous indifférent d'édifier ou de ne pas édifier les peuples, car si Notre-Seigneur promet la récompense, en ajoutant: Celui qui fera et enseignera, celui-là sera estimé grand dans le royaume du ciel (Matth., v, 19), il complète immédiatement sa pensée par la terrible menace qui suit – Si votre justice n'est pas plus parfaite que celle des docteurs de la loi et des pharisiens,- c'est-à-dire, si votre conduite intérieure et extérieure n'est pas plus parfaite, que celle des hypocrites ou des sages selon le monde, vous n'entrerez point dans le royaume du ciel (Matth., V, 20).

Dieu demande donc que notre conduite soit exemplaire, et que nous répondions ostensiblement à l'égoïsme et au sensualisme du monde, par un dévouement sans borne et par une régularité parfaite dans l'accomplissement de tous nos devoirs, en vue de la glorification de notre Père qui est dans le ciel, par ceux qui seront témoins de nos bonnes oeuvres.

Mais un dévouement sans borne et une régularité parfaite sont les heureux fruits d'un grand esprit de foi et d'un grand zèle. La Retraite, par les bénédictions qu'elle attirera sur nous ; par les bons sentiments et les lumières qu'elle nous vaudra, sous l'influence de l'Esprit-Saint ; par les généreuses résolutions qu'elle nous inspirera, fortifiera merveilleusement ces vertus en notre âme, et nous fournira le très précieux moyen de répondre aux desseins de Dieu sur nous.

De là encore, la nécessité de nos saints Exercices et l'application que nous devons apporter à les bien faire.

 3ième  MOTIF. – Nos propres besoins. – Tous les maîtres de la vie spirituelle s'accordent à dire que la Retraité a pour but d'amener celui qui s'y livre à réparer le passé et à assurer l'avenir.

Réparer le passé… Hélas ! M. T. C. F., il faut bien le reconnaître, nous avons été et nous sommes pécheurs ! Le juste, lui-même, dit la Sainte Ecriture, pèche sept fois le jour ! (Prov., XXIV, 16) et cependant que de biens ne devenons-nous pas à Dieu ! Notre vie tout entière est comme un composé de ses grâces : création, conservation, facultés de notre âme et de notre corps, baptême, parents chrétiens, instruction chrétienne, première communion, appel à la vie religieuse, séparation du monde si plein de dangers pour le salut, lumière et force extraordinaires qui nous ont amenés à la vêture et à la profession religieuse, retraites annuelles, sacrements, prières, oeuvres de zèle, bons sentiments et grâces actuelles de toutes sortes. Voilà, à grands traits, les principaux biens dont le Bon Dieu nous a gratifiés. Mais que d'ingratitudes de notre part, que de négligences dans l'accomplissement de nos devoirs, que de mépris pour la grâce divine, que d'infidélités à nos résolutions, à nos promesses, à nos vœux peut-être !….

Nous savons cependant qu'on demandera beaucoup à celui qui aura beaucoup reçu (Luc, XII, 48).

La Retraite nous fournira l'heureuse occasion de rentrer en nous-mêmes, de nous interroger sérieusement, de remettre sous nos yeux nos perfidies et nos trahisons à l'égard de notre souverain Bienfaiteur ; et, aidés de la prière et de la parfaite réception des sacrements, accompagnée d'une grande contrition, nous parviendrons, par la  grâce de Dieu, à réparer véritablement et sincèrement un passé qui ne peut être pour nous qu'une juste cause de regrets amers.

Assurer l'avenir… Dieu nous a créés et mis au monde pour le connaître, l'aimer et le servir, et, par ce moyen, arriver à la vie éternelle. La vie éternelle est donc notre fin. Pour nous permettre d'y parvenir, Dieu nous a donné un temps que nous appelons notre vie.

Cette vie est plus ou moins longue. Elle est plus courte que longue, et le temps l'use sans cesse. Semblable à la scie qui émiette le bois sur son passage, chaque seconde de notre vie émiette la durée de nos jours et nous conduit à pas rapide, vers le terme de notre existence. Nous mourons à chaque instant. Quand sonnera notre dernière seconde, il n'y aura pour nous plus de temps… et alors commencera l'éternité !!!…. L'éternité que nous nous serons préparée nous-mêmes !!! …. « Oh !  qu'heureux et sage est celui qui tâche de se rendre « tel maintenant qu'il désire que Dieu le trouve à la  mort ! Le parfait mépris du monde, l'ardent désir  d'avancer dans la vertu, l'amour de la discipline, le travail de la pénitence, la promptitude à obéir, le  renoncement de soi-même et la souffrance de tous  les maux pour l'amour de Jésus-Christ, donnent une merveilleuse confiance à une âme que sa mort sera  bienheureuse. » (I Imit., XXIII, 4).

Pendant la Retraite nous méditerons et nous nous habituerons à suivre ces exhortations du pieux auteur de l'Imitation. Ce sera le commencement d'une vie nouvelle conforme à la sainteté de notre vocation.

Nous correspondrons ainsi aux desseins de miséricorde de Dieu sur nous ; nous témoignerons à ce bon Père notre reconnaissance pour les innombrables biens dont il ne cesse de nous combler, et notamment pour la grâce et l'honneur qu'il nous fait en nous appelant à combattra pour la défense de son règne dans les âmes; et, enfin nous assurerons notre avenir éternel.

C'est, en effet, M. T. C. F., à la fin d'une telle vie qu'il nous sera permis d'emprunter le langage du grand Apôtre et de dire avec lui : J'ai combattu pour vous, ô mon Dieu ; j'ai observé les lois de votre sainte milice ; j'ai parcouru la carrière où vous m'aviez appelé ; j'ai gardé la foi que je vous avais jurée ; que me reste-t-il à la fin de ma course, sinon d'attendre la couronne que vous avez promise à ma fidélité (II Tim., IV, 7, 8).

Dieu fasse que tous les Petits Frères de Marie puissent, en toute vérité, s'approprier ces paroles au dernier jour de leur vie !

Nos Retraites seront donc riches en fruits de grâce et de salut, pour nous et pour le prochain, si elles sont bien faites. Pour en assurer le succès, il est indispensable que nous y apportions tous les meilleures dispositions. Je vous recommande les suivantes :

1° Un désir sincère d'en profiter, selon les intentions de nos saintes Règles (Règles comm., 1repartie, chap. IX) et en conformité avec cet enseignement de la Sainte Ecriture : Le commencement de la sagesse est d'avoir un véritable et violent désir de l'obtenir (Sag., VI, 18) ;

2° Une grande générosité, qui nous fasse garder le plus parfait recueillement intérieur et extérieur pendant tout le temps de la Retraite ;

3°, Une volonté bien déterminée à entrer dans les vues de Dieu en toutes choses ;

4° Une plus grande application à la prière, à laquelle nous joindrons quelques actes de mortification corporelle.

Nous nous conformerons ainsi à ce conseil de l'ange Raphaël à Tobie : Il est bon, lui disait-il, de joindre la prière ait jeûne (Tob., XII), et à l'enseignement des Saints Pères, de saint Bernard en particulier : « La prière et la mortification, dit-il, doivent nous accompagner toujours; c'est par ces deux choses que  nous devons nous élever au souverain degré de la perfection et donner à Dieu une bonne odeur de nous ; l'une est presque de nulle utilité sans l'autre. » 

Il. NEUVAINES ET PRIÈRES PRÉPARATOIRES.

 « La prière, dit saint Laurent Justinien, purifie l'âme du péché, nourrit la charité, éclaire la foi, confirme l'espérance, réjouit l'esprit, émeut les entrailles,  purifie le cœur, découvre la vérité, surmonte la tentation, dissipe la tristesse, renouvelle les sens, relève  la vertu affaiblie, ranime la tiédeur, fait jaillir les  étincelles de mille bons désirs, et rend plus ardente la  flamme du divin amour.

 Incomparable est l'excellence de la prière ; incomparables sont ses privilèges.

 Pour elle les cieux sont toujours ouverts, leurs  secrets révélés, et les oreilles du Seigneur toujours  attentives. »

Quel grand bienfait pour l'homme est donc la prière !… Aussi c'est par elle que nous nous disposerons à la Retraite et que nous demanderons à Dieu, par la toute-puissante intercession de Marie, l'esprit de foi, le dévouement, le zèle et l'intelligence des choses de Dieu, si nécessaires aux Instituteurs Religieux, par les temps difficiles que nous traversons.

Tous nos exercices de piété des mois de juillet, d'août et de septembre seront faits à ces intentions. C'est aussi aux mêmes intentions que nous ferons la Neuvaine préparatoire à la grande fête de l'Assomption, fête patronale de l'Institut, et celle qui suivra la fête. A cette fin, pendant les neuf jours qui précéderont l'Assomption, nous réciterons : trois Ave Marie, après la prière du matin, et trois Ave Maria, après la prière du soir.

 Pendant l'octave de la fête, nous continuerons la même pratique et nous remplacerons par le Veni Creator, suivi de l'Ave Maria, le Veni Sancte Spiritus de la prière du soir. 

III. Nos MALADES.

 Depuis plusieurs mois, nos chers Frères Félicité et Nicet sont soumis à la grande épreuve de la maladie. Je suis heureux de vous annoncer que leur état tend à s'améliorer; mais leur ardent désir de procurer la gloire de Dieu et le salut des âmes leur font trouver parfois trop lente la marche de leur retour à la santé. On prie pour eux dans tous nos Noviciats. Vous nous aiderez, M. T. C. F,, à obtenir du bon Dieu le parfait rétablissement de ces chers Frères Assistants dont vous connaissez le zèle, le dévouement et la capacité.

Le Pater et l'Ave qui précèdent le Miserere mei de la prière du soir, seront particulièrement à leur intention, jusqu'à guérison complète. Pour ne pas nous exposer à perdre de vue leurs besoins et ceux de tous les malades de l'Institut, nous énoncerons désormais nos intentions de la manière suivante, avant la récitation du Pater de l'Ave et du Miserere : « Prions pour les besoins de la  Société, pour nos Supérieurs, nos Frères, nos Enfants, « nos Parents, nos Bienfaiteurs et nos Malades. 

IV. Nos DÉFUNTS.

 Voici la liste de nos Frères décédés depuis la Circulaire du 2 juillet 1879:

 

F. CANTIDIANUS, Obéissant, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 18 juillet 1879.

F. PÉLAGIUS, Novice, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 25 juillet 1879.

F. ANASTASE, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 31 juillet 1879.

F. ALEXANDRE, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 25 août 1879.

F. GENDULPHE, Novice, décédé dans sa famille, à Winnezeele (Nord), le 4 octobre 1879.

F. ISIDORE, Profès, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 13 octobre 1879.

F. CÉSARÉE, Profès, décédé à Aubenas (Ardèche), le 8 décembre 1879.

R. F. LOUIS-MARIE, Supérieur Général, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 9 décembre 1879.

F. GONZAGUE, Profès, décédé à Arfeuilles (Allier), le 9 décembre 1879.

F. PATERNUS, Obéissant, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 15 décembre 1879.

F. PIERRE-BAPTISTE, Obéissant, décédé dans sa famille, à Raucoules (Haute-Loire), le 19 décembre 1879.

F. PHILIPPE Profès, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 10 janvier 1880.

F. ANTINOGÈNE, Profès, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 16 janvier 1880.

F. SISOES, Profès, décédé à Ranchal (Rhône), le 9 février 1880.

F. PIERRE-D'ALCANTARA, Novice, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 10 février 1880.

F. PAUL-GABRIEL, Novice, décédé à l'Hôtel-Dieu de Lyon, le 8 mars 1880.

F. HERMAS, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 27 mars 1880.

   CHAMBONNET, (Victorin), Postulant, décédé à Aubenas (Ardèche), le 30 avril 1880.

F. FRANÇOIS-JOVITA, Novice, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire) le 16 mai 1880.

F. POLYCARPE, Stable, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le Il juin 1880.

F. MARIE-PONTIEN, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 12 juin 1880.

F. MARIE-VALBERT, Novice, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 21 juin 1880.

F. NOEL, Profès, décédé à Saint-Trophime Marseille, le 25 juin 1880.

 Claude CHAUSSINAND, Postulant, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 30 juin 1880.

 

Je recommande instamment tous ces chers défunts à vos plus ferventes prières.

 Que n'aurions-nous pas à dire, M. T. C. F., des éminentes vertus de la plupart de ceux qui composent cette liste mortuaire ! Les noms seuls des Frères Philippe, Polycarpe, Anastase, Alexandre, Antinogène, Noël, et surtout celui de notre vénéré Supérieur Général, le R. F. LOUIS-MARIE, portent à la piété, à l'humilité, à l'obéissance, à l'amour de Notre-Seigneur, à la confiance en la Très Sainte Vierge, au zèle pour le salut des âmes, par le souvenir qu'ils rappellent de la vie exemplaire de ces saints Religieux. On ne peut penser à eux sans se sentir porté à aimer la vertu, mais aussi, il faut bien le dire, sans regretter que l'on n'ait pas été jusqu'ici en mesure de donner leurs biographies à tout l'Institut.

J'ai la confiance que nous trouverons le moyen de remplir cette grande lacune.

Comme vous le comprenez bien, M. T. C. F., et selon l'attente si légitime de votre piété filiale, la vie de notre très regretté Frère Louis-Marie, de vénérée mémoire, sera l'objet d'un travail spécial pour lequel vous nous fournirez, je l'espère, de bien précieux documents. je vous invite tous à déposer au Secrétariat général à la Maison-Mère, ou au Secrétariat de chacune des Maisons Provinciales, toutes les lettres ou la copie des lettres que vous pouvez avoir reçues de lui.

On a dit de notre cher et bien-aimé Défunt qu'il fut un génie et un saint. Pour nous qui l'avons bien connu, ces deux mots le caractérisent parfaitement ; mais nous nous plaisons à ajouter encore qu'il fut un bon Père pour ses Frères, un Directeur très habile dans la conduite des âmes et l'homme de la Providence pour la grande Œuvre dont elle confia les premières années au T. R. P. Champagnat, notre pieux Fondateur. Tous, nous lui avions voué un amour sans borne ; notre confiance en lui était salis limite ; nous savions aussi combien il nous affectionnait et quel était son dévouement pour chacun de nous. Chaque année nous en fournissait de nouvelles preuves. Hélas ! M. T. C. F., nous n'aurons plus le bonheur de l'entendre sur la terre ; mais j'ai le bon espoir que, du haut du ciel, il fera encore la Retraite avec nous.

Nous demanderons cette grâce à Notre Divin Sauveur qu'il a tant aimé, et, ensemble, nous nous efforcerons de le faire revivre, en nous appliquant à marcher sur ses traces, et en l'imitant tout particulièrement dans son grand amour pour Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans sa tendre confiance en Marie, dans son respect profond pour la présence divine, dans sa crainte des jugements de Dieu, dans son zèle pour le salut de ses Frères et de leurs enfants, dans son amour et sa soumission parfaite au Souverain Pontife et à l'Eglise. C'est ainsi que notre bon Révérend, selon une expression qui nous est chère à tous, ne cessera pas d'exister dans la Congrégation, à la prospérité de laquelle il consacra toutes les pensées et tous les instants de sa laborieuse et sainte vie. 

V. LETTRE AU SAINT-PÈRE ET RÉPONSE DE SA SAINTETÉ.

 Après le Chapitre Général, une de mes premières pensées a été de m'adresser au Vicaire de Notre Seigneur Jésus-Christ pour lui faire connaître la décision capitulaire, pour lui offrir l'hommage et l'assurance de ma parfaite soumission et de  mon entier dévouement au Saint-Siège, et pour le prier de nie bénir et de vous bénir tous, ainsi que nos Œuvres .

 Je crois vous être agréable et satisfaire votre piété filiale envers le Souverain Pontife, en vous donnant copie de ma lettre et de la réponse qu'a daigné y faire Sa Sainteté.

 COPIE DE LA LETTRE ADRESSÉE A SA SAINTETÉ

LE PAPE LÉON XIII, LE 23 MARS 1880.

                      « TRÈS SAINT-PÈRE,

« La divine Providence, par la voix du Chapitre Général de l'Institut des PETITS FRÈRES DE MARIE DES ECOLES, vient de m'imposer le redoutable fardeau de la supériorité.

« A la vue de mon impuissance à bien remplir cette importante charge, mon premier acte, TRÈS SAINT-PÈRE, est de venir déposer aux pieds de VOTRE SAINTETÉ, avec mes craintes et mes angoisses, l'humble hommage de mon profond respect, de mon ardent amour pour la Sainte Eglise et pour Votre Personne sacrée, de ma soumission et de mon inaltérable attachement au Saint-Siège Apostolique.

 « J'ose implorer, de VOTRE BÉNIGNITÉ, une bénédiction spéciale pour moi, pour mon Institut et pour toutes ses Œuvres, surtout pour les 3.000 de ses religieux employés dans l'enseignement, et pour les 90.000 enfants qui leur sont confiés.

« Cette bénédiction et les encouragements de VOTRE SAINTETÉ Me sont d'autant plus nécessaires, TRÈS SAINT-PÈRE, que les temps si troublés que nous traversons et la persécution dont nos écoles sont l'objet en ce moment, rendent l'administration de notre Congrégation très compliquée et très difficile.

« Au milieu de ces épreuves, TRÈS SAINT-PÈRE, nous avons cependant la consolation de voir presque toutes celles de nos écoles communales que l'administration civile a supprimées, maintenues comme écoles libres, grâce au dévouement et à la générosité de l'Episcopat, du Clergé, et des populations catholiques. Sur plus de cinquante écoles ainsi supprimées, quatre seulement ont été momentanément fermées.

« Nous bénissons Dieu, TRÈS SAINT-PÈRE, de ce que, jusqu'à ce jour, les projets des méchants ont été en grande partie déjoués, par l'effet de la grande sagesse avec laquelle VOTRE SAINTETÉ dirige la Sainte Eglise dans tout l'Univers. Nos prières les plus ardentes s'élèvent chaque jour vers le Ciel pour demander au Seigneur la conservation des jours de VOTRE SAINTETÉ et tous les secours qui lui sont nécessaires.

« Plein de confiance en la miséricordieuse bonté du Seigneur, comptant sur la puissante intercession de l'Immaculée Vierge Marie et du glorieux saint Joseph, et assuré de la paternelle bonté de VOTRE SAINTETÉ, je suis résolu, TRÈS SAINT-PÈRE, à travailler de tout mon pouvoir à la défense de l'enseignement chrétien, en lui formant de bons Maîtres religieux.

 « Daignez, TRÈS SAINT-PÈRE, bénir Surtout Cette résolution, et me permettre de déposer encore aux pieds de VOTRE SAINTETÉ les sentiments de respect, de vénération et de filiale soumission à Votre Personne sacrée et au Saint-Siège Apostolique, avec lesquels je suis,   Très Saint-Père,    De Votre Sainteté,  Le très humble, très dévoué et très obéissant serviteur.

 Signé: Frère NESTOR, Supérieur Général. » 

RÉPONSE DE SA SAINTETÉ – (Traduite de l'Italien).

                         « TRÈS REVEREND FRÈRE,

« Sa Sainteté me charge de vous faire connaître qu'Elle a reçu votre lettre, en date du 23 mars dernier, et qu'Elle a eu pour très agréables les sentiments que, par de nobles pensées, vous lui avez exprimés de filial attachement et de profonde dévotion à l'occasion de votre élection au Généralat de votre Institut. Comme gage de son Approbation, Sa Sainteté vous envoie de tout cœur la bénédiction Apostolique que vous implorez, soit à vous, soit à tous les membres du même Institut, faisant des vœux ardents au Très-Haut pour que, au zèle que vous vous proposez d'employer à l'avantage de la bonne instruction de la jeunesse, répondent les fruits les plus abondants.

« Ayant rempli, en cette manière, l'agréable charge de Sa Sainteté, je me sers avec plaisir de l'occasion, pour me déclarer, avec un sentiment d'estime particulière

« De Votre Révérence,  Le très affectionné dans le Seigneur,

Signé : L. Card. NINA. »

Rome, le 9 avril 1880.

 

Voilà donc, M. T. C. F., la décision du Chapitre Général de l'Institut, agréée et confirmée par le Souverain Pontife.

C'est une faveur dont nous devons remercier le divin Maître, car nous avons en elle, l'assurance qu'en nous tenant fortement unis à l'autorité et soumis aux Règles de la Congrégation, notre union et notre soumission se rapportent directement au Saint-Siège, et par le Saint-Siège, à Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même. Le souvenir de cette faveur nous aidera à mieux remplir chacun de nos devoirs, parce qu'il nous rappellera, d'une manière plus particulière, qu'en obéissant à nos Règles et à nos Supérieurs, nous accomplissons certainement la volonté de Dieu. 

VI. FAVEURS SPIRITUELLES ACCORDÉES A LA

CONGRÉGATION. 

Je transcris ici : 1° Un bref du Souverain Pontife, accordant et attachant, pendant sept ans, l'Indulgence de la Portioncule, aux Chapelles et aux Oratoires de toutes nos Maisons de France, distantes, d'un kilomètre au moins, d'une Eglise ou Chapelle jouissant de ce privilège ;

2° Une supplique adressée au Ministre Général de l'ordre de Saint François, et la réponse favorable qu'il a daigné y faire.

Ces deux pièces ont été visées à l'Archevêché de Lyon. Lorsque vous serez en mesure de vous en servir, vous devrez obtenir, par l'intermédiaire de M. le Curé, le visa de l'Ordinaire de votre diocèse.

Pour vous faciliter la présentation de ces pièces à Messieurs les Curés, je vous en fais adresser une copie sur une feuille volante.

Il résulte des explications que le cher Frère Euthyme a apportées de Rome, que nous pourrons gagner l'Indulgence de la Portioncule, en visitant nos Chapelles ou nos Oratoires, lors même que nous n'aurions pas le bonheur d'y posséder la Sainte Réserve ; mais il convient que l'Autel de l'Oratoire soit convenablement orné au jour prescrit, c'est-à-dire  le 2 août, fête de Notre-Dame des Anges.

Toutes les personnes de la maison : frères, élèves, domestiques, peuvent gagner cette Indulgence.

Si la Chapelle était publique, elle pourrait être gagnée par tous ceux qui la visiteraient. 

1° BREF DE SA SAINTETÉ 

Leo PP. XIII

Ad futuram rei memoriam.

 Supplicatum nuper Nobis fuit nomine dilecti filii Aloisii Marioe, Proepositi Generalis Fratrumqui vulgari nomine appellantur Petits-Frères de Marie des Ecoles, quorum domus Princeps est in oppido St-Genis-Laval, Dioecesis Lugdunensis, ut sibi suisque facultatem concedere dignaremur Indulgentias Portionculoe in Ecclesiis, Oratoriisque domorum suoe Congregationis lucrandi. Jam vero Nos spirituali fidellum bono et consolationi, quantum cum Domino possumus, consulere volentes, piis hujusmodi precibus annuere censuimus. Quare omnibus et singulis Religiosis Fratribus quos supra diximus, ahisque Christi fidelibus cum eis degentibus in piis domibus in territorio sitis Republicae Gallicoe, qui Ecclesiam seu oratorium, vel sacellum respectivoe piae domus vere penitentes et confessi, ac Communione refecti, die secunda mensis Augusti, a primis Vesperis usque ad occa sum solis diei hujusmodi, singulis annis devote visitaverint, ibique pro Christianorum Principum cordia, heresum extirpatione, peccatorum conversione, ac Sanctoe Matris Eccleslae exaltatione pias ad Deum preces effuderint, dummodo nulla extet eo loco, ubi domus sita est, vel unius saltem' milliarii spatio distet Franciscalis ordinis Ecclesia, seu quoelibet alia, aut publicum Oratorium in quo eadein indulgentia concessa sit, ut omnes, ac singulis de Portioncula num cupatas indulgentias peccatorum remissiones poenitantiamque relaxationes consequantur quas consequantur, si quamlibet ex Ecclesiis Fratrum Monialiumsive Franciscalis Ordinis personaliter ea ipsa die, ac devote visitarint auctoritate apostolicae tenore proesentium ad septtennium tantum concedimus. Non abstantibus nostra de Cancellarioe apostolicoe regula de non concedendis Induigentiis ad instar, ahisque Constitutionibus et Ordinationibus apostolicis, coeterisque contrariis quibuscumque. Volumus autem ad presentium litterarum transcriptis seu exemplis etiam impressis manu alicujus Notarii publici subscriptis et sigillo personnoe in Ecclesiastica dignitate constitutoe proemunitis, cadem prorsus adhibeatur fides quoe adhiberetur ipsis proesentibus, si forint exhibitoe vel ostensoe.

Datum Romoe apud S. Petrum sub annulo Piscatoris die XIII Junii MDCCCLXXIX, Pontificatus Nostri anno Secundo.

Pro DnoCardinali CARAFA DE TRAETTO.

Locus sigill. D.

 LEON XIII, PAPE

Pour en conserver la Mémoire.

Dans une supplique qui nous a été dernièrement adressée, notre cher fils Louis-Marie, Supérieur Général des Frères connus vulgairement sous le nom de Petits-Frères de Marie des Ecoles, dont la Maison Mère est à Saint Genis-Laval, dans le Diocèse de Lyon, Nous prie de daigner accorder, à lui et à tous les siens, la faculté de gagner les Indulgences de la Portioncule dans les Eglises et Oratoires des Maisons de sa Congrégation. Désireux de procurer autant qu'il nous est possible, avec l'aide de Dieu, le bien spirituel et la consolation des fidèles, Nous avons résolu d'acquiescer à cette pieuse demande. C'est pourquoi Nous voulons que tous et chacun des Frères, religieux sus-nommés, et tous les autres fidèles demeurant avec eux, dans leurs pieuses Maisons, situées sur le territoire de la République Française, qui, vraiment contrits, après s'être confessés et avoir reçu la Sainte Communion, visiteront dévotement, chaque année, au deuxième jour du mois d'août, depuis les premières vêpres jusqu'au coucher du soleil de ce jour l'Eglise, l'Oratoire ou la Chapelle de leur maison respective et y prieront Dieu avec piété pour la concorde des princes chrétiens, l'extirpation des hérésies, la conversion des pécheurs et l'exaltation de la Sainte Eglise, puissent gagner toutes et chacune des Indulgences dites de la Portioncule, la rémission de leurs péchés, la remise de leurs peines, telles qu'on peut les gagner ce jour-là en visitant dévotement une des Eglises des Religieux et Religieuses de l'Ordre de St. François, à la condition toutefois, que dans le lieu où la Maison est située, ou à une distance, au moins d'un mille il n'existe aucune Eglise de l'Ordre de St. François, ou même quelque autre Eglise ou Oratoire publie qui ait la concession de cette même Indulgence.

De notre Autorité, Apostolique, et en vertu des présentes, Nous accordons cette faveur, mais pour sept ans seulement. Nonobstant Nos usages et les règles de la Chancellerie Apostolique, de ne point accorder des indulgences ad instar; nonobstant toutes conditions et tous règlements Apostoliques et toutes coutumes contraires.

Nous voulons, de plus, que toute copie, tout exemplaire imprimé, signé de la main de quelque notaire public et revêtu du sceau d'une personne constituée en dignité ecclésiastique, ait la même foi que l'on donnerait aux présentes, si elles étaient montrées.

Donné à Rome, près Saint Pierre, sous l’anneau du Pêcheur, le 13 juin 1879, en la deuxième année de notre Pontificat.

Pour Son Eminence le Cardinal de CARAFA de TRAETTO.

Lieu du sceau.

D. Jacobini Substitut.

E. PAGNON, V.G 

2° SUPPLIQUE

 « TRES RÉVÉREND PÈRE,

« Le Frère Louis-Marie, Supérieur Général de l'Institut des Petits-Frères de Marie des Ecoles, dont la Maison-Mère est à Saint-Genis-Laval, au diocèse de Lyon, en France, supplie VOTRE PATERNITÉ de vouloir bien concéder l'érection canonique du CHEMIN DE LA CROIX dans l'oratoire de chacune des Maisons de son Institut. Ces Maisons sont au nombre d'environ cinq cent cinquante, dont cinq cent douze en France.

Les trois mille six cents Religieux dont se compose l'Institut, donnent l'instruction et l'éducation chrétiennes à quatre-vingt-dix mille enfants.

En ces temps de persécution, rien n'est plus propre à soutenir le courage et à exciter le zèle dont les instituteurs religieux ont besoin, que la méditation des souffrances du divin Sauveur. Aussi nous efforçons-nous de tout notre pouvoir, d'augmenter cette solide dévotion parmi ceux que Dieu nous a confiés.

Daigne, VOTRE PATERNITÉ, nous accorder l'inestimable faveur que nous sollicitons en toute humilité. 

RÉPONSE A LA SUPPLIQUE.

 Vigore proesentium committimus III° ac RmoDnoOrdinario Loci, quatenus per se vel per alium idoneum Sacerdotem, qui vel ad excipiendas Sacramentales Christi fidelium confessiones approbatus, vel proedicator Verbi Dei existat, ab ipso Episcopo Ordinario deputandum (ea lege tamen ut semper praqferantur, ubi sint, Nostri, Religiosi nobis subjecti), Sacras Viae Crucis stationes benedicere ac erigere possit et valeat in locis prout in precibus, cum singulis adnexis Indulgentiis lucrandis ab omnibus Christi fidelibus Eas devote vesitantibus.

Servatis servandis et relicto peractie erectionis, singulis vicibus, -testimonio propria manu subscripto.

Datum Romoe ex Ara Coeli die 29 Maii 1879.

Fr. ANDREAS,

Superiori delegatus glle

Locus sigilli.

Visum et recognit

Lugduni, 6 julii 1880.

    En vertu des présentes, nous permettons à l'Illustrissime et Révérendis­sime Ordinaire du lieu, d'é­riger, par lui-même ou par tout Prêtre approuvé pour les confessions ou pour la prédication -de la parole de Dieu, (à la condition toutefois de donner la préférence aux Religieux de Notre Ordre, dans les lieux où ils se trouvent), de bénir et d'ériger les Stations du Chemin de la Croix dans les Oratoires mentionnés dans la supplique, avec toutes et chacune des indulgences que peuvent gagner les fidèles en les parcourant dévotement.

Toutes prescriptions voulues étant observées, et le procès-verbal de chaque érection étant laissé après avoir été signé de la main du délégué.

Donné à Rome, au couvent de l'Ara-Coeli, . le 29 mai 1879.

Fr. ANDRÉ,

délégué du Supér. général.

Lieu du sceau.

RICHOUD, V. G.

 En sollicitant ces précieuses faveurs, notre Vénéré Général défunt nous a donné, comme un dernier gage de son inaltérable charité pour ses Frères, et une nou­velle preuve de la grande estime qu'il faisait de la mé­ditation de la Passion du Sauveur et des Indulgences.

Nous connaissons les efforts qu'il a faits pour propager, dans la Congrégation, la dévotion aux Cinq Plaies et au Précieux Sang, et pour y établir la pratique du Che­min de la Croix.

Ses Circulaires du 17 janvier 1876, du 23 octobre de la même année, du 16 juin 1877 et la brochure inti­tulée Exercice du Chemin de la Croix, qu'il nous a donnée pendant les Retraites de 1878, resteront, parmi nous, comme des monuments impérissables de son brûlant amour pour Jésus-Christ si cruellement humilié, fla­gellé, couronné d'épines et crucifié.

La méditation des souffrances du Sauveur était un besoin pour son âme ; sans cesse, dans ses entretiens, il revenait sur ce sujet qui avait toutes ses préférences, et on était assuré de lui être très agréable quand on pou­vait lui dire qu'on faisait, à son exemple, le Chemin de la Croix tous les jours.

Cette dévotion, M. T. C. F., est fondée sur les raisons les plus graves, sur les motifs les plus encourageants ; car, après la Sainte Messe et la Sainte Communion, il n'y a pas de dévotion qui favorise autant la véritable piété et qui soit aussi riche en indulgences. Voici d'ail­leurs, sur son excellence, l'opinion des Saints.

La dévotion au Chemin de la Croix, disent-ils, fut la dévotion particulière de la Très Sainte Vierge. C'est une tradition dans Jérusalem que, durant tout le temps qu'elle demeura dans cette ville, après la mort de son divin Fils, elle s'occupa à visiter, tous les jours, les sta­tions de sa Passion.

C'est la dévotion de l'Église, qui ne s'est pas contentée de l'approuver par une infinité de Bulles Apostoliques, mais qui a ouvert, en sa faveur, le trésor de ses plus riches indulgences.

C'est la dévotion la plus glorieuse et la plus agréable à Dieu et à son Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ, parce que ni le Père n'a jamais été tant honoré que par la Passion de son Fils, ni le Fils n'a jamais acquis tant de gloire que par ses souffrances ; on ne peut rendre plus d'honneur à l'un et à l'autre, qu'en renouvelant, par la pratique du Chemin de la Croix, la mémoire de sa Passion.

C'est la dévotion la plus utile à l'homme, qui y trouve tous les biens qu'il peut souhaiter, les remèdes à ses péchés, la pratique de la vertu, les grâces, les secours, les consolations, et surtout une marque moralement certaine de son salut.

Enfin, le mérite de cette dévotion est si grand que le bienheureux Albert Le Grand a pu dire : « On mérite davantage par le simple souvenir ou la simple méditation de la Passion de Jésus-Christ que par le jeûne au pain et à l'eau, ou par la discipline  jusqu'au sang de tous les vendredis de l'année, ou  encore, par la récitation journalière du Psautier tout  entier. »

Cette excellence et ces avantages de la dévotion au Chemin de la Croix, l'exemple de notre vénéré Défunt et les nouvelles faveurs qui nous sont accordées me portent à vous en recommander plus particulièrement la pratique. Faisons-nous en une habitude quotidienne autant que possible, et que Dieu, selon le vœu de celui qui fut notre Père et notre Modèle, nous fasse la grâce de croître chaque jour dans la connaissance, l'amour et l'imitation de Jésus-Christ crucifié.

Ce sera le fruit particulier de la pratique du Chemin de la Croix, si nous le faisons souvent, et toujours avec foi et amour, à la suite de Marie notre Bonne Mère. 

AVIS DIVERS.

 1° A cause des difficultés, et des frais occasionnés par la distance qui sépare la Maison d'Arfeuilles de la gare du chemin de fer, la librairie qu'on a essayé d'établir dans cette Maison Provinciale, sera supprimée à partir des vacances prochaines.

Les établissements de la Province du Bourbonnais continueront donc à s'adresser, pour les livres de prix et les autres fournitures classiques, à la Procure Provin­ciale de Saint Genis-Laval.

2° Nous recommandons instamment aux chers Frères Directeurs, de préparer, en faisant leur inventaire de fin d'année, la note complète des fournitures qui pourront leur être nécessaires dans le courant de l'année prochaine, et de ne pas tarder de se présenter à la librairie, même avant l'ouverture de la Retraite, autant que possible.

Cette note pourra être adressée par la poste, au C. F. libraire dès qu'elle sera prête.

3° Nous recevrons, avec le plus grand intérêt, pendant les Retraites, les renseignements que nos chers Frères Directeurs pourront nous fournir sur le recrutement de nos sujets, sur la marche de l’œuvre de nos Juvénats, et sur les résultats qu'elle aura donnés dans les différentes Maisons de l’Institut.

4° Par les temps actuels, nous devons apporter la plus grande attention à l'observation des points suivants :

Ne faire aucun voyage, à moins d'une impérieuse nécessité, et, dans ce cas, se pourvoir d'une permission, selon la Règle ;

S'occuper sérieusement à l'étude, quel que soit le degré de science que l'on possède déjà ;

Eviter de s'entretenir de politique

Enfin, nous garder les uns les autres, par une plus grande fidélité à la Règle, et par une plus étroite union dans la charité de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

5° En cas d'ajournement, les Frères qui vont se présenter aux examens doivent retirer leur acte de naissance et l'adresser au secrétariat de la Maison-Mère.

6° Dans sa séance du 12 mars 1880, le Chapitre Général a décidé que le verset Ora pro nobis sancta Dei genitrix, que nous récitons après le Salve Regina du matin, sera désormais remplacé par les versets et les répons suivants :

 V Dignare me laudare te, Virgo sacrata.

R Da mihi virtutem contra hostes tuos.

V Benedictus Deus in Sanctis suis.

R Amen.

 Et que ces mêmes versets seront ajoutés au sub tuum de la prière du soir.

L'exécution de cette décision est fixée, pour toutes les maisons de l'Institut, au 1ier  août de la présente année.

(Voir, dans le Calendrier religieux de 1880, l'indication des nombreuses indulgences attachées à la récitation de ces prières).

Que le Dieu de paix vous donne une sainteté parfaite, afin que tout ce qui est en vous, – l'esprit, l'âme et le corps – se conserve sans tache, pour l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ (I Thess., V, 23).

C'est de tout cœur que je prie Notre-Seigneur de ra­tifier ce vœu de saint Paul en chacun de nous, et que je vous donne l'assurance du tendre et religieux atta­chement avec lequel je suis, en Jésus, Marie, Joseph,   Mes Très Chers Frères,  Votre très humble et tout dévoué frère et serviteur,

                        Frère NESTOR.

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