Les racines maristes en Colombie
En fondant les Frères Maristes, Champagnat leur proposait comme objectif : « Former de bons chrétiens et de bons citoyens, et il leur présente Marie comme modèle des éducateurs et des éduqués en privilégiant la simplicité, le travail et la vie de famille », avec la devise : « Tout à Jésus par Marie, et tout à Marie pour Jésus. » En Colombie, au lendemain de la nouvelle constitution de 1886 et la signature du concordat avec le Saint Siège (31/12/1887), se crée l’organisation des Sociétés de Parents pour les écoles et les collèges privés, dans le but de donner une éducation chrétienne à leurs enfants. L’article 11 du concordat stipule : « Le Saint Siège apportera son appui et sa coopération au gouvernement afin d’établir, en Colombie, des institutions religieuses qui se dévouent de préférence au service de la charité, des missions, de l’éducation de la jeunesse, de l’enseignement en général et autres œuvres d’utilité publique et de bienfaisance. » Dès que furent connus en Colombie les termes du concordat, on commença à demander des religieux enseignants pour la direction des écoles publiques, et le 3 août 1888, le F. Théophane, Supérieur général, suite à la demande qu’il avait reçue, écrivit une lettre au Général Vélez, Ministre de Colombie auprès du Vatican, lui donnant une réponse à sa demande de Frères pour la Colombie, lui promettant des Frères pour la direction de deux écoles dans le Cauca. Finalement, le 26 mars 1889, a été signé à Rome le contrat par lequel les Frères s’engageaient à les diriger. Les sept frères européens arrivèrent à Popayán le 26 novembre 1889 et prirent possession de l’école officiellement le 4 décembre; ils ouvrirent les classes le 20 janvier 1890 avec environ 300 élèves.
La première fondation fut celle de Popayán, et la semence mariste s’est développée tout au long des 125 ans dans les villes comme Cali, Buga, Palmira, Tuluá et Carthagène dans la vallée de Cauca; Neiva, Timaná, Pital et Elías dans le Juila; Ibagué dans le Tolima; Bogotá dans le Cundinamarca; Pereira dans le Risalda; Quibdó dans le Chocó, Riohacha dans le Guarira; Diutama dans le Boyacá; Itagüi, Medellín et Sonsón dans Antioquia; Sibundoy, Santiago et San Francisco dans le Putumayo; Villavicencio dans le Méta. Malheureusement, plusieurs des 150 fondations disparurent lors de la guerre des mille jours ou à la suite de circonstances politiques postérieures. Actuellement, à l’occasion des 125 ans en Colombie, la Communauté Mariste continue à éduquer ses plus précieux trésors : 11.300 enfants et jeunes étudiants dans les 16 œuvres maristes et les 4 maisons de rencontre et de partage que l’on retrouve à Pasto, Ipiales, Popayán, Cali, Arménia, Pereira, Manizales, Medellín, Ibagué, Villavicencio et Bogotá, dirigés par 1.400 Frères et enseignant(e)s engagé(e)s et quelques centaines d’employés de soutien.
Tout au long de l’histoire, différents centenaires d’œuvres maristes ont illuminé le cœur des jeunes et de la patrie; on y associe la légion d’éducateurs, d’administrateurs et de collaborateurs qui ont travaillé jours après jour dans les collèges et les écoles; ils ont semé dans les sillons, rendant possible et appuyant le travail des semeurs et la joie de la récolte, formant ainsi la grande famille de Champagnat. C’est le lieu privilégié qu’occupent les Parents qui confient leurs enfants aux disciples de Champagnat, et les anciens élèves qui sont la fierté des Maristes. Ce sont ces personnes qui forment leur descendance légitime.
L’option pour les pauvres est le stimulant qui éclaire la route tout au long de l’histoire mariste en Colombie; la préoccupation pour les plus nécessiteux a été un souci constant partout où l’on retrouve la présence mariste tout au long de ces 125 ans; jusqu’à aujourd’hui se poursuit cette présence effective dans plusieurs zones d’insertion, peu importe les difficultés. Plusieurs œuvres éducatives ont aussi un caractère gratuit.
En l’année jubilaire de cette merveilleuse odyssée éducative en Colombie, rendons grâce à Dieu, à Marie, notre patronne et première supérieure et à saint Marcellin Champagnat, notre fondateur, d’avoir permis que cette grande œuvre continue d’étendre les racines maristes en Colombie.
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