Lyon, 7 août 1837
Mon bien cher Confrère,
[1] Je suis en retard de répondre à votre lettre. Mais outre que je suis fort affairé, je ne sais trop que vous dire sur cette acquisition dont vous me parlez. La branche des Frères na pas encore de bases arrêtées sur lesquelles on puisse établir une réponse sur la question. Les Etablissements particuliers des Frères auront-ils des fonds ou des revenus fixes appartenant à la Société ou à chaque Etablissement en particulier? ou, nauront-ils que le traitement fourni par les paroisses avec la pension mensuelle des enfants? voilà autant de points importants quil faudrait fixer; alors, il serait facile de répondre à la question proposée. Dans tous les cas, prions avec ferveur; peut être négligeons-nous trop cet unique moyen que nous ayons de connaître la volonté de Dieu et de réussir dans nos entreprises. Je me sens pressé de vous conseiller de suspendre pendant trois mois toute espèce de projet, afin de vous occuper uniquement à bien former et à mettre sur un bon pied votre Maison Mère et vos Etablissements particuliers, et à régler si bien toutes vos affaires que, si vous deviez mourir dans trois mois, tout fût en règle. Je ne crois pas que le moment soit venu, de mettre en pre-mière ligne les points sur les i pour les Etablissements des Prêtres. Nous noffrons pas encore assez de garanties, et nous inspirerions de la défiance. M. Chomel, vicaire de Tarentaise, demande à entrer dans la Société: veuillez examiner sa vocation et me dire ce que vous en pensez. Jai vu hier M. Paullier, pour les Frères à Fourvière, il les acceptera avec leur habit; il nen demande que deux; mais nous avons ajourné jusquau mois de septembre, et pris ce temps pour examiner devant Dieu.
[2] Je désirerais savoir si nous pourrions faire notre retraite le 11 septembre, cest-à-dire la commencer. Je nai pas le temps de refaire ma lettre. Je vais repartir pour Belley. Votre très humble frère,
COLIN, Sup.

fonte: CSG 01, 230