Circulaires 201

Théophane

1901-05-18

Annonce des retraites. - Constitution apostolique de S. S. Léon XIII, sur les rapports des Instituts avec les Evêques. - Appel à la prière des enfants. - Cause de béatification du V. Champagnat, guérisons et autres faveurs. - Indulgences du Chemin de la Croix. - Clôture des exercices du second noviciat. - Départ de Frères pour la Chine. - Réunion de Supérieurs Généraux. - Visites épiscopales. -- Adieux des Frères de Sydney au C. F. John. - Rapport du C. F. Augustalis sur nos écoles de Syrie. - Défunts.

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51.04.01.1901.1

 V. J. M. J.

Saint-Genis-Laval (Rhône), le 18 mai 1901.

     Mes Très Chers Frères,

Il est une grâce que Dieu dans son infinie bonté, met chaque année à notre disposition, la grâce de la retraite, la plus insigne que nous puissions recevoir entre la grâce du noviciat et celle d'une bonne mort. Nous ne saurons en faire trop d'estime, nous en montrer trop reconnaissants, apporter trop d'application, trop de bonne volonté à en profiter.

Que de biens, en effet, sont renfermés dans la retraite ! Nous y trouvons l'occasion la plus favorable pour calmer nos inquiétudes sur le passé, si nous en avions, et pour réaliser nos projets de renouvellement par de solides résolutions. Dans la retraite, nous devons voir où nous en sommes, par rapport à Dieu, au prochain, à nous-mêmes ; comparer notre conduite extérieure et notre état intérieur, nos pensées, nos sentiments, nos goûts, nos habitudes, à nos promesses passées, à nos résolutions, à nos vœux, à notre Règle, à nos Constitutions. Nous avons à porter la lumière de la foi, de la loi, de la justice, dans toutes les voies où nous marchons, dans celles où nous nous plaisons à marcher : voies innombrables, voies trop souvent obscures, voies quelquefois tortueuses, ou même sciemment et volontairement ténébreuses. Il s'agit de faire le jour partout, de régler les affections, de diriger les actes, de corriger les excès, de conformer les mœurs et toute la conduite aux lois, et de mettre l'ordre dans la vie entière, de manière à aimer et à pratiquer ce que Dieu commande, à désirer ce qu'il promet, et à fixer nos cœurs là où se trouve le véritable bonheur.

Et pour que la retraite produise en nous ces heureux effets, efforçons-nous de répondre à la pensée de Dieu, qui, pour nous sauver et nous gagner tout à lui, veut bien mettre à notre disposition des grâces à profusion et d'un prix infini, jeter dans notre cœur, par une série de pieux exercices, la semence la plus pure et la plus abondante, dans l'espoir de lui voir produire cent pour un : – espoir qui ne devrait pas être trompé, puisque là, dans le silence, dans le recueillement, loin du monde, il n'y a ni épines pour étouffer le grain, ni oiseaux pour l'enlever, ni passants pour le fouler aux pieds, ni rochers pour l'empêcher de prendre racine. – Là, Dieu veut nous apprendre bien des choses que nous ignorons ou que nous avons oubliées, nous en faire comprendre ou pratiquer d'autres dont nous n'avons pas suffisamment l'intelligence, ou dont nous ne nous croyons pas capables.

Ne perdons pas de vue non plus que notre Congrégation, que nous aimons, fonde sur la retraite ses plus légitimes espérances pour affermir ses membres dans leur vocation, par la méditation de son excellence, et pour les engager à y correspondre par la perspective des châtiments et des récompenses. Ne nous exposons pas à des regrets éternels en négligeant cette occasion de racheter le temps perdu, de recouvrer beaucoup de mérites dissipés, et peut-être d'assurer notre persévérance finale.

Nos retraites de cette année auront lieu dans l'ordre qui suit :

1° Saint-Genis-Laval, pour le Régime et I'Administration, du 18 au 25 juin ;

2° Sydney, fin juin et en janvier

3° Iberville (Canada), du 18 au 25 juillet

4° Dumfries (Ecosse), du 27 juillet au 3 août

5° San Andrès (Espagne), du 30 juillet au 6 août;

6° Alger, du 1ierau 8 août;

7° Beaucamps, du 21 au 28 août;

8° Varennes, du 28 août au 4 septembre;

9° Saint-Genis-Laval, du 29 août au 5 septembre;

10° Saint-Paul-Trois-Châteaux, du 4 au 11 septembre ;

11° Aubenas, du 10 au 17 septembre;

12° Notre-Dame de l'Hermitage, du 12 au 19 septembre ;

13° Notre-Dame de Lacabane, du 17 au 24 septembre

14° La Côte-Saint-André et Bourg-de-Péage, du 22 août au 19 septembre, pour les Frères admis à la profession.

Dans les Missions, les retraites auront lieu aux époques ordinaires.

Pour obtenir la grâce d'une bonne et fervente retraite, et pour nous disposer à bien célébrer la grande fête de l'Assomption, nous réciterons pendant les neuf jours qui la précèdent, trois Ave Maria le matin, après la méditation; et, pendant l'Octave, le Veni Creator Spiritus, suivi de l'Oraison et d'un Ave Maria, au commencement de la prière du soir. 

CONSTITUTION APOSTOLIQUE

D E

SA SAINTETÉ LÉON XIII 

Sur les rapports des Instituts à vœux simples avec les Evêques. 

LËON ÉVÊQUE

Serviteur des Serviteurs de Dieu 

AD PERPETUAM REI MEMORIAM  œuvre L'Eglise fondée par le Christ a enfanté, par sa force et sa fécondité divines, dans les siècles écoulés, mais surtout à notre époque, de très nombreuses familles des deux sexes unies par le lien sacré des vœux simples et dont le but est un saint dévouement aux diverses œuvres de religion et de miséricorde. La plupart, sous l'impulsion de l'amour du Christ, ont franchi les limites de leur cité ou de leur diocèse et, étant parvenues, grâce à une règle et à une direction uniques, à une forme spéciale de communauté parfaite, elles se répandent tous les jours davantage.

Elles sont de deux sortes : les unes ont été approuvées seulement par leurs Evêques et sont appelées pour ce motif diocésaines ; les autres ont, en outre, obtenu une intervention du Souverain Pontife, qui en a reconnu les règles et statuts ou qui même les a louées ou approuvées.

Mais, quels doivent être les droits des Ordinaires vis-à-vis de cette double catégorie de familles religieuses, et réciproquement, quels sont les devoirs de ces dernières à l'égard des Evêques ? Plusieurs pensent que cela est incertain et demeure sujet à controverse.

Evidemment, pour ce qui est des Communautés diocésaines, la question n'est pas aussi difficile à trancher, puisqu'elles ne doivent leur existence et leur force qu'à la seule autorité des Evêques.

Mais le cas est certainement plus grave pour les autres, qui ont été approuvées par le Saint-Siège. Car elles se répandent en un grand nombre de diocèses, et partout elles ont le même droit et une seule direction ; c'est pourquoi il est nécessaire d'admettre à l'autorité des Evêques sur elles un certain tempérament et des limites déterminées. Pour fixer jusqu'où doivent aller ces limites, on peut se baser sur la ligne de conduite suivie d'ordinaire par le Saint-Siège dans l'approbation de ces Communautés ; le Saint-Siège approuve telle Congrégation déterminée à titre de pieuse Société à vœux simples sous le gouvernement d'un Supérieur général tout en sauvegardant la juridiction des Ordinaires,  et dans la forme prescrite par les sacrés Canons et les Constitutions apostoliques. D'où il ressort que ces Communautés ne peuvent être rangées parmi les Congrégations diocésaines ni être soumises aux Evêques, sauf dans le territoire de chaque diocèse et tout en maintenant intacts l'administration et le gouvernement de leur Supérieur général respectif. Conséquemment, il est aussi interdit aux Supérieurs généraux de ces Sociétés d'empiéter sur les droits et sur le pouvoir des Evêques, qu'aux Evêques eux-mêmes de s'arroger quoi que ce soit de l'autorité de ces Supérieurs. S'il en était autrement, ces Congrégations auraient autant de Supérieurs que d'Evêques dans les diocèses desquels se trouvent leurs membres, et c'en serait fait de leur unité d'administration et de gouvernement.

L'accord et l'entente absolue dans l'autorité des Supérieurs de la Congrégation et des Evêques est nécessaire ; mais par là même il est indispensable de connaître et de maintenir en leur intégralité les droits de chacun.

Pour que désormais, toute controverse supprimée, il en soit parfaitement ainsi, et afin de préserver partout de toute atteinte l'autorité des Evêques, que Nous voulons ainsi qu'il est juste, toujours inviolée ; sur l'avis conforme de la Sacrée Congrégation des Evêques et Réguliers, Nous avons édicté deux sortes de prescriptions : les unes concernent les Communautés qui n'ont pas encore obtenu la recommandation ou l'approbation du Saint-Siège, les autres visent celles dont le Saint-Siège a, soit reconnu les Constitutions, soit loué ou approuvé le but.

La première partie comprend les mesures ci-après :

I. L'Evêque ne peut admettre dans son diocèse une Communauté nouvellement fondée qu'après en avoir examiné et approuvé les règles et constitutions, c'est-à-dire si elles ne sont contraires ni à la foi, ni aux mœurs, ni aux sacrés Canons, et si elles sont bien adaptées au but poursuivi.

Il. En droit, aucune maison de Communauté nouvelle ne pourra être fondée sans l'assentiment et l'approbation de l'Evêque. Celui-ci n'accordera l'autorisation de fonder qu'après avoir recherché avec soin quelles sont les personnes qui la lui demandent, si leurs intentions sont droites et honnêtes, si elles sont prudentes, si elles sont guidées principalement par le zèle de la gloire de Dieu, de leur salut et du salut du prochain.

III. Autant que possible, les Evêques, au lieu de fonder ou d'approuver une Communauté nouvelle, appelleront plus utilement une Communauté déjà approuvée et dont le mode d'action soit conforme au but désiré.

Que, si ce n'est peut-être en pays de missions, on n'approuve presque jamais aucune de ces Communautés qui, sans s'assigner de but précis et spécial, embrassent, l'exercice de l'universalité des œuvres de piété et de bienfaisance, même des plus disparates.

Les Evêques ne permettront la fondation d'aucune Communauté ne possédant pas les revenus nécessaires à l'entretien de ses membres.

Ils n'approuveront qu'avec de sérieuses précautions, et même difficilement, les Communautés qui vivent d'un gain fourni par quelques-uns de leurs membres ; ils agiront de même pour les Communautés de femmes qui assistent les malades chez eux jour et nuit.

Si une nouvelle Communauté de femmes a pour but d'établir dans ses immeubles des maisons de santé, où hommes et femmes seraient reçus indistinctement, ou bien de fonder des maisons analogues destinées à recueillir des prêtres, dont les malades seraient soignés par les Sœurs elles-mêmes, les Evêques n'approuveront ces projets qu'après mûres réflexions et rigoureuse enquête.

En outre, les Evêques n'autoriseront en aucune manière les maisons de religieuses qui logeraient et nourriraient, moyennant une rémunération, les voyageurs des deux sexes.

IV. Aucune Communauté diocésaine ne pourra être transférée dans un autre diocèse sans le double consentement de l'Evêque du lieu qu'elle quitte et de l'Evêque du lieu où elle veut émigrer.

V. Si une Communauté diocésaine se propage dans d'autres diocèses, nul changement ne pourra être introduit dans sa forme ni dans ses Constitutions, sans le consentement de chacun des Evêques dans le diocèse desquels elle a des maisons.

VI. Les Communautés, une fois approuvées, ne seront dissoutes que pour de graves motifs et avec l'assentiment des Evêques auxquels elles sont soumises. Cependant, les Evêques pourront, chacun dans son diocèse, supprimer les maisons particulières.

VII. L'Evêque sera informé de chacune des jeunes filles demandant l'habit religieux, et de celles qui, leur noviciat achevé, seront sur le point de prononcer leurs vœux ; il lui appartiendra et de les examiner, suivant l'usage, et de les admettre s'il n'y a aucun obstacle.

VIII. L'Evêque a le pouvoir de renvoyer les professes des Communautés diocésaines en leur faisant remise des vœux, tant perpétuels que temporaires, à l'exception (au moins quant à son autorité privée) du vœu perpétuel de chasteté. Il devra néanmoins se garder de léser le droit d'autrui par ces renvois, ce qui se produirait s'ils étaient prononcés à l'insu des Supérieures et malgré leur légitime opposition.

IX. Les Supérieures, d'après le droit établi par les Constitutions, seront élues par les Sœurs. Mais l'Evêque présidera le scrutin, soit par lui-même, soit par un délégué ; l'élection faite, il lui appartient de la confirmer ou de l'annuler, suivant sa conscience.

X. L'Evêque a le droit de visiter les maisons de toute Communauté diocésaine, et de connaître de l'exercice des vertus, de la discipline et des comptes.

XI. Les Evêques sont chargés de désigner les prêtres pour les fonctions sacrées, les confessions, les prédications, et de statuer sur l'administration des sacrements, pour les Communautés diocésaines aussi bien que pour les autres. Ce point est expliqué en détail dans le chapitre suivant (§ VIII). 

*

*     *

Voici la seconde série de prescriptions; elles doivent être observées par rapport aux Communautés dont le Saint-Siège a, soit reconnu les Constitutions, soit loué ou approuvé le but.

1. Recevoir les postulants, les admettre au saint habit ou à la profession, appartient aux Supérieurs des Communautés, sauf cependant le pouvoir accordé par le Concile de Trente[1]à l'Evêque, lorsqu'il s'agit des femmes, de les examiner d'office et avant la prise d'habit et avant la profession. Il appartient de même aux Supérieurs de diriger leur famille religieuse, de renvoyer les novices et les profès, pourvu qu'ils observent toutes les prescriptions rendues obligatoires par les règles de leur Institut et les décrets pontificaux.

Les Convents ou Chapitres et les Conseils particuliers ont le droit de nommer aux fonctions et aux procures, soit qui concernent l'universalité de la Communauté, soit qui s'exercent dans chacune des maisons. Quant aux Communautés de femmes, les Chapitres réunis pour la désignation des charges seront présidés par l'Evêque dans le diocèse duquel ils se tiennent, par lui-mêmeou par un autre, à titre de délégué du Saint-Siège.

Il. Remettre les vœux temporaires ou perpétuels, n'appartient qu'au Souverain Pontife. Nul Evêque n'a le droit de changer les Constitutions, en tant qu'approuvées par le Saint-Siège. De même les Evêques ne peuvent ni changer ni amoindrir l'autorité dévolue par les Constitutions aux Supérieurs, soit pour l'ensemble de la Communauté, soit pour chaque maison.

IlI. Les Evêques ont le droit, chacun dans son diocèse, d'autoriser ou d'interdire la fondation de nouvelles maisons de la Communauté, la construction par elle de nouvelles églises, l'ouverture d'oratoires publics ou semi-publics, la célébration de la messe dans les oratoires domestiques, l'exposition du Saint Sacrement à la vénération des fidèles. Les Evêques ont également le droit de régler les solennités et prières qui doivent être publiques.

IV. Si les maisons de ces Communautés ont la clôture épiscopale, les Evêques conservent intacts les droits à eux concédés par les lois pontificales sur cette matière. Si elles ont ce qu'on appelle la clôture partielle, l'Evêque devra veiller à son exacte observation, et empêcher tout abus qui s'introduirait contre elle.

V. Les membres des deux sexes de ces Communautés sont soumis à l'autorité épiscopale pour le for interne. Quant au for externe, ils lui sont également soumis pour ce qui concerne les censures, les cas réservés, la dispense des veux non réservés au Souverain Pontife, la fixation des prières publiques et les autres dispenses et concessions que les Ordinaires peuvent accorder à leurs fidèles.

VI. Si quelques-uns demandent à être promus aux Ordres sacrés, l'Evêque aura garde de les y élever, même s'ils habitent son diocèse, à moins qu'ils soient dans les conditions suivantes : qu'ils soient proposés chacun par son Supérieur, que les prescriptions canoniques sur les lettres dimissoriales ou testimoniales soient exactement exécutées, qu'ils ne manquent pas d'un titre d'ordination à moins qu'il constate qu'ils en sont légitimement dispensés, qu'ils aient fait leurs études de théologie comme l'exige le décret Auctis admodum du 4 novembre 1892.

VII. Dans les Communautés qui vivent de mendicité, les Evêques conserveront les droits fixés par le décret Singulare quidem, promulgué par la Sacrée Congrégation des Evêques et Réguliers le 27 mars 1890.

VIII. Pour le spirituel, ces Communautés sont soumises aux Evêques des diocèses où elles se trouvent. C'est donc à eux qu'il appartiendra et de désigner les prêtres pour les fonctions sacrées et de les approuver pour la prédication.

Quant aux Communautés de femmes, c'est l'Evêque qui désignera leurs confesseurs ordinaires et extraordinaires, suivant les règles établies dans la Constitution Pastoralis curæ, publiée par Notre prédécesseur Benoît XIV, et dans le décret Quemadmodum, édicté par la Sacrée Congrégation des Evêques et Réguliers le 17 décembre 1890 ; ce dernier décret concerne également les Communautés d'hommes qui ne reçoivent pas les Ordres sacrés.

IX. L'administration des biens possédés par chaque Communauté appartient au Supérieur général ou à la générale et à leur Conseil ; mais les revenus de ces familles religieuses doivent être administrés par les Supérieurs d'après les règles de chaque Institut. De ces biens, l'Evêque ne peut exiger aucun compte.

Toutefois, s'il s'agit de biens donnés ou légués à une maison déterminée pour le culte divin ou pour une œuvre de bienfaisance qui doit être faite sur ce lieu même, le Supérieur de la maison les administrera, mais en en référant à l'Evêque et en se montrant complètement soumis à lui ; de sorte qu'il est interdit au Supérieur général ou à la Supérieure générale de toute la Communauté de cacher quoi que ce soit de ces biens à l'Evêque, d'en distraire une partie ou de l'employer à d'autres œuvres. Pour ces biens donc, l'Evêque chaque fois qu'il le jugera utile, examinera les sommes reçues et les sommes dépensées ; il veillera de même à ce que le patrimoine ne soit pas amoindri ou les revenus mal employés.

X. Si ces Communautés ont annexé à leurs maisons des collèges, orphelinats, maisons de santé, écoles, asiles d'instruction élémentaire, toutes ces œuvres seront soumises à la vigilance épiscopale pour ce qui se rapporte à l'enseignement de la religion, l'honnêteté des mœurs, les exercices de piété, l'administration des sacrements, mais en conservant les privilèges accordés par le Saint-Siège aux collèges, écoles et institutions similaires.

XI. Dans les maisons de toutes les Communautés à vœux simples, l'Evêque de chaque diocèse a le droit de visiter les églises, sacristies, oratoires publics, confessionnaux, et d'édicter les règles et ordonnances opportunes.

Dans les Communautés de prêtres, seuls les Supérieurs connaîtront de la conscience, de la discipline et de la situation pécuniaire. Dans les Communautés de femmes, ainsi que dans les Communautés d'hommes n'admettant pas de prêtres, l'Evêque devra s'enquérir si la discipline est observée telle que la fixent les Constitutions, si la doctrine ou les mœurs n'ont rien souffert, si on ne manque pas à la clôture, si les Sacrements sont reçus régulièrement et aux époques déterminées.

Si l'Evêque découvre quelque chose de répréhensible, qu'il ne prenne pas de décision tout de suite ; qu'il avertisse les Supérieurs de prendre garde ; si ceux-ci ne tiennent pas compte de ses avis, qu'il agisse lui-même. S'il se présente une chose particulièrement grave qui ne souffre pas de délai, qu'il prenne une mesure immédiate et qu'il en informe la Sacrée Congrégation des Evêques et Réguliers.

C'est surtout par ses visites que l'Evêque usera des droits énumérés ci-dessus concernant les écoles, asiles et autres institutions que nous venons de mentionner.

Pour les biens des Communautés de femmes et des Communautés d'hommes n'admettant pas de prêtres, l'Evêque ne connaîtra que de l'administration de ceux qui sont destinés soit aux choses saintes, soit à aider les habitants du lieu ou du diocèse.

Toutefois, par les mesures que Nous venons d'édicter et de décréter, Nous ne voulons déroger en rien aux facultés ou privilèges soit accordés par Nous ou par un autre décret quelconque du Saint-Siège, soit confirmés par une coutume de temps immémorial ou séculaire, soit même contenus dans les Constitutions de quelques Communautés approuvées par le Souverain Pontife.

Nous décrétons que les présentes Lettres et tout leur contenu ne pourront jamais être taxées ou accusées d'addition, de suppression, ou d'un défaut quelconque d'intention de Notre part ; mais elles sont, seront toujours valides et dans toute leur force, elles devront être observées inviolablement, in judicio et extra, par toute personne, de quelque dignité et prééminence qu'elle soit ; Nous déclarons nul et vain tout ce qui pourra être fait, par qui que ce soit, pour y introduire un changement quelconque, quels que soient le prétexte ou l'autorité sur lesquels on s'appuie sciemment ou inconsciemment, nonobstant toutes dispositions contraires.

Nous voulons que les exemplaires de ces Lettres, même imprimés, mais signés de la main d'un notaire et munis du sceau par un dignitaire ecclésiastique, fassent foi de Notre volonté comme le feraient ces présentes Lettres si on les montrait elles-mêmes.

Donné à Rome, auprès de Saint-Pierre, l'an mil neuf cent de l'Incarnation du Seigneur, le six des Ides de décembre, de Notre Pontificat le vingt-troisième.

C. Card. ALOISI-MASELLA, Pro-Dat.

                                                              A. Card. Macchi.

 VISA DE CURIA I, DE AQUILA E VICECOMITIBUS. 

                                           Loco † Plumbi

Reg. in secret. Brevium.

      I. CUGNOGNIUS. 

APPEL A LA PRIÈRE DES ENFANTS POUR LE SALUT DE LA

FRANCE. 

Sous ce titre, la Semaine Religieuse de Lyon, du 19 avril 1901, contient les lignes suivantes :

« Au milieu des angoisses qui oppressent les cœurs catholiques, il importe de grouper toutes les forces vitales du cœur de la France chrétienne. Il faut que tous s'arment pour la défense de notre foi, contre les ennemis acharnés qui veulent la détruire dans notre patrie.

« C'est l'heure de mettre en avant ces Petits que l'ennemi des âmes veut priver de tout enseignement chrétien, ces Enfants que Notre-Seigneur lui-même a appelés autour de lui en disant – « Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez pas. »

« Que dans toute la France, cet appel soit entendu que dans toutes les villes, toutes les campagnes, des légions d'enfants se lèvent, présentant à Notre-Seigneur leurs cœurs innocents, levant vers lui leurs mains suppliantes en faveur de la France et de nos Ordres religieux.

« Que partout et bien vite s'organise cette pacifique croisade. »

C'est en s'inspirant de ces pensées, et pour répondre à cet appel, que dans une réunion dont il sera parlé plus loin, nous avons adopté, pour les élèves de nos écoles, les invocations suivantes :

Cœur sacré de Jésus, ayez pitié de la France.

Cœur immaculé de Marie, priez pour la France.

Saint Joseph, protecteur de l'Eglise universelle, priez pour nous.

Saint Michel archange, patron de la France, priez pour nous.

Saint Louis de Gonzague, patron des écoliers chrétiens, priez pour nous.

Saint Jean-Baptiste de la Salle, gardez-nous l'enseignement chrétien

A partir de la réception de la présente Circulaire, et jusqu'à l'avis contraire, vous vous ferez donc un devoir, M. T. C. F., de faire réciter ces six invocations par tous les enfants de vos classes, chaque jour, à la suite des prières du matin et du soir, en ayant soin de leur rappeler de temps en temps le but de ces prières (le salut de la France et la conservation des Congrégations religieuses). Vous leur recommanderez de plus les mêmes intentions dans la récitation du chapelet, l'assistance à la Messe, la sainte communion, etc.

Enfin, vous vous efforcerez de porter ces chers enfants, non seulement à prier, mais encore à s'imposer de petits sacrifices volontaires, et à se faire apôtres dans cette sainte croisade, auprès de leurs camarades et de leurs familles.

Je vous engage à relire ce qui a été dit sur la Prière des Enfants, dans la Circulaire du 27 décembre 1899. 

CAUSE DE BÉATIFICATION

DU VÉNÉRABLE MARCELLIN CHAMPAGNAT. 

Quinze années se sont écoulées depuis la circulaire du 2 février 1886, dans laquelle je vous faisais part du projet relatif à l'introduction de la Cause de Béatification et de Canonisation de notre pieux Fondateur, le Père Marcellin-Joseph-Benoît Champagnat, et treize années depuis la nomination par S. Em. le Cardinal Foulon, de la Commission chargée des informations de l'Ordinaire.

Il ne me paraît pas inutile, M. T. C. F., de rappeler ici succinctement ce qui a été fait, pendant ces treize années, pour l'avancement d'une cause qui nous est chère à tous. Le voici par ordre de date.

2 novembre 1888. – La Revue du diocèse de Lyon fait savoir qu'à la requête du R.P. Nicolet, Postulateur de la Cause, le procès de l'Ordinaireest commencé, et que S. G. Mgr l'Archevêque a constitué un tribunal pour informer et entendre les témoins sur les vertus, les miracles et la réputationde sainteté du Serviteur de Dieu (Circulaire du 25 février 1889).

12 octobre 1889. – Exhumation et translation provisoire des précieux restes du vénéré Fondateur, du cimetière dans une chambre de la maison de l'Hermitage (Circulaire du 15 janvier 1890).

14 juin 1890. – Translation des restes vénérés dans la chapelle de la Communauté de l'Hermitage (Circul. du 18 janvier 1891).

12 janvier 1892. – Dépôt officiel, dans les bureaux de la S. Congrégation des Rites, des pièces du Procès de l'Ordinaire (Circul. du 10 avril 1892).

29 janvier 1892. – Décret pontifical permettant l'ouverture du procès informatif (Circul. du 10 avril 1892).

31 janvier 1892. – Deux Décrets : l'un nommant S. Em. le Cardinal Aloïsi Masella, Ponent ou Rapporteur de la Cause ; l'autre, autorisant la recherche des écrits du Serviteur de Dieu (Id.)

14 juin 1893. – Mandement des Vicaires généraux Capitulaires du diocèse de Lyon, pour demander communication des écrits du Serviteur de Dieu (Circul. du 2 juillet 1893).

4 décembre 1894. – Dernière séance pour le procès de non culte. – Lettres postulatoires (Circul. du 1ierjanvier 1895).

7 décembre 1895. – Décret d'approbation des écrits du P. Champagnat (Circul. du 12 juin 1896).

9 août 1896. – Décret d'Introduction de la Cause, permettant de donner au P. Champagnat le titre de VÉNÉRABLE (Circul. du 25 août 1896).

3 septembre 1896. – Lettre pastorale de Mgr l'Archevêque de Lyon, publiant le décret d'introduction et prescrivant des prières d'actions de grâces. – Fêtes et panégyriques (Circul. du 30 décembre 1896).

9 avril 1897. – Nomination de la Commission pour les procès apostoliques sur la vie, les vertus et les miracles du Vénérable (Circul. du 10 juin 1897).

3 juillet 1897. – Décret de non culte (Circ. du 25 décembre 1897).

10 décembre 1900. – Décret de la S. Congrégation des Rites, approuvant le Procès Apostolique de fama sanctitatis, dans les termes suivants. 

CAUSE DE LYON

 BÉATIFICATION ET CANONISATION

 DU VÉNÉRABLE

 MARCELLIN-JOSEPH-BENOIT CHAMPAGNAT

  Prêtre Mariste et fondateur des Petits Frères de Marie. 

Sur les instances de S. E. le cardinal Gaétan Aloïsi Masella, Ponent de la Cause, la S. Congrégation ordinaire rotale des Rites a examiné le doute suivant :

Validité des Procès Apostoliques faits dans la Cause de l'Eglise de Lyon, sur la réputation de sainteté de la vie, des vertus et des miracles en général du Vénérable Serviteur de Dieu Marcellin- Joseph- Benoît Champagnat, pour le cas et l'effet dont il s'agit.

Cette même Congrégation, après avoir tout examiné avec soin, et entendu le rapport du R. P. D. Jean-Baptiste Lugari, Promoteur de la foi, a répondu affirmativement.- 4 décembre 1900.

Ensuite, sur le rapport de S. Em. le Cardinal Préfet de la Sacrée Congrégation des Rites, Sa Sainteté Notre Saint-Père le Pape Léon XIII a agréé et approuvé la décision de cette même Congrégation.

Le 10 décembre 1900.

                  D. Cardinal FERRATA, Préfet. 

Voilà, M. T. C. F., ce qui a été fait. Ce qui reste à faire consiste : 1° dans le procès continuatif sur l'héroïcité des vertus en particulier ; 2° dans le jugement sur les vertus, après discussion devant trois Congrégations : l'une anté-préparatoire devant le cardinal ponent ; l'autre préparatoire, où tous les consulteurs donnent leur vote devant les cardinaux ; la troisième générale devant le Pape, où les consulteurs et les cardinaux donnent leur vote ; 3° dans le procès et le jugement (suivant les mêmes formes) sur les miracles, qui doivent être au nombre de deux ; 4° dans une dernière Congrégation devant le Pape dite de tuto, pour définir que l'on peut procéder sûrement à la Béatification solennelle.

A nous maintenant, M. T. C. F., de demander, par des prières ferventes et journalières, l'assistance divine et la protection de Marie, pour que la Cause qui nous est si chère suive sans obstacle sa marche régulière, et aboutisse à l'heureuse issue que nous désirons tous. A nos prières, joignons de généreux efforts pour accomplir, avec toute la perfection possible, nos devoirs d'état et comme religieux et comme instituteurs.

Continuons aussi à prier le Seigneur de confirmer par des faveurs signalées, disons le mot, par des miracles, la réputation de sainteté de son serviteur, notre Vénérable Père. Nos instances ne sauraient déplaire à la Majesté divine, car c'est sa gloire que nous avons en vue.

Tout en remerciant Dieu des faveurs déjà obtenues, et dans la confiance qu'il en accordera de nouvelles, je suis heureux de vous en mentionner ici plusieurs bien remarquables. 

GUÉRISONS. 

Dans une famille de la ville de Waterloo, province de Québec (Canada), naissait, il y a environ un an, un enfant qui paraissait bien constitué à l'exception des pieds dont chacun avait six orteils. On lui donna au baptême le nom de Carolus.

Bientôt ses parents s'aperçurent qu'il y avait dans leur enfant quelque chose de plus grave et de plus inquiétant que la difformité de ses pieds. Comme tout nouveau-né, il prenait le sein, mais l'alimentation restait sans effet et n'était suivie d'aucune évacuation naturelle. Aussi, au lieu de se développer, dépérissait-il rapidement. Après plusieurs jours, les parents alarmés consultèrent des médecins qui, reconnaissant que nul remède ne pouvait opérer, conclurent qu'il devait y avoir un vice de conformation grave dans les organes digestifs de l'enfant.

Alors le père et la mère ne s'attendant plus qu'à le voir mourir bientôt, prièrent, par lettre, le Frère Directeur du Juvénat d'Iberville de permettre à leur fils, juvéniste, d'aller voir son petit frère avant sa mort.

Sur ces entrefaites, le Frère Directeur de l'école tenue par les Frères Maristes à Waterloo, connaissant la désolation des parents du petit malade, leur fit la proposition, qu'ils accueillirent volontiers, de demander, par une neuvaine, sa guérison au Vénérable Marcellin Champagnat. A cette occasion, le Frère Directeur suspendit au cou de l'enfant une image du Vénérable, sur laquelle était collé un petit morceau d'étoffe d'un habit lui avant appartenu.

Les élèves de l'école firent la neuvaine en même temps que la famille. Dès le début, un mieux se manifesta dans l'état du petit malade; les organes digestifs, jusque-là inertes, ne tardèrent pas à fonctionner et, peu à peu, firent si bien leur office, qu'au bout de la neuvaine, le père et la mère regardèrent leur petit garçon comme guéri. Bientôt ils pensèrent que le moment était venu de faire l'amputation des deux orteils supplémentaires, et ils exprimèrent à ce sujet leur désir aux docteurs déjà consultés. Mais ceux-ci, ne pouvant croire à la guérison complète de l'enfant, hésitaient à faire une opération qui ne pouvait, disaient-ils, que hâter sa mort. Cependant, après quelques jours, voyant que l'enfant croissait et se fortifiait, ils se rendirent au désir des parents, tout en exprimant leurs craintes sur les suites de l'opération. Mais tout danger fut conjuré par une seconde neuvaine en l'honneur du Vénérable.

Présentement le petit Carolus a un an ; c'est un bel enfant aux cheveux blonds et frisés, plein de vie et de santé, faisant la joie de ses parents.

(D'après une relation du F. Directeur de Waterloo, en date du 3 avril 1901.) 

II

Au mois de janvier 1900, dans une commune du département de la Lozère, une mère de famille, âgée de trente ans, était forcée de s'aliter, atteinte d'une grippe très forte, jointe à une anémie très prononcée.

Cinq mois s'écoulèrent pendant lesquels la malade reçut les soins de plusieurs médecins ; mais les remèdes employés restant sans effet, et son état s'aggravant toujours, ceux-ci finirent par dire à son mari qu'il devait se résigner à perdre la compagne de sa vie, mère de trois petits enfants.

L'époux désolé, voyant qu'il n'y avait plus rien à attendre du côté de la science, écrivit à son frère, membre de l'Institut des Frères Maristes, pour demander le secours de ses prières. Ce dernier, dans sa réponse, l'engagea à s'unir, avec sa femme et ses enfants, à une neuvaine d'invocations au Vénérable Marcellin Champagnat, qu'il allait commencer le 27 juin, avec les Frères et les élèves de son école, pour demander la guérison de la chère malade.

Le 17 juillet, le Frère Mariste recevait la nouvelle que sa belle-sœur allait bien mieux, mais restait faible. Alors, sentant sa confiance s'accroître par ce commencement de guérison, il se décida à s'adresser par une nouvelle neuvaine au Vénérable, dont il envoya l'image à la malade, en l'engageant, elle et son mari, à s'associer à cette neuvaine, qui devait commencer le 21 juillet. L'effet en fut tel que le jour où elle se terminait, la malade avait repris ses anciennes occupations et pouvait se livrer aux pénibles travaux avec autant de facilité qu'avant sa maladie. Sa première sortie fut pour aller à la messe le dimanche qui suivit sa guérison. Les personnes qui l'avaient vue presque agonisante quelques jours auparavant, n'en pouvaient croire leurs yeux, tant cette guérison leur paraissait tenir du prodige.

A la date du 7 août, le mari, heureux de voir sa femme guérie et conservée à son affection et à celle de ses enfants, écrivait à son frère : « Nous ne pouvons assez remercier Dieu de la faveur signalée qu'il vient de nous accorder, par l'intercession du Vénérable Père Champagnat. » 

III

Dans la ville de Montréal (Canada), une petite fille appartenant à une famille bien chrétienne, était atteinte d'épilepsie et tombait dans des attaques qui se répétaient dix à douze fois et plus en vingt-quatre heures.

Les parents, après avoir consulté plusieurs médecins et essayé vainement de divers remèdes, se décidèrent, sur le conseil d'un Frère Mariste, de demander, par l'intercession du Vénérable Marcellin Champagnat, la guérison de leur petite fille. A cette fin, ils s'unirent à une neuvaine qui se fit, au mois de février, au noviciat et dans deux juvénats des Frères Maristes du Canada. Un mieux sensible se manifesta dans l'état de l'enfant vers la fin de cette neuvaine. Mais on voulait une guérison complète, et on la croyait possible. Une seconde neuvaine se fit donc avec un accroissement de foi, de confiance et de ferveur ; et cette fois elle eut un succès complet. Un mois après, le père de la petite fille écrivait avec bonheur et reconnaissance qu'elle était entièrement guérie. 

IV

Pendant l'hiver de l'année 1900, dans une commune du comté de Lévis (Canada), dans laquelle les Frères Maristes dirigent une école, un père de famille était atteint d'une maladie grave, et le médecin qui le soignait, avait déclaré qu'il n'avait plus que quelques heures à vivre, lorsque le Frère Directeur de l'école lui faisant une visite, lui proposa une neuvaine au Vénérable Père Champagnat pour demander sa guérison. C'est ce qui se fit en effet, avec le concours des élèves de l'école des Frères. Le résultat en fut très heureux ; à la fin de la neuvaine, le malade entrait en convalescence, et un mois après, il reprenait son travail. 

V

Dans la même localité un jeune homme de 18 ans qui, depuis l'âge de 7 ans, tombait fréquemment dans des accès d'épilepsie, se trouva, vers la fin de janvier 1901, tellement malade que les médecins ne donnaient plus à ses parents aucun espoir de guérison. La mère du malade le recommanda aux prières des Frères. Ceux-ci, avec leurs élèves, firent une neuvaine pour demander sa guérison par l'intercession du Vénérable Marcellin Champagnat, et ils furent pleinement exaucés. Depuis cette époque, les attaques d'épilepsie ont complètement cessé. 

FAVEURS DIVERSES. 

1° Une jeune personne de Montréal (Canada) écrit à la date du 8 mars 1901, à son frère, membre de l'Institut des Frères Maristes, que s'étant adressée, avec sa mère, au Vénérable Champagnat pour en obtenir une assistance spéciale dans un besoin urgent, elles furent pleinement exaucées dans les vingt-quatre heures, comme elles l'avaient demandé.

2° A la date du 18 septembre 1900, une personne pieuse nous écrivait de Paris ce qui suit : « Mon Révérend Frère, depuis plusieurs mois, j'étais fort tourmentée par une affaire à l'occasion de laquelle j'avais beaucoup prié et fait neuvaine sur neuvaine sans avoir été exaucée, lorsque, près de tomber dans le découragement, je lus dans le Messagerdu Très Saint-Sacrement une notice concernant le Vénérable Père Champagnat.

« Immédiatement une confiance singulière pénétra dans mon âme ; je résolus de faire une neuvaine au Vénérable Père, et je promis, si j'obtenais la faveur demandée, de vous en faire part.

« Je commençai ma neuvaine le 24 juillet. Le jeudi 26, un prêtre à qui j'avais fait la confidence de ma peine, me fit savoir qu'à son grand étonnement, l'affaire en question prenait bonne tournure; et le 28, avant même la fin de la neuvaine, j'étais pleinement exaucée, tout était heureusement terminé.

« Depuis ce jour ma confiance dans le Vénérable Père Champagnat est sans bornes, je le prie chaque jour; je lui ai demandé plusieurs petites grâces, et j'ai toujours senti l'effet de sa protection.

« Je suis heureuse, mon Révérend Frère, de pouvoir vous faire connaître ce fait et de m'acquitter ainsi d'un devoir de reconnaissance. »

3° Un Frère Mariste écrit d'Aubenas, à la date du 20 septembre 1900 :

« Au retour de l'expédition militaire dans l'extrême Sud-Oranais, la colonne avait atteint Fort Mac-Mahon, vers le 7 juin 1900. Là, je me sentis pris d'une fièvre maligne, et il fallait cependant marcher. Pendant huit jours, je luttai avec toute mon énergie contre ce mal terrible qui augmentait toujours, sans autre soulagement que quelques doses de quinine. Je me traînais plutôt que je ne marchais à la suite de mes camarades.

« Bientôt les forces me trahirent. Je tombais et me relevais tour à tour pour essayer de marcher encore. Vains efforts, la colonne m'avait déjà devancé de plus d'un kilomètre. Les chefs qui voyaient le danger mieux que moi me stimulaient et de la voix et du geste ; impossible d'aller plus loin. J'allais périr dans les sables brûlants ou être frappé d'une balle par quelque Arabe embusqué.

« Que faire dans ce pressant danger ? Sur le point d'être abandonné des hommes, je me tournai vers notre Vénérable Père et lui adressai du fond du cœur une courte mais fervente prière.

« A peine l'avais-je finie que je me sentis exaucé. Il me sembla tout à coup que le surnaturel descendait en moi, comme jamais je ne l'avais éprouvé : la force et le courage me revinrent plus qu'en pleine santé. Je me levai, et prenant mon sac de trente kilos et mes armes, je rejoignis sans peine mes camarades. A peine arrivé au milieu d'eux, je tombai comme une masse inerte, mais j'étais sauvé. Le reste de ce long et pénible trajet se fit à l'ambulance.

« Aujourd'hui, complètement rétabli après plusieurs mois de convalescence, je me plais à publier l'insigne faveur que je dois à la protection de notre Vénérable Père.

Que Dieu en tire sa gloire! »              F. D.            

INDULGENCES DU CHEMIN DE LA CROIX A L'INSTITUT

DES FRÈRES MARISTES DES ÉCOLES. 

Le Procureur Général de l'Institut des Frères Maristes des Ecoles, à Rome, soumet à la Sacrée Congrégation des Indulgences, les doutes suivants :

Comme d'après le décret de la Sacrée Congrégation des Indulgences, en date du 6 août 1757, il est établi que le pieux exercice du chemin de la croix peut, en toute sûreté, être fait quelquefois sans le mouvement d'aller d'une station à l'autre.

Mais que, selon la méthode prescrite par saint Léo­nard de Port-Maurice pour cet exercice en public, chaque assistant restant à sa place, un prêtre accompagné de deux clercs ou chantres peut aller devant chaque sta­tion, s'y arrêter et réciter les prières accoutumées, on demande présentement :

1° Si cette méthode peut être suivie dans les chapelles des Communautés religieuses en raison de l'exiguïté du local, et, autant qu'affirmativement,

2° Si, au lieu d'un prêtre assisté de deux clercs, un des Frères, non prêtre, peut aller devant chaque station, s'y arrêter et réciter les prières d'usage.

En conséquence, la S. Congrégation des Indulgences, ayant entendu le vœu d'un des Consulteurs, a ordonné de répondre aux doutes proposés affirmativement à l'un et à l'autre.

Donné à Rome, à la Secrétairerie de la même Congré­gation, le 27 février 1901.

                  † Signé : L.-M. PAROCCHI,

                                         Franciscus Archiep, secrétaire. 

CLOTURE DES EXERCICES DU SECOND NOVICIAT. 

Le 13 mars 1901, à notre maison Sainte-Marie, ont pris fin les exercices du second noviciat commencés le 15 octobre 1900. Vingt-neuf Frères les ont suivis sous la direction du R. P. Petit, de la Compagnie de Jésus, et du Ch. Fr. Flamien. Les excellentes dispositions qu'ils y ont apportées, nous donnent la persuasion qu'ils en ont retiré le plus grand profit. Nous avons lieu vrai­ment de remercier Dieu des bénédictions répandues jusqu'ici sur ces pieux exercices, du bien qu'ils ont pro­duit et de celui que nous en attendons encore.

Avant de quitter la maison où, pendant six mois, le Seigneur leur avait prodigué tant de marques de sa bonté, les chers novices ont, par l'organe de l'un d'eux, exprimé les sentiments dont ils étaient pénétrés, notamment ceux d'une respectueuse et affectueuse reconnaissance.

« Nous ignorions, dit le Frère qui portait la parole, qu'il fût si doux et si bienfaisant pour l'âme de vivre ainsi, en tête-à-tête, avec notre Vénérable Père Fonda­teur et avec ses premiers disciples nos admirables aînés. Aussi bien souvent pendant ces mois bénis nous som­mes-nous sentis pris d'attendrissement et d'admiration au récit de leurs héroïques victoires :

« Victoires de la charité et du dévouement sur l'igno­rance et les misères morales;

« Victoires de la foi et de la confiance en Dieu sur les difficultés temporelles;

« Victoires de l'humilité sur les contradictions

« Victoires de la persévérance sur l'inconstance hu­maine…

« La Vie de notre Vénérable Fondateur les livres du Ch. Fr. Jean-Baptiste les immortelles Circulaires du R. F. Louis-Marie ont été pour nous une mine aussi abondante en trésors précieux que féconde en enseignements pour nous aider à acquérir une plus parfaite connaissance de nos devoirs d'état de nos obligations touchant les vœux, à estimer de plus en plus notre vocation, à nous attacher plus fortement à notre Institut, à nous pénétrer davantage de l'esprit qui lui est propre, etc.

« Pour nous permettre, Très Révérend Frère Supérieur, de réaliser tout notre programme, je dois dire que vous nous avez mis à très bonne école. (Ici le Frère résume avec gratitude ce que les novices doivent aux instructions, aux entretiens, aux conférences du R. Père Petit et du Ch. Fr. Flamien.)

« Grâce au second noviciat, plus que jamais nous sommes heureux et fiers de nous dire les disciples du Vénérable Marcellin Champagnat et les enfants privilégiés de la Sainte Vierge. Tous les jours de la vie que Dieu voudra nous laisser nous ferons monter vers notre Mère du ciel les actions de grâces les plus sincères, les plus ferventes, pour la faveur si grande de nous avoir appelés et conservés parmi les siens. Nous lui demanderons pour nous d'être des religieux obéissants et toujours ardents pour le bien.

« Pour vous, Très Révérend Frère, et pour les Membres du Régime, nous la sollicitons de vouloir bien, en qualité de première Supérieure de la Société, vous continuer sa protection spéciale. C'est elle qui, par vos mains, la défendra ainsi qu'elle l'a toujours fait. Il nous semble même qu'à l'heure actuelle, elle y est plus engagée que jamais. C'est plus de 6.000 Religieux répandus un peu partout qui l'appellent chaque jour leur RESSOURCE ORDINAIRE. Nous espérons bien d'ailleurs que le sang de nos martyrs de Chine ne sera pas sans valeur auprès de la Reine des Martyrs. Nous avons aussi la confiance qu'elle vous accordera, Très Révérend Frère, la grande joie de présider les fêtes solennelles auxquelles nous serons conviés, pour exalter le grand Serviteur de Dieu qui a donné à l'Eglise la milice que vous commandez et à laquelle nous avons le bonheur d'appartenir.

« Nous croyons avoir fait, pendant ce second noviciat, ce pourquoi vous nous y aviez appelés. Vous trouverez un témoignage, au moins partiel, du bon emploi de notre temps, dans des travaux de rédaction, où, sous la sage direction du C. F. Flamien, nous nous sommes efforcés de mettre en commun ce que notre expérience et la pratique de nos ouvrages nous avaient appris de plus utile et de plus conforme à nos besoins.

« Mais ce qu'il ne nous est pas donné de traduire par la plume ni par la parole, c'est le travail de la grâce dans chacun de nous pendant notre séjour à Sainte-Marie. Ici, nous avons senti Dieu plus près de nous; nous avons pu épancher plus fréquemment nos cœurs dans celui de Jésus-Hostie.

« C'est surtout par la sainte communion que nous avons senti nos âmes se renouveler au contact des effluves de la vie divine. Recevoir Jésus dans une âme plus pure, plus aimante, plus généreuse, c'est un bonheur céleste. Ce bonheur, nous l'avons goûté et nous l'aimons; et notre grande prière, c'est que Jésus vive en nous et que nous vivions en lui.

« Après Dieu, c'est vous, Très Révérend Frère, et vous aussi, Chers Frères Assistants, que nous devons remercier pour tant de bienfaits. Nous voulons surtout prouver notre reconnaissance par notre fidélité à la Règle, par notre zèle pour la gloire de Dieu, par notre application à mettre en pratique les enseignements et les exemples de notre Vénérable Fondateur, et à montrer, comme nous l'a demandé notre R. P. Instructeur, dans le Triduum qui a terminé nos saints exercices du noviciat, que nous sommes de vrais et fidèles témoins de Notre-Seigneur Jésus-Christ. »

Comme mémorial de leur second noviciat, chacun des retraitants a emporté une image de notre Vénérable Père, portant au verso de pieuses devises et les vingt-neuf noms suivants :

FF. Adolphe-Emile. Alexandre. André-Louis. Augustin-Joseph. Elie-Raphael. Elrich. Marcien-Joseph. Marie-Alypius. Marie-Marcel. Marie-Sergio. Mary-boniface. Melchior. Emery. Ernest-joseph. Eulade. Henry. John-francis. Joseph-Etienne. Laurin. Lewis. Louis-Laurent. Paul-Antoine. Paul-Regis. Pierre-Julien. Plutarque. Pollion. Térentius. Thomas-Joseph. Vitalicus. 

DÉPART DE FRÈRES POUR LA CHINE. 

Le 10 mars, se sont embarqués à Marseille, à destination de la Chine, les CC. FF. Louis-Rupert, Paul-Constant, Louis-Théodat, Pierre-Léon, Subran, Daniel-Antonin et Jean-Philomène.

Leur départ avait été précédé d'un salut, avec bénédiction du Saint Sacrement, à la chapelle de la Maison-Mère. Cette cérémonie empruntait un caractère particulièrement touchant aux circonstances dans lesquelles elle avait lieu. C'était, en effet, au moment où était encore présent à l'esprit de tous le souvenir des tragiques événements de Chine, où trois de nos Frères et un Postulant ont perdu la vie. La présence de ces sept Frères, agenouillés dans le sanctuaire, impressionnait vivement les assistants. L'un de nos zélés et dévoués aumôniers, le R. P. Hilléreau, dans une chaude et vibrante allocution, fit ressortir ce que ce spectacle avait de beau, de grand, de digne d'attirer les regards et les applaudissements des Anges. Après avoir rappelé ces paroles de Tertullien : « Le sang des martyrs est une semence de chrétiens », il nous montra ces Frères qui étaient là sous nos yeux, non seulement comme appelés à voir réaliser cette parole, mais encore comme nous donnant la preuve que le sang des martyrs est aussi une semence de missionnaires ; et cette autre prouve que le vieil apôtre de la Chine, Mgr Favier, avait dit vrai en disant: « Le travail de quarante années est anéanti ; mais le courage des missionnaires ne l'est pas, et nous allons recommencer. »

Oui, animés d'une sainte intrépidité et pleins de confiance en Dieu et en Marie, ils sont allés, nos chers Frères, se joindre à leurs vaillants et zélés confrères restés là-bas, sur-le-champ des combats héroïques, pour reprendre et continuer les œuvres que nos quatre martyrs ont arrosées de leur sang. Ils sont partis avec la persuasion que le secours de nos prières ne leur manquera pas. Je le leur ai promis, et vous aurez à cœur, je n'en doute pas, M. T. C. F., de réaliser cette promesse. Oh ! combien il est doux et réconfortant pour nos Frères éloignés de la mère-patrie, de penser que les confrères qu'ils ont laissés en France leur conservent un affectueux souvenir et prient pour eux ! Donnons-leur amplement cette marque de charité chrétienne et fraternelle, non seulement à nos Frères de l'Extrême-Orient, mais encore à tous ceux des autres régions lointaines. 

RÉUNION DE SUPÉRIEURS GÉNÉRAUX 

Les 16,17 et 18 avril, dernier, en notre maison Sainte-Marie, se sont réunis les Supérieurs Généraux des huit Instituts ci-après désignés, savoir:

1° Le R. F. Théophane, de l'Institut des Petits-Frères de Marie;

2° Le R. F. Marie-Angel, de l'Institut de la Doctrine Chrétienne de Nancy.

3° Le R. F. Abel, de l'Institut de l'Instruction Chrétienne de Ploërmel ;

4° Le R. F. Martial, de l'Institut de Saint-Gabriel de Saint-Laurent-sur-Sèvre ;

5° Le R. F. Charles, de l'Institut de la Sainte-Famille de Belley;

6° Le R. F. Firmin, de l'Institut de la Croix de Jésus de Menestruel (Ain);

7° Le R. F. Paulus, de l'Institut du Sacré-Cœur du Puy;

8° Le R. F. Augustin, de l'Institut de la Miséricorde de Montebourg.

Favorisés des bénédictions spéciales de Sa Sainteté Léon XIII et de Son Eminence le Cardinal Archevêque de Lyon, les Congressistes se sont occupés de diverses questions touchant la bonne marche de leurs Instituts, la perfection des Frères comme religieux et instituteurs, l'éducation des enfants, etc.

Tous, animés des intentions les plus pures, et unis par les liens d'une parfaite charité, se sont fait un bonheur de mettre en commun leurs lumières et leur expérience, en vue de rendre les Congrégations dont ils ont la charge, plus aptes à faire le bien et à procurer la gloire de Dieu.

Des diverses matières sur lesquelles ont porté leurs travaux, nous croyons devoir extraire ce qui suit : 

1. – NÉCESSITÉ DE FORMER LES ÉLÈVES A LA PIÉTÉ.

QUELQUES MOYENS PRATIQUES. 

Outre la confession et la communion fréquentes, les moyens suivants sont recommandés.

Messe quotidienne. – L'assistance quotidienne à la messe doit être de règle dans tout pensionnat pourvu d'aumônier ; ailleurs, aussi fréquente que possible.

Livre de prières. – Pour l'assistance aux offices de l'Eglise, le livre le meilleur est le paroissien romain, avec les offices propres au diocèse. – Il faut inspirer aux élèves une grande estime pour les prières liturgiques, et leur en donner l'intelligence par des explications données le samedi ou le dimanche, par des lectures faites en classe, en latin et en français, de manière que les prières usuelles dites en latin puissent en même temps être traduites mentalement en français.

Cette recommandation s'applique aux maisons de formation, telles que Juvénats et Noviciats.

Les prières de l'Eglise (psaumes, oraisons, épîtres, évangiles, etc.) sont une riche mine de sentiments pieux.

Prières. – Il faut exiger qu'elles soient bien faites, pour la tenue, la prononciation, etc.

Pensée ou réflexion pieuse du matin. – La réflexion et la résolution pieuses à suggérer aux élèves, chaque matin, doivent être rappelées de temps en temps dans la journée, par exemple à la prière de l'heure.

œuvres d'apostolat. – Il faut, par tous les moyens possibles, exciter le zèle des élèves pour les œuvres d'apostolat, par la formation de groupes ou confréries spécialement dévouées au Sacré-Cœur et autres associations.

Il importe aussi que, selon leurs aptitudes et leur âge, les élèves puissent rendre raison de leur foi, et répondre aux objections courantes contre la religion. A cette fin, il faut qu'ils soient non seulement instruits, mais encore exercés à parler avec clarté et aisance.

Publications pieuses. – On recommande entre autres, la collection de Mgr de Ségur et de l'abbé Legrand, de Grammont (Belgique). 

II. – REPRÉSENTATIONS THÉATRALES. 

Le Congrès émet le vœu que, si les représentations théâtrales ne peuvent pas être entièrement supprimées dans nos écoles et nos pensionnats, elles soient du moins rendues aussi rares que possible ; et que dans les cas où des Frères Directeurs croiront ne pas pouvoir s'en dispenser, ils en obtiennent la permission et ne fassent jamais jouer que des pièces irréprochables, choisies dans le catalogue dressé par les Frères Procureurs Généraux des Congrégations unies. 

III. – TRAITÉ DE POLITESSE. 

Les Congressistes sont d'avis qu'un Traité de politesse à l'usage des Frères soit préparé pour les Congrégations unies, sous la direction de l'un des Révérends Frères Supérieurs Généraux. 

IV. – MUTUALITÉS SCOLAIRES. 

La question des œuvres dites de mutualité scolaire paraît assez importante pour attirer l'attention du Congrès et celle de nos Directeurs d'écoles. Elle sera étudiée plus amplement avec documents à l'appui. En attendant, les Frères Directeurs qui croiront devoir établir pour leurs élèves une œuvre de ce genre, devront préalablement se renseigner et demander conseil à leur Maison-Mère respective. Un essai a été fait à Saint-Jean-Bonnefonds (Loire), et lecture a été donnée au Congrès du Règlement adopté à cette fin. 

V. – CULTURE DES VOCATIONS. – RECRUTEMENT. 

Cette question a attiré particulièrement l'attention du Congrès.

La culture des vocations est d'une importance capitale : il s'agit de recruter des soldats pour l'armée du Christ. Il faut combler les vides et même grossir les rangs : jamais le nombre des vocations n'égalera l'étendue des besoins.

Recruter des enfants pour la vie religieuse, c'est une œuvre surnaturelle qui demande l'emploi de moyens surnaturels, tels que la prière, la pénitence, l'exemple d'une vie pieuse, régulière et édifiante, la bonne tenue des classes et l'éducation chrétienne des enfants.

Par la prière et la pénitence, Dieu se laisse toucher et agit sur les cœurs. Par une conduite extérieure toujours digne, par les exemples de vertu, par l'aménité dans les procédés, par la parfaite éducation, le Frère instituteur justifie la beauté et la dignité de la vie religieuse, et crée autour des âmes une atmosphère favorable à l'éclosion des germes divins de vocation.

Dans le recrutement des sujets, il faut beaucoup de précautions et de discernement pour ne pas amener au juvénat des sujets incapables ou simplement médiocres, mais pour n'y admettre que des sujets de choix.

Il y a des conditions d'admission auxquelles il importe de se conformer.

Ce qu'il faut éviter. – Il faut éviter de recevoir au Juvénat des enfants qui sont trop jeunes (l'âge ordinaire est de 12 à 15 ans) ; – qui appartiennent à des familles peu chrétiennes, ou trop nécessiteuses, ou d'une réputation peu honorable ; – qui n'ont pas une bonne santé ; – qui n'atteignent pas le niveau d'intelligence nécessaire pour arriver à être capables d'enseigner, ou qui manquent d'aptitude pour les emplois temporels ; qui ont dans le caractère à un degré saillant, l'un des défauts suivants : mollesse, dissimulation, légèreté excessive, insubordination, manque total de piété ; – qui laisseraient trop à désirer dans leur conduite ; – qui ne pourraient pas produire un bon témoignage de leur curé ou de leur confesseur ; – enfin, ceux dont les parents refuseraient de souscrire aux conditions d'admission.

Marques de vocation. – L'attrait surnaturel, l'aptitude au double point de vue des talents et de la santé, l'inclination, le goût, la piété soutenue, la vie réglée et vertueuse, le sens droit, la docilité, la franchise, le caractère sociable, doux et ferme, les ouvertures qui se présentent et qui semblent être des manifestations providentielles : tels sont les indices les plus notables par lesquels se révèle la vocation d'un jeune homme.

Moyens à employer. – Un Frère instituteur qui a à cœur la culture des vocations et le recrutement de bons sujets pour son Institut, doit employer les moyens suivants :

1° Déployer beaucoup de zèle pour former les enfants à la piété, pour les instruire des vérités de la religion, surtout des fins dernières de l'homme.

2° Profiter de toutes les occasions favorables, soit dans les catéchismes, soit à d'autres moments, pour parler aux enfants de la grandeur, de la dignité, des avantages, des joies de la vie religieuse, pour faire appel à leur générosité et leur montrer ce qu'il y a de grand, de noble, d'élevé à se dévouer au salut des âmes et à la formation de bons citoyens pour la patrie.

3° Beaucoup prier pour obtenir des vocations parmi les élèves : neuvaines à la Sainte Vierge, à saint Joseph,neuvaine de la grâce.

4° Mettre en honneur dans l'école la dévotion à. la Sainte Vierge ; faire recevoir les enfants à la Confrérie du Scapulaire.

5° Etudier le caractère des élèves, discerner ceux qui sont dociles, pieux, qui aiment la communion, qui sont attachés à l'école, qui donnent le bon exemple, etc.

6° Prémunir les enfants contre les mauvaises compagnies, et contre les dangers du défaut de surveillance et de discipline.

7° Si quelque enfant se fait remarquer par ses bonnes dispositions, lui demander discrètement quel attrait il éprouve relativement à son avenir ; lui conseiller, selon ses dispositions, la vie parfaite comme moyen de seconder l'appel divin, et de favoriser l'éclosion d'un germe de vocation qui est à l'état latent.

8° Ne rien négliger pour gagner l'estime, la confiance, l'affection et l'ouverture de cœur des élèves.

9° Garder le secret sur les confidences faites ou reçues ; engager l'enfant à prier pour que Dieu l'éclaire et le fortifie dans ses pieuses dispositions.

10° Eclairer, conseiller, préparer de loin l'enfant, mais éviter de le presser, de le contraindre.

11° Ne pas se hâter de conduire au Juvénat un enfant qui se détermine d'une manière soudaine et dont la conduite et la piété laissent à désirer.

12° Observer les enfants en détail, à l'église et partout, pour voir s'ils sont toujours consciencieux et S'acquittent bien de tous leurs devoirs.

13° Un moment souvent décisif pour l'enfant, c'est celui de la retraite préparatoire à la première communion. Le maître religieux ne doit rien négliger alors pour donner à ces jeunes âmes, si bien disposées, le pain de la parole sainte, en attendant le Pain vivant qui vient du ciel. Il importe alors de prier et de faire prier pour connaître les desseins de Dieu sur les enfants retraitants.

14° Quand une de ces âmes d'élite s'est révélée, le maître juge de ses aptitudes : intelligence, jugement, piété, etc.

15° Pour conseiller à un enfant d'entrer en religion, il faut surtout faire valoir les motifs surnaturels; les avantages temporels ne doivent figurer que tout à fait secondairement.

16° Il ne faut pas attendre que les enfants viennent eux-mêmes s'ouvrir à nous de leur vocation pour favoriser leur entrée au Juvénat. Ils sont retenus souvent par la timidité. S'il en est qui osent parfois faire cette ouverture, c'est d'ordinaire la mère qui est la première dépositaire de ce secret. Si celle-ci favorise ces pieuses aspirations, la chose parviendra aux oreilles des Frères  sinon la grâce de la vocation restera infructueuse.

 17° Un excellent moyen pour favoriser les vocations, c'est encore d'offrir aux élèves et à leurs familles la vie du Fondateur de l'Institut dont on est membre, ou quelques biographies de Frères ou de Juvénistes distingués par leur piété et leurs vertus.

18° La vocation à la vie religieuse étant de l'ordre surnaturel, il faut compter bien plus sur Dieu que sur notre industrie personnelle pour trouver des vocations et décider des enfants à entrer en religion.

19° Lorsqu’à la fin d'une année scolaire, l'admission d'un enfant au Juvénat a été décidée, il est prudent et sage de l'y conduire le plus tôt possible, et de ne pas attendre la fin des vacances.

Telles sont les principales règles à suivre en ce quiconcerne les vocations.

Pour terminer, les membres du Congrès ont pensé qu'il y avait lieu d'appeler sur cette matière l'attention de nos Chers Frères Directeurs et Professeurs, afin qu'ils redoublent de zèle pour que nos pensionnats et nosexternats donnent, en fait de vocations, tout ce qu'il est justement permis d'en attendre. 

*

*      * 

Les Révérends Frères Supérieurs Généraux et leurs Assistants pensèrent que ce ne serait pas trop d'une journée consacrée à la prière, pour appeler les bénédictions du Ciel sur leurs travaux et sur leurs Instituts. Ils choisirent le mercredi 17 avril et commencèrent par assister à la messe dite par Mgr Bonnardet, Vicaire Général, dans l'antique chapelle de Fourvière, là même où, sous l'inspiration, de la Vierge Marie, le R. P. Colin et le R. P. Champagnat conçurent le projet de la fondation des Pères et des Frères Maristes.

Après avoir imploré la protection de Notre-Dame de Fourvière, les pieux pèlerins se rendirent à Notre-Dame de l'Hermitage pour réclamer celle du Vénérable Fondateur des Frères Maristes. Dès leur arrivée, après une visite au Très Saint Sacrement et le chant du Magnificat, admirablement exécuté par la communauté, ils se groupèrent tous autour du tombeau du Vénérable et, par de ferventes et confiantes invocations, le prièrent d'user en leur faveur de son crédit auprès de Dieu.

A la fin de fraternelles agapes, la Communauté offrit, comme l'avait fait la veille, celle de la Maison-Mère, ses hommages à ses hôtes vénérés ; ensuite un chœur de chantres exécuta une harmonieuse cantate, et un Frère lut une adresse exprimant la reconnaissance et la joie qui étaient dans tous les cœurs. Le Révérend Frère Abel, avec cette parole ardente et facile dont il possède l'art et le secret, y répondit par une allocution pleine d'à propos et de pensées heureuses. Enfin, un salut solennel, avec la bénédiction du Très Saint Sacrement, termina cette belle journée, si digne d'être inscrite dans les annales de l'Hermitage.

Le vendredi 19 avril, nos honorés et aimables hôtes ont quitté la maison Sainte-Marie, après trois jours passés dans des travaux utiles, dans des entretiens et des considérations bien propres à affermir la confiance, et dans un fraternel et religieux échange de témoignages d'estime et de procédés pleins de charité et d'urbanité. 

VISITES ÉPISCOPALES A LA MAISON-MÈRE. 

Le 7 février 1901. – Visite de Mgr Favier, évêque de Pékin. – Après les événements récemment accomplis en Chine, notamment ceux dont la ville de Pékin avait été le théâtre, et dans lesquels trois de nos Frères et un Postulant avaient trouvé la mort, avec un grand nombre d'enfants de l'orphelinat de Cha-la-Eul, cette visite offrait à la Communauté un intérêt tout particulier. Le Prélat ne nous apprit cependant rien qui ne nous fût connu. Il se plut à faire l'éloge de nos Frères, principalement de nos martyrs, comme ayant fait vaillamment leur devoir pendant le siège du Pétang, et à nous assurer qu'il recommençait avec confiance les œuvres détruites, persuadé que Dieu les bénirait, et que le sang des martyrs serait une semence de chrétiens.

Monseigneur profita de sa visite pour appuyer de sa recommandation une demande faite par M. de Guébriant, Provicaire apostolique de Mgr l'Evêque du Sutchuen Méridional, dans le but d'obtenir des Frères pour son Vicariat, demande à laquelle nous avons acquiescé par l'envoi de trois Frères.

Le 9 février. – Visite de Mgr Lamaze, Evêque Mariste, Vicaire apostolique de l'Océanie Centrale, visite par laquelle Sa Grandeur a voulu nous donner un nouveau témoignage de bienveillance et de sympathie. 

ADIEUX DES FRÈRES DE SYDNEY AU C. F. JOHN,

ASSISTANT. 

Au mois de janvier dernier, le C. F. John, nommé Assistant des Iles en remplacement du cher et regretté Frère Procope, quittait Sydney pour venir en France. Les Frères de Sydney ont eu à cœur, à cette occasion, de donner à celui qui fut longtemps leur Provincial un éclatant témoignage de reconnaissance et de filial attachement.

Ils ont donc organisé une séance d'adieu où, dans une adresse pleine de cœur, ils lui ont exprimé, en termes touchants, au nom de tous les Frères de l'Australie, le double sentiment qui remplissait leur âme à cette heure: sentiment de tristesse et de regret à la pensée que dorénavant ils ne pourraient plus jouir que par intervalles de la présence de celui qui, pendant vingt-cinq ans, les a dirigés avec tant de bonté et de dévouement, de fermeté et de sagesse; mais aussi sentiment de joie et de légitime fierté, puisque la Providence, en l'appelant par la voix des Supérieurs, lui faisait un honneur qui rejaillissait sur toute la Province et dont devait bénéficier l'Institut tout entier.

Avec sa modestie et son à propos habituels, le C. F. Assistant a répondu que la prospérité des établissements d'Australie dont on le félicitait, était l’œuvre de Dieu et non celle des hommes, mais que cependant il agréait volontiers ces démonstrations affectueuses comme une nouvelle preuve du bon esprit qui animait les Frères, et parce qu'elles s'adressaient moins à lui personnellement qu'à la Congrégation dont nous sommes tous membres, et à Dieu de qui il tenait l'autorité dont il était revêtu. Il les exhorta vivement à conserver toujours parmi eux le triple esprit d'humilité, de simplicité et de modestie qui doit être la marque de tous les véritables Maristes, et il exprima l'espoir que non seulement son départ, déterminé par l'obéissance, ne mettrait point un terme aux bénédictions que Dieu a répandues jusque-là sur la province d'Australie, mais que celle-ci, en passant entre des mains plus jeunes et par conséquent plus vigoureuses, entrerait, moyennant l'exacte observance de la Règle, dans une voie de prospérité qu'elle n'avait peut-être pas encore connue.

Nous avons le doux espoir que, par la grâce de Dieu et la protection de Marie, cette prévision deviendra une heureuse réalité, et que nos Frères d'Australie continueront à se multiplier et, par leur régularité et leur bon esprit, ne cesseront de faire, comme par le passé, la consolation des Supérieurs et la joie des Pasteurs de l’Eglise. 

RAPPORT DU C. F. AUGUSTALIS, ASSISTANT

SUR NOS ÉCOLES DE SYRIE ET D'EGYPTE. 

     Mon Très Révérend Frère Supérieur,

Parvenu au terme de la mission dont vous m'avez chargé auprès de nos Frères de Syrie et d'Egypte, et que j'airemplie du 26 novembre au 24 décembre 1900, je me fais un devoir de vous en rendre un compte aussi exact que possible.

Je crois à propos de vous donner tout d'abord un aperçu général sur le sol, le climat, la végétation et la population de la Syrie et du Liban. 

     Syrie

Le sol de Syrie, s'il se peuplait de cultivateurs intelligents et laborieux, serait, dans son ensemble, l'un des plus productifs du bassin de la Méditerranée.

Le relief du sol présente une double chaîne de montagnes – le Liban et l'Anti-Liban – parallèle à la côte sur toute la longueur, séparant, à l'occident, de fertiles mais étroites plages ; entre les deux chaînes, une riche plaine, la Cœlésyrie; et à l'orient, le plateau indéfini du désert de Syrie. Ces deux chaînes de montagnes sont divisées transversalement par quelques fleuves de médiocre importance. La région des plus hautes montagnes est dans le Liban. Quatre sommets atteignent ou dépassent 3.000 mètres.

Il y a une grande différence de climat d'une région à l'autre, suivant l'altitude. Sur le littoral et sur la côte, on jouit en hiver de la douce température des plus délicieux rivages de la Méditerranée; la végétation ne s'y arrête pas ; mais en été la chaleur y est généralement forte et pénible. Le climat se rafraîchit à mesure que l'on s'élève dans les montagnes, de telle sorte que dans un espace de quelques lieues, on peut avoir tous les climats, depuis les ardeurs de la plage jusqu'aux neiges des hauts sommets.

Grâce à ces zones diverses, la végétation de la Syrie peut comprendre tous les fruits et toutes les cultures duglobe : dattiers, bananiers, orangers, citronniers, oli­viers, mûriers, figuiers, vigne, grenadiers, abricotiers et autres arbres d'Europe ; tabac, froment, orge, etc., etc. Rien ne manque à ce sol, sinon une population active, laborieuse et libre de jouir du fruit de son travail.

Il y a en Syrie une population sédentaire et une population nomade. Cette dernière est celle des Bédouins, répandus dans le désert syrien.

La population sédentaire se compose de musulmans de juifs et de chrétiens.

Les musulmans, avec leurs diverses sectes, sont pour le moins un million.

Les juifs sont au nombre de 150.000.

Sous le nom de chrétiens on entend les catholiques de différents rites, les schismatiques de divers rites aussi, et les protestants.

En Syrie, il y a cinq rites orientaux catholiques :

   Grecs Unis ou Melchites         100.000

   Syriens Unis                             50.000

   Chaldéens Unis                         5.000

   Arméniens Unis                        20.000

   Maronites                                300.000

   De plus, les Latins                    15.000

En tout, près de 500.000 catholiques.

Il y a environ 200.000 schismatiques des trois rites ci-après :

   Grecs               150.000

   Syriens             15.000

   Arméniens       25.000

Les protestants de toutes nuances sont environ 20.000.

Le lien national du Syrien, c'est sa religion ; sa patrie, c'est le rite dans lequel il a été baptisé.

Religion et nationalité sont des idées si intimement liées en Orient que dans le langage commun, l'ensemble des personnes qui professent la même religion ou suivent le même rite, s'appelle nation. Il y a donc autantde nations en Syrie qu'il y a de religions et même de rites différents. Pour un Oriental, changer de religion ou simplement de rite, c'est abandonner sa nation, se donner à un autre, ce qui, pour les conversions, est une difficulté de plus.

Cette multiplicité de nations en Orient se comprend plus facilement si l'on sait que chacun des rites orientaux, soit catholiques, soit schismatiques, constitue également une Eglise distincte, sous l'autorité de son Patriarche et de ses Evêques, avec sa liturgie particulière, ses usages et même ses privilèges civils. Chaque patriarche est chef de son église et de sa nation, tant pour le civil que pour le religieux. 

     Liban

Le Liban, d'une superficie de 5.700 kilomètres carrés, est enclavé dans la Syrie et fait partie de l'empire ottoman. Mais depuis les événements de 1860, et grâce à l'appui des soldats de la France, ce pays forme un sandjak (département) autonome, relevant directement de Constantinople et gouverné par un préfet qui doit être chrétien. On y jouit donc d'une plus grande liberté que dans tout le reste de l'empire ottoman.

La population libanaise, qui est d'environ 500.000 habitants, comprend 40 à 50.000 musulmans, 50 à 60.000 Druses, 350 à 400.000 catholiques de différents rites mais surtout Maronites.

Tous nos établissements actuels en Syrie, à part Beyrouth, se trouvent dans le Liban. Nos Frères jouissent donc là de la consolation bien appréciable de donner leurs soins à des âmes qui leur sont unies par les liens de la véritable Eglise de Jésus-Christ.

Entre toutes les nations catholiques de la Syrie, celle des Maronites ne se distingue pas seulement par le nombre, mais encore et surtout par la ferveur de sa foi, son inviolable attachement à Rome et son amour pour la France.

Leur attachement à Rome, les Maronites le revendiquent comme une de leurs gloires les plus pures. Ils sont heureux et fiers de dire qu'ils ne sont jamais tombés dans le schisme.

Les Libanais aiment notre nation: ils en ont donné maintes et maintes preuves… La France est toujours .pour eux la patrie des grandes âmes, des cœurs généreux et héroïques, des nobles entreprises. 

NOS ÉTABLISSEMENTS EN SYRIE. 

Antoura.

 La maison d'Antoura était jadis aux Jésuites. Quelque temps après la suppression de l'Ordre, en 1763, cette maison, ainsi que bon nombre d'autres, fut donnée aux Lazaristes.

Actuellement, Antoura est un magnifique collège d'en­seignement secondaire, contenant 270 à 300 élèves, tous internes.

En 1895, quatre de nos Frères y furent envoyés comme professeurs de français, sur la demande de M. Saliège, Supérieur du collège ; et le même nombre de Frères s'y .trouve encore présentement. 

Beyrouth

C'est en 1896 et à la demande du R. P. Cattin, Jésuite, Recteur de l'Université de Beyrouth, que cinq Frères Maristes furent envoyés pour reprendre, après un intervalle de plus de vingt années, ce que plusieurs de nos Frères avaient fait comme professeurs de français, à Beyrouth et à Ghazir.

Le personnel de la communauté de Beyrouth comprend actuellement :

1° Internat Saint-Luc (maison de famille). Un Frère.

Université. – Neuf Frères, professeurs de français comptant dans leurs classes environ 260 élèves.

Ecole de quartier. – Deux Frères, 55 élèves.

Beyrouth, qui compte 150.000 habitants, a de nombreuses écoles peuplées de plusieurs milliers d'enfants qui y reçoivent à peu près tous quelque teinture de français. On y remarque les importants établissements d'enseignement secondaire et supérieur suivants : Université Saint-Joseph, avec Facultés de théologie, de philosophie, de médecine et de pharmacie, dirigée par les Jésuites et comptant 700 à 800 élèves; Université Américaine, bien fréquentée aussi ; Collège patriarcal des Grecs Melchites, 300 à 400 élèves ; Collège maronite, 300 à 400 élèves; deux écoles professionnelles, une pour les garçons, l'autre pour les filles ; des Pensionnats importants dirigés par les Frères des Ecoles chrétiennes, les Dames de Nazareth, les Sœurs de Saint-Joseph de l'Apparition, les Religieuses de la Sainte-Famille.

Beyrouth compte de 40 à 50.000 catholiques. Les œuvres de persévérance y sont nombreuses et bien établies : congrégations de jeunes gens, d'hommes, d'ouvriers, etc., confréries diverses, retraites, adoration nocturne, communion des premiers vendredis, pèlerinages. Le dimanche, la chapelle de l'Université ne désemplit pas, de 5 heures du matin à 5 heures du soir. Le nombre des communions par an dépasse 60.000. 

Djounieh

Djounieh, Jounié ou Jouny, petit port au nord de Beyrouth et à peu de distance de cette ville, paraît appelé à devenir un centre important de population.

L'école, fondée en janvier 1899, compte présentement (décembre 1900), 80 élèves, tous catholiques, avec un personnel de quatre Frères, plus deux prêtres maronites qui sont professeurs d'arabe, et dont l'un fait les fonctions d'aumônier. 

Amchit

Amchit est un joli village, l'un des plus gracieux et des plus riches du Liban, situé à 15 kilomètres au nord de Djounieh. L'école qui y a été fondée en 1900 donne à espérer que l'on ne tardera pas à y réunir un groupe notable d'enfants maronites. Elle a actuellement un personnel de trois Frères et un prêtre maronite y donne des leçons d'arabe. 

Achkout

Achkout, en plein cœur du Liban, est situé à une altitude de 1.200 mètres. On y jouit du climat tempéré de la France.

Cet établissement, fondé en 1900 sur la demande de Mgr l'Archevêque de Damas, qui y a affecté son ancienne résidence, reçoit des externes et des pensionnaires et compte un personnel de trois Frères, outre un prêtre maronite qui donne des leçons d'arabe et dessert la chapelle.

 Le Caire, Egypte

C'est en 1898 que, sur la demande du R. P. Guitton, Recteur du Collège de la Sainte-Famille, trois Frères lui ont été accordés pour l'enseignement du français dans les classes élémentaires du collège. Maintenant ils sont au nombre de six, aux mêmes conditions qu'à Beyrouth.

Il est à remarquer qu'en Egypte, malgré l'occupation anglaise, les écoles religieuses françaises sont de plus en plus prospères. Elles comptent plus de 12.000 élèves. Si l'on veut savoir la raison de ce phénomène, il faut considérer qu'en Egypte, on n'a pas encore appris à séparer ce qui, pendant si longtemps, a été si intimement uni : le catholicisme et la France. C'est par nos missionnaires et nos religieuses, c'est par le dévouement, la charité, l'abnégation dont ils donnent l'exemple, que les étrangers considèrent la France comme la véritable patrie du beau, du bon et du bien ; c'est vers la France qu'ils se tournent lorsqu'ils veulent qu'on fasse de leurs enfants des hommes instruits, des hommes de devoir, des chrétiens. 

*

*    *

En résumé, nos six Etablissements de la Syrie, du Liban et de l'Egypte comptent 35 Frères qui donnent l'enseignement à près de 900 enfants. Sur le personnel enseignant, 14 jeunes Frères ont fait profession depuis leur arrivée en Orient.

Puissent les Petits Frères de Maris se multiplier sur cette terre de Syrie et, à l'exemple de tant de saints et vaillants missionnaires, y passer, eux aussi, en faisant le bien !

                 Alexandrie, le 10 janvier 1901. 

DIXIÈME SECTION. – ENSEIGNEMENT AGRICOLE

PRIX DE FELCOURT (1902). 

Un prix de 150 francs sera décerné, en 1902, à l'établissement dirigé soit par des prêtres séculiers, soit par des religieux congréganistes, donnant l'enseignement agricole, qui semblera au jury répondre le mieux au but que poursuit la Société des Agriculteurs de France : de savoir former des cultivateurs honnêtes et intelligents des deux sexes.

Le prix sera décerné sur le rapport de la Section d'enseignement pendant l'assemblée générale de 1902.

Les établissements de garçons et de filles concourront alternativement, chaque année, en commençant par les écoles de garçons. Les établissements primaires et secondaires sont appelés à concourir.

Questionnaire.

1° Nom de l'Etablissement;

2° Personnel dirigeant : noms, qualités, âge ; depuis quand l'établissement donne-t-il l'enseignement agricole ?

3° Programme des études, enseignement moral et religieux, enseignement agricole et horticole

4° Prix de la pension ;

5° Plan et détail de l'établissement, nombre d'élèves qu'il peut contenir et nombre qu'il contient, nombre d'hectares cultivés, genre de culture, animaux, outillage, jardin, etc., etc. (les établissements concourants sont priés de donner le plus de développement possible à cette partie du questionnaire) ;

6° Résultats déjà obtenus et récompenses octroyées à l'établissement.

Les réponses au questionnaire doivent être adressées au siège de la Société avant le 31 décembre 1901.

               (Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, 1iermai 1901, page 550.) 

CONCOURS ENTRE LES INSTITUTEURS ET LES

INSTITUTRICES. 

Concours fondé par la Société. 

   La Société des Agriculteurs de France a ouvert un concours entre les Instituteurs et les Institutrices pri­maires communaux ou libres des départements des Hau­tes-Pyrénées, des Basses-Pyrénées, de la Haute-Garonne, de l'Ariège, du Gers, de la Gironde, du Lot-et-Garonne, du Tarn, du Tarn-et-Garonne, qui, par leur enseigne­ment et par la tenue de leur jardin, auront fait les plus louables efforts pour développer chez leurs élèves le goût de l'agriculture et auront obtenu les meilleurs résultats.

Les récompenses consisteront en sommes d'argent, en médailles d'or, de vermeil, d'argent et de bronze et en diplômes.

Les prix seront proclamés en assemblée générale de la Société, pendant la session de 1902.

 

Nos DÉFUNTS. 

Voici la liste de nos Frères décédés depuis la Circulaire du 21 décembre 1900 :

F. GILBERTO, Obéissant, décédé à San-Andrès-de-Palomar (Barcelone), le 12 décembre 1900.

F. MACÉDOINE, Obéissant, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 16 décembre 1900.

F. DEICOLE, Profès, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 16 décembre 1900.

F. SECONDIN, Profès, décédé à Beaucamps (Nord), le 20 décembre 1900.

F. SAVINE, Profès, décédé à Varennes-sur-Allier (Allier), le 21 décembre 1900.

F. PRETEXTAT, Profès, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 22 décembre 1900.

F. ALICIUS, Novice, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 22 décembre 1900.

F. ANSBERT, Profès, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 27 décembre 1900.

F. GAUDENCIO, Obéissant, décédé à Quintanilla de Pienza (Burgos), le 2 janvier 1901.

F. TIMOTHY-JOHN, Obéissant, décédé à Bendigo (Victoria), le 2 janvier 1901.

F. LOUIS-BERNARD, Obéissant, décédé à Méricourt (Pas-de-Calais), le 5 janvier 1901.

F. EPAGATHE, Stable, décédé à Antibes (Alpes-Maritimes), le 10 janvier 1901.

F. SANCTÉ, Profès, décédé à Aubenas (Ardèche), le 12 janvier 1901.

F. EPHREM, Profès, décédé à Panama (Colombie), le 12 janvier 1901.

F. MARIUS-MARCELLIN, Obéissant, décédé à Aubenas (Ardèche), le 20 janvier 1901.

F. TIMOTHEUS, Profès, décédé à Valgorge (Ardèche), le 23 janvier 1901.

COMEAU Anatole, Postulant, décédé à Saint-Hyacinthe (Prov. de Québec), le 23 janvier 1901.

   MERCHAT J.-Pierre, Postulant, décédé à St-Paul-3-Chx (Drôme), décédé le 27 janvier    1901.

F. LOUIS-CASIMIR, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 28 janvier 1901.

F. ARISTIDE, Profès, décédé à Païta (Nouvelle-Calédonie), le 30 janvier 1901.

F. GERONCE Novice, décédé à Beaucamps (Nord), le 10 février 1901.

F. MARIE-CASSIANUS, Novice, décédé à Saint-Hyacinthe (Prov. de Québec), le 10 février 1901.

F. LOUIS-RAPHAÉLIS, Obéissant, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 16 février 1901.

F. SANCTUS, Stable, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 22 février 1901.

   LAPOINTE Arthur, Postulant, décédé à Saint-Hyacinthe (Prov. de Québec), le 25 février 1901.

F. NÉREUS, Stable, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 26 février 1901.

F. GÉRY, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 27 février 1901.

F. CÉCILE, Novice, décédé à Aubenas (Ardèche), le 1ier mars 1901.

F. FIRMAT, Stable, décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 5 mars 1901.

F. EVROUL, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 11 mars 1901.

F. MARIE-CARITON, Profès, décédé à Morez (Jura), le 27 mars 1901.

F. QUIRINO, Obéissant, décédé à San-Andrès-de-Palomar (Barcelone), le 5 avril 1901.

F. FRODEBERT, Profès, décédé à Aubenas (Ardèche), le 16 avril 1901.

F. JORGE-LUIS, Obéissant, décédé à San-Andrès-de-Palomar (Barcelone), le 18 avril 1901.

   MARTIN Charles, Postulant, décédé à Arlon (Luxembourg belge), le 23 avril 1901.

F. AMYGDIUS, Obéissant, décédé à Bousbecque (Nord), le 26 avril 1901.

F. MARIE-ANTONius, Novice, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 5 mai 1901.

F. JOSEPH-GERVASE, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 8 mai 1901.

F. GALDINUS, Obéissant, décédé à Aubenas (Ardèche), le 10 avril 1901.

F. JOSEPH-QUENTIN, Novice, décédé à Roncq (Nord), le 14 mai 1901.

 

La présente circulaire sera lue en communauté, à l'heure ordinaire de la lecture spirituelle. Dans les maisons de noviciat et les communautés nombreuses, cette lecture se fera d'abord au réfectoire, puis à l'heure de la lecture spirituelle.

Recevez la nouvelle assurance du religieux attachement avec lequel je suis, en Jésus, Marie, Joseph,

Mes très Chers Frères,

Votre très dévoué Frère et serviteur,

     F. THÉOPHANE.

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OUVRAGES

 PUBLIÉS PAR L'INSTITUT

 PENDANT

  le premier siècle de son existence.

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FRANCE

 

OUVRAGES RELIGIEUX

 

Règles Communes de l'Institut des Petits Frères de Marie (4 édit.).

Constitutions de l'Institut des Petits Frères de Marie (5 éditions).

Directoire Général de l'Institut des Petits Frères de Marie.

Guide des Écoles (4 éditions).

 Manuel de Piété. Office de la Bienheureuse Vierge Marie (12 éditions).

 Directoire de la Solide Piété (4 éditions).

 Petit Catéchisme sur les Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie (2 édit.)

Perles de la dévotion au Sacré Cœur de Jésus.

Petit Catéchisme sur la Sainte Vierge (3 éditions).

Mois de Marie (2 éditions).

Mois de Saint Joseph (2 éditions).

Principes de la Perfection chrétienne. (4 éditions).

Cérémonial pour la Prise d'habit et l'Emission des Vœux.

Manuel du Novice.

Petit Recueil de prières.

Guide pratique pour la préparation à la Première Communion.

Avis, Leçons, Sentences du Vénérable Père Champagnat (2 édit.).

Le Bon Supérieur.

Marie enseignée à la Jeunesse (2 éditions).

Méditations sur l'Incarnation.

Méditations sur la Passion.

Méditations sur la Sainte Vierge.

Philosophie.

Vie du Vénérable Père Champagnat (en 2 volumes).

Vie du Vénérable Père Champagnat (édition en 1 volume).

Vie du Vénérable Père Champagnat (édition in-8).

Vie du Vénérable Père Champagnat (édition in-12).

Petite vie populaire illustrée du Vénérable Champagnat.

Notice biographique du Vénérable Champagnat.

Cause de béatification et de canonisation du Vénérable Champagnat.

Panégyriques du Vénérable Champagnat.

Faveurs obtenues par l'intercession au V. Champagnat.

Biographies de quelques Frères.

Notices nécrologiques de quelques Frères.

Le Révérend Père de Lalande.

Vie du Révérend Frère François.

Cause de béatification et de canonisation du Révérend Frère François.

Vie du Révérend Frère Louis-Marie.

Vie du Cher Frère Norbert.

Le Cher Frère Procope.

Vie du cher Frère Jean-Marie.

Le Cher Frère Salathiel.

Notice sur le Frère Henri-Désiré.

Fleur épanouie sur le Chemin de l'exil.

Un Juvéniste des Petits Frères de Marie.

Abrégé d’Histoire Sainte (8 éditions).

Précis d’Histoire Sainte (12 éditions).

Chronologie Mariste.

Bulletin de l'Institut (7 années).

Circulaires des Supérieurs Généraux (13 volumes).

 

OUVRAGES CLASSIQUES

 

Tableaux de lecture (3 éditions)

Guide de l'Enfance (19 éditions).

Principes de lecture (42 éditions).

Lectures courantes (5 éditions).

Lectures courantes, édition spéciale.

Méthode de lecture simplifiée (3 éditions).

Premier livre de lecture (2 éditions).

Deuxième livre de lecture (2 éditions).

Aimable Mentor (4 éditions).

Méthode d'écriture en 12 cahiers.

Abrégé de la Grammaire française (18 éditions).

Abrégé de la Grammaire française avec exercices.

Abrégé de la Grammaire française. Livre du Maître.

Grammaire française (25 éditions).

Exercices orthographiques et dictionnaire (30 éditions).

Exercices orthographiques et dictionnaire. Livre du Maître avec coursdedictéesfrançaises.

Langue française. Cours préparatoire (5 éditions).

Langue française. Cours préparatoire. Livre du Maître.

Langue française. Cours élémentaire (7 éditions).

Langue française. Cours élémentaire. Livre du Maître.

Langue française, Cours moyen (4 éditions).

Langue française. Cours moyen. Livre du Maître.

Langue française. Cours supérieur. (2 éditions).

Langue française. Cours supérieur, Livre du Maître.

Style. Cours élémentaire (2 éditions).

Style. Cours élémentaire. Livre du Maître.

Style. Cours moyen (2 éditions).

Style. Cours moyen. Livre du Maître.

Histoire de la Littérature française (Charaux).

Petit dictionnaire français.

Dictionnaire alphabétique et logique de la langue française (B.BLANC) (2 éditions).

Tableaux de calcul.

Exercices de calcul (27 éditions).

Exercices de calcul. Livre du Maître.

Abrégé d'Arithmétique.

Recueil de problèmes (abrégé).

Recueil de problèmes (abrégé). Livre du Maître.

Eléments d'Arithmétique (5 éditions).

Recueil de problèmes (5 éditions).

Recueil de problèmes. Livre du Maître.

Arithmétique. Cours préparatoire (2 éditions).

Arithmétique. Cours préparatoire. Livre du Maître.

Arithmétique. Cours élémentaire (8 éditions).

Arithmétique. Cours moyen (10 éditions).

Arithmétique. Cours supérieur (4 éditions)

Algèbre élémentaire (5 éditions).

Algèbre élémentaire. Livre du Maître.

Géométrie. Cours élémentaire (4 éditions).

Géométrie. Cours moyen.

Principes généraux des projections et dessin pratique.

Perspective.

Premières notions de sciences (10 éditions).

Physique et Chimie (9 éditions).

Physique (2 éditions).

Chimie (2 éditions).

Histoire Naturelle (10 éditions).

Agriculture et Viticulture (4 éditions).

Agriculture et Viticulture. Livre du Maître.

Histoire de France. Cours élémentaire (10 éditions).

Histoire de France. Cours moyen (12 éditions).

Histoire de France. Cours supérieur (3 éditions).

Histoire de France. Cours spécial.

Précis d'Histoire Générale.

Histoire Générale.

Atlas-Géographie. Cours élémentaire (12 éditions).

Atlas-Géographie. Cours moyen (9 éditions).

Atlas-Géographie. Cours supérieur (7 éditions).

Atlas-Géographie. Cours spécial.

Géographie du Liban.

Cours de langue anglaise.

Cours de langue anglaise. Livre du Maître.

Manuel domestique (5 éditions).

Plan d'études.

Résumé des règles pour l'exécution du Chant grégorien.

Guide pratique et populaire pour l'exécution du Chant grégorien.

Entretien sur le Plain-chant et la Musique religieuse.

Tableau de Plain-chant.

Tableau de Musique.

Principes de Plain-chant (2 éditions).

Principes de Musique et de Chant (2 éditions).

Choix de Cantiques. Paroles seules (18 éditions).

Choix de Cantiques. Airs notés (6 éditions).

Abrégé du Choix de Cantiques.

Recueil d'accompagnement des Cantiques.

Méthode d'Harmonium (2 éditions).

 

BELGIQUE

 

Règles (en allemand).

Perfection Chrétienne (en allemand).

Livre de prières (en allemand).

Vie du Vénérable Père Champagnat

Nouveaux principes de lecture (1ierlivret).

Nouveaux principes de lecture (20 livret).

Nouveaux principes de lecture (3e livret).

Bulletin du Juvénat (en allemand).

Vie du Vénérable Père Champagnat (en allemand).

 

CANADA

 

Recueil de prières (3 éditions).

Exercices de calcul. Exercices de calcul. Livre du Maître.

Abrégé chronologique de l'Histoire du Canada (2 éditions).

Nouveau Cours de Commerce et de Comptabilité.

A New Course of Study: Bookkeeping with business forms. Livre du Maître.

Nouveaux principes de Lecture

Abrégé du Choix des Cantiques.

Atlas-Géographie (Cours élémentaire).

Atlas-Géographie (Cours moyen).

Manuel de langue française. Cours préparatoire,

Manuel de langue française. Livre du Maître.

Manuel de langue française. Cours élémentaire.

Manuel de langue française. Livre du Maître.

Manuel de langue française. Cours moyen.

Manuel de langue française. Livre du Maître.

Manuel de langue française. Cours élémentaire, 26 degré, 3e et 4e année.

Cours élémentaire, 2e degré, 3e et 4e année. Livre du Maître.

Le Guide de l'Enfance adapté au Canada. Abrégé de la Grammaire française élémentaire.

De l'obligation et des moyens de tendre à la perfection.

Un Juvéniste des Petits Frères de Marie.

De la vocation en général. Bulletin des Etudes (12 années).

 

TURQUIE

 

Nouveau Manuel de Géographie. Cours moyen

Nouveau Manuel de Géographie. Cours élémentaire.

Nouveau Manuel de Géographie. Cours supérieur.

Monnaies et principales mesures non métriques.

Monnaies et principales mesures non métriques. Livre du Maître.

Le Tour d'Europe.

Premier Livre de Lecture.

Deuxième Livre de Lecture.

Comptabilité Commerciale.

Comptabilité Commerciale. Nouvelle édition.

Comptabilité Commerciale et financière.

Comptabilité financière.

 

CHINE 

Ouvrages en langue chinoise.

 

Constitutions de l'Institut.

Règles Communes.

Vie du Vénérable Marcellin Champagnat.

Arithmétique, cours élémentaire.

Arithmétique, cours supérieur, 4 volumes.

Arithmétique, cours supérieur, 4 parties du Maître.

 

Ouvrages français-chinois.

 

Méthode graduée de Langue française ou Principe de lecture.

Méthode graduée de Langue française, cours préparatoire (3 éditions).

Méthode graduée de Langue française, cours élémentaire (3 éditions).

Méthode graduée de Langue française, cours moyen.

Eléments d'arithmétique, cours élémentaire (2 éditions).

Eléments d'arithmétique, cours élémentaire, livre du Maître.

Eléments d'arithmétique, cours supérieur (2 volumes).

Eléments d'arithmétique, cours supérieur, livre du Maître.

 

Ouvrages en langue anglaise.

 

A shortpracticalPrayer book (2 éditions).

Arithmetical Exercises (2 éditions).

Key to the same.

An Elementary Arithmetic.

 

ITALIE

 

Preghiere ad uso dei Piccoli Fratelli di Maria.

Constituzioni dell' Istituto dei Piccoli Fratelli di Maria.

Spirito dei V. M. G. B. Champagnat.

Principii di perfezione cristiana.

Ceremoniale per la Vestizione et per l'Emissione dei Voti.

Il V. M. G. B. Champagnat.

Preghiere e pratiche di Pietà.

Manuale di Pietà.

Programma di Studi religiosi e prolani.

Vita dei V. M. G. B. Champagnat.

 

ESPAGNE

 

Lenguafrancesa. 1° Curso (5 éditions).

Lengua francesa. 1° Curso. Maestro (5 éditions).

Lengua francesa. 2° Curso (3 éditions).

Lengua francesa 2° Curso. Maestro (2 éditions).

Geografía. 1° Curso (6 éditions).

Geografía. 2°Curso (1 édition).

Geografía. 3° Curso (2 éditions).

Gramática. 1° Curso (1 édition).

Gramática. 2° Curso (6éditions)

Gramàtica. 2°Curso Maestro (4 éditions).

Gramàtica. 3° Curso (S éditions).

Gramàtica. 3° Curso Maestro (à éditions).

Angel de la Niñez (5 éditions).

Método racional para aprender a leer (9 éditions).

Historia Sagrada. 1° Grado (1 édition).

Historia Sagrada. 2°Grado (S éditions).

Aritmética. 1°Grado (5 éditions).

Aritmética. 1° Grado Maestro (4 éditions).

Aritmética. 2°Grado, (7 Edition).

Aritmética. 2°Grado Maestro (4 éditions),

Aritmética. 3°Grado (5 éditions).

Aritmética. 3°Grado Maestro (5 éditions).

Geometria. 1° Grado (1 édition).

Geometria. 2°Grado (3 éditions).

Geometría. 2°Grado Maestro (3 éditions).

Teneduría por partida doble. 1°Grado (1 édition).

Teneduría por partida doble. 1°Grado Maestro (1 édition).

Teneduría pop partida doble. 2°Grado (3 éditions).

Tenedurla por partida doble. 2°Grado Maestro (3 éditions).

Constituciones (2 éditions).

Reglas comunes (2 éditions).

Perfeccion cristiana (3 éditions).

Angel del Joven Piadoso (3 éditions).

Calecismo de la Virgen (3 éditions).

Marta al alcance de la Juventud (1 édition).

El V. Champagnat (Séditions).

El V. Champagnat y su obra (2 éditions).

Sentencias,Ense,îanzas yAvisos del Padre Champagnat (2 éditions).

Derecho espafiol (2 éditions).

Historia de Espafia. 10 Curso (1 édition).

Historia de Espafia. 20 Curso (2 éditions).

Ciencias fisico naturales (2éditions).

Plan de Ensefianza (2 éditions).

Ceremonial (1 édition).

Programas de Estudios (2 éditions).

Bodas de Plata (1 édition).

Breve de S. S. Pio X (1édition).

Junioralos (1édition).

El Amigo, revista mensual (5 années).

Método de Escritura (8 cahiers).

 

MEXIQUE

Catecismo de la Virgem.

Manual.de Oraciones y Cantos sagrados. Paroles seules.

Manual de Oraciones y Cantos sagrados. Airs notés.

Coleccién de Cantos sagrados. Paroles seules.

Coleccidn de Cantos sagrados. Airs notés.

Acompafiamiento de Cantos sagrados.

Lecciones de Historia Sagrada.

Compendio de Historia Sagrada.

Carteles para la enseîanzade las letras.

Médodo racional para aprender a leer.

El angel de la Niñez. Gramàtica Castellana. Primer Grado.

Gramàtica Castellana. Primer Grado. Livre du Maître.

Gramàtica Castellana. Segundo Grado.

Gramàtica Castellana. Segundo Grado. Livre du Maître,

Lengua francesa. Primer Curso.

Lengua francesa. Primer Curso. Livre du Maître.

Lengua francesa. Segundo Curso.

Aritmética y Geometria. Arilmética y Geometria. Livre du Maître.

Aritmética teorico pràctiea y Nociones de Geometria.

Aritmélica teorico pràctica y Nociones deGeometria. Livre du Maître.

Aritmética teorico pràctica.Aritmética teJrico pràctica. Livre du Maître.

Nociones de Geometria pràctica.

Nociones de Geometria prtictica. Livre du Maître.

Nociones de Geometria pràctica y Agrimensura.

Nociones de Geometria pràctica y Agrimensura. Livre du Maître.

Geografia Atlas. Primer grado.

Geogratia Atlas. Segundo grado. ,

Geogralia Atlas. Tercer grado.

Primeras nociones de ciencias tisicas y naturales,

Nuevo método practico de Taquigrafia.

Tratado de operaciones comerciales y financieras.

Tratado de operaciones comerciales y financieras. Livre du Maître.

 

BRÉSIL CENTRAL

 

Exercicios de calculo (5 éditions).

Exercicios de calculo. Livre du Maître.

Elementos de Arithmetica. Curso primario (3 éditions).

Elementos de Arithmetica. Curso primario. Livre du Maître.

Elementos de Arithmetica. Curso medio (3 éditions).

Elementos de Arithinetica. Curso medio. Livre du Maître.

Elementos de Arithmetica. Curso superior.

Elementos de Arithmetica. Curso superior. Livre du Maître.

Curso de Algebra elementar (2 éditions).

Curso de Algebra elementar. Livre du Maître.

Complementos de Algebra.

Complementos de Algebra. Livre du Maître.

Geometria elementar. Curso medio (2 éditions).

Geometria elementar. Curso medio. Livre du Maître.

Geometria elementar. Curso superior.

Geometria elementar. Curso superior. Livre du Maître.

Trigonometriaelementar (2 éditions).

Trigonometria elementar. Livre du Maître.

Méthode d'écriture en huit cahiers.

4 Quadros muraes.

Novos Principios de Leitura (3 éditions).

Guia da Infancia.

Compendio de Historia Sagrada.

Primeras noções de Sciencias physicas e naturales (2 éditions).

Physica et Chimica (2 éditions).

Lições de Chimica de Bazin (3 volumes).

Elementos de Historia Natural.

Historia Natural. Curso superior.

Novo Manual de Lingua Portugueza. Curso preparatorio (3 édit.).

Novo Manual de Lingua Portugueza. Curso preparatorio. Livre du Maître.

Novo Manual de Lingua Portugueza. Curso elementar (2 édit.).

Novo Manual de Lingua Portugueza. Curso elementar. Livre du Maître.

Novo Manual de Lingua Portugueza. Curso medio (2 éditions).

Novo Manual de Lingua Portugueza. Curso medio. Livre du Maître.

Novo Manual de Lingua Portugueza. Curso secundario.

Novo Manual de Lingua Portugueza. Curso secundario. Livre du Maître.

Novo metodo de Lingua ingleza (2 éditions).

Vade mecum, do Studiante.

Historia do Brazil (2 éditions).

Historia Uniiersal (2 volumes).

Geographia. Curso elementar (3 éditions).

Geographia. Curso medio (2 éditions).

Geographia Atlas (2 volumes).

Chorographia do Brazil.

Atlas de Geographia historica.

Curso de Instrucão religiosa (Mgr Cauly) (4 Volumes).

Maria ensinada a Mocitade.

Catecismo da SS. Virgem.

0 Sagrado Coraçâo ensinado a Mocidade.

Hymnos e Canticos religiosos. Paroles seules (2 éditions).

Hymnos e Canticos religiosos. Airs notés.

Conselhos sobre a vocaçéio.

Vida do V. P. Champagnat, in‑S ; in‑18 ; in‑32.

0 Anjo conductor da Io Communhdo (2 éditions).

Mez do Sagrado Coraçào de Jesus.

Vida de B. Margarida M. Alacoque.

0 Irmào Norberto.

Un Juvenista.

Missdes na China ; nossos martyres.

Communguemos muitas vezes.

Breve de S. S. Pio X.

 

ANGLETERRE

 

Exercises of Piety.

Common Rules.

School Guide.

The Principles of Christian and Religious Perfection.

Guide to Solid Piety.

Constitutions of the Little Brothers of Mary.

General Directory of the Institute.

A short guide for the Annual Retreat.

Ceremonial of the Marist Brothers.

Three plays, scriptural and historical.

The Little Office of the B. V. Mary fully explained.

Little Catechism of the B. V. Mary and S. Joseph.

Life of M. J. B. Champagnat.

First Book of Reading Lessons.

Second Book of Reading Lessons. Third Book of Reading Lessons.

Fourth Book of Reading Lessons.

Cantiques (en anglais).

Collection de Circulaires (anglais).

The office of the dead.

 

ÉTATS-UNIS

 

Spiritual Exercises.

Recueil de prières en usage dans les écoles.

Choix de Cantiques. Paroles seules.

The American Catholic Hymnal,

The American Catholic Hymnal, without music.

Life of David Mayott.

Le Bon Supérieur. Traduction anglaise par le R. P. GÉRARDY.

Conférences religieuses, extraites des Avis,

Leçons Sentences du V. P. Champagnat. Traduction anglaise par le R.- P. GÉRARDY.

 

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[1]Sess. XXV, chap. XVII, des Régul. et des Monial. 

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