Pélerinage ? privilège – France, 7-15 novembre

Pèlerinage ? Privilège. Ce fut une semaine de bonheurs ? malgré les longues journées, le nombre de voyages, quelques levers matinaux et les risques de prendre l?avion en ces jours de craintes terroristes.

Nous avons été heureux de notre séjour à la Barollière, un hôtel à quelques kilomètres de St Chamond, avec des vues splendides sur la ville et une hospitalité à laquelle on ne peut rien reprocher. Et nous avons vraiment beaucoup mangé ! Copieux repas du soir et des paniers repas avec des restes suffisants pour remplir douze paniers.

Nous avons eu la chance d?avoir le Frère Neville Solomon, de la communauté de l?Hermitage, et le Frère Louis Destombes, de la communauté de La Valla, pour nous accompagner pendant plusieurs jours et nous expliquer très clairement et avec une immense connaissance les lieux que nous devions visiter et pour les situer dans le contexte historique.

Et ainsi nous étions bien préparés pour la surprise journalière. Dirigés par Barry et Antoine, chaque jour avait quelque chose d?inattendu à chaque détour ; et nous ne savons pas encore comment ils se sont arrangés pour nous obtenir de la neige pendant notre visite à la Maison Donnet et à la maison Montagne. Et comme si ce n?était pas assez merveilleux, ils gardaient le meilleur pour la fin.

Notre visite à Taizé, le samedi, pour l?Eucharistie donna le ton de la semaine : simplicité, silence, réflexion intérieure sur ce que nous sommes et comment nous sommes appelés ? renforcée par la visite de l?après-midi à Ars où ces vertus sont incarnées par le Curé, autrefois compagnon des premiers Maristes.

Lundi fut une journée magique, rendue exceptionnelle par l?abondance de neige, précoce pour la saison et pour nous, un vrai cadeau. Alors que nous montions de Saint-Étienne à St-Genest-Malifaux, il était évident qu?il y avait beaucoup de neige plus haut. Marlhes et Le Rosey étaient enveloppés de brouillard, créant une couverture de silence et de calme dans la maison de la famille Champagnat et sur leurs lieux de culte, en ces temps difficiles des premiers jours de la Révolution. Le chant Grand Homme de Dieu à la fin de la Messe a pris pour nous un sens tout particulier.

Notre itinéraire par St Sauveur en Rue et Bourg-Argental nous conduisit, dans la neige, vers la maison Donnet où nous avons commémoré le Souvenez-vous qui a sauvé Champagnat. Nous sommes arrivés ensuite au Bessat et aux Palais ; nous étions bel et bien liés à la neige. Quelle magnifique expérience !

Le mardi, nous avons visité La Valla et Maisonnettes. L?église paroissiale de La Valla n?a pas de lien direct avec Champagnat, mais Notre Dame de Pitié, à Leytra, en dehors du village, garde encore son mystère. Notre marche vers Leytra nous a offert un autre spectacle ?Barry-Antoine? : La lumière du soleil illuminait de façon féerique la ville de St Chamond, comme une scène de théâtre dans un arc d?avant-scène ; et à mi-distance, notre maison de l?Hermitage. Il était facile de goûter la présence de notre Fondateur en ce lieu.

La Messe à sa table bien-aimée des chercheurs de reliques, est un temps fort pour le pèlerin ? et ce le fut pour nous. Nous sommes bien aidés par notre aumônier Bernard, servite de Marie, qui est très en phase avec notre esprit.

Mercredi, nous avons visité Fourvière. La petite chapelle dont nous n?avons pas besoin de rappeler l?importance ici, nous a prodigué un autre cadre particulier pour notre Eucharistie et nous avons fait notre propre promesse, appuyée sur celle des Fondateurs Maristes, le 23 juillet 1816. Puis, nous avons rendu visite à St-Genis-Laval pour le déjeuner.

Jeudi, notre visite au Puy a été une longue mais riche journée. Le Puy est un lieu charmant et remarquable avec de solides structures pour les pèlerins chrétiens, tous les Maristes et les S?urs Joséphites. La simple basilique romane avec ses motifs mauresques domine la ville. Elle abrite une célèbre Madone très vénérée par les pèlerins depuis plusieurs siècles. Pour nous elle était vêtue de blanc, mais elle a une garde robe arc-en-ciel qui convient à toute occasion. Notre Messe dans une petite chapelle latérale a été célébrée par un prêtre local en français et avec beaucoup d?enthousiasme, mais notre astucieux Bernard fut bien à la hauteur de sa tâche, et nous, Maristes, avons été bien accueillis par le prêtre et la petite assemblée.

Nous avons visité la statue de Marie construite avec les canons pris après la bataille de Sébastopol, et Saint Michel d?Aiguilhe, tous deux situés sur une aiguille volcanique. Saint Michel est une cathédrale en miniature. La façade est magnifique et l?intérieur est couvert de fresques. La chapelle elle-même est petite mais parfaite dans sa structure : narthex, ambulatoire, abside, voûte de la nef et un petit sanctuaire – c?est un embryon d?architecture dédiée à Saint Michel Archange. Et la vue des paysages environnants est un ravissement pour les yeux.

Vendredi, nous sommes allés à Belley, la maison mère des S?urs maristes. Ce fut important pour nous de prendre contact avec les autres branches de la famille mariste et avec les deux s?urs maristes, Marie Challacombe et Teri O?Brien, qui ont été l?âme de l?hospitalité, aussi différentes que la craie et le fromage. Elles se complétaient pour nous raconter l?histoire de leur fondation et nous montrer leur maison et la chapelle où Mère St Joseph (Jeanne-Marie Chavoin) est enterrée et où fut célébrée la Messe.

Après le diner nous avons visité le Collège Lamartine où le Père Jean-Claude Colin avait été réticent pour en être le Directeur et qui a donné deux saints : Pierre Chanel et Pierre-Julien Eymard. Puis nous sommes allés à la Capucinière où les premières Maristes ont émis leurs v?ux en 1836.
Sur le chemin du retour vers la Barollière, nous avons eu une sorte d?accident qui s?est soldé par une vitre brisée et une partie du pare brise endommagée, du côté du chauffeur. Le chauffeur, Claude, a été un modèle de maîtrise et a réglé l?incident comme un saint et nous a mis à l?aise, sains et saufs. Un petit miracle du Souvenez-vous pour nous. Aujourd?hui.

Le samedi il y a eu une visite à la maison des Pères Maristes à La Neylière. Nous avons célébré l?Eucharistie dans la chapelle où Jean-Claude Colin est enterré, puis nous avons visité le Musée d?Océanie. Dans l?après-midi nous nous sommes rendus à l?Hermitage. Nous avons eu une émouvante prière dans la chapelle autour de la châsse de Champagnat où nous avons renouvelé nos v?ux. Nous étions tous un peu déçus de ne pouvoir faire honneur à l?Hermitage ? après tout, c?est notre maison spirituelle. Quand nous avons quitté la Chapelle, il pleuvait, et la visite au cimetière fut supprimée. Mais il y avait de bonnes nouvelles – très bonnes nouvelles. Nous avons pu voir les bâtiments car les ouvriers étaient partis pour le week-end. Quelle belle joie !

Nous avons commencé par l?atrium qui recouvre l?ancienne cour intérieure ; nous avons pu voir dans tous les coins et recoins que nous n?avions jamais vus auparavant. Nous avons donné un coup d??il dans la salle des fresques et dans l?ancienne salle à manger. Nous avons vu le nouveau bâtiment de « l?autre côté » du Gier – ce sera une ?uvre d?art. Nous sommes allés dans le bâtiment d?origine et dans la chambre du Fondateur : un mur a été enlevé de l?ensemble original en pierre et une section originale du plafond est apparente ? pour le moment. Nous sommes tous contents de savoir que la pièce sera restaurée dans son état d?origine, autant que possible. Tout cela a été rendu possible grâce au Frère George Palandre qui est membre, avec le Frère Neville, de la nouvelle communauté qui commencera en 2010.

Entre la neige inattendue sur le Mont Pilat et la visite non prévue du site de l?Hermitage, il y avait vraiment de quoi dire merci !

Dimanche, le lever matinal à 3heures nous a permis d?arriver à Rome à temps pour le petit déjeuner. Un autre petit bonus : Rome vu du ciel ? St Pierre, le monument à Victor Emmanuel, le Colisée, Termini, Ste Marie Majeure, St Jean de Latran et notre maison au loin.

Une semaine de bonheurs, de privilèges et de plaisirs. Merci à tant de personnes : Barry, Antoine, Neville, George et Louis ? sans oublier le gentil et spirituel Bernard, et notre redoutable chauffeur Claude !

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Frère Anthony Butler