Circulaires 120

Louis-Marie

1876-03-10

Défunts. - Départs pour les Missions. - Petit Office de la Sainte Vierge. Manière de le réciter.  Ordre à suivre pour l'adoration du Très Saint Sacrement. - Frères décédés dans les Postes ou dans leurs familles. - Divers.

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51.02.01.1876.3

 1876/03/10

 V. J. M. J.

Saint-Genis-Laval, le Vendredi 10 mars 1876.

Fête de la Lance et des Clous de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

               MES TRÈS CHERS FRÈRES,

 Voici la liste des Frères décédés depuis la Circulaire du 21 novembre 1875.

 1° Frère BÉNÉDINE, Novice, décédé à N.-D. de l'Hermitage (Loire), le 24 septembre 1875.

2° Frère ORENCE, Profès, décédé à Saint-Nizier-sous-Charlieu (Loire), le 13 décembre 1875.

3° Frère ARTHÈME, Profès, décédé à N.-D. de l'Hermitage (Loire), le 28 décembre 1875.

4° Frère MARIE-AMATEUR, Profès, décédé à Grandris (Rhône), le Il janvier 1876.

5° Frère ISMAEL, Novice, décédé à N.-D. de l'Hermitage (Loire), le 31 janvier 1876.

6° Frère ZOZIMUS, Novice, décédé à la Bégude (Ardèche), le 21 février 1876.

7° Frère MARCELLIEN, Profès, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 25 février 1876.

8° Frère EVELLIUS, Novice, décédé dans sa famille à Wormhoudt(Nord), le 2 mars 1876.

9° Frère AURÉLIANUS, Profès, décédé à Bourg-de-Péage-de-Romans (Drôme), le 4 mars 1876.

 

En offrant, selon la Règle, nos prières et nos suffrages pour ces nouveaux Défunts, n'oublions pas de nous préparer nous-mêmes à la mort, et de demander continuellement au bon Dieu qu'elle soit précieuse devant ses yeux pour chacun de nous.

 Il faut profiter du saint temps de Carême, et de tous les exercices que nous ferons, pendant ce mois, en l'honneur de saint Joseph, le grand Patron de la bonne mort pour demander cette grâce insigne, cette grâce des grâces. Vous le savez, nous ne pouvons pas la mériter d'un mérite de condignité ; mais nous pouvons l'attendre avec une grande confiance, si nous la demandons chaque jour, et si nous mettons bien à profit cette puissante exhortation du Prince des Apôtres : Efforcez-vous de plus en plus, mes frères, d'affermir votre vocation et votre élection par les bonnes œuvres ; car, ajoute-t-il, en agissant de la sorte vous net pécherez jamais ; et, par ce moyen, Dieu vous fera entrer, avec une riche abondance de mérites, dans le royaume éternel de Jésus-Christ notre Seigneur et notre Sauveur (Il Pierre, 1, 10, 11). 

I. Départs pour les Missions.

 Cinq de nos Frères sont en ce moment sur mer, pour nos différentes Ecoles des Missions: le cher Frère Sigismond, le cher Frère Papinien et le cher Frère Matthew, partis le 30 janvier 1876 (leur départ avait été fixé à la mi-décembre 1875), pour les missions d'Australie et de Nouvelle-Zélande ; le cher Frère Émiliani, de la Province du Nord, et le cher Frère Aristœus, de la Province des Iles, partis le 20 février 1876, pour la Mission du Cap de Bonne-Espérance. 

 Nous avons eu de leurs nouvelles des premières stations où ils ont pu relâcher. Ils avaient eu de très mauvais temps jusque-là et ils avaient beaucoup souffert du mal de mer; mais la fin de leur lettre annonce un mieux et pour la mer et pour la santé. Continuons à prier tous pour que le bon Dieu leurdonne une heureuse traversée. Les départs ayant été retardés d'un mois, on prolongera jusqu'à la fin d'avril, la récitation de l'Ave maris Stella, dans les Noviciats, à la Visite de onze heures et demie. 

II. Petit Office de la Sainte Vierge.

Manière de le réciter.

 Si vous remarquez quelques légers changements dans les formules de nos prières et dans la nouvelle Edition du Directoire de la Solide Piété et du Petit Office de la Sainte Vierge, c'est que nous cherchons à nous mettre en parfaite harmonie avec les usages et prescriptions de la Sainte Eglise Romaine.

 Les Rubriques générales sont indiquées en tête du Petit Office; nous donnons ici la manière de le réciter en Communauté, selon l'usage établi.

 1° Tous étant à genoux, le Récitateur fait le Signe de la Croix et dit Veni Sancte, Acte de contrition, Aperi, suivi de Pater, Ave, qui se continuent en silence.

Ces prières ne font pas partie de l'Office; elles sont d'usage dans l'Institut depuis l'origine.

 2° Le Récitateur se lève, et avec lui la Communauté, annonce l'Ave Maria qui précède chaque heure; puis, entonne le V. Deus in adjutorium, en faisant le Signe de la Croix, que tout le monde fait avec lui.

 3° Celui qui doit prendre l'Office suivant, entonne les Psaumes, après que, dans le Chœur opposé, celui qui doit prendre l'Office après lui, a annoncé l'Antienne. A la suite du Psaume, les deux Chœurs disent l'Antienne ensemble.

 4° Les Capitules, Absolution, Bénédictions, Versets et Orémus sont dits par le Récitateur.

 5° Les Complies se terminent par Pater, Ave, Credo. Au commencement de Matines, on dit simplement Ave Maria, et non point Pater, Ave, Credo.

 A l'Office des Morts, Vêpres, Matines et Laudes font un tout ; on ne les sépare pas par Pater, Ave, Credo.

 Aux Offices de Règle pour les Frères, Parents et Bienfaiteurs défunts, on dit les trois premiers Orémus placés à la suite de Vêpres et de Laudes.

 6° Celui qui a entonné les Psaumes à Vêpres et à Complies, devient, à Matines, Récitateur de l'Office.

 7° L'Invitatoire et le Psaume Venite, Exultemus, sont dits par celui qui entonne les Psaumes, c'est-à-dire, celui qui a annoncé les Antiennes dans l'Office précédent.

 8° Les Leçons sont dites, alternativement, d'un Chœur à l'autre, en commençant, du côté du Récitateur de l'Office, par celui qui annonce les Antiennes.

 Il est d'usage de réciter debout les leçons de l'Avent, par respect pour l’Evangile, d'où elles sont tirées.

 9° A la fin des Laudes, après Divinum auxilium, on dit immédiatement, à genoux, le Sacro sanctæ, suivi de Pater, Ave ; puis, Inviolata et Sub tuum.

 Le Sacro sanctae ne fait pas partie de l'Office; mais, en le disant, avec piété et contrition, on obtient la remise des fautes de fragilité commises dans la récitation de l'Office.

 10° Les Petites Heures se récitent, le matin, sans interruption, en les faisant précéder, chacune, de l'Ave Maria. On les termine par Pater et Sacro sanctae, Inviolata et Sub tuum.

 11° On doit faire le Signe de la Croix, en commençant les Cantiques évangéliques : Magnificat, Nunc dimittis, Benedictus Dominus Deus Israël.

 12° On s'incline à chaque Gloria Patri ; au Cantique Benedicite, à ces mots : Benedicamus Patrem, etc. ; et à la dernière Strophe des Hymnes, par la raison que les trois Personnes divines y sont nommées. 

III. Ordre à suivre pour l'adoration

du Très Saint Sacrement.

 Afin que les Adorateurs se succèdent sans interruption devant le Très Saint Sacrement, toutes les fois qu'il reste exposé, dans nos Maisons de Noviciat et dans nos Pensionnats, on aura soin de garder très exactement l'ordre suivant. C'est celui qu'on a suivi à la Maison-Mère, aux dernières Quarante Heures ; il sera facile de l'approprier à chaque Maison, en tenant compte de la disposition des lieux.

 1° Dresser une liste d'Adorateurs de tout le personnel de la Maison, le distribuant par bandes égales, pour chaque demi-heure de la journée, non compris les Offices publics à la Chapelle.

 2° Charger quelqu'un d'avertir les Adorateurs, ou directement lui-même, ou par la cloche du Règlement, en donnant un nombre déterminé de coups détachés.

 3° Les nouveaux Adorateurs se rendent aussitôt, ensemble ou séparément, mais sans se faire attendre. Personne ne doit manquer, à moins d'une dispense formelle donnée par le Frère Directeur.

 4° En arrivant à la Chapelle, ils font la génuflexion à deux genoux, et se rangent en ligne sur la première marche du Sanctuaire, derrière les Adorateurs en exercice.

 5° Quand tous sont arrivés, l'un d'eux (le premier nommé sur la liste) frappe un petit coup, et tous les Adorateurs, ceux qui finissent et ceux qui commencent, se lèvent ; il frappe un second coup, et tous font ensemble la génuflexion à deux genoux ; puis, les premiers se retirent, et les suivants prennent leur place au banc des Adorateurs.

 6° On fait de même chaque fois qu'il y a changement d'Adorateurs, soit Frères, soit Elèves; et quel que soit le temps de l'adoration, ou une demi-heure, ou un quart d'heure.

 IV. Frères décédés dans les Postes ou dans leur Famille.

 Il y a longtemps que nous éprouvons le regret de voir que les Frères qui viennent à décéder dans les Postes ou dans leur Famille, sont privés des suffrages bien plus nombreux de la Maison-Mère ou de la Maison Provinciale à laquelle ils appartiennent.

 C'est pour répondre à ce sentiment de piété et de charité que nous avons fait faire, cette année, à la Maison-Mère, pour le bon Frère Marie-Amateur, Profès, décédé à Grandris (Rhône), les prières d'usage : Litanies, Office, Communion, et, pendant trente jours, De profundis après dîner.

 Cette mesure a été prise provisoirement. Elle se pratiquera de même, dans toutes les Provinces, pour les Profès et pour les Novices de la Province, en attendant que le Chapitre Général en décide.

 Quant aux Messes accordées par la Règle à chaque Frère Profès ou Novice défunt, elles se donnent par l'Etablissement où a eu lieu le décès, soit dans la Paroisse même, si la rétribution n'est pas trop élevée, soit à la Maison Provinciale qui alors les fait acquitter sans retard.

 On sait qu'à la Maison-Mère, il y a, en outre, une Messe pour chaque Profès défunt, de quelque Province qu'il soit. 

V. Avis divers.

 1° Prendre pour sujet de méditation les Paragraphes les plus pratiques de la Circulaire ; comme les quatre dispositions intérieures pour bien prier: foi et piété, confiance et amour, humilité et componction, ardeur et persévérance ; l'universalitédu moyen apporté par Marie; la leçon universelle de courage et de droiture, etc. ; tout le Chapitre Septième ; les quatorze Stations du Chemin de la Croix, etc.

 Les Frères Directeurs détermineront eux-mêmes les points ou alinéas qui devront composer le sujet de méditation, et choisiront les jours les plus convenables.

 2° Tous les Frères sont de nouveau invités à bien se pénétrer des réflexions et instructions de cette Circulaire ; sauf des raisons et besoins particuliers, elle tiendra lieu d'une réponse (la première après sa réception) aux lettres de direction.

 3° Les examens pour le brevet devenant de plus en plus difficiles, il faut que tous les Frères redoublent de travail et d'efforts pour se rendre capables et faire face à tous les besoins, même à celui d'un brevet, s'il était exigé pour tous.

 4° Aujourd'hui, plus qu'en aucun temps, les Frères doivent faire preuve de zèle, de dévouement et de bon esprit. Que partout on s'efforce d'être très unis, de remplir le mieux possible l'emploi dont on est chargé, et de nous épargner l'embarras des changements et les difficultés considérables qu'ils pourraient nous susciter.

 5° Nous voyons, avec une vive satisfaction, que par esprit d'obéissance et de pauvreté, on tient essentiellement à n'avoir rien en propre, rien sans permission, rien en dehors de ce que la Règle accorde à tous. Plusieurs sont venus, pour apaiser leur conscience sur ce point capital, et pour n'avoir aucune inquiétude à la mort, nous demander les moindres objets, pour lesquels ils craignaient de n'être pas suffisamment en règle. Nous ne pouvons trop approuver et recommander cette délicatesse de conscience ; mais nous le faisons surtout sur le point particulier de la montre personnelle : les Constitutions l'interdisant à tous, alors même qu'elle viendrait de la famille ou de quelque don. Ceux qui ne seraient pas en règle à cet égard, auront soin de s'en expliquer avec le Frère Supérieur Général ou avec leur Frère Assistant.

 Prenons de là occasion, M. T. C. F., de redire, en finissant, qu'un Religieux ne peut trop faire la guerre aux points noirs, c'est-à-dire, donner pleine satisfaction à sa conscience, pour la Pauvreté, pour la Chasteté, pour les Sacrements et pour tout, lorsque, d'ailleurs, il sait éviter ou combattre le scrupule et les vaines inquiétudes, par une entière docilité aux décisions de son Confesseur et aux avis de ses Supérieurs.

 De nouveau, tout à vous en J. M. J.

                   Frère Louis-Marie.

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