Circulaires 229

Stratonique

1909-11-09

Réflexions sur la vie et la mort du C. F. Gérald. - Election d'un Frère Assistant. - Elections de Frères Provinciaux. - Frères délégués. - Recrutement des vocations. - Ouverture de nouveaux juvénats. - Quêtes : rescrits les autorisant. - Chemins de la Croix: autorisation de les ériger. - Chant grégorien. - Postulants. -- Défunts.

229

Circ. Sup. 09.3

 V. J. M. J.

                                                       Grugliasco, le 21 novembre 1909.

                                                                   Fête de la Présentation de Marie.

              MES TRÈS CHERS FRÈRES,

La lettre de faire-part du 5 octobre et le Bulletin de l'Institut vous ont déjà annoncé la douloureuse nouvelle de la mort du vénéré et regretté Frère Gérald, premier Assistant général.

Vous aurez certainement remarqué, M. C. F., que la divine Providence a permis que la mort fasse en bien peu de temps de nombreuses victimes parmi les membres du Régime : quatre décès de Frères Assistants en moins de deux ans ! A considérer humainement ces pertes si nombreuses parmi les Supérieurs majeurs de l'Institut, on serait porté à se plaindre et à se laisser aller à la tristesse. Mais, si nous nous élevons dans les régions sereines de la foi, nous dirons comme le saint homme Job : Dieu l'a ainsi voulu, que son saint nom soit béni !

D'ailleurs ces dignes Frères Assistants sont partis pour leur éternité dans de si bonnes conditions et avec de si consolantes marques de prédestination, qu'on se sentirait plutôt porté à envier leur sort qu'à se lamenter sur leur départ de cette terre d'exil.

N'en doutons pas, ils sont allés prendre place auprès du Vénérable Fondateur, des quatre premiers Supérieurs généraux, des douze Frères Assistants qui les ont précédés dans l'éternité après avoir ici-bas combattu les bons combats. De tous ces supérieurs comme de nos trois mille défunts, nous pouvons dire avec confiance, en empruntant la parole de nos Saints Livres : « Ils ont persévéré jusqu'à la fin, donc ils sont sauvés ! »

Nous avons aussi, pour fortifier notre confiance, la promesse du Vénérable Père Fondateur ; il était convaincu, lisons-nous dans sa vie, que tous les Frères qui auront le bonheur de mourir dans l'Institut seront sauvés. Plusieurs fois, on l'a entendu dire : « J'ai la confiance que Marie ne laissera périr aucun de ceux qui persévéreront jusqu'à la mort dans leur vocation. »

Laissez-moi, M. T. C. F., satisfaire un besoin de mon cœur en vous disant quelques mots sur celui que, depuis le dernier Chapitre Général, nous aimions à appeler notre vénéré doyen.

Si le regretté Frère Assistant défunt manque à notre affection, si surtout il manque au sein de nos conseils, nous avons, comme je viens de vous le dire, la conviction qu'il est auprès de Dieu, et que là il est et il sera un de nos protecteurs. Son dévouement à nos oeuvres, pour n'être point visible matériellement, n'en sera pas moins efficace. Il m'a promis qu'une fois au ciel il ne nous oublierait pas.

Contrairement à la conduite ordinaire de la Providence à l'égard de ceux qu'elle appelle à la voie de la vie parfaite, le C. F. Gérald s'était d'abord choisi une carrière dans le monde ; et, par ses aptitudes et ses qualités professionnelles, il avait conquis l'estime de tous ceux qui traitaient avec lui, D'autre part, il semblait que son cœur et son esprit dussent trouver dans le milieu où il était placé ce qui aurait satisfait les plus difficiles à contenter : une famille vraiment patriarcale où la foi avait conservé toute sa vivacité et toute sa pureté, où tous les membres se distinguaient par une conduite régulière et exemplaire.

Mais Dieu le destinait à autre chose qu'à s'occuper de la vente, des partages, de la transmission des biens de la terre et de la rédaction des actes que ces opérations comportent. Il voulait lui donner pour lui-même une connaissance plus grande des biens éternels et lui confier la mission d'enseigner aux autres la vanité de tout ce qui n'est que passager et l'importance des seuls biens véritables : connaître et atteindre sa fin ici-bas et jouir du bonheur du ciel pendant toute l'éternité.

Cet attrait irrésistible vers la vie religieuse travaillait le jeune homme comme à son insu.

Mais, dès qu'il eut éprouvé la première impression de cette grâce, il réfléchit et implora les lumières du Saint-Esprit. Les cœurs purs ne présentent aucun obstacle à la pénétration des clartés célestes, et leur chaleur communique à la volonté une énergie qui surmonte toutes les difficultés.

A vingt-sept ans, celui qui devait être bientôt le Frère Gérald, prenait la décision de ne plus se conduire par sa propre volonté, mais de se soumettre humblement à un supérieur et aux prescriptions de la règle d'une communauté ; et il se prépara à vouer à Dieu l'obéissance, la pauvreté et la chasteté qu'il devait pratiquer excellemment pendant une longue carrière.

Dès ce moment, il s'étendit sur l'autel du sacrifice avec cette simplicité et cette joyeuse et ferme volonté qui sont l'héroïsme des âmes sincèrement humbles.

En compensation, Dieu développa merveilleusement dans son âme les riches dons de sa nature : la droiture, la loyauté et la justice ; et il lui donna à un haut degré l'esprit de foi, la piété et la charité.

La loyauté, la droiture étaient chez lui si naturelles, qu'il en croyait tout le monde animé au même degré que lui. Un manque de sincérité, l'emploi d'un moyen peu franc le surprenaient d'abord, puis le blessaient profondément.

Ces précieuses qualités rendaient sa compagnie très agréable et donnaient à son caractère une note chevaleresque qui fait penser à un autre âge, parce que malheureusement elles sont de plus en plus mises de côté aujourd'hui ; trop souvent elles ne trouvent plus un refuge assuré que dans les cloîtres.

L'auteur de l'Imitation de N.-S. J.-C. nous dit, au chapitre XXIV du 1ierlivre : « Celui qui aime Dieu de tout son cœur ne craint ni la mort, ni le supplice, ni le jugement, ni l'enfer, parce que l'amour parlait nous donne un sûr accès auprès de Dieu ».

Cette belle doctrine s'est admirablement vérifiée dans notre vénéré et cher défunt.

Peu de temps avant sa mort, il disait d'un ton à la fois joyeux, convaincu et dépourvu de tout sentiment de mauvaise complaisance en lui-même : « Je suis content du bon Dieu, et j'aime à croire qu'il est content de moi. Comment le Seigneur pourrait-il recevoir avec irritation un homme comme moi ? Je l'ai servi, pendant toute mon existence, dans toute la loyauté de mon cœur. J’ai demandé à la Sainte Vierge de m'avertir par un signe si j'ai omis de regretter ou de réparer quelque manquement à la majesté divine, et je ne vois rien. » N'est-ce pas que voilà de bien belles et bien rassurantes paroles !

Il pratiquait la justice à l'égard de tous, étrangers et confrères, comme envers Dieu, c'est-à-dire scrupuleusement. Il acceptait ce qui lui était dû, il n'admettait pas que l'on portât le moindre préjudice à la communauté; mais il exigeait que l'on respectât les droits de tous et que l'on donnât rigoureusement à chacun ce qui lui revenait. Une décision à prendre au conseil touchait-elle à la justice, on pouvait être certain que la vie du cher Frère Gérald serait pour la doctrine la plus sûre, pour l'opinion la plus stricte.

Le C. F. Gérald  aimait le prochain, ses parents et ses confrères surtout; il les aimait pour Dieu. Les âmes l'intéressaient par-dessus tout ; mais il ne négligeait pas non plus le corps. Son noble cœur renfermait des trésors de délicatesse et de bonté.

Les membres du dernier Chapitre général se rappelleront comment il interrompit un jour la récitation de l'office pour dire à un Frère souffrant de se rendre à l'infirmerie, où il trouverait un appartement chauffé et où il serait mieux que dans la salle capitulaire.

Pendant sa dernière maladie, il s'inquiéta de faire terminer une lettre qu'il avait dû laisser inachevée et destinée à apporter quelque consolation à un Frère qui était dans la peine.

Il s'était d'abord opposé à ce que l'on avertit sa famille de sa maladie de peur de causer inutilement de la peine. Il n'y consentit que lorsqu'il se sentit en danger et qu'on lui eut dit que ses parents ne comprendraient pas que nous eussions tant tardé à les prévenir.

Mais là où il épuisait toutes les ressources de sa charité, c'était auprès des malheureux découragés. Ses fonctions le mettaient parfois en relation avec eux. Dieu a plusieurs fois récompensé son admirable dévouement pour le salut de ceux qui étaient sur le bord de l'abîme. Il éprouvait une joie indicible, une ineffable consolation lorsqu'il avait réussi à raffermir une vocation, et pendant longtemps il en remerciait la Providence.

Les lettres qu'il a ainsi écrites pour fortifier de plus en plus et exciter à la marche en avant les fervents, pour stimuler les tièdes, pour éclairer les illusionnés et pour ramener dans la bonne voie les égarés, formeraient des volumes qui constitueraient un vrai trésor de doctrine excellente. Nous recevrions avec reconnaissance celles qui pourraient nous être communiquées et, en temps opportun, nous pourrions en tirer bon profit pour l'édification générale.

Comme tous ceux à qui Dieu a donné la vocation d'éducateur, il aimait la jeunesse. Les juvénistes, les novices, les jeunes Frères du scolasticat étaient l'objet de ses prédilections.

A l'arrivée des premiers éléments du juvénat Saint François-Xavier, comme il gardait déjà le lit, il s'inquiéta du moyen de voir ces enfants et de leur dire quelques mots. Le Frère infirmier disposa tout dans sa chambre à cet effet. Et lorsqu'ils eurent défilé devant lui et qu'il eut pu leur parler, il fut radieux de bonheur toute la matinée.

Puissent ces enfants conserver vivement gravé dans leur imagination le tableau qu'ils ont eu sous les yeux ! Le souvenir de ce calme, de cette sérénité en face de la mort leur sera un puissant encouragement à persévérer dans leur vocation.

Enfin, l'affabilité, la bonté du C. F. Gérald pour tous était proverbiale à la maison-mère, et tous lui témoignaient en retour estime, affection et respect.

Les Frères de la province de Varennes en particulier ont éprouvé les effets de cette bonté paternelle qui caractérisait le vénéré défunt pendant qu'il fut leur Assistant. Dès son arrivée dans la province, il conquit immédiatement l'estime et la vénération de tous. Cette filiale et respectueuse sympathie ne fit que grandir durant les treize années de son administration, au cours desquelles les difficultés ne manquèrent pas. C'était l'époque où s'élaboraient et se promulguaient les premières lois d'hostilité contre' les Congrégations religieuses et leur enseignement.

Pour se faire une idée de la piété du Frère Gérald. et de son esprit de foi, il suffisait de le voir réciter son office ou son chapelet, de l'observer à la chapelle et à l'oratoire. La dignité de son attitude, son profond recueillement, le ton de sa voix mesuré, grave, suppliant, tout son extérieur, en un mot, donnait la conviction qu'il était profondément pénétré de la présence de Dieu, de sa majesté et de sa miséricorde. On se prenait à souhaiter de prier comme il priait.

C'est lui qui composait chaque année, à la clôture de la retraite des membres de l'administration, ces belles consécrations à la sainte Vierge dans lesquelles il faisait passer toute son âme et tout l'amour qu'il avait pour cette tendre Mère.

Mais c'est à ses derniers moments que le don de prière acquit chez lui toute son intensité. Il passa les derniers jours de sa vie dans une union ininterrompue avec Dieu, dans une prière presque continuelle.

Pour sanctifier ses souffrances et surtout pour rendre son agonie aussi méritoire que possible, le pieux malade se faisait réciter par un charitable confrère une prière le matin et le soir. Elles sont si belles et si pratiques, que je ne résiste pas au désir de les reproduire :

Le matin. – Patience aujourd'hui, mon âme ! Demain sera ce que Dieu voudra. En attendant, faisons la volonté du Seigneur.

Hier est passé. Et de ce que j'ai enduré hier, il ne me reste plus la souffrance. Il m'en resterait le mérite, si je l'avais offerte à Dieu.

Aujourd'hui, je veux souffrir avec mérite. Ô mon Dieu ! aujourd'hui n'est qu'un jour seulement. Aujourd'hui est peu de chose. Mon Dieu, puis-je faire moins que de vous offrir les peines, les souffrances, les fatigues d'un seul jour !

Que celles d'aujourd'hui, ô mon divin Maître, soient toutes pour votre amour.

Le soir. – Ô Jésus, j'adore votre dernier soupir, recevez le mien. Dans l'incertitude si j'aurai l'esprit libre lorsque je sortirai de ce monde, je vous offre dès ce moment mon agonie et toutes les douleurs de ma mort. Comme vous êtes mon Père et mon Sauveur, je remets. mon âme entre vos mains ; je désire que le dernier moment de ma vie honore celui de votre mort, et que le dernier soupir de mon cœur soit un acte de votre pur amour. Ainsi soit-il.

Aussi ses derniers moments furent-ils inondés des plus douces consolations. Tous les secours dont l'Eglise peut favoriser ses enfants privilégiés, il les avait reçues sans exception.

Il avait demandé lui-même et avec instance les derniers sacrements, et il les avait reçus avec une dévotion admirable. Le R. P. Hilléreau lui donnait chaque jour la sainte absolution et il communia plusieurs fois en viatique. Il reçut l'indulgence in articulo mortis ainsi que l'indulgence plénière dite papale.

Après les prières des agonisants auxquelles il s'associa pieusement, je lui dis : « Courage et confiance, mon cher Frère Assistant, voilà que tous les secours que notre sainte religion réserve aux malades vous ont été surabondamment prodigués ! »

Joignant alors les mains et levant les yeux au ciel, il prononça distinctement et fervemment ces paroles : Que rendrai-je au Seigneur pour tant de biens que j'ai reçus de Lui ! Les Frères Assistants tous réunis auprès de son lit, ainsi que d'autres Frères de la Communauté, furent profondément émus et grandement édifiés en entendant le vénéré moribond prononcer ces belles Paroles liturgiques ; elles étaient un si vivant et si suprême témoignage de son grand amour pour Dieu !…

Peu après, il consommait son sacrifice, et paisiblement, il rendait à Dieu sa belle âme sanctifiée et purifiée par la souffrance.

Heureux les mords qui meurent dans le Seigneur !

C'est une mort vraiment enviable !

Je voudrais bien mourir ainsi, voilà ce que chacun disait auprès de la dépouille mortelle du vénéré défunt aussitôt après la récitation des prières de règle.

Peu après cette précieuse mort, nous recevions le télégramme suivant qui aurait bien consolé notre vénéré Frère Assistant et que je suis heureux de transcrire pour prouver, une fois de plus, la paternelle sollicitude du Souverain Pontife pour notre chère Congrégation :

                                    Rome, 5 octobre 1909.

« Saint-Père envoie bien cordialement bénédiction apostolique sollicitée pour Frère Gérald, Assistant Général. Qu'elle le réconforte dans sa grave maladie et lui soit un gage des plus précieuses faveurs divines !

                           Cardinal MERRY DEL VAL. »

 Et maintenant, je crois ne pouvoir mieux clore ces lignes, mes chers Frères, qu'en formulant le vœu, pour moi-même et pour tous les Frères de l'Institut, d'une fin aussi consolante que celle de ce digne et fervent religieux.

Toutefois je croirais manquer à un devoir si je ne profitais pas de la circonstance pour me faire l'interprète de toute la Congrégation en exprimant ici la reconnaissance qui est due au vénéré défunt pour les signalés services qu'il a rendus à notre chère famille religieuse pendant ses cinquante-quatre ans de communauté.

Il a surtout bien mérité de l'Institut en le gouvernant avec une rare prudence après la mort du vénéré Frère Théophane et en préparant si bien la réunion capitulaire de 1907.

Et comment acquitterons-nous cette dette de reconnaissance ?

1° En lui appliquant dans la plus large mesure possible nos suffrages pour les défunts.

2° En redoublant d'efforts pour être de fidèles imitateurs de ses vertus comme il fut lui-même un fidèle imitateur du Vénérable Fondateur. 

ELECTION D'UN FRÈRE ASSISTANT. 

Je suis heureux, M. T. C. F. de vous annoncer que, dans sa séance du 23 octobre dernier, le Conseil Général, se conformant aux articles 155 et 157 (60) des Constitutions, a élu le cher Frère Damien, huitième Assistant Général de l'Institut pour combler le vide laissé par la mort du vénéré et regretté Frère Gérald.

Le nouvel élu n'est pas un inconnu parmi nous. Depuis près de 50 ans, en effet, le Cher Frère Damien a servi l'Institut avec dévouement et succès dans les fonctions de professeur, directeur, maître des novices et, en dernier lieu, provincial du Brésil septentrional.

La province d'Aubenas l'élut constamment comme membre des trois derniers chapitres généraux de 1893, 1903 et 1907. C'est dire combien il fut toujours hautement estimé.

Aussi est-ce avec bonheur que nous le voyons arriver au Régime, persuadés qu'il continuera à y rendre de précieux services à notre chère Congrégation.

Il aura les mêmes fonctions que le Cher Frère Gérald, c'est-à-dire qu'il sera chargé du Contentieux de l'Institut. En outre, il aura spécialement à prendre soin du Juvénat Saint François-Xavier. 

ELECTIONS DE FRÈRES PROVINCIAUX. 

Le Conseil Général, dans diverses séances et se conformant aux articles 155 et 157 des Constitutions, a procédé aux élections suivantes :

1° Le Cher Frère PTOLEMÉUS, Directeur de l'Académie Sainte-Anne, à New-York, a été nommé Provincial du Canada et des Etats-Unis en remplacement du Cher Frère Zéphiriny, qui s'est démis du provincialat pour cause de santé.

2° Le Cher Frère ANTONIUS, Directeur du pensionnat de Grove Ferry (Angleterre), a été nommé Provincial de Notre-Dame de l'Hermitage en remplacement du Cher Frère Priscillien qui avait terminé son second triennat de provincialat.

3° Le Cher Frère MARIE-ALYPIUS, Directeur du pensionnat de Bahia (Brésil), a été nommé Provincial du Brésil septentrional en remplacement du cher Frère Damien, qui vient d'être élu Assistant général. 

FRÈRES DELEGUES. 

Le T. Cher Frère JOHN, Assistant général, a été délégué pour aller faire la visite prévue par les Constitutions (Art. 142) à nos diverses maisons de la province d'Australie ainsi qu'à celles du district de la Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides.

Le Cher Frère FLAMIEN, Assistant général, a été délégué pour faire la visite des maisons de la province du Brésil septentrional.

Le Cher Frère ANTONIN, ancien provincial de Chine, a été délégué pour faire la visite de nos diverses maisons de cette province.

Le Cher Frère MICHAELIS, Assistant général, a été délégué pour faire la visite des diverses maisons de la province d'Espagne conformément à l'article 142 des Constitutions.

Je recommande d'une manière particulière ces délégués aux prières de tous nos Frères. Les longs et pénibles voyages qu'ils ont à faire, ne sont pas sans périls. Nous demanderons à la Bonne Mère du Ciel de les avoir partout et toujours en sa puissante et sainte garde. Nous lui demanderons aussi de bénir l'importante mission qui leur est confiée. 

RECRUTEMENT DES VOCATIONS. 

Je sens le besoin de vous dire encore un mot sur la question vitale du recrutement des bonnes vocations bien qu'on vous en ait parlé à maintes reprises dans les circulaires antérieures.

De toutes les provinces de l’Institut nous arrive le même cri :

« Nous manquons de sujets pour le développement de nos oeuvres existantes et surtout pour la fondation de nouvelles écoles ! »

Que de bien on pourrait faire qui ne se fait pas et pour le seul motif que les sujets manquent! On serait étonné si l'on faisait l'énumération des écoles qui nous ont été offertes dans les divers pays du monde et que nous n'avons pu accepter faute de sujets. C'est par centaines et par centaines qu'il faudrait les compter.

Quelle responsabilité ne serait donc pas la nôtre devant Dieu, devant l'Eglise et devant notre Institut -si nous n'étions pas animés d'un saint zèle pour le recrutement des bonnes vocations !

Et si, d'autre part, nous considérons les efforts de plus en plus ardents, de plus en plus universels de satan et de ses suppôts pour déchristianiser les peuples eh déchristianisant Ies écoles, combien ne serons-nous pas excités à recruter de bons et nombreux soldats pour lutter contre cette campagne diabolique.

Comme stimulant pour attiser notre zèle, remettons-nous souvent en mémoire les exemples que nous a donnés, sur ce point, le Vénérable Fondateur. En cela comme en toutes les vertus qui doivent être les nôtres il a été le meilleur modèle qui puisse être proposé à notre imitation.

Le zèle héroïque du Vénérable Fondateur s'est manifesté en bien des manières et s'est exercé sur un grand nombre d’œuvres. Toutefois on peut dire que celle du recrutement des bonnes vocations est une de celles qu'il avait le plus à cœur. La page suivante de sa vie en est une bonne preuve :

« Passant un jour à côté d'une troupe d'ouvriers, tous jeunes gens d'une vingtaine d'années, après les avoir considérés : Oh ! quels bons novices ils feraient s'ils venaient chez nous, s'écria-t-il ! Quel dommage qu'ils soient pour le monde ! S'ils connaissaient le bonheur de servir Dieu et de travailler au salut des âmes, comme ils quitteraient tout pour venir dans notre noviciat ! »

Puis il ajoute : « Le bonheur de la vie religieuse me parait si grand et je désire SI VIVEMENT avoir des Frères pour en donner à TOUTES les paroisses qui n'en ont pas, que je rencontre rarement des jeunes gens sans faire le même vœu et sans demander « à Dieu qu'il les appelle à cette belle vocation. »

Laissez-moi encore vous citer deux paroles bien dignes d'être rappelées ; la première est du Frère Pascal : « Vous me faites plus de plaisir, écrivait-il à un Frère Directeur, en m'annonçant un bon postulant, que si vous me promettiez cent mille francs. Eh ! mon Dieu, un bon religieux n'a pas de prix, la terre entière ne le payerait pas. »

La deuxième est du Frère Attale répondant avec respect, mais avec une fermeté toute religieuse, à son père qui le pressait d'abandonner sa vocation en lui promettant de lui céder tout de suite son domaine estimé trente mille francs : « Mon Père, vous m'affligez profondément en mettant à prix ma sainte vocation ; sachez que je l'estime plus que tous les biens du monde et que vous m'apporteriez 24 domaines comme le nôtre que je ne vous donnerais pas mon tablier de cuisine en échange. Je vous en conjure, ne me parlez plus d'abandonner mon saint état. »

Que ferons-nous, M. C. F., pour multiplier le nombre de nos juvénistes et de nos postulants ? Nous connaissons les moyens à employer : ils ont été indiqués bien des fois et dans les circulaires et dans plusieurs de nos ouvrages.

L'essentiel est de déployer partout un nouveau zèle pour les mettre en oeuvre. La petite vie illustrée du V. Père Fondateur, le Bref de Sa Sainteté Pie X sur le recrutement, les diverses images du Vénérable sont à répandre dans la plus large mesure possible ; elles constitueront une semence d'autant plus féconde pour le recrutement des vocations qu'on les arrosera davantage par de ferventes prières. 

OUVERTURE DE NOUVEAUX JUVÉNATS. 

                          Juvénat Santa Maria d'Orsova (Hongrie).

 Depuis longtemps nos Frères de la Province de Constantinople se désolaient de ne pouvoir se recruter parmi leurs élèves, lorsque, après der, prières nombreuses et ferventes, le Conseil provincial prit la décision de fonder un Juvénat en Hongrie, pays catholique. Cette mesure trouva bon accueil auprès du Conseil Général. Cependant un premier essai fut tenté dans notre école de Roustchouk, en Bulgarie. Il fit concevoir des espérances de succès. C'est alors que fut décidée et exécutée l'acquisition d'une maison à Orsova (Hongrie). Au mois de mai dernier, le petit Juvénat en a pris possession.

L’œuvre a reçu la bénédiction et les encouragements de Monseigneur Csernoch, évêque du vaste diocèse de Temeswar, député au Parlement.

Le zèle et les prières des Frères de la province lui seront un gage des bénédictions du ciel. 

                                     Juvénat de Tuy (Espagne). 

Il y a quelques mois, nous avons fondé un nouveau juvénat à Tuy, province de Galice en Espagne.

 C'est dans le double but de préparer des sujets pour les établissements fondés récemment dans cette région et pour en fournir à la province du Brésil septentrional.

Situé à l'extrémité Ouest de l'Espagne et sur les bords du fleuve Minho qui le sépare du Portugal, Tuy paraît le centre tout indiqué pour recevoir des jeunes gens portugais qui iront plus tard enseigner dans leur langue au Brésil. 

                                    Juvénat Sainte-Marie de Fribourg (Suisse). 

C'est le 4 novembre, en la fête de Saint Charles Borromée, que huit Juvénistes de San Maurizio (Canavese) Se sont rendus à Fribourg (Suisse) pour former le premier noyau du Juvénat Sainte-Marie.

Sa Grandeur, Monseigneur Déruaz, évêque de Lausanne et Genève, a bien voulu approuver cette oeuvre dans son diocèse. Elle en a béni les débuts en priant Dieu pour que le grain de sénevé devienne un grand arbre.

De leur côté, les autorités civiles se montrent très bienveillantes. C'est avec joie que les Provinces de Chine et de Constantinople ont appris cette fondation qui leur fait espérer de vaillants ouvriers, dans un avenir prochain. 

QUÊTES. 

Un décret récent du Saint-Siège a réglé que dorénavant les quêtes ne seraient permises qu'aux seules Congrégations religieuses ayant cette faculté inscrite dans leurs Constitutions.

D'après cela, elles seraient interdites dans notre Institut.

Mais le décret porte que la permission peut être accordée aux Congrégations qui en feront la demande et qui auront de bons motifs pour appuyer leur requête.

 Le Conseil Général, après avoir bien pesé toutes cho­ses, a décidé qu'il y avait lieu de faire cette demande.

Je vous donne ici les deux indults qui nous ont été concédés à ce sujet par le Saint-Siège. 

I 

BEATISSIME PATER, 

Supremus Moderator Instituti Parvorum Fratrum Mariæ, ad genua Sanctitatis Vestroe provolutus, quoe sequuntur humillime exponit :

Dictum Institutum, in universum terrarum orbem, Deo favente, diffusum, quamplurimos infantes christianæfidei rudimenta edocet. Hune ad finem, in Gallia, in Britannia, in Belgio, in Hispania, in Italia, in Asia, in utraque America, in Africa et in longinquis Australasiæplagis societates, sive pia tyrocinii opera sub vulgari nomine « des Juvénats » ab ipsius Congregationis MariæFratribus fundata sunt, ad comparandos adolescentium animos, qui, vocante Domino, religiosam vitam ingredi studeant. Quoe quidem opera Leo Papa XIII fe. re. et Beatitudo Tua approbare dignati sunt et peculiaribus gratiis ditare.

Quum autem ex Decreto SacræCongregationis de Religiosis, nuper edito, Instituta votorum simplicium prohibeantur in posterum, quominus, absque beneplacito ApostolicæSedis, eleemosinas colligant, Orator, perpensa difficultate sustentandi pia hujusmodi opera, ope non implorata beneficorum fidelium, instanter petit, ut suo Instituto facultas fat stipem colligendi ad unum hune priedictum finem.

Et Deus, etc.

Vigore specialium facultatum a Sanctissimo Domino Nostro Pio Papa X tributarum, Sacra Congregatio negotiis Religiosorum Sodalium proeposita, attentis expositis, benigne indulsit, ut ad proximum decenniura, ad finem tantum, de quo in precibus (super quo graviter oneratur conscientia Superioris Generalis Instituti Fratrum Mariæ) eleemosynæcolligi possint et valeant, conditîonibus et clausulis in Decreto hujus SacræCongregationis d. d. 21 Novembris su perioris anni, apprime servatis. Contrariis quibuscumque non obstantibus.

                                                                              Romae die 7 junii 1909.

                Fr. J. C. Card. Vivès, Præf.

                           D. L. Janssens, 0. S. B., Secret.

 TRADUCTION. 

Très Saint Père,

Le Supérieur Général de l'Institut des Petits Frères de Marie, prosterné aux genoux de Votre Sainteté, expose humblement ce qui suit :

Ledit Institut, répandu, par la grâce de Dieu, dans le monde entier, enseigne à un grand nombre d'enfants les éléments de la foi; et, à cette fin, il a fondé en France en Angleterre, en Belgique, en Espagne, en Italie, en Asie, dans les deux Amériques, en Afrique et sur les bords lointains de l'Océanie, de pieuses oeuvres de formation, connues sous le nom de Juvénats, pour préparer les esprits de jeunes adolescents qui se disposent à embrasser l'état religieux, si Dieu les y appelle. Le pape Léon XIII, d'heureuse mémoire, et Votre Sainteté ont daigné approuver ces oeuvres et les favoriser de grâces particulières.

Or, comme, d'après un Décret récemment rendu par la Sacrée Congrégation des Religieux, il sera interdit désormais aux Instituts à vœux simples de recueillir des aumônes sans l'agrément préalable du Saint-Siège, le Suppliant, à cause de la difficulté de soutenir les pieuses oeuvres mentionnées ci-dessus sans solliciter le secours des fidèles bienfaisants, demande pour son Institut la faculté de recueillir des aumônes à la seule fin sus-énoncée.

Et que Dieu, etc.

En vertu des pouvoirs spéciaux à elle accordés par le Saint-Père, la Sacrée Congrégation préposée aux affaires des Religieux, attendu les faits exposés, a bénignement accordé que, pour une période de dix ans à partir de ce jour, et pour la seule fin exprimée dans la supplique (en quoi la conscience du Supérieur Général des Frères de Marie est gravement engagée), des aumônes puissent être recueillies aux conditions et clauses du décret de cette Sacrée Congrégation en date du 21 novembre de l'année dernière. Nonobstant toutes choses contraires.

                                                                                       Rome, 7 juin 1909.

                          J. C. Card. Vivès, Préfet,

                                  D. L. Janssens, O.S. B., Secrét

II 

Très Saint Père,

Le Frère Supérieur Général de l'Institut des Petits Frères de Marie, humblement prosterné aux pieds de Votre Sainteté, lui expose ce qui suit :

Il a reçu avec satisfaction et reconnaissance la permission que la Sacrée Congrégation des Religieux a bien voulu lui accorder touchant les quêtes en faveur de l’œuvre des Juvénats. Toutefois une condition est imposée qui le met dans un certain embarras; c'est celle qui lui fait une obligation de restreindre l'objet des quêtes exclusivement à l’œuvre des Juvénats.

Voici, Très Saint Père, à ce sujet, un mot d'explication. La loi du premier juillet 1901, qui a dissous les Congrégations, en France, a eu pour effet de nous priver d'une grande partie des ressources qui nous permettaient de subvenir à l'entretien de nos vieillards, invalides et infirmes, présentement au nombre de 300. Il en est résulté pour nous une charge qui est venue s'ajouter à celle de l'entretien de nos Juvénats, noviciats, scolasticats, etc.

Malgré cet accroissement de charges, il est arrivé qu'un certain nombre de nos bienfaiteurs français, sachant que nos Juvénats de France venaient d'être transférés en d'autres pays, commencèrent à se montrer moins bien disposés en faveur de cette oeuvre. Mais ils consentirent à donner de préférence pour nos vieillards et invalides, au sort desquels nos Frères quêteurs les intéressaient ; de sorte que nos bienfaiteurs donnent les uns pour l’œuvre des Juvénats, les autres pour l'assistance aux vieillards.

Sans doute, prise à la lettre, la permission qui nous a été si bienveillamment octroyée par le Saint-Siège, doit être restreinte à nos Juvénats exclusivement ; mais, dans les circonstances présentes, ne peut-on pas dire que ce qui est donné pour nos vieillards revient indirectement à nos Juvénats ?

En effet, l'Institut étant chargé simultanément et de l'entretien de ses vieillards et de celui de ses Juvénats, ce qui serait retranché aux vieillards serait en même temps retranché aux Juvénats. Par conséquent, cesser de recevoir des secours pécuniaires pour nos vieillards, ce serait diminuer d'autant les ressources de l’œuvre des Juvénats, et nuire au développement de cette oeuvre, dont l'importance est de premier ordre.

Néanmoins, Très Saint Père, très respectueux des décisions du Saint-Siège, et ayant à cœur de s'y conformer en tout, il ne voudrait rien faire ni rien permettre

qui y fût opposé. C'est pourquoi il supplie Votre Sainteté de vouloir bien lui donner son avis sur la question de savoir si nos Frères quêteurs des Juvénats peuvent, dans certains cas, continuer à intéresser les bienfaiteurs à la situation de nos vieillards, invalides et infirmes, comme moyen d'être plus favorablement accueillir.

Et que Dieu…

 Vigore specialium facultatum a SSmO Domino Nostro concessarum, Sacra Congregatio Negotiis Religiosorum Sodalium proeposita, attentis expositis, benigne annuit pro gratia – item ad decenniurn – sub iisdem conditionibus et clausulis, appositis Rescripto, quo concedebatur quoestuatio pro opere « des Juvénats ».

                                                                                    Romæ, die 6 julii 1909.

                           Fr. J. C. Card. Vivès, Præf.

 TRADUCTION.

En vertu des pouvoirs spéciaux à elle accordés par le Saint-Père, la Sacrée Congrégation préposée aux affaires des Religieux, attendu les faits exposés, a bénignement accordé par grâce – également pour dix ans – la faveur demandée, aux conditions et clauses du Rescrit qui autorisait la quête pour l’œuvre des Juvénats.

                                                                               Rome, 6 juillet 1909.

                         J. C. Card. Vivès, Préfet.

 AUTORISATION D'ERIGER LES STATIONS DU CHEMIN DE LA CROIX. 

L'autorisation nécessaire pour l'érection des Stations du Chemin de la Croix dans chacune de nos maisons, obtenue en 1904 du Rév. Ministre Général de l'Ordre des Frères Mineurs et insérée dans la circulaire du 19 mars de la même année, était périmée depuis le 20 janvier dernier. Vous serez sans doute heureux d'apprendre que, sur notre demande, elle a été prorogée, dans la même teneur, pour une période de cinq nouvelles années, à partir du 17 août 1909. 

CHANT GRÉGORIEN. 

Deux autorités qui nous sont bien chères, Sa Sainteté Pie X et notre Vénérable Fondateur, ont manifesté leurs intentions, leurs désirs et même leur volonté formelle sur la question du chant liturgique.

En fils dévoués et soumis de la Sainte Eglise et de son Chef suprême, en disciples fidèles et zélés de notre Vénérable Père, nous devons faire tout ce qui dépend de nous pour assurer la bonne exécution du chant dans nos maisons : juvénats, noviciats, scolasticats, pensionnats, etc.

Nous ferons aussi oeuvre bonne en prêtant, dans la limite de nos Constitutions, notre concours au Clergé pour aider à la bonne exécution du chant liturgique dans les paroisses.

J'ai pensé que ce serait faire oeuvre utile que de donner communication à tout l'Institut, en fascicule séparé, d'un travail qui fut fait l'année dernière au second noviciat sur cette matière. 

DÉCRET 

concernant certains postulants qu'on ne doit pas admettre dans les familles religieuses.

 Il est utile que tous nos Frères, et, en particulier les Frères Provinciaux et les Maîtres des Novices aient connaissance du Décret promulgué par la Sacrée Congrégation des Religieux.

 L'Eglise du Christ éprouve une sainte joie lorsque des fidèles, après mûre délibération et avec une intention droite, embrassent l'état de perfection dans une famille religieuse. Plus soucieuse, toutefois, de la qualité que du nombre, elle a réglé, par ses décisions, l'entrée au noviciat et l'émission des vœux, de façon que ceux-là seuls soient reçus dans les maisons religieuses pour y pratiquer les conseils évangéliques, qui donnent des signes certains de vocation divine. Et même le temps de probation qui précède l'émission des vœux a été institué pour que les sujets fussent non seulement. initiés aux vertus religieuses, mais encore éprouvés par les Supérieurs.

Cependant, les principes de la vie chrétienne s'affaiblissant en de nombreux pays, le Siège apostolique fut amené peu à peu, avec le temps, à entourer de conditions plus sévères, l'entrée dans les familles religieuses, l'examen des novices et l'essai de la vie religieuse, édictant à cet effet, des règlements qui rendissent plus ferme l'espoir de persévérance et d'heureux résultats.

Mais, on l'a reconnu, comme il est bien préférable de fermer, d'une certaine façon, la porte à ceux qui entrent, pour n'avoir point dans la suite, à l'ouvrir toute grande à ceux qui se retirent, N. S. P. le Pape Pie X a daigné charger cette Sainte Congrégation préposée aux affaires des Religieux de veiller à l'application plus sévère de cette discipline de l'Eglise dans l'admission des sujets au noviciat et aux vœux, et de prescrire ce qui suit, pour être, à l'avenir, fidèlement observé de toutes les familles religieuses d'hommes, Sous peine, pour les Supérieurs, de charger gravement leur conscience :

En aucune façon, sans une spéciale autorisation du Siège apostolique et sous peine de nullité pour la profession, ne doivent être admis, soit au noviciat, soit aux Vœux :

1° Ceux qui auraient été expulsés de collèges, même laïques, pour cause d'immoralité ou autres crimes;

2°" Ceux qui auraient été renvoyés des Séminaires, et des collèges ecclésiastiques ou religieux pour n'importe quelle raison

3° Ceux qui, profès ou novices, auraient été renvoyée d'un autre Ordre ou Congrégation religieuse ; ou bien qui, étant profès, auraient obtenu la dispense de leurs vœux ;

4° Ceux qui, déjà admis soit comme novices, soit comme profès dans une province de quelque Ordre ou Congrégation, puis renvoyés, tenteraient de se faire recevoir dans la même province ou dans une autre du même Ordre ou de la même Congrégation.

Nonobstant toutes dispositions contraires, même dignes de mention spéciale.

                       Fr. J. C. card. Vivès, préfet.

                                      D. L. Janssens, 0. S. B., secrétaire.

 Nos DÉFUNTS.

 

F. SABINUS, Profès perp., décédé à Saint-Cirgues-en-Montagne (Ardèche), le 4 mai 1909.

F. CLARE, Stable, décédé à Dumfries (Ecosse), le 9 mai 1909.

F. BÉATRIX, Profès perp., décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 11 mai 1909.

F. ESPÉRANCE, Profès perp., décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 11 mai 1909.

F. ARTÉMIS, Profès perp., décédé dans la Province de Saint-Genis-Laval, le 17 mai 1909.

F. SIGISMOND, Stable, décédé à Uitenhage (Afrique du Sud), le 18 mai 1909.

F. BENOIT-JOSEPH, Profès perp., décédé à Jacona (Mexique), le 22 mai 1909.

F. ANATOLIEN, Profès perp., décédé à Grand-Hornu (Belgique), le 1ierjuin 1909.

F. GABRIEL-MARCELLIN, Profès temp., décédé à Saint-Hyacinthe (Canada), le 2 juin 1909.

F. RÉAL, Profès perp., décédé à Ruoms (Ardèche), le 20 juin 1909.

F. ELIGIUS, Profès perp., décédé dans la Province d'Aubenas, le 6 juillet 1909.

F. DAMASUS, Profès perp., décédé à Rodome (Aude), le 12 juillet 1909.

     GARCIA Miguel, Juvéniste, décédé à Vich (Barcelone), le 16 juillet 1909.

F. ARGÉUS, Prof. perp., décédé à Privas (Ardèche), le 18 juillet 1909.

F. LYCARION, Profès perp., décédé à Barcelone (Espagne), le 27 juillet 1909.

F. OLYMPIUS, Profès perp., décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 13 août 1909.

F. BENOIT-ISIDORE, Profès temp., décédé à Champoly (Loire), le 13 août 1909.

F. ALBÉE, Stable, décédé à Arlon (Belgique), le 13 août 1909.

F. GERVASIO-JOSÉ, Profès perp., décédé à Barcelone (Espagne), le 21 août 1909.

       PASTOUR Marius, Juvéniste, décédé à Mondovi (Piémont), le 24 août 1909.

F. CANTIEN, Profès temp., décédé à Beaucamps, (Nord), le 29 août 1909.

F. ILDEFONSUS, Profès perp., décédé à Païta (Nouvelle-Calédonie), le 2 septembre 1909.

F . PIERRE-IGNACE, Novice, décédé à Vilanant (Prov. de Gerona), le 5 septembre 1909.

F. CHARLES-CAMILLE, Profès perp., décédé à Poughkeepsie (Etats-Unis), le 19 septembre 1909.

F. EVARISTUS, Profès temp., décédé à Saint-Hyacinthe (Canada), le 21 septembre 1909.

F. DANIEL-MARCELINO, Novice, décédé à Navata (Prov. de Gerona), le 28 septembre 1909.

F. GÉRALD, premier Assistant Général, décédé à Grugliasco (Piémont), le 5 octobre 1909.

F. MÉTHODE, Stable, décédé à Ruoms (Ardèche), le 7 octobre 1909.

F. EVREMOND, Profès perp., décédé à Ruoms (Ardèche), le 10 octobre 1909.

F. LAZARE, Stable, décédé à Amchit (Syrie), le 11 octobre 1909.

F. AMMON, Profès perp., décédé à Anzuola (Espagne), le 15 octobre 1909.

F. ANTHELME, Profès perp., décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 17 octobre 1909.

F. THÉODULE, Profès perp., Province de Varennes, décédé le 23 octobre 1909.

F. DOMINIQUE, Profès perp., décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 27 octobre 1909.

F. PAUL-CLOVIS , Profès perp., décédé à Beaucamps (Nord), le 16 novembre 1909.

 

Il ne sera pas sans profit qu'à l'occasion de cette liste de nos défunts, nous appelions l'attention de tous nos Frères sur les paroles que prononça le Vénérable Père Fondateur, un jour de vêture, en recevant les nouveaux jeunes Frères qui venaient le remercier à la suite de la cérémonie. Après les avoir fait signer sur le registre, il leur dit : « C'est une grâce précieuse d'être inscrit sur le registre des vêtures; mais la plus grande de toutes les grâces, celle qui couronne toutes les autres, c'est d'être inscrit sur le registre mortuaire de la Communauté ; car ce n'est que par celui-ci que la vocation est une marque de prédestination. Eh ! mon Dieu ! quand on compulse ces registres et que l'on compare celui des vêtures avec celui des sépultures, on voit que beaucoup d'âmes sont infidèles à la grâce, et l'on comprend que celles qui sont constantes, et qui vont jusqu'au bout, sont des âmes d'élite, des prédestinés, des saints. Demandez donc la persévérance et soyez fidèles à la grâce, ce n'est qu'à ce prix qu'elle vous sera accordée. »

Recevez, M. T. C. F., la nouvelle assurance du religieux attachement avec lequel je suis heureux de ma redire

Votre tout dévoué et tout affectionné en N.-S.

                               Frère STRATONIQUE.

———————————————

 

 

RETOUR

Circulaires 228...

SUIVANT

Circulaires 230...