Quel leadership de service offres-tu à ceux qui sont à tes côtés ?
La devise : « qui ne vit pas pour servir n’est pas apte à vivre », a été le mot d’ordre de l’École de Leaders I, qui s’est tenue à la maison de rencontres de San José de Paraíso, du 14 au 19 août.
L’objectif de la rencontre était d’offrir un espace de rencontre profonde avec soi-même, avec le Christ, avec les autres, et de se former à partir de l’expérience pour la mission que le Seigneur a pensée pour chacun des jeunes participants.
Les jeunes participants étaient au nombre de 38, venus des diocèses de Matanzas, Santa Clara, Ciego de Ávila et Cienfuegos.
Souvent, selon les adultes, on entend dire que les jeunes « au niveau personnel, il y en a qui sont bien, mais il manque un engagement de groupe, il n’y a pas de leaders qui entraînent les groupes pour prendre des responsabilités », « … que la plupart des jeunes manquent de la préparation nécessaire, qu’ils manquent de ressources de formation, d’outils pour se prendre en main et pour créer… », « …que les jeunes ne sont guère à la place qui leur revient, cela étant dû à plusieurs raisons… », « …qu’on n’observe aucun engagement sérieux et authentique… », « …que l’Église… n’est pas l’espace privilégié pour beaucoup… », « …que l’on reproduit une structure paternaliste… », « …qu’ils ont des manques affectifs et des dommages anthropologiques qui se manifestent à travers des attitudes changeantes… », « …que les jeunes ne sont pas aux premières loges… » (Enlace J., Revue de la Pastorale Cubaine des jeunes, p. 4).
Et je me demande : au lieu de nous plaindre et de voir leurs obscurités, ne serait-ce pas envisageable de prendre leurs sandales et d’essayer de cheminer avec eux, à leurs côtés, comme Jésus l’a fait avec ses disciples maladroits et ignorants ? Est-ce possible que nous, les sages et expérimentés animateurs de la Pastorale des Jeunes, écoutions les cris et les besoins de base des jeunes qui sont tout près de nous ? Serait-ce possible de perdre du temps avec eux une nuit dans la rue G de La Havanne ou sur la « passerelle la plus grande de Cuba, la digue de Cienfuegos, ou à un autre endroit qu’ils considèrent un espace propre ? Si l’on peut partager avec eux un jeu de balle, de domino, une journée de plage et de sain loisir, on peut aussi les accompagner pour qu’ils assument des leaderships au sein de l’Église et de la société cubaine ; on dit que « vouloir c’est pouvoir » !
Les espaces tels que la musique et la chorale au service de l’autel sont importants. Les acolytes et les lecteurs dans l’Eucharistie sont, eux aussi, importants. Sont aussi importants les catéchistes, les animateurs des adolescents et des jeunes, tout comme les jeunes missionnaires, les visites dans les maisons de retraite, la formation basée sur l’expérience et la prière. Mais il est aussi très imporants de laisser les jeunes être et faire, qu’ils soient les protagonistes de leurs vies, de leurs rêves et idéaux.
Qu’il est bon que les jeunes de nos communautés conquièrent des espaces culturels, sportifs, de communication, de création de réseaux sociaux, et de susciter une conscience critique face aux événements. Qu’il est bon de leur présenter la personne de Jésus-Christ et son projet du Royaume de Dieu. Ce serait formidable, aussi, de les aider à discerner le projet que Dieu a pour leur vie ici et maintenant, à ce moment de l’histoire.
J’ignore si les « indignados » d’Espagne, d’Égypte ou ceux du soi-disant printemps arabe ont créé une École de Leaders ; ce que je sais c’est qu’ils deviennent les protagonistes de l’histoire là où ils se trouvent. J’ignore si les étudiants chiliens ou ceux du mouvement « # Yo soy 132 » du Mexique ont vécu une École de Leaders ; ce que je sais c’est qu’ils exercent leur leadership dans le temps et dans l’espace qui est le leur. Et toi, es-tu protagoniste de ta vie et de ton histoire ? Quel leadership de service offres-tu à ceux qui sont à tes côtés ?
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F. Héctor – Cienfuegos