Circulaires 24

François

1841-01-25

Circulaire du 25 janvier 1841 : Décès du P. Jean Chrysostome. - Suffrages. - Sa pieuse mort

51.01.01.1841.2

 V. J. M. J[1].

Notre-Dame del'Hermitage, le 25 janvier 1841.

   Nos Très Chers Frères,

Le dimanche 24 janvier, à quatre heures du soir, le bon Dieu a rappelé à lui notre très cher Frère Jean-Chrysostome. Veuillez faire au plus tôt pour le repos de son âme ce qui est prescrit dans notre sainte Règle à l'égard des Frères profès.

N. T. C. F., la Société perd un bon et excellent Frère, la jeunesse, un pieux et habile instituteur; mais le ciel, nous n'en doutons pas, a reçu un nouveau prédestiné.

Le bon Dieu l'a marqué du sceau des élus en le faisant passer par le creuset des plus grandes souffrances, et en lui donnant une patience proportionnée à l'étendue de sa douleur. Depuis trois ans une violente affection de poitrine le consumait peu à peu, mais pendant le dernier mois de sa vie, ses souffrances ont été vraiment effrayantes et n'ont eu d'égale que son héroïque résignation. Pas un seul instant de sommeil, pas une position commode de quelques minutes seulement ; une toux déchirante et continuelle ; des plaies profondes sur tout le corps ; des accès de douleur jusqu'au délire, dans l'énorme abcès de son genou gauche ; et, au milieu de toute cette complication de maux, une entière confiance en Dieu, une soumission parfaite à sa divine volonté, un courage qui ne s'est jamais démenti. Mon Dieu ! répétait-il sans cesse, tout ce que vous voudrez, tant que vous le voudrez. Dix ans et plus, si c'est votre sainte volonté. Jésus, Marie, Joseph, ayez pitié de moi. Oh ! mes Frères, que je suis heureux ! J'aime mieux les deux dernières années de ma vie que toutes les autres ensemble. Qu'il fait bon mourir dans la Société de Marie ! etc., etc. Son union à Dieu était presque continuelle.  Ses jeux, ses mains, sa langue, suffisaient à peine pour exprimer les sentiments de son cœur.

Oh ! N. T. C. F., que le bonheur d'une telle mort vaut bien la peine de vivre loin des satisfactions du monde et dans les exercices mortifiants de la vocation religieuse !…

Recevez la nouvelle assurance des sentiments affectueux avec lesquels je suis,

Nos Très Chers Frères,

Votre très humble et très dévoué serviteur,

F. François.

 
 


[1] :  Cette Circulaire est à la page 56 du volume 1 des Circulaires des Supérieurs. NDLR.

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