L’école Champagnat d’Antananarivo et la crise du coronavirus

Pour la notre école le 6 juin, fête de Saint Marcellin Champagnat, est une journée qui permet à la grande famille mariste, les élèves et leurs parents ainsi que les éducateurs, de se réunir et célébrer la mémoire de notre Fondateur. La fête donne lieu tout d’abord à une grande messe qui rassemble tous les élèves de l’école à la paroisse, suivie de deux ou trois jours de spectacle donné en plein air par les élèves, les éducateurs et même les parents dans la cour même de l’établissement et par une kermesse.

Cet événement est toujours aussi une occasion de récolter des fonds au profit de l’établissement pour financer divers projets comme l’achat de nouveaux livres ou l’acquisition de certains matériels didactiques.

La crise du coronavirus

La fête de l’école est d’ordinaire une cérémonie clôturant l’année scolaire qui débute le mois de septembre et prend fin en ce mois de juin. Mais, le calendrier n’était qu’en sa moitié au deuxième trimestre quand les cours sont arrêtés à cause de la crise du coronavirus. Cette année, dans ce contexte particulier, il est impossible d’organiser les journées festives comme celles des années précédentes.

Pour le moment, seuls les élèves en classe d’examen sont autorisés à suivre des cours en classe durant la matinée. Ceux des classes intermédiaires restent à la maison. Faute de moyens et de ressources, leurs parents viennent à l’école pour retirer des notes de cours et d’exercices polycopiés. Suivant le calendrier scolaire, la fin de l’année scolaire approche et tout le monde se pose la question sur la suite des mesures de confinement… Les écoles privées sont durement touchées par cette crise du covid-19. L’incertitude et les nombreux défis causés par cette pandémie ne feront qu’aggraver les problèmes liés à l’éducation des enfants et des jeunes dans tout le pays.

Jeunes maristes

Avec l’école mariste, il y a deux autres écoles catholiques autour de la paroisse mais les trois sont loin d’être suffisantes pour accueillir toutes les demandes d’inscription. Il y a même ceux qui viennent de loin parmi les 2.200 élèves de l’école Champagnat. Pour certains, il faut plus d’une heure à pied pour arriver à l’école et de même pour rentrer chez eux. La plupart viennent à l’école en autobus.

La majorité des enfants sont des familles chrétiennes et beaucoup des étudient sont jeunes maristes de Madagascar (JMM). Ils sont fiers de vivre l’esprit mariste de Champagnat : réunion périodique, partage de la Parole, animation de la liturgie, engagement envers les plus pauvres dans différents quartiers de la capitale, enseignement de la catéchèse à la paroisse sont des exemples d’activités auxquelles ils sont activement engagés.

École Champagnat

L’école Champagnat est fondée en 1959 et se trouve en plein ville d’Antananarivo dans le quartier populaire d’Anatihazo Isotry. Malgré tous les défis, les parents continuent à envoyer les enfants à l’école car ils croient à la valeur de l’éducation de leurs progénitures.

Depuis la fondation de l’école, les frères collaborent avec les forces vives de la Paroisse St Joseph d’Anatihazo. Ils sont activement engagés au sein du comité paroissial, à l’enseignement de la catéchèse et de la religion à l’école et à la paroisse. Comme dans tous les établissements scolaires maristes du pays, les frères sont les premiers responsables de la gestion et de l’administration de l’école et donnent des cours aux élèves des différents cycles. L’école a ouvert le second cycle en 2015 avec les classes de seconde. Le résultat du baccalauréat pour le premier groupe l’an dernier a été satisfaisant.

Aide pour l’educacation

Comme dans toutes les écoles privées de Madagascar, les frais scolaires sont entièrement à la charge des parents. L’Etat n’accorde aucune subvention aux établissements privés. Pour payer les enseignants, l’école doit collecter les frais de scolarité des élèves. Tous les ans, l’école doit joindre les deux bouts afin de pouvoir répondre à des besoins tels que les travaux de réhabilitation et de réparation, achat de matériels didactiques ainsi que de nombreuses activités éducatives. L’éducation est certes couteuse pour les familles mais elles sont de plus en plus soucieuses de l’avenir et de l’éducation de leurs enfants.

Des ONG et des Fondations en collaboration avec l’école, payent les frais de scolarité pour des groupes d’enfants. C’est toujours grâce à des partenariats de l’établissement avec des ONG œuvrant dans le domaine social ou éducatif qu’il parvient à offrir le déjeuner à quelques élèves pauvres fréquentant l’école. Tous les travaux d’extension pour avoir plus de salles de classe sont les fruits des aides extérieures qui soutiennent les œuvres éducatives données aux enfants sous l’administration des frères.

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Fr Ramarosandratana Camille