17/Jul/2022 MAISON GéNéRALE

Les droits des enfants qui n’ont pas de nationalité

« En ce temps-là, l’empereur Auguste ordonna la tenue d’un recensement… (Joseph) alla s’inscrire, avec Marie, son épouse, qui se trouvait enceinte » (Lc 2, 1.5).

Plus de 2000 ans plus tard, nous nous trouvons dans des situations où des hommes, des femmes, de même que des enfants, n’ont pas de nationalité. La nationalité est un droit, et devrait être un droit réel pour toute personne. Les Nations Unies soutiennent que tout enfant, dès sa naissance, a le droit d’acquérir une nationalité. Une nationalité peut être obtenue par le lieu de la naissance ou par le lieu de résidence.

Ne pas avoir de nationalité peut impliquer que le garçon ou la fille vivent en situation d’exclusion sociale, ce qui rendra difficile l’accès à d’autres droits fondamentaux, comme l’éducation ou la santé. Malheureusement, aujourd’hui encore et pour différentes raisons, il existe bien des enfants qui n’ont pas ce droit fondamental. Ces garçons et ces filles deviennent des apatrides.

La nationalité est un droit qui fait partie de l’identité de la personne, tout comme son nom et son prénom, son sexe et sa date de naissance. Tout cela permet d’acquérir une identité au sein d’une société concrète. Ce manque entraîne l’impossibilité de faire partie, d’une façon pleine et entière, de la vie de la société.

Nous savons que les causes de l’apatridie peuvent être nombreuses (non reconnaissance par un État, manque de documentation, conditions des parents, appartenance à certains groupes ethniques…) : ce sont celles qui font que, le plus souvent, les parents ne se rendent au Registre d’État civil pour inscrire leurs enfants à la naissance.

Parfois, comme ce fut le cas pour Marie, Joseph et l’enfant Jésus, des milliers de personnes se voient dans l’obligation d’émigrer, de chercher une vie meilleure dans d’autres pays. Beaucoup, parmi ces personnes, en plus de devoir quitter leurs maisons, leurs terres, se voient dans l’obligation de vivre sans reconnaissance là où ils arrivent, à cause des barrières légales et institutionnelles qu’établissent les pays. Par conséquent, même s’ils ont eux-mêmes une nationalité, ils ont de la difficulté à créer, pour eux-mêmes, leur identité personnelle si nécessaire pour leur propre développement personnel plein et entier.

Nous, Maristes de Champagnat, nous devons continuer de travailler à l’élimination de tout type de frontières, nous sommes appelés à être des constructeurs de ponts entre les personnes, entres les groupes sociaux, entre les États.

Le Pape François, dans l’encyclique Fratelli Tutti, nous rappelle que dans certains milieux, il est nécessaire d’éliminer les barrières, d’aller au-delà de ces limites. Il nous rappelle comment ces frontières, bien des fois, attentent à la dignité humaine, comment les frontières entraînent la perte des droits pour les personnes, spécialement les plus vulnérables, et parmi celles-ci, les enfants, filles et garçons.

Dans la parabole du « Bon Samaritain », on nous rappelle la façon de faire pour un chrétien, la façon de prendre soin de notre « prochain ». Un prochain que, parfois, nous découvrons dans les caniveaux de la vie, dans les périphéries de notre monde. Aider ceux qui sont dans le besoin est une attitude chrétienne à laquelle on ne peut renoncer.

Plusieurs parmi vous, Maristes – frères, laïques, laïcs – vous travaillez avec des personnes sans papiers, spécialement avec des enfants et des jeunes. Merci pour votre témoignage. C’est le chemin à suivre pour donner de la visibilité à ceux qui sont « absents » dans nos sociétés, en développant des actions qui facilitent le plein développement des plus vulnérables de nos milieux, en étant « la voix prophétique » et « l’action miséricordieuse » de Dieu dans notre monde.


F. Ángel Diego García Otaola – Directeur du Secrétariat de Solidarité

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