2022-02-24 FRANCE

Jean Beauvois

Le Seigneur a accueilli dans la paix de sa maison Frère Jean BEAUVOIS décédé le lundi 21 février 2022, à l’âge de 83 ans, dont 65 ans de profession religieuse.
Le Frère Provincial des Frères Maristes,
les Frères de la Province L’Hermitage,
la communauté de Saint Genis-Laval, sa famille et ses amis, vous invitent à les rejoindre par la prière.
Ses funérailles seront célébrées le jeudi 3 mars 2022, à 15 heures, à la chapelle des Frères de Saint Genis-Laval (Le Montet), et seront suivies de l’inhumation au cimetière de la communauté.
Qu’il repose dans la paix du Seigneur.
Suffrages : cf. Constitutions n°38.3
Frère Jean a été, au cours de sa vie, ce qu’on peut appeler « un taiseux ». Aussi, bien des moments importants de sa vie ne nous sont guère connus. Il est cependant deux domaines dans lesquels il s’est exprimé avec éloquence : un esprit de service discret, mais constant et capable de technicité, notamment en informatique ; et le sens de la beauté qu’il révélait dans l’art du jardinage. Il était mariste certes ! Mais il y avait aussi en lui du Chartreux et du Franciscain.
Il naît à Loos-les-Lille, le 23 juillet 1938. On sait que son père exerce le métier de couvreur, et qu’il a deux soeurs. Aucune source n’indique comment il a connu les Frères Maristes. Peut-être a-t-il été élève à Beaucamps… Il semble avoir fait un temps de juvénat à Cassel, puis à Beaucamps, avant d’entrer comme postulant au noviciat de Bouvines, en septembre 1954. Juste avant sa prise d’habit, en juillet 1955, il passe le brevet élémentaire qui lui donne le droit d’enseigner. Après ses premiers voeux, il fait deux ans d’études au scolasticat de St Genis-Laval, de septembre 1956 à juillet 1958, puis, en septembre 1958, il réussit la 2e partie de son baccalauréat, à Lille, dans la série « Math. Elem. » (un bac difficile !).
Intellectuellement bien armé pour enseigner, il devient instituteur dans les établissements de la province du Nord, d’abord à Quesnoy-sur-Deule, puis à Halluin, avant son service militaire qu’il effectue à Laon puis en Algérie, en 1961-63. Il reprend ensuite sa vie d’instituteur adjoint dans divers postes (Beaucamps, Clamart, Aulnois-sur-Seille, Halluin) avant de revenir à Quesnoy où il reste 15 ans, de 1972 à 1987. Enseignant consciencieux, estimé de ses élèves, il exprime son amour de la nature et sa créativité artistique dans l’établissement, entretenant, parfois avec l’aide de son père, un jardin qui lui vaut même un prix. Supérieur de la communauté durant une dizaine d’années, il ne se sent guère à l’aise dans cette fonction qui exige des qualités d’animateur qu’il est conscient de ne pas posséder.
Frère Provincial – 45, rue d’Inkermann – 69006 LYON
Frères Maristes – 9, rue Francisque Darcieux – 69230 SAINT GENIS-LAVAL
Son long séjour et sa tâche d’enseignant prennent fin en 1987. Il est alors nommé à Ste Foy-les-Lyon pour y assurer l’économat de la maison provinciale, après un temps de recyclage à Rome. En plus de cette tâche qui le contraint souvent à faire lui-même une cuisine du soir un peu compliquée par des régimes particuliers, il aborde le métier de secrétaire provincial au moment où l’informatique déferle littéralement dans toutes les administrations, les contraignant à une révolution culturelle. Jean affronte brillamment ce défi, et, en quelque sorte, y trouve un nouveau jardin idéal dont beaucoup d’autres peinent à déchiffrer les beautés. Il est donc un secrétaire à la page et même un conseiller en informatique, fort sollicité par les confrères et même par les religieux de Ste Foy-les-Lyon. Ses conseils n’entravent en rien sa pratique, si naturelle chez lui, de la qualité première des secrétaires : la discrétion. Et le jardin de la maison de Ste Foy bénéficie encore de ses talents, au point que les passants s’arrêtent pour l’admirer. Mais l’âge vient et, avec lui, les problèmes de santé. En 2004, Jean retourne à Beaucamps où, résidant à l’infirmerie, il rend les services qu’il peut : par exemple assurer le secrétariat pour l’oeuvre sociale de F. Michel Rampelberg. Mais les handicaps croissants le contraignent, en 2019, à reprendre la route du sud, jusqu’à l’EHPAD de St Genis-Laval. C’est là qu’il nous quitte en ce mois de février.
Frère Jean reste donc pour nous un homme un peu mystérieux, non seulement éminemment doux et serviable, mais aussi doué d’une personnalité plus forte et plus appréciée des autres que lui-même ne le croyait. Qu’il trouve près de Jésus et Marie de nouveaux jardins à cultiver, une estime plus grande de lui-même et une parole un peu moins rare.

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