St. Félicien, le 15 juin 1840.
Monsieur et vénérable Confrère,
Dieu soit loué! Notre maison pour vos bons Frères est enfin achetée. Cest la vaste maison de notre couvent, que le cher Frère Augustin, mon compagnon de voyage il y a deux ans, connaît, et qui lui faisait tant denvie. Notre commune sest montrée généreuse; jai lieu despérer que vous répondrez, daprès vos promesses expresses, à nos voeux et à nos sacrifices.
Nous comptons avoir nos chers Frères à la Toussaint; mais comme la maison demande quelques réparations, quelques distributions particulières pour lobjet auquel elle est destinée, nous ne pouvons mettre la main à loeuvre, sans que vous même, ou quelquun de vos délégués, ne vienne diriger nos travaux.
Mr. le Maire, qui ma prié de vous écrire, tous ceux quil représente, ainsi que le Curé, votre dévoué ami, vous prient de nous faire savoir lépoque prochaine de larrivée de votre inspecteur, à fin quouvriers et matériaux soient préparés davance.
En attendant votre bien désirée et honorable réponse, agréez, je vous prie, lassurance des sentiments pleins de reconnaissance et de respect avec lesquels je suis, Monsieur et vénérable confrère, votre très humble et dévoué serviteur,
B. FUSTIER.
P.S. Quelques sujets qui désirent entrer dans le noviciat de vos Frères, nattendent que votre heureuse arrivée. Vous trouverez ici, jespère, plusieurs vocations.

fonte: AFM 129.82