Circulaires 173

Théophane

1892-04-10

Circulaire du 10 avril 1892 : Détails sur le voyage de Rome. - Trois décrets sur la cause de Lyon. - Audience du Saint-Père. Adresse. - Ré­ponse du Pape. - Voyage en Tunisie et en Algérie. - Défunts. - Avis. - Distributions solennelles. - Papier à lettre et enveloppes.

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51.04.01.1892.2

 V. J. M. J.

Saint-Genis-Laval, le 10 avril 1892.

   Mes très Chers Frères,

La Circulaire du 1ierjanvier dernier vous a informés que j'étais chargé, avec notre cher Frère Bérillus, Assistant, de porter à Rome, et de remettre à la Sacrée Congrégation des Rites, les pièces du procès instruit à Lyon, sur la vie et les vertus de notre pieux Fondateur.

Aujourd'hui, vous attendez que je vous rende compte de la manière dont s'est accomplie notre mission. Il me tarde également de répondre à votre légitime désir, et de vous faire partager les heureuses impressions et les saintes joies que nous avons goûtées à cette occasion. C'est pour moi un bonheur et un devoir de vous donner cette satisfaction, soit en retour des vœux dont vous avez accompagné notre voyage, soit à cause de l'intérêt que vous prenez à ce qui a fait l'objet de notre message, soit enfin en raison de votre amour pour le Pape.

Vous parler de la route que nous avons suivie et des merveilles qui se sont offertes à notre vue dans ce long parcours, ce serait entrer dans les détails qui ne manqueraient sans doute pas de charmes; mais j'aime mieux vous entretenir tout de suite de ce qui a fait l'objet de notre voyage.

C'est le 12 janvier qu'après les avoir soustraites aux minutieuses investigations de la douane italienne, nous avons déposé officiellement, dans les bureaux de la Sacrée Congrégation des Rites, toutes les pièces destinées à l'introduction de la cause de notre vénéré Fondateur. On nous en donne récépissé, et, en même temps, le Secrétaire nous prévient que nous devons adresser une supplique au Saint-Père, à l'effet d'obtenir l'autorisation d'ouvrir, en présence de la Commission établie à cet effet, le procès mis sous scellés que nous venons de déposer.

Le 17, nous avons fait notre visite au Cardinal Préfet, MgrAloisi Masella, et nous l'avons prié de vouloir bien accepter la charge de Rapporteur. Son Eminence nous a reçus avec la plus grande bonté et la plus cordiale simplicité, et a de même fait bon accueil à notre demande.

Le 29 janvier, fête de saint François de Sales, l'un des patrons de la Société de Marie, et le lendemain de l'audience qui nous avait été donnée au Vatican, a été signé le Décret dont je vous donne ci-après la traduction. Vous en remarquerez l'importance  et vous le lirez avec plaisir, je n'en doute pas, si vous considérez que c'est le premier acte du Souverain Pontife en faveur de la cause de notre vénéré Fondateur. Je vous donne également copie des autres Décrets qui ont suivi. 

CAUSE DE LYON

 Béatification et Canonisation du Serviteur de Dieu Marcellin-Joseph-Benoît Champagnat, prêtre Mariste et Fondateur des Petits Frères de Marie.

 Le Procès informatif sur la réputation de sainteté des vertus et des miracles du Serviteur de Dieu, Marcellin-Joseph-Benoît, rédigé par l'autorité Ordinaire dans la Cour Ecclésiastique de Lyon, vient d'être présenté, fermé et muni des sceaux de l'Archevêque, aux Bureaux de la Sacrée Congrégation des Rites.

Le R. P. Claude Nicolet[1], prêtre de la Société de Marie et Postulateur constitué de cette cause, a demandé très humblement à Notre Très Saint-Père le Pape Léon XIII la permission de pouvoir ouvrir ce même Procès. Sa Sainteté, sur la relation du soussigné secrétaire de la Congrégation des Saints Rites, a bien voulu accorder là faculté demandée, pourvu toutefois que l'ouverture du susdit Procès se fasse légitimement, en gardant ce que l'on doit observer d'après le droit, le style et la coutume. Toutes dispositions contraires ne peuvent faire obstacle.

Le 29 janvier 1892.

          † CAJÉTAN Cardinal Aloisi MASELLA, Préfet de la S. C. des Rites.

            Vincent Nussi, Secrétaire.

 (Place du Sceau). 

CAUSE DE LYON

 Béatification et Canonisation du Serviteur de Dieu Marcellin-Joseph-Benoît Champagnat, prêtre Mariste et Fondateur des Petits Frères de Marie.

 Comme on doit traiter, dans la Congrégation des Saints Rites, la cause de Béatification et de Canonisation du Serviteur de Dieu Marcellin-Joseph-Benoît Champagnat, le R. P. Claude Nicolet, prêtre de la Société de Marie et Postulateur constitué de cette cause, a supplié très humblement Notre Très Saint-Père le Pape Léon XIII de vouloir bien choisir et désigner un Ponent ou Rapporteur de cette même cause parmi les Eminentissimes et Révérendissimes Pères préposés à la garde des Saints Rites. Sa Sainteté, sur le rapport que moi soussigné, Cardinal Préfet de la même sacrée Congrégation, lui ai fait, m'a choisi et m'a désigné moi-même pour Ponent ou Rapporteur de la susdite Cause, avec toutes les facultés nécessaires et opportunes que, d'après le style et la coutume, on est dans l'usage d'accorder. Toutes dispositions contraires ne peuvent faire obstacle.

Le 31 janvier 1892.

             † CAJÉTAN Cardinal Aloisi MASELLA, Préfet de la S. C. des Rites.

             Vincent Nussi, Secrétaire.

 

(Place du Sceau). 

CAUSE DE LYON

 Béatification et Canonisation du Serviteur de Dieu Marcellin-Joseph-Benoît Champagnat, prêtre Mariste et Fondateur des Petits Frères de Marie.

 D'après les Constitutions et les Décrets des Souverains Pontifes, on ne peut procéder à l'introduction des Causes de Béatification et de Canonisation des serviteurs de Dieu, avant d'avoir recherché légitimement et examiné avec soin leurs écrits. Quoique cette recherche avant la signature de la Commission, appartienne aux Ordinaires des lieux, le R. P. Claude Nicolet, prêtre de la Société de Marie et Postulateur constitué de la Cause du Serviteur de Dieu, Marcellin-Joseph-Benoît Champagnat, désirant que cette perquisition se fasse avec plus de soin et s'achève selon toutes les dispositions du droit, a supplié très humblement Notre Très Saint-Père le Pape Léon XIII de vouloir donner la faculté de rechercher juridiquement, dans les lieux que désignera le R. P. D. Augustin Caprara, Promoteur de la Foi, les écrits qui sont attribués au même serviteur de Dieu, à quelque titre que ce soit. Sa Sainteté, sur le rapport que moi soussigné, Cardinal Préfet de la S. Congrégation des Rites, lui ai fait, a bien voulu accueillir favorablement ces prières, pourvu que tout se fasse selon les instructions que le même Promoteur de la Foi donnera dans ce but. Toutes dispositions contraires ne peuvent faire obstacle.

 Le 31 janvier 1892.

             † CAJÉTAN, Cardinal Aloisi MASELLA. Préfet de la S. C. des Rites.

           Vincent Nussi, Secrétaire.

(Place du Sceau).

 J'ajoute qu'un rescrit du 5 mars 1892 dispense de l'obligation de traduire en italien les pièces du procès qui sont écrites en français.

Il est aussi à noter que c'est un samedi du mois de mars qui marque la date de l'ouverture du procès. N'est-ce pas d'un bon augure ? Oui, nous avons lieu de compter que la Sainte Vierge et saint Joseph prendront en main cette cause qui doit leur être chère.

Vous voyez, M. T. C. F., que nous ne restons pas stationnaires. Mais il peut arriver maintenant que l'affaire qui nous intéresse à un si haut point, n'avance pas aussi rapidement que nous le souhaiterions, A nous donc d'apporter notre part d'impulsion pour qu'elle aboutisse au plus tôt au résultat tant désiré de tous : c'est ce que nous ferons en nous montrant plus que jamais des hommes de prière, de sacrifice, des religieux véritablement fervents. 

AUDIENCE DU SAINT-PËRE

 Grande et belle journée pour nous le 28 janvier : Léon XIII nous accorde son audience. A midi, heure fixée, nous sommes au rendez-vous. En nous aperce­vant, le Pape nous fait signe d'avancer. Nous voici à ses pieds. Il est assis et nous tend la main avec tendresse. Touchés d'un saint respect, nous baisons avec amour cette main qui ne se lève que pour bénir. Quelle dignité ! Quelle bonté ! Quelle douceur sur le visage, dans l'attitude et dans la voix du Saint-Père ! Avec quelle bienveillance il nous accueille en prononçant ces mots : «Ah ! les Frères Maristes ! Je suis content de vous voir. »

Je lus alors l'Adresse suivante

« Très Saint Père,

« J'ai l'insigne honneur de déposer aux pieds de Votre Sainteté les vœux et les souhaits les plus ardents que forment pour le Saint-Siège et pour Vous, Très Saint Père, tous les Petits Frères de Marie, les plus soumis et les plus respectueux de vos serviteurs.

« Comme gage de leur filiale piété et de leur entière soumission, je suis heureux de remettre à Votre Sainteté leur modeste offrande. Daignez, Très Saint Père, agréer ce religieux hommage de leur attachement et de leur dévouement inaltérable.

« De cet attachement et de ce dévouement, notre pieux Fondateur, le R. P. Marcellin Champagnat, a fait dans notre Règle, une obligation que nous regardons tous comme notre sécurité et notre honneur.

« Daigne aussi Votre Sainteté avoir pour agréable le dépôt, à la Sacrée Congrégation des Rites, du procès ordonné par Son Eminence le Cardinal Foulon, pour l'introduction de la cause de béatification de notre Fondateur, et nous permettre d'y joindre nos vœux ardents de pouvoir bientôt le saluer du titre de Vénérable.

« Que Votre Sainteté veuille bien accorder une bénédiction spéciale à tous les membres de cet Institut, aux Frères Profès, aux Novices, Postulants et Juvénistes au nombre de plus de cinq mille, à nos cent mille enfants, à nos parents et bienfaiteurs.

« Pleins des sentiments de la plus religieuse affection pour Votre Sainteté, nous prions Jésus et Marie Immaculée de daigner conserver vos jours si précieux pour la sainte Eglise et de les rendre heureux.

« Nous ne cesserons pas d'offrir, à cette fin, dans nos cinq cent quatre-vingt-dix écoles, avec le plus de ferveur possible, nos prières et bonnes oeuvres de chaque jour. » 

REPONSE DU PAPE.

 Notre regret est grand de ne pouvoir vous donner le texte même des paroles de Sa Sainteté. L'effet qu'elles ont produit sur nous, nous a laissé du moins un souvenir auquel la bonté divine a attaché bien des grâces que nous désirons vous faire partager.

Voici en substance ce que le Saint-Père, en promenant son regard de l'un à l'autre, nous a dit :

« Je vous remercie de votre offrande, et je suis très heureux de vous bénir, vous et votre Institut, vos Frères et vos enfants. Que Dieu répande sur vous, mon très Révérend Frère Supérieur Général, et sur tous les vôtres, ses plus abondantes bénédictions. Soyez assurés que sa protection ne vous abandonnera pas, si, de votre côté, vous demeurez pieux et fidèles à sa grâce. Votre Congrégation rend de bons services à l'Eglise; Dieu lui réserve de nouveaux bienfaits : Maintenant surtout que les impies et les méchants, unis aux Sociétés secrètes, s'acharnent pour déchristianiser la jeunesse, répandez, vous autres, le plus que vous pourrez, le bienfait de l'instruction religieuse aux nombreux enfants qui vous sont confiés. A côté des écoles sans Dieu, établissez d'autres écoles où la jeunesse viendra apprendre, avec les connaissances nécessaires, les vérités de la religion. En France, grâce au Ciel, il y a un grand nombre d'âmes d'élite qui font beaucoup de bien. Mais il y a aussi, malheureusement, de très mauvaises gens qui, par tous les moyens, cherchent à pervertir la jeunesse. Ces méchants ont voté la loi militaire qui envoie à la caserne un si grand nombre d'ecclésiastiques et de religieux. Là, ces derniers sont exposés à une infinité de dangers auxquels il leur est bien difficile d'échapper, à cause de la faiblesse de la nature humaine. Ils ont besoin d'une bien solide vertu pour se conserver bons et pour ne pas se laisser entraîner.

« Les sectes infernales ont formé le projet d'opprimer tous les catholiques, d'anéantir même l'Église de Jésus-Christ ; mais leurs desseins, nous en avons l'assurance, ne réussiront pas et n'aboutiront pas. L'Église, affligée de voir tant d'audace, tant de méchanceté, tant d'âmes détournées de Dieu, sent la nécessité de prier, d'implorer Dieu en faveur des nations troublées ; elle prie, et ses prières seront exaucées. Vous autres, mes enfants, redoublez d'efforts et de zèle, et entretenez-vous dans un grand esprit de charité, de ferveur et de sacrifice, en vous rappelant que la prière et la pénitence s'entre aident et facilitent la pratique du détachement évangélique. »

Sa Sainteté déplora encore devant nous les autres maux dont souffre l'Eglise, tels que ceux qui résultent de la loi du divorce, de la laïcisation des écoles, des hôpitaux, etc.

En apprenant le grand développement que la Congrégation a pris en Colombie et dans nos autres Missions, le Saint-Père nous en a témoigné toute sa satisfaction.

« C'est bien le Père Champagnat qui est le fondateur de votre Institut », nous dit-il gracieusement. Cette parole fut pour nous comme un gage d'espérance pour la cause de notre vénéré Fondateur.

Enfin le Saint-Père ajouta : « Je vous donne bien volontiers, à vous, mon très Révérend Frère et à votre Institut, la Bénédiction apostolique. Vous direz à tous vos Frères que le Saint-Père la leur donne de tout cœur, à eux, à tous leurs parents et à tous les enfants de vos écoles, ainsi qu'à tous leurs bienfaiteurs. »

Après ce délicieux entretien, nous nous retirâmes silencieux, ressentant dans notre cœur ce qu'éprouvèrent les deux disciples d'Emmaüs, lorsque, après leur avoir parlé, Jésus ressuscité se sépara d'eux. Après les témoignages d'affection que nous a prodigués l'auguste Pontife, après les consolations que nous avons goûtées à ses pieds, je n'ai pas besoin de dire que nous comptons, parmi les plus heureux de notre vie, les jours que nous avons passés à Rome. Oui, le bonheur que nous avons éprouvé est bien propre à nous réconforter au milieu des travaux pénibles de notre administration, et des grandes difficultés du moment.

Je suis heureux d'ajouter que notre Saint-Père le Pape nous a paru jouir d'une santé parfaite pour son grand âge. Il supporte avec un courage admirable le poids des épreuves, et il regarde d'un œil tranquille les événements qui se déroulent dans nos temps si troublés. Sa confiance en la Providence est si grande, qu'il la fait partager à ceux qui l'approchent.

C'est avec une bien douce joie et une bien grande consolation, M. T. C. F., que je vous transmets le trésor de grâces spirituelles, mis entre mes mains par la Bénédiction papale, à laquelle, vous le savez, est attachée une indulgence plénière. Elles vous seront d'autant plus chères, ces faveurs, qu'elles vous sont accordées avec plus d'amour par le Vicaire de Jésus-Christ. Ne négligez rien pour que, dans l'application que vous vous en ferez, un jour de communion, l'indulgence accordée produise en vous les fruits de salut dont elle est le gage. Vous n'oublierez pas non plus qu'une des conditions, pour profiter de l'indulgence, est de prier aux intentions du Souverain Pontife.

Les enfants de nos écoles pourront participer à ce bienfait de la Bénédiction apostolique dans les mêmes conditions, ou simplement après la confession, pour ceux qui n'ont pas fait la première communion. Vous aurez soin de leur faire connaître et apprécier le prix qui s'attache à ce témoignage de l'affection et de la charité du Pape Léon XIII[2].

Et nous, M. T. C. F., témoignons notre reconnaissance et notre amour à notre Saint-Père le Pape, en servant la sainte Eglise avec tout le dévouement dont nous sommes capables, en apportant un zèle à toute épreuve à l’œuvre du salut des âmes par l'éducation chrétienne, enfin en estimant et aimant de plus en plus une vocation qui nous vaut tant de grâces et de bénédictions divines, et une place si honorable dans le sœur du Vicaire de Jésus-Christ. 

VOYAGE EN TUNISIE ET EN ALGÉRIE

 Nous voici au 1ierfévrier ; notre mission à Rome est terminée. Nous disons adieu à nos Frères et à la Ville éternelle ; nous nous dirigeons vers Naples, poussés non par le désir de voir, mais par celui de porter des marques de notre paternelle affection et de notre tendre sollicitude à ceux de nos Frères qui nous attendent par delà la Méditerranée.

A 130 kilomètres de Rome nous découvrons le Mont Cassin, remarquable par l'abbaye qu'y fonda saint Benoît, patriarche des moines d'Occident. Nous nous souvenons que c'est là que le redoutable Totila, saisi de terreur et prosterné aux pieds de l'homme de Dieu, entendit la prédiction qui le glaça d'épouvante. Nous saluons en passant cette montagne sanctifiée par la prière et la pénitence, et rendue célèbre par les miracles qui s'y opérèrent.

Ensuite nous traversons la belle et riche plaine de Capoue. Elle nous rappelle la ville qui, par ses délices, fut si funeste à l'armée d'Annibal[3]; et elle nous fait penser au monde où les âmes, amollies par les jouissances et les plaisirs, subissent de honteuses défaites. Plus loin nous apparaît le Vésuve avec son cratère fumant, comme une menace permanente pour les habitants de son voisinage, et comme une image du gouffre infernal dans lequel tombent les âmes frivoles et lâches, oublieuses de leurs

Enfin se montre à nos yeux la ville de Naples, une des plus belles du monde, avec ses deux cent cinquante-sept églises et ses palais. Mais ne voyageant pas en touristes, nous ne nous laissons pas arrêter par les merveilles que nous avons sous les yeux ; nous nous contentons de visiter quelques-unes de ces églises, entre autres la cathédrale où se conservent les reliques de saint Janvier et où s'est renouvelé tant de fois le miracle de la liquéfaction et de l'ébullition du sang de ce glorieux martyr. Nous nous rappelons que cette cité a été tout embaumée des vertus de l'un de ses plus illustres enfants, de saint Alphonse de Liguori, Docteur de l'Eglise, fondateur de la Congrégation du Saint- Rédempteur.

Le 2 février, après une heureuse traversée, sur une mer tranquille, nous arrivons à Palerme qui nous rappelle un événement sanglant de notre histoire nationale, les Vêpres Siciliennes.

   De Palerme, nous voguons vers le port de Trapani, où nous nous embarquons pour Tunis, le 3 février, mal­gré le vent qui souffle avec violence et les vagues qui mugissent autour de notre bateau. Après quatre ou cinq heures de navigation périlleuse, la tempête nous force à rentrer au port de Trapani où nous séjournons jusqu'au 6. Ce jour-là, à 6 heures du matin, nous reprenons la mer, quoiqu'elle soit encore très mauvaise. Enfin, grâce à Dieu, le 7, à une heure du matin, nous arrivons au port de La Goulette où nous débarquons à 6 heures. Quelle n'est pas notre surprise de rencontrer sur le quai un jeune zouave qui vient se jeter dans nos bras ! c'était un de nos Frères que le service militaire tient exilé sur la terre d'Afrique. Etait-il heureux, ce cher enfant, de nous voir et de recevoir nos embrassements ! Il nous conduit chez M. le Curé qui nous reçoit on ne peut plus cordialement. Après midi, nous partons pour Tunis. Trois de nos Frères soldats sont en garnison dans cette ville. Quelle joie, quelle consolation pour eux et pour nous de nous revoir et de pouvoir passer quelques heures en­semble ! Les bons Frères Marianites, avec lesquels nos Frères soldats ont de fréquents rapports, nous accor­dent la plus gracieuse et la plus généreuse hospitalité.

Le 8, nous visitons Carthage, ville célèbre par les souvenirs qu'elle éveille dans les âmes françaises et chrétiennes. C'est là que, sous le règne de Septime Sévère, sainte Perpétue, sainte Félicité et leurs saints compagnons Revocatus, Saturnin, Secondulus et Satur subirent leur glorieux martyre, ainsi que nombre d'autres héros du christianisme. C'est là aussi que saint Cyprien, après dix-huit années d'un épiscopat des plus tourmentés, eut la gloire d'être décapité pour Jésus-Christ. Carthage nous rappelait encore un nom célèbre entre tous, celui du grand évêque d'Hippone, saint Augustin, docteur de l'Eglise. Comment ne pas penser aussi à l'un des plus grands rois dont s'honore notre France et que l'Eglise a placé sur les autels ? Là, au milieu des ruines où son armée était campée, saint Louis succomba au fléau qui ravageait ses troupes. On sait qu'au moment d'expirer, il prononça distinctement ce pieux verset du Prophète royal : « Seigneur, j'entrerai dans votre maison, je vous adorerai dans votre saint temple et je glorifierai votre nom. » C'était le 25 août 1270.

Une chapelle érigée en 1842, rappelle cet événement. Elle a été, depuis 1875, desservie par des prêtres de la Mission d'Alger, les Pères Blancs qui ont la direction du Grand Séminaire ; près de là, est située la Cathédrale solennellement inaugurée par S. E. le cardinal Lavigerie en 1890. Nous y entrons, et après avoir adoré le Dieu que tant de martyrs ont glorifié et confessé par leur sang, nous admirons les proportions et la splendeur de l'édifice destiné à rappeler leurs victoires sur l'enfer et sur les proconsuls romains.

Le 9, nous partons pour Sétif, où nous arrivons le 11, après avoir traversé et admiré les belles et riches plaines de la Tunisie. La petite communauté, partie d'Aubenas il y a quatre mois, est là qui nous attend. Combien nous sommes tous heureux dans l'échange des sentiments affectueux dont nos cœurs sont remplis ! Qu'il nous est doux de répondre à la filiale et légitime curiosité de nos Frères désireux d'avoir des nouvelles de France et de Rome ! Avec quel intérêt, à notre tour, nous apprenons de leur bouche tout ce qui a rapport à leur installation, à leurs classes, à leurs espérances, etc. ! Ces bons Frères ne sont pas sans occupations, grâce à Dieu : déjà ils comptent soixante élèves payants dans deux classes. M. l'abbé Rambert, curé fondateur de l'école, de qui nous avons reçu l'accueil le plus cordial, nous a témoigné toute sa satisfaction des résultats obtenus.

Nous quittons Sétif, le 12 pour nous rendre à Alger, par la Kabylie. La ville d'Alger, assise au bord de la mer, s'élève en amphithéâtre sur le penchant d'une montagne et offre une perspective des plus agréables, en même temps qu'elle jouit de tous les avantages et de toutes les ressources du golfe et de la plaine. Elle se compose de deux parties bien distinctes : la ville haute, conservant encore son cachet arabe, qui disparaît cependant de jour en jour; et la ville basse, bâtie à la française, poudreuse et animée.

« On peut voir en Orient, dit M. Marmier, beaucoup de villes construites dans le genre d'Alger : maisons carrées comme des dés, façades blanchies à la chaux, galeries à terrasses; mais je n'en connais pas une qui présente, comme celle-ci une masse si imposante de constructions, si serrée et si compacte, qu'on la dirait taillée d'un seul bloc dans une carrière de marbre. Et lorsqu'on pénètre dans son enceinte, c'est bien le tableau le plus bizarre, le plus étrange qu'il soit possible d'imaginer. La civilisation européenne, avec sa mobilité continue, s'y mêle à l'impassible physionomie des races orientales, y porte de tous côtés ses habitudes élégantes, ses fantaisies capricieuses et ses formes grotesques. »

Mais si ce tableau nous plaît, nous intéresse et charme nos yeux, il ne réjouit pas notre cœur comme la vue du jeune Frère soldat que nous trouvons à Alger, où il est en garnison. Là, comme à La Goulette et à Tunis, nous avons été heureux d'embrasser un enfant de l'Institut, de rencontrer un cœur qui battait à l'unisson du nôtre. Comme ses confrères à La Goulette et à Tunis, il a été notre introducteur auprès du clergé de la ville ; car nous sommes heureux de le dire, nos Frères soldats d'Afrique font connaître avantageusement notre cher Institut à Messieurs les Ecclésiastiques qu'ils fréquentent. Aussi n'avons-nous pas été reçus comme des étrangers, comme des inconnus, et n'avons-nous eu qu'à nous féliciter du bienveillant accueil qui nous a été fait partout, spécialement à Alger, par MM. les Curés de la ville et MM. les Vicaires généraux, à qui nous avons offert nos respectueux hommages.

A 17 kilomètres d'Alger se trouve la Trappe de Staouéli. L'occasion était bonne pour nous de faire une visite au R. P. Abbé, pour l'intéresser à nos Frères de Sétif. Nous en avons profité ; il n'est pas besoin de dire que nous y avons été bien reçus : on sait comment les bons Pères pratiquent la charité et l'hospitalité.

C'est à Staouéli que fut livré, le 19 juin 1830, le combat sanglant qui nous ouvrit la route d'Alger, et commença la conquête de l'Algérie. Treize ans plus tard, un arrêté du 11 juillet 1843 autorisait les Trappistes à fonder dans le voisinage un établissement agricole et il leur concédait un terrain d'une étendue de 1.020 hectares. Le 19 août suivant, les Trappistes vinrent planter leur tente à l'ombre des bouquets de palmiers, près desquels s'étaient dressées les tentes luxueuses d'Ibrahim, gendre du dernier Dey d'Alger. Le lendemain, ils célébraient, sur un autel de gazon, la mémoire des guerriers tombés glorieusement à Staouéli, puis commençaient, à leur tour, à livrer d'autres combats, ceux du travail, de la pénitence et de la vertu. Les premières années furent rudes ; mais, sous la direction du R. P. François-Régis, devenu depuis Général de l'Ordre, le désert fut transformé comme par magie. Une abbaye, une ferme, des ateliers, un moulin à farine où l'eau arrive par un aqueduc, un matériel considérable, un nombreux bétail, de belles plantations d'arbres, des vignes couvrant une étendue de plus de 100 hectares, un verger, des cultures diverses sur une étendue de 500 hectares, constituent la colonie agricole de Staouéli. C'est là que cent humbles religieux prêchent d'exemple la pénitence, l'amour du silence et de la prière, la charité aux riches, la résignation et la patience aux malheureux, l'amour du travail et la persévérance aux ouvriers, la vraie fraternité à tous.

L'abbaye proprement dite, dont la première pierre a été posée sur un lit de boulets et d'obus provenant du champ de bataille, forme un rectangle dont le milieu est occupé par un jardin entouré d'un cloître à deux rangs d'arcades, au rez-de-chaussée et au premier étage. Tout est d'une simplicité primitive, et partout on ne voit que le strict nécessaire.

Une des curiosités de la Trappe est le bureau sur lequel furent signées, en juillet 1830, l'abdication de Hussein-Dey et la cession de l'Algérie à la France. Sur les murs, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, se trouvent des inscriptions qui rappellent le néant et les misères de la vie, celle-ci entre autres : S'il est triste de vivre à la Trappe, qu'il est doux d'y mourir !

Le 14 février, nous nous mettons en route pour Mascara. Nous passons à Boufarik, à Blidah, où nous nous arrêtons pour saluer les bons Pères Basiliens, auxquels nous unissent des liens qui datent de longues années. Nous arrivons le 16 à Mascara., où, comme à Sétif, nous avons la douce joie de nous retrouver en famille, de rendre des Frères heureux et de partager leur bonheur. Nous avons le plaisir de trouver nos Frères en bonne santé, sans excepter le cher Frère Directeur, dont la maladie récente nous avait causé de vives inquiétudes. Là aussi nous sommes très bien accueillis par le Clergé qui nous témoigne sa satisfaction au sujet de I'Œuvre  confiée à nos Frères. Les quatre-vingts enfants qui fréquentent l'école, ont vivement excité notre intérêt. Ils sont catholiques pour la plupart ; les autres sont arabes ou juifs. A voir la physionomie ouverte et l'air de contentement de tous ces enfants, on peut se convaincre que les Frères se sont rendus maîtres de leurs jeunes cœurs. Ce qui le prouve encore bien sensiblement, c'est l'unanimité des prières que tous, sans distinction de religion, ont adressées au ciel pour la guérison de leur Cher Frère Directeur. Ce n'est pas sans attendrissement que nous avons entendu un petit Arabe nous réciter en français le Souvenez-vous. Ces heureux commencements, tant pour Mascara que pour Sétif, sont pour nous une douce consolation, et nous font bien augurer pour l'avenir de ces écoles.

Le 18, nous quittons Mascara et nous partons pour Oran, où nous faisons une halte. Là aussi nous attend un de nos Frères soldats, tout joyeux, tout heureux de nous voir, comme l'ont été ceux de La Goulette, de Tunis et d'Alger. Inutile de dire que nous aussi, nous partagions sa joie et son bonheur. Comme partout ailleurs, le Clergé d'Oran nous a fait le plus cordial accueil.

Maintenant, M. T. C. F., nous avons rempli les fins de notre voyage en Afrique; nous venons de vous en faire connaître le beau côté, le côté consolant; laissez-nous vous dire à présent ce que nous avons vu de triste dans la population de cette contrée.

Qu'est-ce que l'Arabe? avons-nous demandé. L'Arabe, nous a-t-on répondu, c'est un Lazare qui a déjà un pied dans la fosse. Son sang est corrompu, ses membres sont atrophiés, ses chairs mortes. Du cœur, il n'en a plus ; son intelligence est réduite à la faculté des peuples décrépits, vermoulus ; son imagination ressemble aux flammes qui s'échappent, de temps en temps, de ces débris incendiés qui éclairent et achèvent la ruine d'un édifice que l'incendie a dévoré.

Qui donc ressuscitera l'Arabe ? Qui donnera à cette race qui s'éteint, la foi chrétienne qui éclaire l'intelligence, la charité qui vivifie le cœur, la morale évangélique qui forme la conscience et inspire les sentiments nobles et délicats ? Qui fera circuler dans ses veines vieillies le sang toujours jeune et vigoureux de Notre-Seigneur Jésus-Christ ? Qui lui rendra la vie en le nourrissant de l'aliment sacré de l'autel, et en l'incorporant à celui qui est la voie, la vérité et la vie ? Qui rendra à Jésus-Christ cette terre éclairée, pendant plus de six cents ans, des plus brillantes clartés de l'Evangile, cette terre illustrée par tout ce que le génie a de plus sublime, cette terre trempée, engraissée du sang des martyrs ? Ce sera l'Eglise catholique, l'Eglise que son divin Fondateur a mise en possession de la vérité et investie du pouvoir de sauver les âmes et les peuples. Puisse cette vérité être comprise de ceux qui ont en main le sort de notre nation ! Puissent nos Frères coopérer à cette oeuvre de régénération ! De plusieurs côtés de l'Algérie, nous viennent des demandes de fondations. Prions le Maître de la moisson de multiplier les ouvriers.

Le 19, nous quittons la terre d'Afrique pour l'Espagne et nous nous embarquons pour Alicante, d'où nous nous rendons à Valence, et de là à Mataró, où nous arrivons le 22. Nous voici de nouveau au sein de notre famille, où notre arrivée excite la joie la plus vive et l'explosion des sentiments de tendre et respectueuse affection dont les cœurs sont remplis. Entre autres consolations qu'il nous a été donné de goûter dans cette maison, nous avons eu celle d'assister à la première vêture qui s'y est faite. Six postulants ont eu le bonheur d'y prendre part. La cérémonie a été présidée par M. le curé de Mataró. Les élèves du pensionnat ont demandé et reçu comme une faveur la permission d'y assister, et tous en ont paru fortement touchés et édifiés. C'était plaisir de les voir, après la sortie de la chapelle, baiser respectueusement les mains des nouveaux Petits Frères. Il a même fallu que ceux-ci, cédant aux instances d'un élève retenu au lit par la maladie, se fissent voir à lui revêtus de leur nouveau costume, ce à quoi il se montra très sensible.

Après Mataró, les Maisons de Gerona et de Burgos reçurent notre visite qui fut aussi pour chacune une véritable fête. Nous sommes heureux d'ajouter que ces Maisons, comme les autres d'Espagne, sont dans un état de prospérité toujours croissante, grâce aux bénédictions divines, à la protection de Marie, au zèle et au dévouement de nos Frères. Aussi, nous arrive-t-il des demandes pour de nouvelles fondations.

Enfin, de retour en bonne santé sur la terre de France, nous avons la douce satisfaction de visiter nos chères Communautés de Bordeaux, de Notre-Dame de Lacabane[4], de Varennes-sur-Allier; et, le cœur plein de joie, nous nous retrouvons, le 9 mars, au milieu de notre bien-aimée Communauté de Saint-Genis-Laval, qui salue notre retour partous les témoignages d'une respectueuse et filiale affection, jointe à une vive allégresse.

Avec nous, M. T. C. F., rendez gloire à Dieu, et remerciez-le des bénédictions dont il a accompagné notre long voyage. Rendez-lui grâce également des faveurs que nous avons reçues de Rome concernant la cause de notre pieux Fondateur.

Amour à Jésus, par Marie. 

Nos DÉFUNTS.

 

F. THEODORET, Profès, décédé à Cailloux-sur-Fontaine (Rhône), le 3 janvier 1892.

   JACQUIS Claude-Marie, Postulant, décédé à N.-D. de l'Hermitage (Loire), le 15 janvier 1892.

F. GLYCÉRIUS, Profès, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 21 janvier 1892.

F. HERMOGENE, Profès, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 21 janvier 1892.

   PINSCEL Fidèle-Valentin, Postulant, décédé à Beaucamps (Nord), le 31 juillet 1891.

F. ADRIUS-PAUL, Novice, décédé à Beaucamps (Nord), le 26 août 1891.

F. SIMPLIDE, Profès, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 21 janvier 1892.

F. ONESIME, Obéissant, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 27 janvier 1892.

F. AVIT, ancien Assistant, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 7 février 1892.

F. LEONCIANUS, Profès, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 8 février 1892.

F. ODONIS, Obéissant, décédé à Gerona (Espagne), décédé le 11 février 1892.

F. FLAVIEN, Novice, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 12 février 1892.

F. VICTORIN, Profès, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 19 février 1892.

F. RAPHAEL, Stable, décédé à Saint-Maurice-sur-Loire (Loire), le 20 février 1892.

F. GÉRASIME, Profès, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 23 février 1892.

F. MARCELLIEN-LOUIS, Novice, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 24 février 1892.

F. NARSÉUS, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 8 mars 1892.

F. EPIPHANES, Novice, décédé à Beaucamps (Nord), le 22 mars 1892.

   GRANGER Pierre, Postulant, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le ter avril 1892.

F. PRIMIEN, Obéissant, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le ter avril 1892.

F. MARIE-FÉLICIEN, Novice, décédé à Varennes (Allier) le 11 avril 1892.

 

N'oubliez pas, M. T. C. F., de prier pour nos chers défunts et de demander, tous les jours, qu'il les mette dans le lieu de la lumière et de la paix.

Je vous recommande très particulièrement le Cher Frère Avit, ancien Assistant de la province du Bourbonnais, et tous nos bons anciens qui s'en vont, ceux que le P. Champagnat a formés et qui ont été les heureux témoins de ses vertus.

Demandons à Dieu que l'esprit de ces bons Frères vive et se perpétue parmi nous : leur piété simple et sincère, leur zèle pour l'enseignement du catéchisme, leur amour pour la pauvreté et la simplicité, pour la Règle et les usages de l'Institut, leur dévouement à tous les intérêts, leur respect, leur soumission et leur attachement pour ceux qui en ont la conduite. 

AVIS

 J'ai la satisfaction de vous faire savoir que les Procures Provinciales seront en mesure de fournir, aux vacances, deux nouveaux ouvrages classiques.

Éléments d'Arithmétique, cours supérieur.

Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. – 1.100 pages. – 3.000 mots illustrés. -Prix fort, 2,60.

Les livres de prix, ouvrages chrétiens, sérieux et instructifs, viennent d'être achetés, à des conditions très avantageuses, comme il a été réglé dans la Circulaire du 6 juin 1891. Il y a obligation de s'adresser exclusivement aux Procures Provinciales.

Le catalogue, indiquant le prix net, est à l'impression : il sera envoyé très prochainement. 

DISTRIBUTIONS SOLENNELLES.

 Le Chapitre général du 25 août 1876 a décidé de réduire, le plus possible, les pièces dramatiques et les distributions solennelles. Nous verrions avec le plus grand plaisir que cette décision fût prise en sérieuse considération; nous désirons qu'il ne soit rien fait de ce genre sans notre approbation. 

PAPIER A LETTRE ET ENVELOPPES.

 Nous voyons un abus dans l'usage qui s'introduit de faire imprimer, en tête des papiers à lettre et sur les enveloppes, le plan de nos maisons, ou autres vignettes. Nous désirons que nos Frères ne fassent jamais usage de ce papier dans leurs correspondances. La seule vignette autorisée est celle de l'Immaculée-Conception, adoptée dès 1837 par notre vénéré Fondateur.

 Je vous renouvelle, M. T. C. F., tous mes meilleurs sentiments en Jésus, Marie, Joseph.

    F. Théophane.

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[1] : Le texte porte Nicollet.

[2] : A l'occasion de la fête de la Purification Sa Sainteté nous a accordé une nouvelle indulgence apostolique. 

[3] : Hannibal.

[4] : Lacabanne.

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