Circulaires 226

Stratonique

1908-11-11

Election d'un Frère Assistant et de trois Provinciaux. - Création d'un Bulletin périodique.

226

Circ. Sup. 08.4

 V. J. M. J.

Grugliasco, le 11 novembre 1908.

     Mes Très Chers Frères,

Le 24 juillet dernier, quatre mois après le décès du très regretté Frère Climaque, Dieu envoyait à notre Institut une nouvelle et pénible épreuve, en rappelant à lui notre Cher Frère Liboire, Assistant général.

Pour celui qui nous quittait, c'était le repos et la récompense, après une vie riche de mérites acquis par un labeur et un dévouement inlassables, par la pratique exemplaire des vertus religieuses, et par une longue et douloureuse maladie, supportée avec un courage et une patience héroïques. Mais sa mort faisait un grand vide parmi nous.

C'est pourquoi le Conseil général de l’Institut a été appelé, conformément aux Constitutions, à élire un Assistant en remplacement du cher défunt. Réuni à cet effet, à la date du 31 octobre dernier, il a élu, comme 5ième Assistant, le Cher Frère Flamien qui, dans le passé, s'est fait grandement apprécier dans les divers emplois qu'il a exercés, notamment ceux de premier professeur du scolasticat d'Aubenas, de Directeur du second noviciat pendant quatre périodes semestrielles, de Visiteur de la Province d'Aubenas pendant six ans, et de Provincial pendant deux ans et demi.

Dans sa nouvelle charge, il aura, comme le C. F. Liboire, la mission de prendre soin en particulier des Provinces d'Aubenas et du Brésil septentrional, de même que du District de la Nouvelle-Calédonie.

J'ai la confiance, M. T. C. F., que cette élection sera accueillie par tous avec  satisfaction, et qu'avec nous vous en rendrez grâce à Dieu.

Le C. F. Flamien était, je me plais à le reconnaître, comme providentiellement désigné aux suffrages du Conseil général, tant par ses qualités personnelles, que par ses services rendus dans les fonctions qu'il a si bien remplies.

Les Frères auxquels il consacrera Spécialement ses soins et bon dévouement, lui rendront la tâche aussi facile que possible, je n'en doute pas : il leur suffira de lui conserver l'estime, l'affection et la confiance qu'ils lui ont toujours si hautement témoignées.

Le Conseil général, dans sa séance du 3 novembre, a procédé à l'élection de trois Provinciaux, savoir :

1° Du C. F. Bassianus, pour la Province d'Aubenas, y compris la section de la Nouvelle-Calédonie, en remplacement du C. F. Flamien, nommé Assistant.

2° Du C. F. Elie-Marie, pour la Province de Saint-Genis-Laval, en remplacement du C. F. Louis-Armand, démissionnaire pour raison de santé.

3° Du C. F. Amphiloque, pour la Province de Syrie, en remplacement du C. F. Rodriguez, aussi démissionnaire pour raison de santé.

En vous annonçant cette triple élection, M. T. C. F., je ne puis passer sous silence les regrets qu'éprouve le Régime et que vous partagerez avec lui, de voir trois de nos Chers Frères Provinciaux cesser leurs fonctions avant l'expiration de la période triennale pour laquelle ils avaient été nommés. Nous avons à le regretter d'autant plus, qu'ils ont rempli d'une manière tout à fait digne d'éloges la charge qui leur avait été confiée, je suis heureux d'en donner ici le témoignage.

Mais ce qui est consolant, c'est que les nouveaux Frères Provinciaux nous sont connus, et se présentent avec des titres bien propres à nous donner la confiance qu'à l'exemple de leurs prédécesseurs et avec l'aide de Dieu, ils feront beaucoup de bien dans les Provinces confiées à leur sollicitude. 

CRÉATION D'UN BULLETIN PÉRIODIQUE POUR LA
CONGRÉGATION. 

Vous désirez tous, je le sais, mes très chers Frères, qu'il soit créé, dans la Congrégation, un organe périodique qui, à des intervalles fixes et rapprochés, vienne mettre la Maison-Mère en rapport avec toutes les maisons particulières, et soit comme un lien commun entre tous les membres de l'Institut.

 Reconnue depuis longtemps comme très désirable, puisqu'elle a fait l'objet d'un vœu formel dans plusieurs de nos Chapitres Généraux, cette publication ou revue est devenue d'une nécessité plus évidente encore depuis que nos établissements, au lieu d'être groupés comme autrefois dans la France seule, ou même dans une partie de la France, se trouvent disséminés dans presque toutes les régions du globe, et séparés entre eux par des dis­tances parfois énormes.

Aussi, le Régime ne souhaitait-il pas avec moins d'ardeur que vous tous de voir se transformer en réalité le désir exprimé par les représentants de la Congrégation ; mais jusqu'à présent les circonstances avaient rendu la chose très malaisée.

Aujourd'hui, grâce à Dieu, toutes les difficultés paraissent définitivement vaincues, et j'ai la grande satisfaction de pouvoir vous annoncer qu'à moins d'obstacles imprévus notre revue de famille commencera à paraître le 1ierjanvier prochain, sous le titre de Bulletin des Petits Frères de Marie.

Faite exclusivement pour nous, elle viendra tous les deux mois, par l'organe de quelqu'un des premiers Supérieurs ou de quelque autre membre compétent de L'Institut, appeler votre attention sur un sujet d'ordre religieux en rapport avec le temps ou les circonstances ; proposer à vos réflexions quelque point de pédagogie propre à vous servir d'inspiration ou de guide dans le meilleur accomplissement de votre mission d'éducateurs ; faire passer sous vos yeux, les unes après les autres, les oeuvres les plus intéressantes confiées à nos Frères dans les diverses régions où ils sont appelés à exercer leur zèle ; recommander à vos pieux suffrages ceux de nos Confrères que le Seigneur aura appelés à lui, et vous retracer, quand il se pourra, quelques-uns des exemples édifiants qu'ils nous ont donnés pendant leur passage au milieu de nous.

Ce plan, cependant, n'aura rien d'immuable et pourra varier selon les besoins. Ce qui ne variera jamais, s'il plait à Dieu, ce sera l'esprit de la revue, dont la grande pensée restera toujours celle qui a présidé à sa fondation : « Réunir dans un effort commun tous les membres de l'Institut, en vue de réaliser, dans la plus large mesure possible, le double but que nous assignent nos Constitutions savoir : notre sanctification personnelle, et l'éducation vraiment chrétienne de la jeunesse ».

C'est pourquoi j'ai confiance que notre Bulletin ainsi compris remplira, soit à l'égard de chacun de nous, soit par rapport à l'ensemble de la Congrégation, un rôle très bienfaisant :

1° Il donnera à nos Frères des régions éloignées la possibilité de recevoir fréquemment les instructions des premiers Supérieurs, qu'ils ne peuvent plus voir qu'à de rares intervalles.

2° Les jeunes professeurs et tous ceux qui ont à cœur de bien remplir leur délicate mission de formateurs de la jeunesse, y trouveront une mine abondante d'enseignements puisés à bonne source, grâce auxquels ils pourront plus facilement et plus sûrement faire du bien à leurs élèves.

3° Il sera la chronique officielle de l'Institut, le gardien fidèle de nos traditions, de notre esprit, de nos travaux et de tout ce qui se passe d'intéressant parmi nous, de sorte que si plus tard, comme j'espère, on entreprend de faire l'histoire de la Congrégation, ceux qui en seront chargés n'auront qu'à l'ouvrir pour y trouver de quoi la rendre à la fois complète et instructive.

4° Enfin, il servira comme de canal distributeur, comme d'artère, pour faire circuler plus librement et plus abondamment dans tout le corps de l'Institut, cet ensemble de sentiments si féconds et si doux qui constituent l'esprit de famille, et qui font à la fois là force et le bonheur de toute société où ils règnent.

Mais pour cela, M. T. C. F., deux conditions sont nécessaires : la première, que vous le lisiez assidûment et avec attention ; la seconde, que, dans la mesure où cela vous sera possible, vous nous prêtiez votre concours pour le rendre substantiel et intéressant, en recueillant avec soin, pour nous le faire parvenir à propos, tout ce que vous croirez digne de pouvoir y figurer avec avantage. Il faudrait que notre revue fût non pas l’œuvre personnelle de quelques-uns, mais l’œuvre collective de tous et ce sera le moyen de la rendre telle.

Sans doute, nous ne saurions vous promettre de reproduire toujours vos relations textuellement et in extenso, parce que nous ne disposons que d'un espace limité ; mais vous pouvez être assurés que nous les recevrons toujours avec reconnaissance et que nous mettrons toute notre bonne volonté à en tirer le meilleur parti possible, en vue du bien général.

 J'aurais voulu que ce  Bulletin vous fût envoyé comme les Circulaires, sans aucuns frais pour vous ; mais l'édi­tion en sera assez coûteuse ; et en faire supporter la dé­pense à la caisse générale, ce serait ajouter une nouvelle charge à celles déjà trop nombreuses qui pèsent sur elle. Il sera donc demandé à chaque maison, sous forme d'abonnement, une petite contribution que nous rendrons aussi légère que possible. Je connais d'ailleurs assez vos sentiments pour être persuadé que tous nos Frères Di­recteurs seront heureux de faire acte d'esprit de famille, en contribuant pour leur petite part à cette oeuvre d'in­térêt commun. Ce sera pour eux une autre manière de s'y associer et d'en faire plus véritablement encore l'Œuvre de la Congrégation tout entière. 

PETITE VIE ILLUSTRÉE DU VÉNÉRABLE CHAMPAGNAT. 

Vous apprendrez aussi avec plaisir, je n'en doute pas, que, dans un but de propagande, nous venons de faire éditer une nouvelle Petite Vie illustrée du Vénérable Champagnat, suivie du récit de quelques faveurs extraordinaires obtenues par son intercession. Ce sera un bon petit cadeau à faire aux personnes qui s'intéressent à notre œuvre, et surtout aux enfants en qui vous auriez remarqué des dispositions pour entrer au Juvénat. Ceux d'entre vous qui en désireraient, peuvent dès à présent, adresser leur demande au C. F. Econome Général, à Grugliasco.

En priant Dieu de vous bénir et de vous tenir en sa sainte garde, je suis, en Jésus, Marie, Joseph,

Mes Très Chers Frères,

   Votre tout dévoué

                 et affectionné Frère et serviteur,

                            Fr. STRATONIQUE.

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