Circulaires 190

Théophane

1898-04-04

Circulaire du 4 avril 1898 : Instructions pour l'enseignement agricole.

190

51.04.01.1898.1

 J. M. J.

Saint-Genis-Laval, le 4 avril 1898.

      Mes Très Chers Frères,

Le 30 décembre 1896, je faisais appel à votre dévouement et à votre bonne volonté pour établir et développer dans nos écoles l'enseignement de l'agriculture,

Grâce à Dieu, mon désir a été entendu ; déjà plusieurs de nos Établissements ont obtenu des résultats encourageants.

Laissez-moi vous citer en passant (dans la Loire), Charlieu, Saint-Genest-Malifaux, Saint-Just-en-Chevalet, Saint Jean-Soleymieu et Lorette ; (dans le Rhône), Beaujeu, Saint-Maurice-sur-Dargoire; Quintenas (Ardèche) ; Ambérieu (Ain) ; Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais), etc. …

Le manuel d'agriculture et de viticulture que nous avons publié a été accueilli partout avec faveur. Des hommes compétents, comme M. Duport, président de l'Union du Sud-Est et beaucoup d'autres, nous ont exprimé leur estime pour un ouvrage destiné à favoriser si excellemment la vulgarisation de la science agricole. Tout récemment, nous l'avons présenté à la 10ième section de la Société des Agriculteurs de France (8, rue d'Athènes, Paris), M. le baron de la Bouillerie, chargé d'en faire le rapport, s'exprimait ainsi :

 Rapport présenté à la 10° section (enseignement agricole), de la Société des Agriculteurs de France par M. le baron Sébastien de la Bouillerie, sur le « Manuel d'agriculture et de viticulture» des Frères Maristes, le 8 mars 1898. 

                          MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

                          MESSIEURS,

Les appels pressants et réitérés de la Société des Agriculteurs de France en faveur du développement primaire agricole ont produit d'heureux résultats.

Après l'Institut des Frères de Ploërmel qui a l'honneur, il ne faut point l'oublier, d'avoir abordé le premier cette voie nouvelle, après les Frères des écoles chrétiennes dont la science ne pourrait faillir en pareille circonstance, voici que les Frères Maristes apportent également à l’œuvre commune le contingent de leur expérience.

Le Manuel qui renferme l'enseignement destiné à être professé dans les écoles dirigées par les Frères Maristes, se présente aujourd'hui devant la 10ième section. Il contient deux parties principales : agriculture et viticulture, suivies de trois autres divisions moins importantes relatives à l'horticulture, à la sylviculture, aux animaux utiles ou nuisibles, et enfin d'un chapitre consacré aux notions de droit rural et à l'association.

De nombreuses illustrations bien personnelles et choisies avec discernement accompagnent le texte.

Celui-ci est composé par l'emploi simultané de deux sortes de caractères : ce qui est imprimé en gros représente l'indispensable à une première année d'enseignement pour conduire l'élève au certificat d'études agricoles; ce qui est imprimé en caractères plus fins, constitue le programme suffisant pour une deuxième année préparant au diplôme de l'enseignement agricole.

Ainsi l'élève a sous la main, en un seul volume, les deux éléments correspondant à deux cours se complétant l'un l'autre.

Les qualités du fond répondent à l'excellence de la forme.

Les Frères Maristes opérant la plupart du temps au milieu des campagnes et s'adressant en général à des intelligences rurales ont concentré la méthode de façon à la rendre perceptible sans ambages : ils l'ont dégagée des dissertations trop élevées, lorsque ces dissertations ne devaient aboutir qu'à des accessoires d'érudition inutiles dans la pratique ; ils l'ont, au contraire appuyée de notions scientifiques très claires toutes les fois que ces notions devenaient nécessaires à l'exercice d'une agriculture progressive.

C'est bien ainsi que doit être compris un enseignement primaire destiné à faire, non point des savants, mais de bons fermiers, de bons ouvriers de culture.

La partie viticole, véritable cours de viticulture, est basée sur les principes qui régissent la partie agricole. M. Duport, président de l'Union du Sud-Est, en a revu les épreuves : dire cette sorte de collaboration, c'est résumer d'un seul coup tous les éloges.

Les proportions que prend en ce manuel la viticulture se justifient du reste amplement. Le siège de l'Institut des Frères Maristes est à Lyon ; un grand nombre de leurs écoles sont au milieu des pays de vignes et se trouvent peuplées de vignerons ; ils ne pouvaient mieux faire que d'aménager leur premier ouvrage en vue de donner une large place à cette maîtresse branche de l'agriculture.

Parmi les excellentes choses qui terminent le volume, il faut signaler le chapitre relatif à l'association. Le mouvement si fécond qui, d'un bout à l'autre de la France, fait sortir le paysan de l'isolement où J'avais plongé l'abolition de toutes les anciennes institutions, le mouvement si bien approprié aux nouvelles conditions de la vie sociale et des besoins présents, a paru aux Frères Maristes, avec juste raison, nécessiter une place dans un manuel rural. Ils en ont fait l'histoire et retracé les avantages en quelques lignes pleines de valeur.

En résumé, parfaitement adapté à l'enseignement primaire agricole, très heureusement équilibré pour le degré de connaissances utiles aux fermiers et aux cultivateurs en général, le manuel des Frères Maristes rentre dans la catégorie de ces oeuvres pour lesquelles l'éloge doit dépasser la portée de la parole et se traduire par des actes.

En conséquence, la 10ième section demande au Conseil de décerner au Manuel d'agriculture et de viticulture des Frères Maristes une médaille d'or.

Dans sa séance du 9 mars, le Conseil de la Société a bien voulu décerner une médaille d'or à l'Institut des Frères Maristes, et M. le marquis de Vogüé, président, l'a proclamée en Assemblée générale.

Cette haute consécration est un précieux encouragement pour nous ; et, pour compléter notre oeuvre, nous nous proposons de faire paraître prochainement la solution des problèmes d'agriculture, le corrigé des compositions françaises et des dictées sur l'agriculture.

En outre, nous publierons une édition du manuel d'agriculture renfermant des notions assez développées sur les céréales, les prairies, les forêts, l'arboriculture fruitière, la sériciculture et les industries agricoles.

Munis de ces ouvrages, vous pourrez plus facilement préparer vos élèves aux examens de 1ièreet de 2e année, établis sous le haut patronage de la Société des Agriculteurs de France et des Unions régionales des Syndicatsagricoles.

Voici la liste de ces Unions :

1° L'Union du Sud-Est, président : M. Emile Duport, siège : Lyon, 8, place de la Miséricorde ;

2° L’Union des Alpes et de Provence, président M. de Villeneuve-Trans siège : Marseille, 65, rue de Rome ;

3° L'Union de Bourgogne et de Franche-Comté, président M. le comte Lejéas; siège, Dijon : 3, rue Bannelier

4° L'Union du Centre, président :…. siège : Orléans, 17, boulevard Rocheplatte ;

5° L'Union du Nord, président : M. Madaré, avocat; siège : Boulogne-sur-Mer, 13, rue Thiers ;

6° L’Union de Normandie, président : M. Louis Delande; siège, Caen, 7, boulevard Saint-Pierre;

7° L'Union de Bretagne, président : …….. siège : Ren­nes, rue de Bordeaux ;

8° L'Union de l'Ouest, président : M. le comte de la Bouillerie ; siège : Angers, 5, place de Lorraine;

9° L'Union du Sud-Ouest, président : M. Marsillac ; siège : Bordeaux, 9, rue du Trente-Juillet.

Si donc vous désirez constituer un jury d'examen pour vos élèves, il vous sera facile, par l'entremise des Frères Vicaires provinciaux, de vous adresser à M. le Président de la Société des Agriculteurs de France, 8, rue d'Athènes, ou à l'une des Unions régionales ci-dessus, en les priant de désigner les membres qui devront le composer; en certains endroits, plusieurs cultivateurs de la localité ont été adjoints au jury et s'en sont montrés très satisfaits.

L'Union du Sud-Est des syndicats agricoles, présidée par M. Duport, a rédigé un programme d'examen de première et de deuxième année que je vous donne ci-après ; vous verrez qu'il ne diffère pas sensiblement de la table de notre Manuel d'agriculture.

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ETUDES AGRICOLES PRIMAIRES

(Certificat décerné par le Comité départemental du Rhône). 

PROGRAMME DE L'EXAMEN DE PREMIÈRE ANNÉE 

Agriculture. – Notions générales. 

1°L'AGRICULTEUR. – Qualités qui lui sont nécessaires.

L'AIR, L'EAU, LA PLANTE. – Notions sur l'air et l'eau; étude de la plante : la racine, la feuille ; tige, fleur, fruit, graine ; mode de reproduction des plantes cultivées.

3° LE SOL.

A. Sa composition : Terre arable. Eléments des différents terrains. Sous-sol,sa nature, son importance.

B. Amélioration du sol : Epierrement, drainage, irrigation, qualité des eaux d'arrosage.

C. Fertilisation du sol : Effet produit sur le sol par la végétation des plantes. Engrais : fumier de ferme, engrais verts, engrais industriels ou chimiques. Visite d'une exploitation.

D. Culture du sol : Labours, hersage, roulage, instruments aratoires.

4° LA CULTURE DES PLANTES.

A. Ensemencement et plantation : Soinsd'entretien, binage, Sarclage, buttage.

B. Récolte : Fenaison,moisson, vendange.

C. Assolement : Règlesd'assolement, jachère, cultures dérobées. 

Il 

Cultures diverses. 

1° CULTURES DES CÉRÉALES. – Généralités : blé, seigle, orge, avoine, maïs, sarrasin.

2° CULTURES SARCLÉES. – Généralités betteraves, carottes, navets, pommes de terre, choux, fourrages conservation : caves et silos.

3° PLANTES FOURRAGÈRES. "-Prairies naturelles et artificielles: luzerne, trèfle, sainfoin, vesces, pois fourragers, maïs ; leur conservation. 

III 

Animaux domestiques. 

1° NOTIONS GÉNÉRALES. – Classification, alimentation, soins d'hygiène, bons traitements.

2° ESPÈCE BOVINE. – Bœufs de travail et de boucherie, principales races, élevage et engraissement ; vaches laitières : lait, beurre, fromage.

3° Espèces CHEVALINE ET ASINE. – Chevaux, ânes, mulets; principales races de chevaux; leur nourriture.

4° ESPÈCES PORCINE, OVINE ET CAPRINE. – Races de pores; soins à donner aux porcs; nourriture ordinaire; engraissement. Races de moutons, laine et viande ; nourriture; chèvres.

5° ANIMAUX DE BASSE-COUR. – Lapins, poules, canards, dindons, oies, pintades, pigeons. 

IV 

Viticulture.

1° LA VIGNE. – Principaux cépages français et américains cultivés dans la région.

2° MULTIPLICATION. – Greffage, bouturage, provignage.

3° ETABLISSEMENT D'UN VIGNOBLE. – Minage, plantation.

4°SOINS D'ENTRETIEN. – Taille, ébourgeonnement, sarclage, binage, fumure. 

5° ENNEMIS DE LA VIGNE. – Gelée, grêle, coulure, pourriture, Phylloxéra, mildiou, oïdium, black-rot.

6° VINIFICATION. – Cuvaison, foulages, pressurages. 

 Horticulture. 

1°JARDIN POTAGER. – Etablissement du jardin, culture et entretien des principales plantes. 

20 VERGER. – Principaux arbres fruitiers, plantation. Notions sommaires sur la greffe et la taille.

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ETUDES AGRICOLES PRIMAIRES 

(Diplôme décerné par l'Union du Sud-Est).

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PROGRAMME DE L'EXAMEN DE DEUXIÈME ANNÉE 

I

Agriculture. – Notions générales. 

1°  L'AGRICULTEUR. – Qualités intellectuelles et morales qui lui sont nécessaires.

2° L'ATMOSPHÈRE, L'EAU, LA PLANTE. – Notions sur l'air et l'eau; étude de la plante et de ses éléments nutritifs; la racine, ses fonctions; la feuille, ses fonctions; tige, fleur, fruit, graine ; germination ; mode de reproduction des plantes cultivées; nutrition, respiration, accroissement des végétaux; éléments de nutrition contenus dans le sol.

3° LE SOL.

A. Sa composition : Composition de la terre arable, éléments des différents terrains, caractères des terrains selon les proportions de ces éléments; leur analyse sommaire et son interprétation ; sous-sol, sa nature, son importance.

B. Amélioration du sol : Epierrement, écobuage, drainage, irrigation, qualité des eaux d'arrosage, pouvoir absorbant du sol.

C. Fertilisation du sol : Effet produit sur le sol par la végétation des plantes; exigences des plantes; rôle des engrais; éléments utiles des engrais, insuffisance du fumier de ferme; engrais complémentaires; engrais azotés, phosphatés, potassiques, calcaires; engrais naturels et engrais industriels ou chimiques, *leur origine animale, végétale, minérale; fumier de ferme, sa préparation, purin; engrais verts; décomposition des matières organiques; importance de la nitrification ; de l'assimilabilité et du dosage en vue de l'emploi et de l'achat des engrais ; formules; champs d'expérience.

D. Culture du sol : Labours, diverses sortes de labours, hersage, roulage, utilité de ces opérations ; instruments aratoires.

4° LA CULTURE DES PLANTES.

A. Ensemencement et plantation : Choix, préparation et conservation des semences et des plants; semis, soins d'entretien, binage, sarclage, buttage, utilité de ces opérations.

B. Récolte : Fenaison, moisson, vendange.

C. Assolement : Sa nécessité ; plantes améliorantes et plantes épuisantes ; exigence des diverses plantes cultivées, règles d'assolement, jachère, principaux assolements, cultures dérobées. 

II

Cultures diverses. 

1° CULTURE DES CÉRÉALES. – Généralités : Blé, seigle, orge, avoine, maïs, sarrasin, etc.

2° CULTURES SARCLÉES. – Généralités : Betteraves, carottes, navets, pommes de terre, topinambours, rutabagas, choux fourragers, etc. Conservation des tubercules et des racines. Silos.

3°PLANTES FOURRAGÈRES.– Généralités : Prairies naturelles et artificielles ; création et entretien ; luzerne, lupuline trèfle, sainfoin, vesces, pois, fourrages, maïs, etc. ; conservation des fourrages, salage, ensilage. 

III

Animaux domestiques. 

1° NOTIONS GÉNÉRALES. – Classification, soins d'alimentation, rations; amélioration des animaux domestiques; soins d'hygiène, bons traitements ; vente et achat, vices rédhibitoires.

2° ESPÈCE BOVINE. – Bœufs de travail et de boucherie, caractères généraux, principales races, vaches laitières, âge ; élevage, engraissement des bêtes bovines ; lait, beurre, fromage.

3° ESPÈCES CHEVALINE ET ASINE. – Chevaux, ânes, mulets principales races de chevaux; âge, nourriture et maladies des chevaux.

4° ESPÈCES PORCINE, OVINE ET CAPRINE. – Races de pores; soins à donner aux pores; nourriture ordinaire ; engraissement, maladies. Races de moutons, production de la laine et de la viande ; nourriture et maladies. Chèvres.

5° ANIMAUX DE BASSE-COUR. – Lapins, poules, canards, dindons, oies, pintades, pigeons. 

IV

Viticulture. 

1° LA VIGNE. – Principaux cépages français et américains.

2° MULTIPLICATION. – Greffage, bouturage, provignage.

3° ETABLISSEMENT D'UN VIGNOBLE. – Préparation du sol, choix des cépages, plantation.

4° SOINS D'ENTRETIEN. – Taille, ses principes, ébourgeonnement, sarclage, binage, fumure.

5° ENNEMIS DE LA VIGNE. – Gelée, grêle, coulure, pourriture, maladies parasitaires, cryptogamiques.

6° VINIFICATION. – Ses principes ; soins à donner aux vins maladies des vins; utilisation des marcs. 

V

Horticulture. 

1° JARDIN POTAGER. – Etablissement du jardin, soins d'entretien, culture des principales plantes.

2° VERGER. – Plantations, greffe, taille ; lutte contre les ennemis des arbres fruitiers; conservation des fruits. 

VI

Ennemis et auxiliaires du cultivateur. 

1° ANIMAUX ET PLANTES NUISIBLES. – Enumération: Moyens de les combattre.

2° ANIMAUX UTILES. – Enumération : Moyens de les multiplier. Protection des nids. 

VII

Principes de comptabilité agricole et de droit rural. 

1° NÉCESSITÉ pour le cultivateur de tenir des comptes. Carnet de poche, livre de caisse.

2° NOTIONS SOMMAIRES DE DROIT RURAL : Eaux, clôtures, évitaison, etc. …

3° NOTIONS D'ARITHMÉTIQUE, DE CUBAGE ET D'ARPENTAGE, appliquées à l'agriculture. 

VIII

De l'association. 

1° BIENFAITS DE L'ASSOCIATION. – prévoyance et assistance.

2° ROLE DES SYNDICATS AGRICOLES. – Loi de 1884.

3° MUTUALITÉ. – Coopération. – Epargne. – Crédit.  Assurances. 

APPENDICE. – PARTIE FACULTATIVE 

1° PLANTES INDUSTRIELLES. – Olivier, colza, navette, oeillette, mûrier, tabac, houblon, chanvre, lin. Notions sur les industries apicoles : huilerie,brasserie, rouissage, féculerie, minoterie, distillerie.

2° APICULTURE. – Les abeilles, reine, faux-bourdons, ouvrières, rayon, couvain, miel, ruche, essaims naturels et artificiels, récolte du miel, maladies des abeilles.

3° SÉRICICULTURE. – Vers à soie, magnaneries, choix de la graine, éclosion, mue, nourriture, récolte des cocons, maladies des vers à soie.

4° PISCICULTURE. – Frayères, nourriture des poissons et des alevins; régime des étangs.

5° SYLVICULTURE. – Bois et forêts, futaies et taillis, arbres feuillus et résineux, semis et plantations, entretien des bois et des forêts, produits et exploitation des forêts, cubage.

6° NOTIONS sur les constructions rurales.

L'Union du Sud-Est décernera des certificats de 1ièreannée et des diplômes de 2ièmeannée, suivant un mode d'examen que je suis heureux de vous faire connaître. 

TITRE PREMIER 

Dispositions générales. 

ARTICLE PREMIER. – L'UNION DU SUD-EST DES SYNDICATS AGRICOLES, voulant promouvoir dans toute l'étendue de sa circonscription, renseignement agricole primaire et lui donner une sanction efficace, a institué un examen (dit du second degré) lequel, subi avec succès, donnera droit à Un DIPLOME D'ÉTUDES AGRICOLES PRIMAIRES qui sera décerné par L'union elle-même.

ART. 2. – Les élèves pourvus du CERTIFICAT D'ÉTUDES AGRICOLES PRIMAIRES (examen du premier degré) délivré par les Comités départementaux et les syndicats agricoles seront seuls admis à se présenter à l'examen du deuxième degré. En dehors des élèves des écoles primaires, la Commission supérieure, pourra, sur l'avis du délégué départemental, dispenser du certificat de première année.

ART. 3[1]. – Les Instituteurs qui désirent présenter des candidats à l'examen du deuxième degré, devront en faire la déclaration écrite du 1ierau 15 mai, au Président de la COMMISSION suPÉRIEURE DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE à l'Union du Sud-Est, place de la Miséricorde, 8, à Lyon. Ils joindront à cette déclaration la liste, par ordre alphabétique, en double exemplaire, de leurs candidats, avec la date de naissance de chacun.

Les maîtres indiqueront en même temps les récompenses qu'ils auraient précédemment obtenues : soit pour leur enseignement, soit pour leurs travaux personnels.

ART. 4. – L'examen du second degré sera divisé en deux parties, l'une ÉCRITE, l'autre ORALE. 

TITRE II 

Examen écrit. 

ART. 5. – Epoque de l'examen. Les examens auront lieu autant que possible le même jour dans tous les départements de l’Union.

L'époque en est fixée du 15 juin au 15 juillet. Le comité départemental fera connaître les dates à la Commission supérieure.

ART. 6. – Lieu de l'examen. Les examens se passeront autant que possible au chef-lieu de canton, dans un local choisi par le Syndicat ou le délégué départemental.

ART. 7. – Commission d'examen. La Commission d'examen se composera des délégués choisis par le Comité départemental pour chaque centre d'examen et pris parmi les membres des syndicats et les personnes notables, assistée par un délégué désigné par la Commission SUPÉRIEURE DE L'UNION DU SUD-EST.

ART.8. – Sujet de l'examen. L'épreuve écrite comprendra

1°Une rédaction sur des sujets agricoles.

2° Deux problèmes appliqués à l'agriculture.

Les sujets de l'examen seront choisis par la Commission supérieure qui ne pourra les prendre dans la partie facultative.

Ces sujets seront envoyés au Délégué départemental, qui les transmettra sous pli cacheté, au Président de la Commission d'examen.

ART. 9. – Organisation et durée des épreuves écrites. L'ouverture du pli sera faite en salle d'examen devant les candidats. Le Président de la Commission donnera connaissance des sujets, aux candidats, en deux fois :

1° Il leur dictera 5 questions d'agriculture. Chaque élève en choisira 3 à sa convenance et les traitera aussitôt. Une heure et demie sera donnée pour cette composition.

2° Après un quart d'heure d'interruption, un délégué dictera les deux problèmes portant sur l'arithmétique, le cubage l'arpentage ou la comptabilité, pour lesquels il sera accordé une heure de travail.

ART. 10. – Police des examens. Durant les deux séances d'examen écrit, les candidats n'auront à leur disposition aucun livre, note ou cahier, Il leur est interdit de quitter la salle pendant la rédaction de leurs compositions.

Toute communication entre les candidats est rigoureusement interdite. Les membres du jury seuls pourront pénétrer dans la salle. 

ART. 11. – Désignation des copies. Les candidats ne devront jamais inscrire leurs nom et prénoms en tête de leurs copies, ni les signer à la fin. Ils se désigneront par un numéro d'ordre, qui leur est assigné sur la liste jointe aux sujets de composition envoyés par la Commission supérieure.

   ART. 12. – Correction des copies. Les Commissions locales en verront le soir même sous pli cacheté ou en colis postal, au délégué départemental, les épreuves écrites qui seront corrigéespar les soins des Comités départementaux.    

ART. 13. – Echelle des notes. Chaque composition sera cotée de 0 à 10 avec la signification suivante

0                         nul

1 et 2 …..            mal ;

3 et 4 ……..         médiocre ;

5 et 6 ……….       assez bien

7 et 8 ……..         bien

9 et 10                très bien.

ART. 4. – Coefficients. Le coefficient de chacune des parties est fixé comme suit:

   Orthographe et écriture, coefficient               1

   Problèmes                                                    3

  Agriculture                                                     6

ART. 15.– Admissibilité à l'oral. On ne tiendra compte de l'examen oral que pour les candidats qui auront obtenu la mention assez bien à l'écrit ; les autres seront ajournés quelle que soit leur note à l'oral; mais le bénéfice de l'épreuve écrite demeurera acquis à l'élève refusé à l'oral.

La mention assez bien sera accordée pour un minimum de 50 points;

La mention bien sera accordée pour un minimum de 70 points

La mention très bien sera accordée pour un minimum de 80 points.

Le zéro est éliminatoire. 

TITRE III 

 Examen oral.

ART. 16.– Epoque des examens oraux. On fera concorder autant que possible dans chaque département les examens du second degré avec ceux du premier degré ou ceux du certificat d'études primaires. L'examen oral pourra avoir lieu le même jour que l'examen écrit.

ART.17. – Lieu des examens oraux. Les examens se passeront autant que possible au chef-lieu de canton, dans un local choisi par le Syndicat ou la Commission de l'examen. Ils ne pourront être passés que dans les circonscriptions dont fait partie l'école. Les exceptions à cette règle pourront être autorisées par la Com­mission supérieure, mais seulement pour une école entière.

ART. 18. – Jury de l'examen. Les examens oraux seront pas­sés devant un jury formé par les soins de la Commission supé­rieure, d'accord avec le Comité départemental et comprenant, autant que possible, les présidents des syndicats agricoles ou leurs délégués, auxquels la Commission supérieure pourra adjoindre quelques personnes notables. Il devra comprendre au moins trois membres.

ART. 19. Interrogations. Les interrogations porteront sur chacune des parties suivantes:

Première partie.  Agriculture : Notions générales, titre 1 du programme.

Deuxième partie.   Cultures diverses; animaux domestiques, titres 2 et 3.

Troisième partie. Viticulture, horticulture, ennemis et auxi­liaires du cultivateur, titres 4, 5, 6.

Quatrième partie. – Principes de comptabilité, de droit rural, de l'association, titres, 7, 8.

Les interrogations comprendront nécessairement une épreuve, pratique, où l'on mettra sous les yeux de l'élève un échantillon de plante, de greffe, d'engrais, etc.

ART. 20. – Interrogations facultatives. Les candidats qui le demanderont pourront être interrogés sur la partie facultative du programme et auront droit pour leurs réponses à une note. supplémentaire, qui sera additionnée avec les autres.

ART. 21. – Notes. Comme pour l'examen écrit les notes iront de 0 à 10.

ART. 22. – Minimum de points pour être reçu. Un minimum de 20 points sera nécessaire pour être reçu à l'oral.

La note 0 ne sera pas éliminatoire à l'oral.

ART. 23. – Note totale de l'écrit et de l'oral. Le maximum des points additionnés de l'écrit et de l'oral est de 140, sans compter les 10 points des interrogations sur la partie facultative.

La mention assez bien est nécessaire pour obtenir le diplôme d'études agricoles primaires (examen de deuxième degré), décerné par l'Union du Sud-Est des Syndicats agricoles.

La mention assez bien sera accordée pour un minimum de 70 points.

La mention bien sera accordée Pour un minimum de 98 points.

La mention très bien sera accordée pour un minimum de 126 points.

ART. 24. – Un procès-verbal sera dressé par le jury et envoyé au Comité départemental, qui le fera parvenir à la Commission supérieure.

ART. 25. – Les parents et les maîtres pourront seuls assister à l'examen oral. 

TITRE IV 

Diplômes et récompenses.

ART.26. – Diplômes et récompenses. L'Union du Sud-Est décernera : 1° Un diplôme d'études agricoles (examen du 2e degré) aux candidats ayant obtenu le nombre de points nécessaires ainsi qu'il est dit plus haut. Sur le diplôme seront inscrits la date de naissance du candidat et la note bien ou très bien qu'il aura obtenue.

2° Une récompense. spéciale pourra être accordée aux diplômés classés les premiers sur la liste générale des candidats de la circonscription de l'Union du Sud-Est. (Tenant compte des notes de l'écrit et de l'oral.)

ART. 27. – Us délégués départementaux devront envoyer, après correction, toutes les copies à la Commission supérieure, 8, place de la Miséricorde, Lyon, en les accompagnant des notes obtenues à l'oral et en signalant les meilleurs examens, soit écrits, soit oraux.

ART. 28. – Signataires du diplôme. Le diplôme sera signé

1° Par le Président de l'Union du Sud-Est.

2° Par le Président de la Commission supérieure de l'Enseignement.

3° Par le délégué départemental.

4° Par le ou les Présidents du Syndicat.

5° Par le Président du Jury d'examen.

ART. 29. – Distribution des diplômes. Les diplômes et récompenses seront distribués par les soins de la Commission supérieure d'accord avec les comités départementaux et avec leur concours.

La distribution aura lieu à une époque qui sera fixée par la Commission supérieure.

ART. 30. – Récompenses aux maîtres. La Commission supérieure décernera des récompenses spéciales aux maîtres ayant eu le plus d'élèves diplômés en tenant compte : 1° de la proportion entre les élèves diplômés et ceux qui fréquentent l'école; 2° de leurs travaux et titres personnels.

                           Lyon, le 28 mars 1898.  

Des récompenses, mises à la disposition des Unions régionales par la Société des Agriculteurs de France, seront attribuées aux maîtres et aux élèves les plus méritants.

L'enseignement préparatoire à ces différents examens consiste en leçons lues, apprises et expliquées ; des devoirs écrits résument les leçons du maître et les problèmes d'application permettent de mieux graver la science agricole dans l'esprit des élèves. Pour que cet enseignement ne se confine pas 'dans la théorie, il sera bon de créer des champs d'expériences pratiques, de visiter les exploitations les mieux tenues, à différentes époques de l'année, afin de permettre aux élèves de se rendre compte des divers travaux qui s'y exécutent. Un cahier-archive recueillerait les meilleurs comptes rendus de ces visites, ainsi que les leçons théoriques les plus importantes, et serait examiné par la Commission à l'époque de l'examen.

Partout où cela sera possible, je vous conseille de vous aider d'un praticien, qui vous apportera le concours de son expérience et viendra fortifier votre enseignement.

C'est ainsi que dans certaines écoles, notamment à Beaujeu, à Boën et à Quintenas, un vigneron donne des leçons pratiques de greffage qui sont bien goûtées. J'ai la satisfaction de vous annoncer que la Société des Agriculteurs de France organise un concours entre les instituteurs publics et libres qui enseignent l'agriculture; elle envoie aux intéressés des départements désignés pour chaque année un questionnaire ainsi conçu : 

SOCIÉTÉ DES AGRICULTEURS DE FRANCE 

8, rue d'Athènes, Paris.

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CONCOURS OUVERT ENTRE LES INSTITUTEURS ET INSTITUTRICES PRIMAIRES 

Nom de L'instituteur

Prénom usuel

Résidence :

Bureau de poste:

Département de :

1. – Combien a-t-il d'années de service dans l'enseignement ?

2. – Combien dans sa résidence actuelle ?

3. – Depuis combien de temps professe-t-il l'agriculture ou l'horticulture ?

4. – Combien a-t-il d'élèves dans sa classe ?

5. – Combien a-t-il d'élèves recevant les notions d'enseignement agricole, au-dessous de 10 ans et combien au-dessus de 10 ans ?

6. – Existe-t-il un cours d'adultes? Ces mêmes notions sont-elles données aux élèves de ce cours ?

7. – Quel enseignement le maître donne-t-il sur la culture de la vigne ?

8. – Quel enseignement le maître donne-t-il sur la culture du pommier ?

9. – Quels travaux pratiques agricoles fait-il faire à ses élèves ?

10. – Quelle est l'étendue du jardin ! Existe-t-il un champ d'expériences? Quelle est son étendue ? Quelles cultures y fait le maître? Dans quelles conditions? Espèces et variétés des plantes et arbres cultivés ?

11. – Récompenses déjà obtenues par le concurrent ; leur nature, leurs dates ; notamment dans les dix dernières années ?

12. – Récompenses agricoles obtenues par les élèves ; leur nature, leurs dates ; notamment dans les dix dernières années ?

 13. – Quel est le mode d'enseignement agricole et horticole? Quel est le programme ?

14. Faire constater les résultats acquis par certificats émanant des autorités compétentes (membres de la Société des Agriculteurs de France, propriétaires, présidents de comices agricoles, inspecteurs, maires, etc.) 

LES CONCURRENTS DOIVENT

Envoyer au Secrétariat, 8, rue d'Athènes

1° Le questionnaire ci-joint avec la réponse aux questions.

2° Les titres et certificats établissant leurs services, au point de vue spécial de l'enseignement agricole et horticole, la nature et la date des récompenses obtenues par eux ou par leurs élèves.

Ces titres et certificats devront émaner des autorités compétentes (propriétaires, présidents de Comices, inspecteurs, maires, etc., etc.).

3° Une série de devoirs d'élèves réunis ou non en un seul cahier. Ces devoirs de l'année scolaire devront contenir les diverses leçons agricoles données, chaque semaine, par l'instituteur, et chacune devra s'y trouver résumée et signée par l'auteur de la rédaction.

Si des excursions agricoles sont faites par l'Instituteur avec ses élèves, il en constatera le nombre et le sujet dans un tableau très court. Le récit d'une de ces promenades pratiques pourra faire, pour un ou plusieurs élèves, l'objet d'un travail spécial.

Ces diverses pièces sont indispensables pour l'admission de la demande.

Il est inutile d'envoyer des objets VOLUMINEUX tels que cartes géographiques, plans, herbiers, etc., etc. Le Secrétariat se verrait dans l'obligation DE RENVOYER CES DOCUMENTS. Il suffira de fournir une copie certifiée exacte des diplômes.

S'il y a lieu, il sera fait une enquête sur place, avant le jugement du concours.

                                    Le Secrétaire général,

                                    Ch. AYLIES.

                          Le Président,

                       Marquis DE VOGÜÉ. 

Chaque concurrent répond à ces questions, fait confirmer son dire par une personne compétente (curé, maire, membre du Syndicat ou de la Société des Agriculteurs) et envoie son dossier à Paris où il est examiné.

Pour 1897, notre Ecole du Cheylard a obtenu une médaille d'argent.

En 1898, le concours aura lieu entre les départements suivants : Aude, Bouches-du-Rhône, Côte-d'Or, Haute-Loire, Lozère, Seine-et-Marne, Somme et Dordogne.

Je vous engage à y prendre part lorsqu'il aura lieu pour vos régions respectives ; veuillez vous entendre à cet effet avec votre Frère Vicaire provincial.

Enfin, pour faciliter la préparation des maîtres à cet enseignement un peu nouveau, les Facultés catholiques de Lyon et d'Angers ont organisé un cours supérieur d'agriculture ; nous avons fait inscrire un certain nombre de nos Frères à la Faculté de Lyon. Ceux qui désireraient avoir le programme de l'examen peuvent s'adresser à la Procure générale.

J'ai la confiance, mes très chers Frères, que vous aurez à cœur de favoriser de tout votre pouvoir un enseignement qui est préconisé par tous les amis de l'Eglise, en France ; vous contribuerez, dans la mesure qui vous appartient, à maintenir sur le sol natal les fils de nos cultivateurs et de nos artisans ; vous rendrez ainsi un service signalé à la patrie et à la religion.

Les moines, aux premiers siècles de notre histoire, ont défriché le sol de la France ; au XX° siècle, les religieux enseignants, fidèles à l'esprit de l'Eglise, montreront que, comme leurs aînés, ils sont toujours prêts lorsqu'il s'agit du progrès de la civilisation chrétienne et du salut des âmes.

Plein de confiance dans le dévouement dont vous m'avez donné tant de preuves, je vous renouvelle, mes très chers Frères, mes affectueux sentiments en Notre-Seigneur.

         Fr. Théophane, Supérieur Général.

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[1] : Pour l’année 1898, exceptionnellement, le certificat d’études agricoles primaires du premier degré ne sera pas exigé des candidats au diplôme d’études agricoles au deuxième degré.

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