Lettres Ă  Marcellin

Père Jean-Claude Colin

1831-01-25

Mon bien cher confrère,
[1] Mille besognes sur les bras mempêchent de vous écrire aussi souvent que je voudrais. Vous ne doutez pas de la sincérité des voeux que nous avons formés pour chacun de vous dans ce renouvellement dannée. Je vous ai surtout souhaité à tous un grand courage, un grand désir de votre avancement et du salut des âmes, et une disposition à tout souffrir pour loeuvre de Marie. Je vois avec plaisir quinsensiblement elle prend du développement. Vous vous augmentez de votre côté et, du nôtre, plusieurs excellents sujets sollicitent.
[2] Nous sommes bien aises que vous ayez pris possession de Valbenoîte les établissements qui se font dans les moments dorages sont pour lordinaire plus durables, parce que ordinairement ils sont fondés sur une plus grande confiance en Dieu. Nous ne nous réjouissons pas moins que le choix dun sup(érieur) soit fait parmi vous. Ce sera un moyen de plus pour vous former à lobéissance. Jespère toujours trouver bientôt loccasion de passer quelques jours avec vous; et alors nous admettrons tous ensemble une règle commune. En attendant, suivez celle que vous vous êtes formée, mais avec une disposition de prendre par la suite celle qui sera reconnue être la plus utile à la gloire de Dieu et au salut de nos âmes.
[3] Après notre propre sanctification, le but principal de loeuvre est de se dévouer au salut du prochaine. Mais notre ministère seroit stérile, si nous ne sommes pleins de Dieu et de son esprit. Une once de lesprit de Dieu vaut plus que toutes les sciences humaines et que tous les beaux discours du monde. Cest donc cet esprit de Dieu que nous devons demander avec instance; nous devons être un jour comme autant dautres Moyse, placés comme lui entre Dieu et le peuple, et chargés de publier à celui ci les oracles de la divinité. Nous devons donc nous revêtir de lesprit de Moyse et ne chercher que dans Dieu les paroles que nous annoncerons au fidèles. Cest pour demander cet esprit de Dieu que je vous invite à vous unir à nous pour une neuvaine en lhonneur du St Esprit. Nous réciterons ici les litanies du St Esprit. Si vous ne les avez pas, vous pourriez dire le Veni Creator ou autres prières.
[4] Vos confrères de Belley apprennent toujours avec plus [grand] plaisir de vos nouvelles; ils vous embrassent tous, et nommément votre dernier arrivé. Je vous laisse [dans] les coeurs de J(ésus) et M(arie), et suis avec la plus tendre affection, votre très humble et très obéiss(ant) serv(iteur),
COLIN, sup(Ă©rieur).
Belley, 25 janv(ier) 1831.

fonte: Daprès lexpédition autographe, APM 233.2

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