Le premier empêchement, toujours le même pour satisfaire les nombreuses demandes, cest le manque de sujets disponibles. A celui-ci sajoute une autre condition sur laquelle le Père, sans doute instruit par Iexpérience, insiste de plus en plus, à savoir Iaccord, entraînant la bienveillance et le soutien, de la part des autorités tant civiles quecclésiastiques. Ici, plus quailleurs, après Ialerte avortée donnée par Mr. Vernet, (cf. L 148, 149, 150), cette condition paraît importante. Mais ce nest certainement pas pour cette raison que les Frères ne se sont jamais établis à Lamastre, pas plus dailleurs que les Frères de Viviers.

Monsieur le Curé,

La demande que vous nous adressez, nous paraît très intéressante et très avantageuse, mais nous ne pouvons y acquiescer pour deux raisons. La première est que nos frères disponibles sont tous placés, et quil nous reste encore beaucoup promesses à remplir. La seconde est que notre usage étant de ne fonder des établissements quavec lassentiment préalable et bien formel de lautorité supérieure, soit écclesiastique, soit civile, il faut avant tout que votre demande soit revêtue de cette condition.

Dailleurs jespère que les bons et excellents frères de Viviers pourront enfin accedér à vos désirs. Cependant je suis très sensible à la confiance que vous nous témoignez et je vous prie dagréer mes justes remerciments aussi bien que lhommage du profond respect avec lequel jai lhonneur dêtre…

[CHAMPAGNAT]

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès la minute, AFM, RCLA 1, p. 142, nº 180