La dévotion du Père Champagnat pour la sainte Vierge

10/08/2006

Les Constitutions des Frères Maristes au n° 35 disent: « A l’instar de la première communauté à la Pentecôte, nous reconnaissons Marie parmi nous. Sa présence nous appelle à vivre la fraternité mariste et nous aide à comprendre que nous formons la communauté de Jésus. Autour de Marie, nous construisons une Église à visage marial.»

Nous vous proposons la lecture de quelques pages de la vie du Père Champagnat.

On peut dire que notre bien-aimé Père avait sucé cette dévotion avec le lait : car sa mère et sa pieuse tante, toutes les deux très dévotes à la sainte Vierge, sétaient appliquées à lui inspirer cette précieuse dévotion, et lavaient instillée doucement dans son c?ur, dès sa plus tendre enfance.
Pendant sa jeunesse et tant quil fut au sein de sa famille, il sétait contenté, pour honorer Marie, de réciter quelques courtes prières quon lui avait apprises; mais lorsquil eut pris la résolution dembrasser létat ecclésiastique, et quand il fut dans les séminaires, sa piété envers la Mère de Dieu augmenta sensiblement, et il simposa un grand nombre de pratiques pour mériter sa protection et pour lui témoigner sa tendre affection. Il prit alors la résolution de dire tous les jours le chapelet ; résolution quil a gardée toute sa vie avec la plus grande fidélité. Il aimait aussi à faire à Marie de fréquentes visites ; et cest dans ses longs entretiens avec elle, aux pieds de ses autels, quil comprit que Dieu voulait le sanctifier et le préparer à travailler à la sanctification du prochain, par une dévotion spéciale à cette divine Mère. Dès lors sa devise : Tout à Jésus par Marie, et tout à Marie pour Jésus. Cette maxime nous révèle lesprit qui le dirigea et qui fut la règle de sa conduite pendant toute sa vie.
Regardant la sainte Vierge comme sa Mère et comme la voie qui devait le conduire à Jésus, il mit sous sa protection ses études, sa vocation et tous ses projets ; chaque jour il se consacrait à elle et lui offrait toutes ses actions, afin quelle daignât elle-même les présenter à son divin Fils. Cest dans une de ses fréquentes visites à la sainte Vierge que lui vint la pensée de fonder une congrégation de pieux instituteurs, et de lui donner le nom même de celle qui lui en avait inspiré le projet. Comme il se sentait un attrait particulier pour honorer la sainte Vierge, jugeant des autres par lui-même, il crut que le nom seul de Marie suffirait pour attirer des sujets à la congrégation quil avait lintention de fonder. Il ne se trompa pas.
Fidèle à sa résolution daller toujours à Jésus par Marie, en quittant le grand séminaire, après avoir reçu les ordres sacrés, il se rendit à Fourvières pour consacrer à la sainte Vierge son ministère ; et chaque fois que des affaires lappelaient à Lyon, il allait renouveler aux pieds de Marie, dans son sanctuaire de Fourvières, cette offrande et cette consécration. Nommé vicaire à Lavalla, il sy rendit le samedi, et voulut commencer lexercice du saint ministère le jour de la fête de lAssomption, afin que Marie en bénît les prémices, et les présentât elle-même à son divin Fils. Cest ainsi quil a fait toute sa vie ; offrant et confiant à la sainte Vierge tous ses projets, toutes ses ?uvres, et ne mettant la main à leur exécution quaprès lavoir longtemps priée de les bénir.
Tous les jours, en visitant le saint Sacrement, il allait rendre ses hommages à la sainte Vierge. Mais cela ne suffisant pas pour satisfaire sa piété, il lui éleva dans sa propre chambre un petit autel, sur lequel il mit sa statue ; et là, à toutes les heures de la journée, il lui adressait de ferventes prières, et souvent même il restait longtemps prosterné à ses pieds. Sétant aperçu que lautel dédié à Marie dans léglise de la paroisse était en mauvais état, il en fit faire un neuf à ses frais, et fit réparer toute la chapelle. Il y a dans la paroisse de Lavalla, à quelque distance du village, un sanctuaire dédié à la sainte Vierge, sous le nom de Notre-Dame de Pitié. Le bon Père le visitait souvent ; et, plusieurs fois la semaine, il sy rendait en procession avec quelques pieux fidèles pour y célébrer le saint sacrifice de la messe. En y allant, on chantait le « Miserere », et en retournant les litanies de la sainte Vierge.
Dès la première année de son vicariat, il établit dans léglise de la paroisse la pieuse pratique du mois de Marie, qui était peu connue alors, et qui devait, quelques années plus tard, produire tant de fruits de salut dans toute la France et dans tout le monde chrétien.
Il faisait lui-même cet exercice tous les matins avant sa messe. À cette occasion, il répandit dans la paroisse un grand nombre dexemplaires du petit livre appelé Mois de Marie et dautres ouvrages propres à inspirer la dévotion à lauguste Mère de Dieu. Aussi, dans peu de temps, les exercices du mois de Marie se firent dans tous les hameaux de la paroisse, et bientôt même chaque famille eut son oratoire, où le soir elle se rassemblait, devant limage de la Reine du ciel, pour implorer sa protection, pour chanter ses louanges et méditer ses grandeurs et ses bontés.
Quand il eut fondé son Institut, le mois de Marie devint un exercice de communauté; il en établit même la pratique dans les écoles, et en fit un article de règle conçu en ces termes : «Tous les Frères prendront à c?ur de faire exactement le mois de Marie, et ils feront en sorte que leurs enfants le fassent pareillement avec goût et dévotion. »

Vie di Père Champagnat, p. 341-343

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