Circulaires 258

Stratonique

1917-05-24

Avantages de la retraite - Retraites de 1917 Retraite des Frères soldats - Fruit principal proposé pour les retraites de 1917 - L'esprit surnaturel dans le Vénérable Fondateur et dans quelques-uns de ses premiers disciples.
Informations et avis divers: Recrutement des vocations - Portrait du Vénérable Père Champagnat - Nos causes de béatification - Faveur attribuée au Vénérable Père Champagnat - Collection des circulaires - Chronologie Question du temporel - Election de Provinciaux Erection d'un Noviciat au Chili - Liste des Défunts APPENDICE: Bienfaits de ma Congrégation; sa beauté intérieure et extérieure; ses grands hommes ses oeuvres.


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17.2

 1917. 05. 24

 J. M. J.

Grugliasco, le 24 Mai 1917

   Fête de N. D. Auxiliatrice

     Mes Très Chers Frères

En cette première année du second siècle de notre institut, et pour nous conformer à la tradition établie par le Vénérable Père Fondateur et continuée par les Supérieurs Généraux, ses successeurs pendant le 1ier siècle écoulé je viens avec bonheur vous inviter à la retraite Annuelle prescrite par l'article 67 de nos Constitutions.

On ne saurait trop répéter, M. T. C. F., que c'est là un avantage des plus précieux que nous procure notre sainte vocation.

Il est relativement petit sur la terre le nombre de ceux qui, chaque année, peuvent se grouper dans une maison religieuse pour s'y livrer pendant huit jours aux sanctifiants exercices d'une retraite.

Dieu, dans sa bonté, a voulu que nous soyons du nombre de ceux à qui cette faveur de choix est accordée. L'estimons-nous assez ?

En sommes-nous suffisamment reconnaissants ?

Je vous exhorte, M. T. C. P., à prendre de bons Moyens pour faire croître en vos âmes cette estime et cette reconnaissance.

Jamais nous n'aurons une trop haute idée de la valeur spirituelle d'une retraite bien faite.

Or nous, n'ignorons pas que plus on estime une entreprise et que plus on est fortement convaincu de son importance, plus aussi on est excité à prendre les meilleurs moyens de la bien préparer afin d'en assurer le bon succès.

C'est ce que nous ne manquerons pas de faire pour nos retraites de cette année 1917. Ce seront les retraites du centenaire.

A ce titre ne méritent-elles pas d'être exceptionnellement ferventes et fructueuses ?

C'est ce que vous penserez tous comme moi, M. T. C. F., je n'en doute pas ; j'aime à espérer aussi que tous, vous agirez en conséquence, vous souvenant bien que celui qui veut la fin doit vouloir les moyens.

J'ai dit : « Sommes-nous suffisamment reconnaissants de la grande faveur d'une retraite qui nous est ménagée chaque année par la bonté de la Divine Providence ? »

On peut bien penser qu'à des degrés divers, nous ne sommes pas sans avoir quelques reproches à nous faire concernant l'accomplissement de ce devoir.

Il en est parmi nous qui ont fait un grand nombre de retraites pendant le cours de leur longue vie. Il en est d'autres qui ont eu le grand avantage de faire une ou plusieurs fois les Grands Exercices de St. Ignace, et enfin d'autres encore plus favorisés ont eu la signalée faveur de prendre part au second Noviciat.

Combien grande est la dette de reconnaissance ainsi contractée !

N'oublions pas que le Vénérable Fondateur a pratiqué à un haut degré la vertu de reconnaissance, et qu'il a voulu qu'elle soit une de celles qui doivent caractériser tout bon Petit Frère de Marie.

Nous nous attacherons à être toujours les fidèles imitateurs du Vénérable Père, mais plus particulièrement encore à l'occasion des prochaines retraites et pendant toute cette première année du second siècle de l'Institut.

Les Frères qui présideront les retraites voudront bien rappeler ce grand devoir. Je les engage à faire lire et à commenter le magnifique chapitre de la reconnaissance dans nos « Principes de Perfection, » (chap. XII, 2) partie). Il y à là une doctrine excellente et qui nous convient tout spécialement.

Disons en passant que ce petit ouvrage de forme catéchistique est bien précieux pour nous. En l'étudiant sérieusement et par intervalles, tous nos religieux peuvent en tirer un grand profit spirituel.

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 Retraites de l'année 1917.

 La Retraite du Régime aura lieu, s'il plait à Dieu, comme d'habitude en notre maison de Grugliasco.

Elle commencera le dimanche 24 juin, Fête de St. Jean Baptiste, pour se terminer le dimanche 1ierjuillet, Fête du Précieux Sang de N. S. J. C.

Y prendront part : 1° les membres du Régime : 2° le C. F. Économe Général, le C. F. Secrétaire Général, le C. F. Procureur Général près le St. Siège ; 3° les Frères provinciaux d'Europe ; 4°, un certain nombre d'autres Frères qui y seront convoqués nominativement.

On devra être rendu à Grugliasco le samedi 23 juin au plu s tard.

Selon que le prescrit le Directoire Général (article 102), on se préparera à cette retraite par une neuvaine à la T. Ste Vierge. Elle commencera le jeudi, 7 juin, Fête du T. S- Sacrement, et se terminera le vendredi, 15 juin, Fête du Sacré-Cœur de Jésus. Elle consistera dans la récitation des Litanies de la T. S. Vierge suivies d'un Souvenez-vous et des deux invocations trois fois répétées

 Virgo potens Ị     ora pro nobis.

Reginapacis Ị

 Ces prières à Marie se feront individuellement par chaque Frère devant prendre part à la Retraite du Régime, et cela autant que possible dans une visite au Saint Sacrement. Dès la réception de cette Circulaire, on voudra bien insérer dans le Calendrier Religieux une note indiquant, à la date voulue, le commencement de cette neuvaine. On fera de même à la date du commencement de la Retraite du Régime.

Tous, M. T. C. F., vous comprenez que cette retraite a une très grande importance pour la bonne marche de l'Institut, et particulièrement dans les temps si difficiles que nous traversons.

Ce sera donc faire un excellent acte de dévouement au bien général que de prier fervemment dans toutes les provinces pour obtenir que cette importante retraite soit exceptionnellement fructueuse.

Les retraites des diverses provinces, ainsi que les Grands Exercices de S. ' Ignace prescrits par l'article 38 des Constitutions, se feront dans les maisons et aux dates qui seront indiquées par les Frères Provinciaux.

Ils indiqueront aussi en quoi devra consister la neuvaine préparatoire et la date où elle devra commencer.

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 Retraite des Frères soldats.

 Si des membres de l'Institut ont plus besoin que d'autres d'une bonne retraite annuelle, ce sont évidemment, ce sont assurément nos nombreux Frères qui sont sous les drapeaux.

Forcément privés de la vie réconfortante de communauté, des exercices de piété en commun, et trop souvent même des plus précieux tels que la Confession, la Sainte Messe, la Sainte Communion, ils ont un double droit à la retraite qui est prescrite par l'article 67 des Constitutions.

Nous sommes bien convaincus d'ailleurs que cette retraite est ardemment désirée 'par eux. Ils en comprennent la grande nécessité à cause de la vie anormale qu'ils sont obligés de mener et qui est loin de satisfaire les besoins de leur âme. Ah ! nous écrivent un grand nombre d'entre eux, quand nous sera-t-il donné de reprendre notre chère soutane et notre vie religieuse normale pour laquelle nous sommes faits !

Oui, M. T. C. F. soldats, je sais combien vous souffrez de cet état violent dans lequel la Divine Providence a permis que vous soyez jetés ; je sais combien vous soupirez après la délivrance, combien il vous tarde de reprendre la vie de Communauté et de vous livrer à la mission si belle et si utile de l'éducation chrétienne de la jeunesse, et remplir ainsi le double but de votre sainte vocation.

Nous comprenons donc le grand désir que vous avez d'une retraite.

Si mesurée soit-elle quant au temps que vous pourrez y consacrer, si peu semblable qu'elle soit à celles d'autrefois par sa tranquillité et la régularité de ses exercices, elle n'en sera pas moins l'accomplissement de la volonté de Dieu. Les grâces qu'elle répandra dans vos âmes ne seront pas mesurées au nombre de jours et à la quantité des méditations ou conférences qui vous seront faites, mais à la somme de bonne volonté que vous mettrez à vous approcher de Lui.

Oui, M. T. C. Frères soldats, vous ferez votre retraite et vous vous y proposerez pour fins celles qui sont indiquées au Chapitre du Directoire Général qui a pour titre : « De la Retraite annuelle et des moyens d'en conserver les fruits » à savoir :

« 1° de vous pénétrer et de vous convaincre de plus en plus de l'importance de la fin de I*homme, de la nécessité du salut et du malheur infini de perdre son Dieu et son âme ;

 2° de rentrer en vous-mêmes et de descendre dans le fond de votre conscience afin de voir devant Dieu et en face de l'éternité en quel état elle est, si elle est bonne, droite, éclairée, si elle craint le péché, si elle n'est troublée par aucun doute fondé, si elle n'est coupable d'aucun péché mortel et s'il n'y a aucune mauvaise habitude conduisant à des fautes graves ;

3° de comprendre l'obligation qui est faite à tout religieux d'éviter le péché véniel et de travailler à sa perfection ;

4° de vous renouveler dans l'esprit religieux de Petit Frère de Marie et dans votre première ferveur ;

5° d'apprendre à vous connaître vous-mêmes, c'est-à-dire vos bonnes, vos mauvaises inclinations et votre caractère, à connaître l'attrait de la grâce soit pour la pratique des vertus, soit pour l'oraison, les tentations auxquelles vous êtes sujets et quel en est le principe, votre passion dominante, la partie faible de votre âme, ce qui vous fait tomber ou vous arrête dans le chemin de la perfection ;

6° de faire un retour sérieux sur vous-mêmes pour vous remémorer les obligations que vous avez contractées et pour voir comment vous les remplissez. »

Ce programme de retraite vous paraîtra peut-être un peu complexe ; mais que cela ne vous effraie pas : il suf­fira que vous en exécutiez de votre mieux une partie si vous ne pouvez pas l'accomplir en totalité.

Vous vous souviendrez, M. T. C. F. soldats, que nos Règles nous disent que le temps de la retraite est si précieux, qu'il faut prendre les bons moyens pour n'en pas perdre un instant. Ce sera vrai à bien plus forte raison si vous ne pouvez faire qu'une retraite limitée quant à la durée.

Mais quand la ferez-vous, cette retraite si nécessaire ? Rien ne peut être fixé par nous à ce sujet. A vous de surveiller le moment le plus propice. Pour les uns, les plus favorisés, ce sera une permission qui les amènera dans l'une de nos maisons, même à Grugliasco, où plusieurs sont déjà venus passer un certain nombre de jours ; pour d'autres,ce sera un repos de quelques jours un peu à l'arrière ; pour plusieurs peut-être (la chose n'est pas impossible) ce sera une blessure ou une fatigue qui les clouera sur un lit d'hôpital, et leur donnera tout le temps d'une bonne retraite ; ce sera tout au moins une journée ou deux de répit à travers la tourmente des batailles.

Et s'il n'est pas possible de faire mieux ce sera une bonne préparation à la mort avant ou même pendant le combat. Et comment ferez-vous cette retraite, qui est pour vous si utile et si opportune ?

Après y avoir sérieusement pensé devant Dieu, en vue de votre plus grand bien, je crois que le meilleur moyen que j'aie à vous conseiller, pour faire une excellente retraite, c'est de vous mettre, pendant les quelques jours que vous pourrez y consacrer, sous la conduite d'un bon Prédicateur. Ce Prédicateur d'une onction incomparable, à laquelle nulle âme de bonne volonté ne résiste, et qui, toujours, joint l'exemple aux doctes enseignements qu'il donne, je l'ai trouvé pour vous, et je vous le propose : c'est le Crucifix, livre des Elus. Les plus grands Saints se sont formés à son Ecole. Notre inoubliable Frère Jean Baptiste n'a pas eu d'autre Maître ; et c'est sous sa conduite qu'il a fait de si étonnants progrès.

Tout retraitant, si peu de temps qu'il ait à donner à sa retraite, doit passer, successivement, par ces trois degrés de la vie spirituelle : vie purgative, vie illumina­tive, vie unitive.

La vue, la contemplation du Crucifix, vous fera passer suavement par ces trois degrés.

La vie purgative est l'état d'une âme qui travaille à se purifier du péché, à le pleurer, à l'expier. La contemplation attentive du Crucifix produira admirablement cet heureux effet. C'est pourquoi, l'ayant en main (qui n'en a pas un, ne fût-ce que celui de son Chapelet !) regardez-le pieusement ; comptez ses blessures, sondez-en la profondeur, l'acuité ; voyez ses cinq Plaies, sa couronne d'épines, sa face adorable couverte d'ordures, d'ignobles crachats, de sang, et meurtrie de soufflets ; et dites-vous, ce qui est vrai : Voilà mon ouvrage ! Ce sont mes péchés qui ont mis le Corps sacré de Jésus en cet état, qui l'ont fait mourir sur cette croix, dans un abandon complet et du ciel et de la terre, au milieu des plus atroces douleurs, auxquelles s'ajoutaient les insultes, les mépris, les provocations, les blasphèmes de la foule en délire, et des Chefs impies de la Nation. . .

Faites ces considérations dix fois, vingt fois ; et vous verrez si vous tiendrez longtemps sans éprouver au fond du cœur, la détestation de vos péchés ou, au moins, le désir de les détester ; sans vous déterminer à les confesser sincèrement, et à les expier par l'acceptation chrétienne de vos souffrances actuelles, celles que vous crée la guerre.

La vie illuminative est J'état d'une âme qui, purifiée, cherche ce qu'elle doit faire pour plaire à Dieu, lui rester fidèle et se sauver.

Ici encore, la contemplation du Crucifix vous donnera la réponse. Si vous le regardez attentivement et des yeux du corps et des yeux de la foi, vous ne tarderez pas de comprendre que Dieu vous demande surtout l'humilité, l'obéissance, la pauvreté, l'esprit de pénitence et de sacrifice. . .

Ces vertus, vous les verrez resplendir en traits de feu et de sang sur le Crucifix.

En effet, Jésus-Christ, en croix, n'est-il pas l'humilité, l'obéissance, la pauvreté, la pénitence, la mortification personnifiées !

Pourrez-vous, en voyant à quel degré de perfection, pour l'amour de vous, pour vous donner l'exemple et pour expier les péchés qui leur sont contraires, le Divin Sauveur pratique ces vertus,  pourrez-vous, dis-je, vous défendre du désir de l'imiter, et d'y travailler activement ?

Ainsi purifiés, ainsi éclairés, vous éprouverez un réel besoin de rester unis à Dieu, par la pratique constante des vertus dont vous avez connu la nécessité, et par un amour vrai, le plus ardent possible. C'est la vie unitive, dans laquelle vous fera entrer la contemplation du Crucifix, qui ne vous prêche qu'amour !

Vous êtes sensibles, généreux, intelligents ; vous ne résisterez pas aux sollicitations de la grâce, et voudrez rendre à Jésus-Christ amour pour amour.

Dans ces sentiments, vous respecterez toujours vos vœux ; vous serez fidèles, autant que possible, à vos devoirs religieux ; vous accepterez toutes vos Croix par amour ; vous sacrifierez tout à l'amour ; et, par amour aussi, vous vous abstiendrez de tout ce qui serait défendu, dangereux. . .

Chacune de ces considérations pourra tenir un exercice ; ou, successivement, être faite dans le même ; sans craindre, je le répète, de s'y appesantir, d'y revenir souvent.

A ces considérations joignez toujours la prière. Sans elle rien ne sert, rien ne profite, rien n'est béni.

Imposez-vous, si possible, pour les jours de cette retraite, la récitation quotidienne du Rosaire, l'exercice du Chemin de la Croix, la Visite au SaintSacrement, avant tout l'Assistance à la Messe, une bonne Confession et de ferventes Communions.

Le tout, sous la protection de la Sainte Vierge, dont il faut toujours rester les enfants

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 Fruit principal proposé

pour les retraites de l'année 1917.

 Après avoir prié et bien considéré toutes choses, en tenant compte que nous sommes en l'année du Centenaire, tenant compte aussi de la situation calamiteuse qui nous est faite par la désastreuse et terrible guerre qui continue à accumuler ravages et ruines de toutes sortes, et qui, de plus en plus,, envahit la plupart des nations, où nos Frères exercent leur mission d'éducateurs religieux, j'ai pensé qu'il est très opportun de proposer à tous nos Frères comme objet principal de leurs efforts spirituels pendant l'annéequi suivra :

 Un accroissement de l'esprit surnaturel dans l'institut en général et dans chacun de ses, membres en particulier.  L'esprit surnaturel est-il bien nécessaire dans un Institut enseignant ?

L'article 125, du Directoire Général, répond à cette question : « La fin du ministère des Frères étant une fin surnaturelle, c'est-à-dire le salut des âmes, ce n'est que par des moyens surnaturels qu'ils peuvent l'obtenir ; les moyens humains n'y peuvent servir qu'autant qu'ils sont joints à la grâce et à la sainteté.

Sommes-nous bien persuadés pratiquement de la vérité de cette doctrine ?

Cherchons-nous toujours et avant tout le royaume de Dieu et sa justice, comme nous y invite Notre Seigneur lui-même dans le saint Évangile ?

Sommes-nous fidèles en tout et partout à la suprême recommandation que fit le Vénérable Père Fondateur au vénéré Frère François et au Frère Louis-Marie dans la scène mémorable qui précéda de quelques jours seulement sa précieuse mort ? Vous triompherez, leur dit-il, des grandes et nombreuses difficultés que vous rencontrerez, vous serez bénis de Dieu parce que c'est son œuvre que vous faites.

Dans toutes nos entreprises, dans tous les travaux auxquels nous nous livrons, de quelque nature qu'ils soient,  avons-nous toujours vraiment à cœur de faire l’œuvre de Dieu, c'est à dire d'agir uniquement par esprit surnaturel  ?

Sommes-nous bien pénétrés, comme nous y invite le Vénérable Père Fondateur dans son Testament spirituel, que le Supérieur représente Jésus-Christ et qu'il doit être obéi, quand il commande, comme si c’étaitJésus-Christ Lui-même qui commandât ?

Le Vénérable Père Fondateur nous a laissé de bien belles maximes qui sont toutes imprégnées d'esprit surnaturel ; en avons-nous une haute idée ? sommes-nous fortement persuadés par exemple que, parmi nous, les sujets les, plus estimables, les plus utiles à l'Institut sont les Frères solidement pieux quels que soient d'ailleurs leurs 'talents, leur activité et l'emploi qu'ils remplissent ? Les considérons-nous comme de précieux trésors comme étant les agents les plus efficaces de la prospérité de l'Institut ? Plus nous en aurons, disait le Vénérable, plus l’Institut sera florissant, plus il sera béni de Dieu.

Nous pourrions multiplier ces questions et ce ne serait sans doute pas sans profit, surtout si chacun de nous y répondait en toute sincérité d'âme, et s'il en tirait une forte résolution de cultiver avec plus de zèle que jamais l'esprit surnaturel en lui-même et autour de lui dans sa zone d'influence, les Frères Provinciaux dans leur province, les Frères Directeurs dans leur communauté, les Frères Maîtres des novices et des juvénistes sur leurs disciples, sans oublier les professeurs de nos scolasticats à l'égard de leurs élèves.

Il y a aussi le pouvoir d'influence réciproque qui résulte du bon exemple. Chacun de nos religieux en vivifiant tous les détails de sa vie quotidienne par l'esprit surnaturel agira très efficacement sans même s'en douter sur ceux qui auront l'avantage de vivre en sa compagnie. Nous savons tous combien est grande l'influence apostolique du bon exemple.

Quel avantage inappréciable ce serait pour l'Institut si chacun de nos Frères contribuait à créer une atmosphère surnaturelle dans l'établissement où il est placé !

L'histoire de notre Congrégation pendant le siècle écoulé et surtout pendant les premiers temps nous fournit bien des exemples de cette vie surnaturelle régnant à un haut degré parmi nos devanciers et dans les Communautés dont ils faisaient partie.

Ce qui a existé dans le passé peut exister encore de notre temps. Il suffit que nous le voulions fortement et constamment, car la grâce d'En Haut, nécessaire pour cela, ne fait jamais défaut à qui la demande et qui y coopère.

Choisissons dans la vie de notre Vénérable Père ce que nous pourrions appeler des perles de surnaturel.

D'abord on peut dire que depuis le jour où il se décida à commencer ses études pour la prêtrise sur la parole célèbre « Dieu le veut» qui lui fut dite par l'envoyé du Seigneur, jusqu'à sa précieuse mort, l'esprit surnaturel fut le grand moteur moral de toute sa vie et qu'il alla toujours en croissant d'intensité.

Combien de fois le Vénérable Père Fondateur a-t-il, cité à ses Frères le premier verset du Psaume 126 : « Nisi Dominus oedificaverit domum » et le leur a-t-il commenté ? Des milliers de fois, dit l'auteur de sa vie et les explications qu'il, en a données formeraient des volumes. Où puisait-il cette surabondance de convictions spirituelles qui se manifestaient si fréquemment dans des entretiens particuliers ou dans des instructions à la communauté ? Evidemment dans l'esprit surnaturel qui existait chez lui à haute tension s'il m'est permis de m'exprimer de la sorte.

Tel le phénomène que nous voyons se produire dans nos machines électriques. Les étincelles en jaillissent d'autant plus nombreuses et plus fortes que l'appareil, est chargé avec plus d'intensité.

Ah ! les saints ! On peut dire qu'ils sont tous fortement chargés de surnaturel.

Le bienheureux Cottolengo, que l'Eglise vient de placer sur les autels, et qui a fondé à Turin une œuvre si, belle qui a déjà tant produit de merveilleux résultats, qui est comme un miracle permanent de l'intervention providentielle pour sa subsistance, était à un très haut degré un homme surnaturel.

Un groupe représentant le bienheureux et un pauvre tendant la main vers lui d'un air suppliant est placé a l'entrée de la Piccola Casa della Provvidenza. On y lit au bas l'inscription suivante :

« CHARITAS CHRISTI URGET NOS ».  La charité de N. S. J. C. nous presse.

C'est là une indication de l'état d'âme permanent et hautement surnaturel du Bienheureux.

Et le Vénérable dom Bosco qui, lui aussi commença à Turin, dans une maison voisine de la Piccola Casa della Provvidenza, son œuvre si belle aux yeux de Dieu et aux yeux des hommes, aujourd'hui si étendue et si apostolique, fut aussi éminemment un homme surnaturel.

« Da mihi animas, coetera tolle ». Donnez-moi les âmes et prenez le reste, tel est le mot d'ordre qu'il avait adopté pour lui et qu'il a légué à ses fils spirituels et qui l'appliquent d'une manière à fructueuse dans toutes les parties du inonde.

Mais revenons à notre Vénérable Fondateur et cueillons encore d'autres manifestations de son esprit surnaturel ; ce sera pour nous un stimulant de plus à devenir -ses fidèles imitateurs sur ce point important.

L'amour de l'argent, disait le Vénérable Père, porte les gens, du monde à se livrer sans peine aux travaux les plus rudes et aux privations Ies plus dures ; ne serait-il pas honteux que l'amour de Jésus eût moins de pouvoirsurles Religieux ?

 Soyez sans inquiétude, écrivait le Vénérable Père à ses Frères à l'époque des mauvais jours de 1830 ; ne vous troublez pas ; ne craignez rien ni pour vous ni pour vos maisons. C'est Dieu qui permet et règle tous les événements, qui les dirige et les fait tourner à sa gloire et au bien de ses élus. Les méchants n'ont d'autre pouvoir que celui qu'il leur donne. Comme aux flots de la mer il leur dit : Vous irez jusque là, mais pas plus loin.

Oh ! M. T. C. F., faisons bien nôtre cette mentalité si surnaturelle de notre Vénérable Père. Ce sera une excellente source de religieuse tranquillité et de réconfortante assurance au milieu des préoccupations si nombreuses et si graves qui agitent les esprits dans tous les rangs de la société humaine et dans presque toutes les parties du monde. Ceux qui jugent les événements dont nous sommes témoins avec les simples lumières de la raison humaine sont dans une grande anxiété sur la durée de l'épouvantable conflagration qui agite si violemment les peuples et sur la manière dont elle se terminera. Ce qui ne les préoccupe pas moins c'est le redoutable inconnu de l'après-guerre.

Ne restons pas, M. T. C. F., dans le domaine des considérations de la simple raison humaine ; é levons-nous plus haut ; montons jusque dans les régions du surnaturel à l'exemple de notre Vénérable Père, voyons la divine Providence qui préside à tous les événements et qui saura les faire servir à sa gloire et au plus grand bien de ses élus.

L'histoire du passé est pleine de précieux enseignements à ce sujet. Nous en avons de bien consolants dans l'histoire des cent premières années de notre cher Institut.

Continuons à cueillir et à considérer quelques-unes des nombreuses perles d'esprit surnaturel que nous offre la sainte vie de notre Vénérable Père Fondateur. Il s'en dégage un parfum d'édification qui est bien de nature à produire de salutaires effets sur nos âmes.

Il écrivait de Paris après avoir fait de nouvelles et actives démarches pour obtenir l'autorisation légale de l'Institut : « On me donne de belles espérances au sujet de l'ordonnance que Je sollicite et on me fait de belles promesses, je n'y ajoute pas une foi entière ; plus que jamais je dis : Nisi Dominus oedificaverit domum ; car le suis profondément convaincu qu'il n'en sera que ce que Dieu voudra, ni plus ni moins. Si cette ordonnance devait être funeste au salut de nos âmes que notre Divin Sauveur l'éloigne de nous ;  je ne néglige pourtant aucune démarche pour mener à bonne fin celte affaire parce que je sais que la Providence veut que nous nous servions des hommes dans de pareilles circonstances. Prions, prions, je le répète ; car ce sont des prières qu'il nous faut afin que nous ne cherchions et ne fassions en tout que la volonté de Dieu ».

Quelle belle leçon d'esprit surnaturel pour nous tous, M. T. C. F., et en particulier pour ceux qui ont à traiter des questions administratives. Dans des cas plus on moins semblables ayons tous à cœur d'être les fidèles imitateurs du Vénérable Père.

« Une seule visite fervente au saint Sacrement, dit un jour le Vénérable Fondateur à un Frère Directeur, vous eût apporté infiniment plus de profit pour vous et pour votre établissement que les nombreuses visites faites aux personnages influents du pays.

N'oubliez pas que s'appuyer sur les hommes, c'est s'appuyer sur un roseau qui fléchit et nous laisse tomber.

Quand on a Dieu pour soi, quand on ne compte que sur lui, disait souvent le Vénérable à ses Frères, rien n’est impossible. C'est une vérité de foi dont il n’est pas permis de douter, car l'Apôtre Saint Paul nous dit : Si Dieu est pour nous qui sera contre nous ? et ailleurs : « Je puis tout en Celui qui me fortifie ! »

Oh ! quelle excellente conviction qui est produite par une mentalité hautement surnaturelle !

Travaillons de notre mieux, M. T. C. F., à développer une mentalité pareille dans nos âmes, et soyons bien convaincus que, Dieu aidant, nous pouvons y arriver.

Le premier de vos bienfaiteurs c'est Dieu qui ne meurt jamais, dit le Vénérable Père à un autre Frère Directeur qui, devant lui se lamentait de la mort du personnage qui était le principal soutien de son établissement.

C'est là une de ces étincelles d'esprit surnaturel qui jaillissaient si souvent de la bouche du Vénérable Fondateur. C'est bien le cas de dire que chez lui, la bouche parlait de l'abondance du cœur.

Admirons-le et efforçons-nous de l'imiter en faisant dominer de plus en plus dans nos âmes l'esprit surnaturel.

Pour nous aider dans ce saint travail citons encore sommairement quelques-unes des manifestations de l'esprit surnaturel que nous trouvons dans sa vie ; elles sont certainement bien propres à produire en nos âmes des impressions salutaires ; elles seront en outre un stimulant qui nous excitera à nous élever de plusen plus dans les hauteurs du surnaturel. « Vous ne réussirez pas dans votre entreprise, vous bâtissez en vain et vous deviendrez le jouet et la risée du public » disait un ecclésiastique de grand mérite au Vénérable Père Champagnat alors qu'il jetait les premiers fondements de l'Institut. « Hélas ! répondit le Père, je suis profondément convaincu que si Dieu n'est pas avec nous, nous travaillons en vain, niais s'il veut cette œuvre, comme je le crois, il la fera réussir quoiqu'elle n'ait aucun élément de succès. La confusion qui pourrait nous revenir si nous ne réussissions pas, n'est pas ce qui me préoccupe ; je crains plutôt d'être infidèle à Dieu que d'être méprisé des hommes ».

« Il y a longtemps, disait le Vénérable Père dans une circonstance critique, que je suis convaincu que Dieu veut tout faire chez nous : redoublons donc de confiance en sa bonté ; abandonnons-nous à sa Providence : il est de sa gloire de nous assister et de nous procurer les secours que les hommes nous refusent. Quand tous les hommes seraient contre nous, nous n'avons rien à craindre si Dieu est pour nous ».

« Il faut, disait quelqu'un au Vénérable Père Champagnat, que vous ayez une bourse bien garnie pour vous charger de tant de misères ! ». « Ma bourse, répondit le Père, n'a pas de fond, c'est celle de la Providence : plus on y prend, plus il y a ».

Ainsi pensent et parlent les saints.

On pourrait citer un grand nombre de fondateurs et de fondatrices de Congrégations religieuses du siècle dernier qui pensaient et parlaient comme le Vénéré Père Champagnat. Et qu'est-ce qui les faisait penser et parler ainsi ?

Sans aucun doute, c'était l'esprit surnaturel qui dominait à un très ­haut degré dans leurs âmes. Aussi quelle admirable fécondité spirituelle ont eue les couvres fondées par eux ou par elles.

Je me sens porté à faire une comparaison qui est, je crois, ici, bien à sa place.

Quand nous considérons les engins si puissants qui aujourd'hui sont mus par la vapeur, nous y voyons un réservoir plus ou moins volumineux qui contient de l'eau. Tant que cette eau est à la température naturelle ordinaire, elle n'a aucune puissance ; mais vient-on à la porter à une température très élevée, elle acquiert une puissance qui nous étonne et qui est capable d'actionner avec une aisance surprenante les mécanismes s les plus complexes et les plus lourds de nos usines, de mouvoir avec une rapidité plus étonnante encore les masses énormes des immenses trains sur les voies ferrées, ou des bateaux gigantesques sur les océans.

Ah ! c'est que l'eau en s'élevant dans un état au-dessus sa nature ordinaire s'est transformée en vapeur et a acquis ainsi une puissance d'autant plus grande que sa température s'est élevée davantage.

Ainsi en sera-t-il pour nous, M. T. C. F., plus nous nous élèverons dans le surnaturel plus aussi nous serons puissants pour opérer l’œuvre capitale de notre sanctification personnelle et pour l’œuvre si importante de l'éducation chrétienne de la jeunesse.

 *

*      *

Ce n'est pas seulement pour lui que le Vénérable Fondateur a été un homme éminemment surnaturel ; il a formé toute une génération de Frères qui furent, en ce point, ses fidèles imitateurs.

Qu'il nous suffise de citer le vénéré Frère François, le Frère Jean-Baptiste, le Frère Louis-Marie, les Frères Louis, Laurent, Stanislas, Bonaventure, Cassien, Jean-Pierre, Dorothée, Damien, Chrysostome, etc. … etc. …

Oh ! comme ils étaient à un haut degré des hommes surnaturels. Il m'a été donné d'en connaître un certain nombre et je suis heureux d'affirmer ici qu'ils m'apparaissaient comme des religieux à forte trempe surnaturelle.

Cette remarquable génération de Frères si fervents, si surnaturels dans leurs pensées furent aussi des religieux très vertueux dans tout le détail de leur vie, soit qu'ils fussent employés dans le ministère de l'éducation chrétienne des enfants, soit qu'ils fussent chargés de tout autre emploi. Cela devait nécessairement se produire ; car, comme le dit Notre-Seigneur, un bon arbre porte toujours de bons fruits ; or quel meilleur arbre spirituel Peut-on concevoir qu'une âme fortement imprégnée d'esprit surnaturel ?

Ils furent les aînés de notre famille religieuse, et Dieu a voulu qu'ils fussent pour nous d'excellents modèles. Nous ne les considérerons jamais trop pour les admirer et surtout nous ne ferons jamais trop d'efforts pour les imiter.

Ce que nous disons de ceux qui eurent le bonheur d'être formés à l'école du Vénérable Fondateur, nous pouvons lé dire aussi de bien d'autres qui furent leurs fidèles imitateurs dans l'Institut depuis la mort du Vénérable Père. La divine Providence a disposé les choses de manière que leurs vertus nous soient connues et qu'elles soient connues aussi par les Petits Frères de Marie des générations futures.

Le Frère Jean-Baptiste nous a légué, en effet, un trésor historique dans le livre des Biographies de quelques Frères. Nous possédons en outre un nombre considérable de notices biographiques sur nos défunts du premier siècle. Et nous pouvons espérer que ce précieux trésor de famille ira en s'enrichissant de plus en plus dans la suite. Le Bulletin de l'Institut a déjà fait beaucoup pour cela.

Des diverses provinces, on peut contribuer largement à cette excellente œuvre en nous fournissant de bons éléments.

Je suis heureux de dire ici qu'en général on est fidèle à nous envoyer des notes plus ou moins détaillées sur les Frères qui meurent dans les provinces.

 Et maintenant, citons sans les commenter quelques-unes des manifestations de l'esprit surnaturel que nous trouvons dans les biographies de nos Frères.

Nous les avons tous lues ou entendu lire peut-être bien des fois, c'est vrai ; néanmoins il y aura profit à les relire encore avec une particulière attention. Leur groupement sera aussi de nature à produire en nos âmes une forte et salutaire impression, qui sera bien en rapport avec le fruit principal proposé.

 FRÈRE Louis – « Mon Frère, dit-il à son compagnon, nous avons cent enfants dans nos classes, ce sont autant d'âmes dont le salut dépend en grande partie de nous ».

« Le roc qui doit servir de fondement à une Congrégation, c'est la pauvreté et la contradiction ».

Lorsque le jeune Jean-Baptiste Audras se décida à se faire religieux et à entrer dans l'Institut naissant, sa vertueuse mère lui demanda pourquoi il voulait la quitter. « Pour aimer Dieu de tout mon cœur », répondit-il avec vivacité. Plus tard quand cette excellente mère venait le voir au Couvent, elle ne manquait jamais de lui adresser cette question : « Aimes-tu bien le bon Dieu au moins ? ». Frère Louis a déclaré plusieurs fois que cette question était pour lui un trait de feu qui ravivait son amour pour Dieu, un aiguillon qui le pressait d'avancer toujours dans la sainte dilection.

 FRÈRE FRANÇOIS « Je ne fais pas ma volonté mais celle de Dieu qui m'est manifestée par mon supérieur » telle est la réponse qu'il fit, étant encore tout jeune Frère, à Monsieur l'Abbé Préher, curé de Tarentaize qui l'engageait à étudier le latin pour se faire prêtre.

Dans la lettre Circulaire qu'il écrivit aux Frères, après l'obtention de l'autorisation légale de l'Institut, il intercala les paroles suivantes qui révèlent le grand esprit surnaturel dont son âme était remplie : « Il ne nous reste maintenant pour témoigner à Dieu et aux hommes notre reconnaissance, qu'à nous dévouer avec un zèle tout nouveau à la bonne éducation des enfants et à la pratique des vertus de notre état. C'est ce qu'on attend de nous, et c'est le seul moyen de mettre à profit la faveur qui nous est accordée. Mais n'oublions pas que les appuis humains ne sont rien si Dieu ne conserve, ne bénit et ne fait prospérer ».

 FRÈRE LAURENT – Son dialogue avec le Vénérable Fondateur en montant au Bessat. Il est vraiment remarquable d'esprit surnaturel. Il a été cité déjà plus d'une fois dans nos Circulaires, néanmoins il ne sera pas inutile de le citer encore.

Comme nous le savons, il eut lieu dans le sentier montant rocailleux et verglacé conduisant de Lavalla au Bessat et par une rude journée d'hiver alors qu'il y avait 2 du 3 pieds de neige dans la campagne. Le bon Frère était lourdement chargé d'un sac contenant toutes ses provisions pour une semaine. Aussi suait-il sous le faix malgré la rigueur du froid.

« Vous faites là un métier bien pénible ! » lui dit le Père. « Vous me pardonnerez, mon Père, il n'est pas pénible, mais extrêmement doux » – « Je ne vois pas, répliqua le Père, ce qu'il y a de si doux à gravir ces montagnes tous les huit jours, à marcher dans ces neiges et dans ces glaces avec un lourd fardeau sur les épaules au risque de vous jeter dans quelque précipice » – « C'est l'entière certitude, répondit le Frère, que Dieu compte tous nos pas et qu'il payera par un poids immense de gloire les peines et les fatigues que nous supportons pour son amour » – « Vous êtes donc bien content, ajouta le Père, d'aller faire le Catéchisme et la classe dans ce mauvais pays et de porter votre pain comme un pauvre » « Si content, mon Père, que je ne donnerais pas mon emploi pour tous les biens du monde », – « Convenez cependant que vous avez aujourd'hui un bien mauvais jour» – « Non, mon Père, c'est un des plus beaux jours de ma vie ». En disant cela sa figure était souriante, épanouie et de douces larmes de bonheur tombaient de ses yeux.

    FRÈRE DOROTHÉE – Son dialogue avec un ecclésiastique qui le rencontra au moment où il gardait les vaches : Que faites-vous, mon Frère ?-» – « La volonté de Dieu, mon Père » – « Que gagnez-vous dans votre état de berger ? » – « Le Paradis, mon Père » – « Un berger gagner le Paradis, croyez-vous bien cela ? » – «Très fermement, puisque Jésus-Christ a dit : Quiconque fait la vo­lonté de mon Père, c'est celui-là qui entrera dans le, royaume des cieux». – « Mais êtes-vous bien sûr de faire la volonté du Père éternel ? » – « Oui, puisque je fais la volonté de mon Supérieur, », « A la bonne heure, mais dites-moi, êtes-vous content dans votre emploi de berger ? » – « Plus content que si j'étais roi » – « Vous ne désirez pas un autre emploi ? » – « Non, mon Père » – « Que désirez-vous donc ? » – « Je ne désire que d'être fidèle à l'obéissance et d'aimer Dieu de tout mon cœur » – « Où puise-t-on l'amour de Dieu ? » – " Dans le cœur de Jésus » – « Quelle est la porte du Cœur de Jésus ? » – « La foi, la confiance, la pureté et l'amour » – « Savez-vous, mon Frère, que vous en débitez là autant qu'un docteur ? » – « J'ignore, mon Père, ce que c'est qu'un docteur ; mais je sais que ma science est- à peine celle d'un enfant qui connaît un peu son catéchisme » « Combien de temps passez-vous dans le Cœur de Jésus ? » – « Le plus que je puis, mon Père, et toujours moins que je ne voudrais ».

Quel magnifique exemple d*esprit surnaturel pour tous nos Frères et surtout pour ceux qui sont employés aux travaux manuels !

 FRÈRE STANISLAS – « Une visite au Saint Sacrement me fait oublier toutes mes peines ; une visité au Saint Sacrement me délasse et me rend toutes mes forces ».

« Un religieux qui a le bonheur de vivre à côté de Jésus, qui repose sous le même toit et qui se laisse aller au découragement dans ses peines, n'a pas la foi, il fait injure à Notre Seigneur. Quand on est avec Jésus, on peut dire comme les Apôtres sur le Thabor : « Nous sommes bien ici, rien ne nous manque ».

 FRÈRE DAMIEN – « Que venez-vous faire chez nous ? » demande le Vénérable Père Fondateur au jeune Jean-Marie Mercier, qui se présente comme postulant et qui sera dans quelque temps le Frère Damien. « Je viens pour aimer Dieu de tout mon. cœur », répond-il. « Que ferez-vous pour aimer, Dieu -de tout votre cœur ? » a Tout ce que vous voudrez, mon Père, je suis entre vos mains et disposé à vous obéir en tout » – « Cette disposition est excellente, mais combien durera-t-elle ?,» « Toute ma vie s'il plaît à Dieu ».

Et elle dura en effet toute sa vie religieuse qui fut de 20 ans.

« Pour moi, disait-il un jour au Vénérable Père Fondateur, quand j'ai eu le malheur de commettre quelque faute, il me semble que j'ai avalé du poison et tant que je ne me suis pas confessé, Je ne puis ni boire, ni manger, ni dormir ; je n'ai de paix que lorsque je l'ai vomi et que le sang de Jésus-Christ a coulé sur moi pour me laver ».

« Toute la terre s'y mettrait qu'on ne me ferait pis manquer à ma Règle », dit-il dans une circonstance où, on voulait l'entraîner à commettre une irrégularité.

 FRÈRE BONAVENTURE – « Le Supérieur le vent, Dieu le veut ; mettons-nous donc à l’œuvre, car nous sommes sûrs que nous faisons la volonté de Dieu ».

« Rien de plus touchant et de plus édifiant que de le voir, dans la dernière période de sa vie, demander des permissions et des conseils à des Frères qui avaient été .ses disciples au noviciat. Il ne voyait en eux que la personne de Jésus-Christ ».

Le postulant Antoine Pascal, futur Frère Bonaventure, se trouvait à l'Hermitage au moment où eut lieu la visite domiciliaire ordonnée par l'autorité judiciaire.. Cette visite effraya beaucoup les Frères. Saisissant cette occasion le Vénérable Père Champagnat dit au postulant Antoine Pascal : « Vous avez bien mal choisi votre temps pour vous faire religieux ; qui sait si les gendarmes ne viendront pas un de ces jours pour nous conduire tous en prison ? à mon avis, vous auriez mieux fait de rester chez vous » – « Mon Père, lui répond le Postulant, depuis que je suis ici je n'ai cessé de remercier Dieu de m'avoir retiré du monde ; les événements qui arrivent, loin de m'effrayer, ne font que m'affermir dans ma vocation. Ce matin même, je me suis senti vivement pressé d'aller VOUS demander l'habit religieux si nous venions à être inquiétés ».

« Mon premier Supérieur n'est jamais absent, disait F. Bonaventure, avec un profond sentiment de foi, car c'est Dieu dont je dois respecter souverainement la présence ».

« J'ai eu le malheur de rester longtemps dans le monde et d'y perdre les plus beaux jours de ma jeunesse, mais depuis que Dieu m'a fait la grâce de le quitter je ne l'ai jamais regretté un seul instant. Si j'avais à choisir entre la mort et le retour dans le monde, je préférerais la mort ».

« Les voyages me sont agréables, disait F. Bonaventure, parce que, étant seul, je puis prier Dieu tout à mon aise et donner un libre cours à tous les sentiments de mon âme ».

 FRÈRE LÉON – « La perfection vaut plus que la santé. Mieux vaut vivre un an dans la ferveur et l'esprit de mortification que de passer 80 ans à se soigner et à se dorloter ».

S'adressant un jour au plus jeune des deux Frères placés sous sa direction, il lui pose cette question : « Aimez-vous beaucoup votre vocation ? » – « Plus que mes parents, répondit-il, et la preuve c'est que je les ai quittés malgré tout ce qu'ils ont fait pour me retenir auprès d'eux ». – « Et vous ? » dit-il au second. – « Pour moi, répondit le Frère, je préfère ma vocation à tous les biens du monde » « Ah ! que vous êtes heureux, reprit Frère Léon, d'estimer ainsi le don de Dieu. Quant à moi, je vous assure que j'aime, ma vocation plus que ma vie et pour la conserver et lui être fidèle, je donnerais ma vie et, tout mon sang ».

    FRÈRE ELISÉE. – Son Frère Directeur lui propose de le dispenser de la récitation de l’office parce qu'il est malade. « Je vous en supplie, répondit-il laissez-moi dire mon office : la prière nie guérit et je ne sens point de mal pendant que je prie ». Un autre jour, comme il était surchargé d'occupations, on l'invita à se dispenser d'un exercice de piété. « La prière, répondit-il, me donne des forces pour faire mon travail, et sans elle, je vous l'avoue bien franchement, je ne suffirais pas à ma tâche ».

 FRÈRE NICETAS – Interrogé un jour sur la vocation religieuse et sur les raisons qui doivent nous porter à l'aimer, il répondit : « J'aime ma vocation parce qu'elle me procure le bonheur d'assister tous les jours à la sainte messe, de faire souvent la sainte Communion, de visiter plusieurs fois par jour Jésus au saint Sacrement. En Outre un religieux est fait pour aimer Dieu, pour imiter Jésus-Christ, méditer sa sainte vie et étudier journellement sa doctrine et ses exemples ».

Oh ! comme ces motifs d'estime et d'amour de la vocation religieuse sont surnaturels !

 FRÈRE ATTALE – Son père l'excite à quitter sa vocation en lui promettant de lui donner tout de suite un domaine de trente mille francs. Il répond à son père avec respect mais avec une fermeté toute religieuse : « Mon père, vous m'affligez profondément en mettant à prix ma sainte vocation, sachez donc que je l'estime plus que tous les biens du monde et que vous m'apporteriez vingt-quatre domaines comme celui que vous m'offrez que je ne vous donnerais pas' en échange le tablier de cuisine dont je me sers pour remplir mon emploi. Je vous en conjure, ne me parlez plus d'abandonner mon saint état dans lequel je suis heureux, et où je sais que Dieu m'appelle ». Le père, frappé d'une réponse aussi ferme, resta muet et se retira plein d'admiration pour la vertu de son fils.

    FRÈRE OCTAVIUS – Atteint -d'une maladie grave, il ne se fait pas illusion sur sa mort prochaine, et il fait tout le nécessaire pour qu'elle soit bonne. Le Père Prédicateur de la retraite vient le voir et lui dit : « Courage, mon Frère, nous allons tous demander à Dieu votre guérison »

« Gardez-vous-en bien, mon Père, reprend vivement le malade, vous me fendriez un très mauvais service. Maintenant que je suis arrivé au port, voudriez-vous me rejeter en pleine mer ? Je vous en prie, demandez plutôt pour moi la. grâce d'une bonne mort ; c'est tout ce qu'il me faut. et tout ce que je désire ».

 FRÈRE PASCAL – Le saint Frère Pascal, premier Assistant de l'Institut qui est allé à la récompense, aurait pu s'appliquer le mot de nos saints Livres : « Le zèle de la maison du Seigneur m'a dévoré».

Ce zèle avait sa source et son mobile dans l'esprit surnaturel qui existait chez lui à un très haut degré.

En toute occasion, cet esprit se manifestait dans ses conférences aux Frères, dans ses entretiens particuliers avec eux et dans sa correspondance. J'en ai été l'heureux témoin bien des fois.

Citons sommairement quelques-unes de ces manifestations.

En répondant à un jeune Frère qui lui avait demandé, avec beaucoup d'instance : 1° la permission d'aller faire une visite à ses parents. 2° d'être placé à l'Ecole spéciale, il lui dit : « Tout désir qui nous travaille et nous empêche de prier est mauvais en soi. Savez-vous ce que désirent les bons Religieux ? la volonté de Dieu, la sainte Communion et le Ciel ».

Dans une lettre à un de ses parents, il dit : « Votre pensée sur le bonheur de communier m'est revenue plus de cent fois et toujours je me surprends à répéter qu'elle est grande cette consolation ! qu'elle est douce ! qu'elle est belle ! qui en a de plus grandes dans le monde ? que sont les joies des mondains comparées à celles que nous procure une Seule communion ? Communier, recevoir Jésus, ô, Dieu, quelle joie ! quel bonheur ! quelle fortune immense ! Oh ! mon cher ami, attachez-vous bien à Notre Seigneur ; il est la source de la béatitude, multipliez vos communions ».

Il n'écrivait jamais à ses parents sans leur parler de son bonheur : « Je suis infiniment plus heureux que l'empereur ; oui, serais-je le maître de tous les empires de l'univers, je ne jouirais certainement pas du bonheur que je goûte au service de Dieu, au service de Marie. Sauver son âme c'est tout, c'est tout ; le reste n'est rien. Communier souvent, voilà le bonheur, le vrai bonheur. Assister tous les jours à la Sainte Messe, aimer, visiter Jésus, s'unir à lui dans la Sainte Eucharistie, mais c'est délicieux. Les gens du monde ne comprennent rien à un tel bonheur ».

« Consolez-vous, mes bien-aimés Parents, écrit-il dans une autre lettre, le bon Dieu dans la sainte Eucharistie me tient lieu de père, de mère, de frères et de sœurs avec le bon Dieu, on a tout, que peut-on désirer de plus ? ».

Telle- vie, telle mort. Le saint Frère Pascal avait vécu de surnaturel dans les divers emplois qui lui furent confiés.

Aussi le Frère Jean-Baptiste déclare-t-il que l'excellent Frère passa ses derniers jours dans la pratique de toutes les vertus et qu'il mourut dans l'exercice actuel du divin amour.

Imitons ce saint Frère Assistant pendant notre vie, et nous pourrons avoir confiance que notre mort ressemblera à la sienne.

 *

*       *

 Que ferons-nous pratiquement, M. T. C. F., pour développer en nos âmes l'esprit surnaturel ?

Avant de répondre à cette question, laissez-moi vous rappeler un souvenir qui date de 23 ans.

C'était en 1894 ; un éminent religieux de la Compagnie de Jésus prêchait la retraite du Régime à St.-Genis-Laval.

La pensée Principale qui fut comme le Pivot de toutes ses instructions peut se traduire ainsi :

Dieu a un plan sur moi. Sa Volonté est que je sois un religieux vivant de surnaturel.

Il est donc souverainement important que je travaille sérieusement à atteindre ce but coûte que coûte. Il faut sous peine peut-être de me damner.

Voilà, M. T. C. F., qui est bien de nature à nous faire réfléchir.

Nous disons chaque jour à' notre prière du matin : Faites, Seigneur, que, malgré toute puissance ennemie, votre règne s'établisse pleinement sur nous, ce qui si­gnifie évidemment le règne du surnaturel en nos âmes.

Il y a donc des obstacles qui s'y opposent. Il faudra ou les éviter ou les surmonter.

Et quels sont ces obstacles ? L'Apôtre Saint Paul nous dit qu'il trouve en lui deux hommes, l'homme d'en bas qu'il ne craint pas d'appeler l'homme animal, et l'homme d'En Haut c'est à dire l'homme surnaturel duquel il peut dire : C'est Jésus-Christ qui vit en moi.

L'homme d'en bas, qui existe en chacun de nous comme il existait en saint Paul, est en lutte incessante contre l'homme d'En Haut, et il a pour aides dans cette terrible lutte, Satan, l'ennemi de tout bien et le monde avec ses scandales.,

Il est essentiel de prendre résolument les meilleurs moyens, à J'exemple de saint Paul et en général de tous les saints, pour affaiblir l'influence pernicieuse de ce double ennemi. Nous connaissons les moyens qu'ils ont employés, il n'est donc pas nécessaire de les indiquer ici. Mais je ne puis me dispenser de vous exhorter tous très instamment, M. T. C. Y., à prendre sur ce point de fortes résolutions à l'occasion de votre retraite de 1917, année du -centenaire. Nos meilleurs intérêts, per­sonnels le demandent ainsi que les intérêts généraux, de l'Institut et de l'Église.

Oh ! comme le Vénérable Père Fondateur et tous les nôtres qui nous ont précédés dans la bienheureuse éter­nité, contempleront avec satisfaction du haut du Ciel notre cher Institut si, en ce commencement du nouveau siècle, tous les membres qui le composent actuellement dans toutes les parties du monde sont comme eux des hommes vraiment mortifiés et animés, à un haut degré, d'esprit surnaturel.

Nous unirons nos prières et notre pouvoir d'édification mutuelle pour obtenir, dans la plus large mesure possible, la réalisation de ce désir.

Il y a un autre ennemi de l'esprit surnaturel contre lequel nous avons à nous tenir en garde, c'est ce que nous pouvons appeler la prépondérance du sens pu­rement humain -dans la manière de juger et d'apprécier les choses, les hommes et les événements.

Il sont nombreux dans le monde ceux qui n'ont pas d'autre critérium que celui-là. La raison humaine est la seule lumière qui les guide dans leurs jugements, dans leurs combinaisons, leurs choix, leurs décisions.

N'y a-t-il pas aussi parmi nous des religieux qui font une trop large part au sens purement humain dans leur manière de penser de parler et d'agir ?

Ils ne peuvent pas alors se dire les vrais imitateurs du Vénérable Fondateur, du vénéré Frère François, du Frère Jean-Baptiste, du Frère Louis-Marie et de tant d'autres qui, dans l'Institut, prenaient toujours pour guide le flambeau de l'esprit surnaturel.

   Quelles sont les causes qui sont de nature à intro­duire plus ou moins parmi nous cet ennemi de l'esprit surnaturel ?

   Ily en a plusieurs. C'est d'abord l'influence du milieu dans lequel nous sommes obligés de vivre pour exercer notre ministère d'éducateurs de la jeunesse.

Nos fonctions nous mettent en contact avec nos élèves, les parents et bien d'autres personnes chez lesquelles la mentalité surnaturelle est souvent bien faible quand elle ne fait pas totalement défaut.

Y a-t-il moyen de se garantir contre ce péril ?

Le Vénérable Père Champagnat s'en garantissait lors­qu'il était obligé de vivre à Paris. Il a déclaré lui-même qu'il y était aussi recueilli que dans la solitude des bois de l'Hermitage.

Il était cependant obligé de faire de nombreuses allées et venues dans la grande ville et de se mettre en rapport avec beaucoup de personnes. N'importe il se tenait dans le recueillement spirituel.

Ah ! c'est qu'il avait soin d'user de son grand moyen de prédilection, à savoir la pratique assidue et fervente de la sainte Présence de Dieu.

Usons-en tous de notre mieux, M. T. C. F. Il est à la portée de tous.

Il aura pour nous, comme pour le Vénérable Père, une très grande efficacité de préservation contre l'influence pernicieuse que pourrait avoir le milieu dans lequel nous avons à vivre.

Et puis souvenons-nous que Notre-Seigneur demande de nous que nous soyons, pour notre part, le sel de la terre et la lumière du monde. Pour cela il faut que nous n'ayons pas du tout l'esprit du monde, mais l'esprit de Notre-Seigneur.

Il est un autre ennemi de l'esprit surnaturel que Je dois vous signaler, ce sont certaines lectures. D'abord les lectures frivoles qui peuvent produire de bien funestes résultats. Sont-elles entièrement inconnues parmi nos Frères, surtout parmi les jeunes ? J'exhorte les Frères Provinciaux et les Frères Directeurs à être très vigilants et très fermes pour les empêcher absolument.

La lecture abusive des journaux n'est pas sans péril pour l'esprit surnaturel ; il est de mon devoir de le signaler.

Les relations non nécessaires avec les gens du monde présentent aussi les plus grands dangers pour l'esprit surnaturel. Les rapports des Frères avec les gens du dehors sont très certainement le plus grand écueil que puisse rencontrer leur vertu.

Qu'avons-nous à faire pour garantir l'Institut contre un si grave péril signalé par le Vénérable Père Fondateur lui-même ?

Il faut et il suffit qu'on se conforme partout, toujours, et en tout au Chapitre Vil de la 31e partie du Directoire Général.

Les Frères Provinciaux et tous ceux qui ont une part d'autorité considéreront comme un très grave devoir d'exiger qu'il soit très fidèlement observé dans toutes nos maisons.

S'il y a des ennemis de l'esprit surnaturel qu'il faut combattre, il y a aussi des moyens à prendre pour le dé­velopper et le fortifier dans chaque Frère en particulier et dans l'Institut en général.

Le premier c'est de prier à cette intention car tout don parfait vient d'En Haut. Pour cela j'invite tous nos Frères à réciter avec une ferveur exceptionnelle le « Veni Sancte Spiritus » par lequel nous commençons un certain nombre de nos prières de Communauté et d'autres exer­cices de la journée. Cette prière a pour objet de de­mander l'action du Saint Esprit dans nos âmes, ce qui constitue évidemment l'esprit surnaturel.

Nous ferons aussi une attention particulière à deux versets des Petites Heures de notre Office que nous ré­citons chaque matin : Levavi oculos meos in montes, unde auxilium mihi. J'ai levé les yeux vers les mon­tagnes d'où me viendra le secours. Nous pouvons inter­préter ce texte en disant que nos pensées sont dirigées vers les hauteurs de l'esprit surnaturel. Idem pouvons-nous dire du verset : Ad te levavi oculos meos qui habitas in coelis. J’ai levé mes yeux vers vous qui habitez dans les cieux.

   De toute l'ardeur de nos âmes et dans toute la sincé­rité de nos cœurs, à la Sainte Messe, au Sursum corda que nous adresse le prêtre, nous répondrons : Habemus ad Dominum. Oui ! oui ! Seigneur, nous voulons que nos pensées, nos désirs montent et demeurent dans les hauteurs de l'esprit surnaturel.

Mais pour nous, M. T. C. F., les moyens par excellence d'établir solidement dans nos âmes le règne de l'esprit surnaturel ce sont ceux que nous indiquent les art. 127 et 128 du Directoire Général.

Etudes religieuses faites assidûment, méthodiquement et constamment ; présence de Dieu pratiquée fervemment, voilà, n'en doutons pas, les meilleurs moyens de déve­lopper et de fortifier parmi nous le véritable esprit surnaturel.

Nous nous attacherons donc fortement à faire mieux que jamais l'étude religieuse prescrite par nos Règles. Nous sommes certains qu'en agissant ainsi, nous nous con­formons à la volonté de Dieu. Qui vit selon la Règle, vit selon Dieu.

A ce propos, il y aura grande utilité a faire relire en communauté et à commenter l'article sur les Études reli­gieuses qui commence à la page 174 de la Circulaire du 2 février 1913.

 INFORMATIONS ET AVIS DIVERS

 Recrutement.

 Vous comprenez tous, M. T. C. F., que la terrible guerre actuelle est de nature à nuire beaucoup, maintenant et plus tard, à l’œuvre capitale de notre recrutement.

Tous ceux qui ont à cœur le salut des âmes se préoc­cupent à bon droit de la question si importante du re­crutement du Clergé et des Congrégations religieuses d'hommes vouées à l'enseignement.

Evidemment., M. T. C. F., nous devons partager, ces préoccupations générales et surtout en ce qui touche à notre chère Congrégation.

Non seulement nous devons nous préoccuper de cette œuvre vitale, mais nous devons agir avec tout le zèlepossible pour procurer de bons et nombreux sujets à nos juvénats et à nos noviciats.

Un des premiers supérieurs d'une grande Congrégation de Frères enseignants me disait récemment : « Nous avons résolu en Conseil de faire du recrutement avec plus d'in­tensité que jamais, en y mettant toutefois la discrétion qui s'impose dans une œuvre de si grande importance. C'est sûrement à bon escient et par zèle pour la gloire de Dieu et le salut des âmes qu'ils ont pris cette décision.

Ne vous semble-t-il pas, M. T. C. F., que nous devons imiter cet exemple en redoublant partout de zèle pour cette œuvre si capitale ?

Je suis heureux de dire ici qu'en général dans l'Institut on a du zèle pour le bon recrutement.

Mais ne peut-on pas faire mieux encore ?

Ce serait sûrement un moyen excellent de marquer le Centenaire.

Si, en moyenne, chacun de nos Frères recrutait seulement une bonne vocation, quel beau présent ne serait-­ce pas pour l'ensemble de l'Institut en cette époque mémorable où notre chère famille religieuse atteint sa centième année d'existence ?

Est-ce trop demander ?

Il en est parmi nous qui ont pu me déclarer que, pendant le cours de leur vie religieuse, ils avaient recruté, qui. 10, qui 20, qui 30 bonnes vocations ou même plus que cela puisqueplusieurs m'ont affirmé en avoir recruté plus de 306 pendant le cours d'une trentaine d'années, témoin le bon Frère Hilarius que je puis nommer puisqu'il nous a quittés récemment pour une vie meilleure.

N'oublions pas que le zèle bien entendu pour le re­crutement est une des meilleures manières de témoigner le dévouement à l'Institut.

Redisons à ce sujet ce que nous avons déjà écrit peut-­être plus d'une fois dans nos circulaires antérieures.

Une bonne vocation est un trésor qui n'a pas de prix, tout l'or du monde ne suffirait pas pour la payer.

. Nous avons dans la récente Lettre qu'a bien voulu nous adresser Sa Sainteté BENOIT XV à l'occasion du Cente­naire un document qui peut nous aider beaucoup pour cultiver les bonnes vocations.

En effet quel est l'adolescent de bonne éducation chré­tienne et ayant au cœur du dévouement à la cause du bon Dieu, de notre sainte Religion et aux meilleurs in­térêts de la société humaine qui ne serait pas vivement impressionné par la lecture de cette Lettre Pontificale et surtout des trois premières lignes que je fais imprimer en caractères spéciaux pour qu'elles soient mieux remarquées :

« FORMER LE COEUR ET L'ESPRIT DES ENFANTS AU MOYEN DE L’ENSEIGNEMENT EST UNE ŒUVRE TELLE QU'AUCUNE AUTRE NE NOUS PARAÎT INTÉRESSER DAVANTAGE LA SOCIÉTÉ HUMAINE »

Et c'est là précisément le but de notre Institut .

Et c’est la plus grande autorité qui soit sur la terre qui lui attribue un rang si élevé parmi les autres œuvres !

Peut-on trouver, pour un adolescent, un encouragement plus persuasif pour entrer dans une Congrégation de Frères enseignants  ?

Nous continuerons, M. T. C. F., à employer aussi le grand levier de la prière pour demander instamment au Maître de la moisson, qui est si abondante, beaucoup de bons ouvriers pour la cueillir. C'est surtout ce moyen qu'employa le vénérable Père Fondateur en 1822.

Nous savons quelle en fut l'admirable efficacité.

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*    *

 Portrait du Vénérable Père Champagnat.

 Nous venons de faire tirer un portrait du Vénérable Fondateur en chromolithographie. C'est un travail bien réussi. Il a toute l'apparence d'une bonne peinture à l'huile. Les dimensions sont de 65 centimètres par 50.

Il fera certainement bonne figure dans nos classes, et il ne manquera pas de produire une impression d'édifi­cation sur les élèves. Nous désirerions qu'il y en eût un dans toutes les classes de I*Institut.

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Nos causes de béatification.

 Notre Frère Procureur Général prés le Saint Siège m'écrit que l'on compte avoir bientôt l'importante Con­grégation qui doit décider sur l'héroïcité des vertus du, Vénérable Père Champagnat.

Il y a tout lieu d'espérer que cette décision sera con­forme à nos désirs et qu'ensuite la cause suivra son .tours pour aboutir bientôt à la béatification.

Comme nous l'avons déjà dit plusieurs fois, cela demandera que nous puissions présenter de bons miracles qui soient reconnus comme tels par la Sacrée Congré­gationdes Rites.

Prions beaucoup et faisons prier dans ce but.

Répandons le plus possible l'image du Vénérable avec relique. Idem pour celle qui porte au verso la prière pour demanderla béatification et pour celle où le Vénérable Fondateurestreprésenté catéchisant.

Faisons aussi tout ce qui dépendra de nous pour la diffusion de la petite vile illustrée et de l'opuscule où sont relatées les faveurs attribuées à l'intercession du Vénérable. Nous avons encore à Grugliasco un lot assez considérable de ces brochures.

Dans plusieurs de nos provinces on a édité, à l'occasion du Centenaire, une vie populaire du Vénérable dans la langue du pays. Il y a lieu de les en féliciter.

Pour le vénéré Frère François, le Frère Procureur Général, qui est le Postulateur de sa cause, m'informe qu'on va s'occuper des Lettres postulatoires.

Je suis heureux de faire savoir à tous nos Frères que, dans la Société de Marie, on s'occupe en ce moment d'obtenir l'introduction de la Cause de béatification du Frère Coadjuteur Blaise Marmoiton qui fut martyrisé en Nouvelle Calédonie.

Je viens de donner une Lettre postulatoire pour cette cause à laquelle nous avons beaucoup de bonnes raisons de nous intéresser.

Je la recommande aux prières de tous nos Religieux et en particulier à nos Frères des provinces d'Océanie.

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 Faveur attribuée au Vénérable Père Champagnat.

 Chicoutimi, le 19 mars 1917. 

   Bien cher Frère Provincial,

Vers la fin de juin 1916, un de mes petits élèves du nom de Jules Brassard, fils du Dr H. D. Brassard, de Roberval, tomba malade de rhumatisme inflammatoire articulaire aigu.

Malgré les soins empressés de ses parents, le cher enfant dont la jeune sœur venait de mourir de la même maladie, fut bientôt étendu immobile sur un lit de douleur, en proie à un affreux délire qu'on croyait être avant-coureur de la mort.

Ayant appris que les médecins de la localité n'avaient plus aucun espoir de sauver l'enfant, il me vint à l'idée de lui faire parvenir une image relique du Vénérable Père Champagnat. La pieuse mère plaça la dite image sous l'oreiller du cher enfant après la lui avoir fait baiser en invoquant avec confiance notre Vénérable Père Fondateur.

Le lendemain matin, je rencontrai Monsieur le Vicaire H. Tremblay, qui venait de visiter le petit Jules, et je n'eus rien de plus pressé que de lui demander des nouvelles du malade. « Cette nuit, me répondit-il, il s'est produit un mieux considérable et tout à fait inespéré ». Ce fut pour moi une heureuse surprise, car je craignais fort qu'il m'annonçât la mort de l'enfant.

A partir de ce jour, le petit Jules continua à reprendre des forces. Il était sauvé ; sauvé, il est permis de le croire, grâce au Vénérable Père Champagnat.

La convalescence se prolongea jusqu'en janvier 1917, époque à laquelle il put continuer ses études.

Croyez-moi toujours, bien cher Frère Provincial,

Votre très humble frère et serviteur

F. RAYMOND-VICTOR.

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 Collection des Circulaires – Chronologie.

 Le dernier volume de la Collection des Circulaires est actuellement sous presse. L'impression en a été retardée par suite des mobilisations successives qui ont enlevé un grandnombred'ouvriersà l'industrie privée.

Parmi les documents qui complètent ce volume, on trouvera la Chronologie des faits principaux de l'histoire de notre Institut, depuis la naissance du Vénérable Champagnat jusqu'à fin décembre 1916.

Le Conseil Général jugeant de l'opportunité de mettre cette Chronologie entre les mains de nos novices, postulants et juvénistes, en a décidé l'impression en un fascicule spécial.

La Collection des Circulaires et la Chronologie vous seront livrées prochainement, autant, du moins, que le permettront les moyens de transport.

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 Question d'administration du temporel.

 L'article 642 du Directoire Général fait un devoir à tous ceux qui, sous une forme on sous une autre, sont chargés du temporel de l'Institut, des provinces ou des .maisons particulières d'y apporter beaucoup de soin, d'être vigilants, prudents, fidèles économes, ne perdant jamais de vue que les choses qui leur sont confiées appartiennent à Dieu.

En application de cet article dans les temps actuels, il est de mon devoir de dire à nos Frères Economes provinciaux et locaux, à nos Frères Directeurs d'avoir à tenir compte de l'augmentation plus ou moins considérable du prix d'achat de tout ce qui est nécessaire à la vie : comestibles, combustibles, habillements, chaussures, fournitures classiques, etc. … etc. …

Une augmentation équitablement proportionnelle s'impose dans la fixation du prix de pension dans nos internats, des mensualités dans nos externats payants, du traitement annuel des Frères là où nous travaillons pour une paroisse ou pour toute autre administration. Cette augmentation devra porter aussi sur toutes les fournitures aux élèves et en général pour tout ce qui est un élément de recette,

Les parents comprendront évidemment que nous sommes dans la nécessité de demander cette augmentation.

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 Election de Frères Provinciaux.

 

Les CC. Frères Provinciaux du Canada, de Colombie, du Brésil Méridional, du Brésil Central, de l'Afrique du Sud, de Constantinople et de Chine étant parvenus au terme de la période triennale pour laquelle ils avaient été élus, le Conseil Général, conformément à l'art. 181 des Constitutions, avait à pourvoir à leur réélection ou à leur remplacement. C'est ce qu'il fit dans sa séance du 9 mars dernier, où furent élus pour une période de trois ans:

 Frère Joseph-Emeric, Provincial du Canada ;

Frère Acatius, Provincial de Colombie ;

Frère Marie-Liévin, Provincial du Brésil Méridional ;

Frère Adorator, Provincial du Brésil Central ;

Frère Marie-Callixte, Provincial de l'Afrique du Sud ;

Frère Jean-Emile, Provincial de Constantinople ;

Frère Marie-Nizier, Provincial de Chine.

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Erection d'un Noviciat à Santiago (Chili).

 Très Saint Père,

Le Supérieur Général des « Petits Frères de Marie », prosterné aux pieds de V. S,, lui expose humblement ce qui suit.

Depuis cinq ans, à la demande de Son Excellence Monseigneur Gonzales Eysaguirre, Archevêque de SantiagoduChili, et des RR. Pères Assomptionnistes, qui dirigent plusieurs paroisses dans son Archidiocèse, notre Institut a fondé dans le dit Archidiocèse cinq écoles que Dieu a daigné bénir ; et l'on nous fait de vives instances pour en accepter d'autres. Malheureusement la pénurie de sujets nous rend cette acceptation impossible.

Pour obvier à cet inconvénient, Monseigneur l'Archevêque nous invite à ouvrir un noviciat dans le pays.

C'est pour cela, TrèsSaint Père, que je prie V. S. de daigner nous donner la permission nécessaire pour ériger canoniquement un Noviciat de notre Institut à Santiago du Chili.

Et que Dieu, etc.

 Vigore specialium facultatum a SS. D. N. concessarum, S. Congregatio negotiis Religiosorum Sodalium proeposita, attentis expositis, benigne facultatem tribuit IIIImeac RevmoArchiepiscopo S. Jacobi de Chile deveniendi ad canonicam erectionem Novitiatus proefati, dummodo omnia habeantur, quoe de jure requiruntur ad formam SLS. Canonum et Apostolicarum Constitutionum.

Datum Romae, die 27 martii 1917.

J. Card. TONTI, Proefectus.

Adulphus Ep. Canopitan, Seer.

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Frères dont nous avons appris la mort depuis la Circulaire

du 2 janvier 1917.

 

Noms des défunts                              Lieux des décès                            Date des décès

 

F. Solemnis                Profès perp.   Champ de bataille près Verdun       septembre 1916

F. Marie-Bernardin    profès temp.   Sur le champ de bataille                   ?          »

F. Abrosima                             «          Arlon (Belgique)                                 18 octobre      à

F. Judde-Marie           Stable ,            Pommerœul (Belgique)                     20 novemb.    »

F. Camilo-Serafin      Profès sers.    Mexico (Mexique)                               1 décembre »

F. Vérissime               Stable              Varennes (Allier)                                20        D

F. Jean-Arsène          Profès temp.   Champ de bataille à Verdun                         121      "

F. Valéry                      Stable              Varennes (Allier)                                23        "

F. René                            ‘’                  Varennes (Allier)                                26        »

F. Patrick                     Profès temp.   Roma (Basutoland)                            26        »

F. Esteban-Ricardo   Profès perp.   Mexico (Mexique)                               28        »

F. François-Ernest    Profès temp.   Ambulance à Bezonvaux                 29        s

F. Calixte                     Stable              Varennes (Allier)                                31        3

F. Marie-Gatien          Profès temp.   Ambulance à Belleray                       ?

F. Charles-Ignace        ‘’                    Sur le champ de bataille                   janv. 1917

F. Agnan                     Profès perp.   Beaucamps (Nord)

F. Ventura                               »          Beaucamps (Nord)

F. Gerbert                    Stable,            Linselles (Nord)

F. Audoin                    Profès. perp.  San Maurizio Canavese (Italie)       3

F. M` – Delphin                       »          St Désirat (Ardèche)                          3

F. Georges-Auguste Profès temp.   Ambulance de           …..

F. Archippe                 Profès perp.   Ruoms (Ardèche)                               9

F. André-Chanel       Profès temp.   San Maurizio Canavese (Italie)       13

F. Basilisse                 Stable              Manzanarès (Espagne)                    17

F. Paulin-Antoine      Profès temp.   Ambulance de Dugny (Meuse)       20

F. Eliseo                      Profès perp.   Vintimille (Italie)                                  24

F. Cerbonei                             "           Privas (Ardèche)                                 24

F. Reinhold                Profès temp    Sur le champ de bataille                   9 février »

F. Jephté                     Stable              Las Avellanas (Espagne)                 4 »

F, Marle-Ernest          Profès temp.   Sur le champ de bataille                   7 "

F. Pierre                      Profès perp.   St Hyacinthe (Canada)                     10

F. Télesphore                     »          St Genis-Laval (Rhône)       13 »

F. Eraste                      Stable              San Maurizio Canavese (Italie)       14       

F. Sévérianus            Profès perp.   Maynal (Jura)                                                  17        »          »

F. Pierre-Marcellin     Profès temp.   Monistrol d'Allier                                21                     »

F. Vivien                      Profès perp.   Moulins (Allier)                                   26        "           »

F Caleb                                    "           Privas (Ardèche)                                 28        »          »

F. Sébastien-Alfred               "           St Hyacinthe (Canada)                     28        «          "

F. Georges-Xavier     Profès temp,   San Maurizio Canavese (Italie)       2 mars

F. Malo                        Profès perp.   Ruoms (Ardèche)                               2          »

F. Marcello                  Stable              »          »                                                5          «          »

F. Féliciani                  Profès perp.   St Sauveur-de-Cruzières Ardèche 15

F. Pacôme                                           Pommeroeul (Belgique)                    17 »

F. Francisco-Ignacio    profès temp.   Las Avellanas (Espagne)                 20 mars 1917

F. Laurien                   Profès Perp.   St Genis-Laval (Rhône)                    21        »

F. Jules-Henri               Stable              St Genis-Laval (Rhône)        24

F. Vidal                        Profès temp.   Las Avellanas (Espagne)                  24

F. Philippe-Louis                   "           SI Hyacinthe (Canada)                     24

F. Misaël                     Stable              St Genis-Laval (Rhône)                    25

F. William                                »          Baileborough (Irlande)                      25        »

F. Rodérie                   Profès perp.   Varennes (Allier)                                28 »     »

F. Bonifacius                          "           San Maurizio Canavese (Italie)       29        «          "

F. Exupérius                           »          Courpière (Puy de Dôme)                 28        "           »

F. Daniel-Bernardino            Novice          Lujan (Rép. Argentine)            4          avril     « 

F. Fèlix-Prosper         Profès temp.   Pontôs (Espagne)                              5          «          "

F. Antoine-Emile                    »          Champ de bataille près Reims         6          "           « 

F. Juvénal-Luiz                      »          Apipucos (Brésil)                                6          »          "

F. Fernand                  Stable              Varennes (Allier)                                8          »          »

F. Primaël                   Profès perp.   St Genis-Laval (Rhône)                    10        "

F.Paramon                                           St Genis-Laval (Rhône)        11        »

F. Manuel-Aquilino   Profès temp.   Burgos (Espagne)                              11        »

F. Ludger                    Profès perp.   N. D. de l'Hermitage (Loire)              25        »

F. Théodorius                "                 St Genis-Laval (Rhône)                    2 mai   »

F. Josédech                           »          Vintimille (Italie)                                  3 »       »

 

    Pendant le prochain mois de juin, pour entrer dans les intentions de Sa Sainteté BENOIT XV, nous unirons nos supplications au Divin Cœur de Jésus pour Lui re­commander les grandes intentions du moment et nous réciterons avec une exceptionnelle ferveur les deux invocations:

Jesu potentissime, miserere nobis.

Jesu, Deus pacis, miserere nobis.

La présente Circulaire se lira en Communauté à l'heure de la lecture spirituelle.

Recevez, M. T. C. F., la nouvelle assurance de mes meilleurs sentiments de religieuse affection et d'entier dévouement en Notre Seigneur.

 FRÈRE STRATONIQUE.

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