Lettres de Marcellin 314

Marcellin Champagnat

1840-01-16

Monseigneur De Bonald, évêque du Puy vient dêtre nommé le 4 décembre 1839 archevêque de Lyon, pour succéder au Cardinal Fesch mort le 13 mai précédent. La nouvelle na sans doute été rendue publique quen janvier car il avait dabord refusé la nomination. Le Père Champagnat dès quil Ia sue sest empressé de rédiger cette lettre pour lui présenter ses respects. Comme à cette époque il était à Paris, cétait une bonne occasion de le mettre au courant des démarches en vue de Iobtention de Iautorisation légale. Cest pourquoi, ne se bornant pas à cette simple lettre, il lui fait parvenir tout un dossier comprenant un aperçu sur létablissement de la congrégation, la copie de la lettre quil avait envoyée au Ministre le 27 novembre 1837 (cf. L. 159) avec les deux compléments mis à jour: la liste des écoles tenues par les Frères et celle des paroisses qui demandent la même faveur. Nous croyons inutile de répéter ici la lettre au ministre et ces deux compléments dont nous navons pas les manuscrits reproduits dans Circ. I, pp. 308 à 3I4 et dans IAbrégé des Annales pp.339 à 343. Dailleurs, il est fort probable que ces documents naient pas été rédigés par le Père Champagnat.

Monseigneur,

Le Supérieur des Petits Frères de Marie ose dévancer lheureux moment qui doit vous donner à nous veux et à nos désirs pour offrir à Votre Grandeur lhommage de son profond respect et de ses très-humbles félicitations. Nous avons tous resenti la joie la plus vive en apprenant lheureux choix qui vous appelle à gouverner la célèbre Eglise de Lyon. Pleins de reconnaissance, nous nous sommes unis à tous les fidèles du diocèse pour remercier le bon Dieu de nous avoir donné dans votre auguste personne un si digne et si saint Prélat, un Pontife si zélé et si charitable.

Monseigneur, vous nous avez accueillis et protegés dans le diocèse du Puy. Nous avons pu, sous vos heureux auspices, y former nos premiers établissements, que navons nous pas lieu dattendre de votre bonté pastorale maintenant que nous allons devenir vos enfants dune manière toute particulière.

Aussi Monseigneur, animés de la plus douce confiance,nous osons du premier abord vous envoyer sous se pli un exposé de létat actuel de notre petite société et réclamer en sa faveur le secours de votre puissante protection.

Depuis une huitaine dannés nous sollicitons, sans pouvoir lobtenir, le bienfait dune ordonnance Royale qui, en régularisant notre existence, mettrait nos Frères à labri de la conscription. Que nous nous estimerions heureux, Monseigneur, si nous pouvions devoir à votre bienveillance et à votre puissant crédit cette faveur si précieuse et si longtemps désirée. Quelle reconnaissance vous conserveront à jamais tous les enfants de Marie et en particulier celui que le bon Dieu a appelé à les réunir et à les diriger.

Dans la douce espĂ©rance que vous agrĂ©erez ma demande et que, vous trouvant auprès de Sa MajestĂ©, vous parlerez en notre faveur, jai lhonneur dĂŞtre, avec les sentiments du plus profond respect,…

CHAMPAGNAT.

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès la minute, AFM, RCLA 1, p. 166, nº 212 éditée dans CSG, 1, p. 301 et dans AAA pp. 304-305

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