Circulaires 348

Charles-Raphaël

1958-12-08

Les Triduums-Souhaits, 621. - Charité envers les élèves : Notre charité doit s'étendre à tous les élèves; ennemis de la charité, 625. - L'Action Catholique dans nos écoles, 644. - Visite aux Provinces d'Espagne, 651. - Faveurs attribuées au Bienheureux Fondateur, 664. - Fête de notre Bienheureux Père Fondateur, 671. - Cause du Vénéré Frère François, 672. - Fête de saint Pierre-Louis-Marie Chanel, 675. - Union avec notre Congrégation des Frères de saint Pierre Claver, du Nigeria, 675. - Lettre de la Secrétairerie d'État, 678. - Élections de Frères Provinciaux, 679. - Liste des défunts, 681.

348

V. J. M. J.

 Saint-Genis-Laval, le 8 décembre 1958.

Fête de l'Immaculée-Conception.

     MES BIEN CHERS FRÈRES,

 Quelques réflexions à la suite des élections

 du Chapitre.

 Notre Congrégation compte une existence relativement longue déjà : « de l'Institut, la 142° année », porte la couverture du calendrier 1958. Par une protection spéciale de Notre-Dame, peu de Supérieurs Généraux se sont succédé pendant ce temps, le Rév. F. Léonida ayant été seulement le septième successeur du Bienheureux Fondateur. Cette stabilité dans le gouvernement a certainement facilité le maintien de l'esprit primitif de la Congrégation, en même temps qu'elle a sauvegardé les meilleures traditions de notre famille religieuse.

Car les Supérieurs que Dieu nous a donnés dans le passé ont été des hommes qui joignaient à de belles qualités humaines des vertus religieuses exceptionnelles. Le vénéré F. François, dont l'enfance fut merveilleusement préservée, dont le Bienheureux Marcellin Champagnat assuma personnellement la formation à la vie religieuse et apostolique ainsi qu'au gouvernement, reste pour nous le type idéal du Frère Mariste selon le cœur du Fondateur. Les Rév. FF. Louis-Marie et Théophane ont été visiblement préparés par la Sainte Vierge Marie, notre première Supérieure, pour diriger notre famille religieuse… Nous avons reconsidéré ces bénédictions divines sur notre Institut pendant la retraite préparatoire à l'élection des nouveaux Supérieurs.

En cette matinée du 24 septembre 1958, fête de Notre-Dame de la Merci, le Chapitre Général n'aurait-il pas commis une erreur ? Cette question et d'autres analogues ont tourmenté le nouvel élu. Il peut y avoir des moments d'angoisse, de désarroi dans une vie d'homme, d'autant plus pénibles que d'autres se réjouissent pour la raison même qui vous fait souffrir. Comme on est heureux, en pareil cas, de pouvoir s'accrocher, comme à une bouée de sauvetage, aux paroles mêmes de notre Bienheureux Père : « Ne l'oublions jamais : Dieu n'a besoin ni de nous, ni de personne. – C'est vous, Seigneur, qui m'avez donné cette place, j'attends de vous les secours et les grâces qui me sont nécessaires pour y faire le bien. » – Si Dieu n'attend de nous qu'une bonne volonté totale, comment un Petit Frère de Marie pourrait-il hésiter à prononcer son Fiat ?

Cet acte d'obéissance à la décision du Chapitre fut encore facilité par le souvenir de l'article 5 de nos Constitutions : a) Les Frères regarderont Marie comme leur première Supérieure. » En pareille circonstance, une méditation peut être à la fois brève et profonde. On découvre alors dans nos livres de famille, presque instantanément, des richesses spirituelles, auxquelles on n'avait guère fait attention dans le passé. « C'est Marie qui a tout fait chez nous », ont répété à l'envi tous nos Supérieurs, depuis notre Bienheureux Fondateur jusqu'à nos jours. Cette vigilance et cette protection maternelles de Marie ne pourront jamais cesser…

Enfin, une pensée qui doit nous rassurer est celle de l'influence que notre Bienheureux Père a dû exercer sur l'ensemble des élections du récent Chapitre. N'ayons pas une conception trop étroite du rôle d'un Fondateur. Voici qu'un homme s'est immolé pour remplir sa mission providentielle. Il est mort à la tâche à laquelle il avait consacré toutes ses forces. Or, l'Eglise nous enseigne que les élus ne se désintéressent pas du sort de leurs frères de la terre. Si un père et une mère assistent de leurs prières les enfants qu'ils ont élevés, un Fondateur, en vrai père spirituel, ne peut jamais abandonner les siens. Son rôle d'intercesseur et de protecteur vigilant doit tout particulièrement apparaître aux jours si importants d'un Chapitre d'élections. 

Trois motifs de confiance.

 Les travaux du Chapitre sont finis depuis quelques semaines. Cette circulaire fera connaître à tous l'essentiel des thèmes qui ont été examinés et discutés, des résolutions qui ont été prises. Nous vouions, dès maintenant, attirer l'attention des Frères sur trois motifs de confiance, que le déroulement du Chapitre a nettement mis en relief.

 1. Tout d'abord, le gouvernement de l'Institut n'est pas « personnel », mais collectif. L'avenir de notre famille religieuse n'est pas confié à un seul homme, dont les lumières sont toujours bornées et qui peut subir de fâcheuses influences.

Les grandes orientations nous viennent évidemment de l'Eglise même. Tous les religieux doivent se sentir directement liés au Saint-Père par le vœu d'obéissance. Le Pape exerce habituellement cette autorité souveraine par la Sacrée Congrégation des Religieux. Il nous appartient d'être toujours très attentifs aux invitations et aux conseils maternels de l'Eglise, car ses ordres formels sont plutôt rares.

Dans l'Institut même, l'autorité suprême appartient au Chapitre Général (Const. 111). Celui-ci trace à tous les membres de la grande famille la route à suivre jusqu'à la réunion suivante ; il donne à tous les Frères, supérieurs et inférieurs, des directives qu'il ne leur est pas permis de négliger.

En particulier, il élit le Supérieur Général et lui donne un Conseil, non pas un simple conseil consultatif, mais bien un conseil délibératif. Qu'on veuille bien étudier à fond tout le chapitre III de la deuxième partie de nos Constitutions, spécialement les articles 154, 155 et 156, et il sera facile de se rendre compte que l'Institut est dirigé, en fait, par un groupe d'hommes choisis par le Chapitre.

Ce système de gouvernement est éminemment sage. Dans un Institut voué exclusivement à l'éducation des jeunes, les tâches confiées aux Frères sont très délicates. De plus, en ce domaine, l'évolution est constante et peut être très rapide. Or, notre vie de communauté est elle-même forte-ment influencée par notre activité apostolique. Il appartient aux Supérieurs de suivre cette évolution, d'avoir toujours une vue bien claire de la situation des multiples secteurs de l'Institut. Un homme n'y suffira jamais. Les membres du Chapitre ont même reconnu la nécessité d'établir des « Assistances », comme on le verra plus loin.

 2. Dès avant l'ouverture du Chapitre, puis pendant les travaux, et même pendant les semaines qui ont suivi jusqu'à ce jour, nous sont arrivés de partout des témoignages réconfortants de sympathie et de dévouement.

Des Frères de tous les pays et de toutes les communautés ont estimé de leur devoir de manifester leur attachement à l'Institut par des prières spéciales, par des sacrifices en rapport avec leur genre de vie, par le soutien moral de leur affection. Dans les infirmeries et dans les maisons de retraite, les Frères malades ou anciens ont prié de leur mieux. Des sanas ou des casernes nous sont parvenues des lettres touchantes, dont le texte mériterait d'être publié, s'il n'était pas de nature trop intime. Les jeunes de toutes nos maisons de formation avaient réservé leurs meilleures intentions aux travaux du Chapitre. Bien des Frères ont su intéresser leurs élèves à cette question. Que de magnifiques bouquets spirituels ont été constitués ! En guise de remerciement, il suffira sans doute de dire que ces témoignages de bon esprit et de dévouement ont réconforté plus d'une fois tous les membres du Chapitre.

 Mais l'intérêt que nos anciens élèves ont cette fois témoigné à nos grandes assises a été une révélation pour la majorité d'entre nous. On peut dire que le tiers environ des télégrammes et des lettres qui nous sont parvenus, venait de nos anciens élèves. Tous n'émanaient pas des Amicales ou des Fédérations constituées. Beaucoup ont été envoyés par des «Anciens » isolés, qui ont voulu profiter de cette occasion pour exprimer leur reconnaissance aux Frères ainsi que leur ferme volonté de servir de leur mieux la cause de l'éducation chrétienne.

On fera allusion plus loin aux marques de sympathie qui nous sont venues de la part des Autorités religieuses ou même civiles, ainsi que d'amis insignes de l'Institut. Impossible de les signaler toutes, moins encore de publier les textes.

 3. Enfin, il convient de signaler l'admirable union de tous les capitulants. Il a fallu bien peu de temps pour que la bonne centaine de Frères réunis à Grugliasco constituât une communauté très homogène, dont tous les membres n'avaient qu'un but fondamental : conserver intact tout l'héritage spirituel laissé par le Bienheureux Fondateur, en l'adaptant aux nécessités de l'époque actuelle et aux conditions des différents pays où nos Frères sont établis. Aucune discordance dans cette unanimité fraternelle ! Des points de vue s'écartaient parfois. Les discussions pouvaient se prolonger sur certaines questions. Jamais il n'y eut de malentendus proprement dits ; jamais le climat fraternel ne fut troublé par une mésentente quelconque. Cette seule union des cœurs a été, à sa manière, une preuve de la fidélité de toutes nos Provinces à répondre de leur mieux au vœu ultime de notre Bienheureux Père : « Oui, mes très chers Frères, écoutez les dernières paroles de votre père, ce sont celles de notre bien-aimé Sauveur : Aimez-vous les uns les autres. » 

Un mot de remerciement.

 Il n'est pas dans nos traditions d'insister beaucoup sur la reconnaissance qui est due à des Supérieurs qui cessent dans leur charge. Mais tous les Frères s'étonneraient à bon droit que la première Circulaire après le Chapitre ne fasse pas ressortir le mérite du Très Révérend Frère Léonida, qui a gouverné l'Institut avec sagesse et dévouement pendant douze ans. Il continue de jouir d'une bonne santé. Il a estimé de son devoir de ne pas même songer à une réélection possible, ce qu'il a dit très nettement aux capitulants. Il ne refuse certes pas le travail. A Rome, où il réside actuellement, son expérience des hommes et des choses de notre famille pourra rendre de très grands services à l'Administration Générale. On en parlera plus loin, dans le compte rendu du Chapitre. C'est de tout cœur que tous les Frères souhaitent qu'il puisse se dévouer encore longtemps au bien de la Congrégation, comme il l'a toujours fait dans le passé.

Avec cette simplicité dans l'effacement qui caractérise le Petit Frère de Marie, plusieurs membres de l'Administration Générale sont rentrés dans leur Province, comme nous disons en langage familier. Mais cette simplicité ne serait-elle pas au fond notre véritable grandeur aux yeux de Dieu et des hommes ? Sans les nommer tous, il convient, semble-t-il, de mentionner ici le C. F. Jean-Emile, Vicaire Général, qui a émigré dans sa petite chambre de la maison provinciale de Saint-Genis avec cet esprit de décision et cette bonne humeur, qui l'ont caractérisé tout le long de sa vie et qui l'ont rendu si attachant pour ceux qui l'ont bien connu. A tous, nous tenons à exprimer notre estime et notre reconnaissance profondes.

Enfin, il convient de signaler le dévouement remarquable des Frères et des jeunes de la maison de Grugliasco. Tous, depuis le C. F. Directeur jusqu'au plus petit juvéniste, ont rivalisé d'ardeur pour que la maison soit convenablement préparée pour le Chapitre, sans dépenses inutiles, et pour que les capitulants soient bien traités. On aurait pu tenir notre réunion dans un édifice plus moderne et mieux adapté ; mais il est certain que nous n'aurions pas été aussi bien « chez nous » que parmi nos Frères et nos jeunes de Saint-François-Xavier, à Grugliasco. Le congé, que les Frères du Chapitre leur ont accordé de grand cœur, avait été amplement mérité. 

Les travaux du Chapitre.

 En tenant compte des voyages aller et retour, bon nombre de Frères, provinciaux ou députés élus, ont été absents de leur lieu normal de travail pendant de longues semaines. Pourtant, il faut bien le reconnaître, le temps a fait défaut pour mener à bonne fin tout le programme prévu. Une conclusion s'est dégagée implicitement de l'ensemble des réunions : il faudra prévoir un système qui permette aux futurs députés d'arriver au Chapitre avec le maximum de préparation immédiate, qui les initie le plus rapidement possible aux principales questions à traiter, qui facilite à tous une prise de position nette et bien délibérée en face de toutes les propositions importantes. Des suggestions ont été faites à ce sujet. On les étudiera sérieusement, sans oublier qu'en ce domaine, nous devons tenir compte des prescriptions canoniques et de nos Règles du Gouvernement.

Beaucoup de Frères avaient envoyé des notes écrites au Chapitre. A peu près toutes étaient inspirées du meilleur esprit de famille. Il est certain que ces notes ont apporté bien des informations utiles aux différentes Commissions, Mais rien ne peut remplacer la confrontation des idées, faite de vive voix entre hommes qui sont venus de toutes les parties du monde mariste. Dans ces réunions sur le plan mondial, le particularisme disparaît progressivement ; on cherche avant tout des solutions d'ensemble, qui puissent convenir à tous les secteurs ; on se rend compte des points faibles de certaines argumentations, bien sincères pourtant.

C'est ainsi que plusieurs propositions, bien pensées, bien motivées, se sont révélées trop inspirées par des conditions locales ou régionales, pas assez générales pour qu'on puisse prendre à leur sujet une résolution valant pour l'ensemble de l'Institut. D'autres n'étaient pas encore suffisamment mûres pour que le Chapitre puisse adopter une ligne de conduite ferme sur les points envisagés. Il importe de ne pas précipiter notre allure, de ne pas « enjamber sur la Providence », selon la pittoresque expression. d'un saint, d'éviter à tout prix l'instabilité, qui est particulièrement dangereuse dans une Congrégation étendue comme la nôtre. Cela n'exclut évidemment pas la reprise de certaines propositions, quand l'heure sera venue.

En prenant connaissance des résolutions et suggestions du Chapitre, il importe de nous tenir en garde contre la « surprise », qui peut jouer dans les deux sens. « Trop peu de changements, diront quelques-uns. On a manqué de largeur de vues, de hardiesse dans l'effort d'adaptation. » – Qu'on veuille bien se rappeler ce que nous venons d'écrire ci-dessus ; qu'on évite toute erreur de perspective. Qu'on n'oublie pas le grand danger des « révolutions » : chaque révolution en amène presque fatalement une autre, ce qui tend à désorienter complètement les esprits les mieux disposés.

Trop de changements, murmureront peut-être d'autres. On s'est laissé envahir par l'esprit de nouveauté. On a sacrifié allégrement de bonnes traditions. » – Il y a quelques années, un évêque disait à des religieuses : « Une famille religieuse qui refuse de s'adapter devient infidèle à son fondateur, car elle ne pourra pas accomplir l’œuvre qui lui a été confiée… L'adaptation est une forme de fidélité ; l'immobilisme est une forme d'infidélité. » Evidemment, nous nous trouvons ici sur un terrain très délicat, où chacun serait porté à prendre son opinion personnelle comme étant la meilleure. Voilà pourquoi toute adaptation projets parement dite est réservée à un Chapitre Général, dont les membres sont élus par tout l'Institut. Et voilà pourquoi aussi «l'adaptation ne peut être accomplie que dans la ferveur. »

Dans toutes nos communautés, on a demandé tant de fois à notre première Supérieure et à notre Bienheureux Fondateur de bénir les travaux du Chapitre. Les capitulants ont invoqué, avant toutes leurs réunions, la bénédiction de Notre-Dame du Bon-Conseil et celle du Bienheureux Père. Ils ont fait de leur mieux, avec les lumières du moment. 

Le lendemain du Chapitre.

 Le quinzième Chapitre Général est fini. Dans un certain sens, il va seulement commencer. Car il importe de le vivre dans l'intervalle entre deux Chapitres. Dans quel esprit convient-il de le faire ?

Avant tout, il faut l'union des esprits et des cœurs. Dans tout groupe d'hommes, qui se proposent d'atteindre un but commun, un seul membre qui ne suit pas le pas des autres, entrave la marche générale. Si plusieurs font ainsi obstruction, ce peut être l'échec des meilleurs projets.

Aussi importe-t-il que chacun tienne compte de l'absolue nécessité de cette union. Elle est d'une importance telle qu'il faut accepter tous les sacrifices pour la maintenir. Il ne faut pas se réfugier, en ce moment, derrière ses idées personnelles ; il ne faut pas invoquer tel ou tel exemple particulier pour se dérober à des exigences précises ; il ne faut pas citer telle directive d'autrefois, à moins de la situer dans son contexte, car alors elle prend sa signification exacte. Il est essentiel de suivre avec énergie, et même avec enthousiasme, les directives d'aujourd'hui.

Qu'on veuille bien distinguer le désir de l'union de la volonté d'union. Nous sommes tous animés d'un sincère désir d'union. Sommes-nous décidés à vouloir l'union, coûte que coûte, étant prêts à renoncer à quelques vues personnelles, si l'union l'exige ? Ainsi, les membres du Conseil Général, y compris le Supérieur Général lui-même, ne sont pas en droit d'invoquer leur attitude personnelle, contraire à certaines décisions du Chapitre, pour ne pas les observer ou les faire observer.

En bref, la cause profonde, unique même, de l'insuccès de certaines mesures serait à rechercher dans le manque d'union. Une chaîne n'est jamais plus forte que son maillon le plus faible. 

Vœux et souhaits

 Les fêtes de Noël et du Nouvel An approchent. Pour rester fidèles aux traditions chrétiennes, tous les membres de l'Administration Générale tiennent à vous offrir leurs meilleurs vœux pour une sainte et heureuse année, une année qui sera heureuse et sainte parce que consacrée tout entière au service de Dieu et de la Vierge ainsi qu'au salut des âmes.

Tout d'abord, nous vous souhaitons une excellente santé, non pour en jouir égoïstement, mais afin de pouvoir travailler de toutes vos forces à l’œuvre apostolique qui nous a été confiée. Il n'en restera pas moins que plusieurs de nos Frères, soit pour cause de maladie, soit tout simplement à cause de l'âge, devront accepter l'apostolat de la souffrance et de l'impuissance. Daigne le Seigneur leur accorder patience et courage pour remplir généreusement leur mission de « paratonnerres » des Provinces et de l'Institut !

Nous désirons ensuite qu'une véritable vie de famille fleurisse dans toutes nos communautés. Là où règnent la charité, le support mutuel, l'esprit de collaboration fraternelle, la vie religieuse ne peut manquer d'être agréable et féconde. L'esprit de famille fait naître la joie et la bonne humeur, favorise l'épanouissement des personnalités. Par là, la persévérance des jeunes est comme assurée, et le recrutement se fait presque automatiquement par le rayonnement de l'exemple des Frères.

Nous souhaitons encore que, conformément à l'exemple et à l'enseignement de notre Bienheureux Fondateur, tous les Frères se distinguent par l'amour du travail bien fait. Soyons avares de notre temps. Nous en avons besoin pour nous préparer à notre apostolat, si nous sommes encore dans les maisons de formation ; pour nous perfectionner constamment comme enseignants et comme éducateurs ; pour accomplir parfaitement toutes les tâches que l'obéissance nous a confiées. Comme tout va bien dans une communauté quand le temps est employé selon la Règle : silence respecté, charité sauvegardée, leçons bien préparées, classe intéressante, études sérieuses et soutenues des Frères, valeur professionnelle indiscutée, édification silencieuse et continue.

Enfin, que notre mot d'ordre pendant cette année soit la mise en application sérieuse et généreuse des décisions du Chapitre, dans le sens et dans l'esprit qui ont été indiqués, non seulement de celles qui nous sont agréables et que nous souhaitions, mais également des autres, qui contrecarrent la nature humaine ou qui ne répondent pas à nos désirs.

La bonne volonté que nous mettrons tous à réaliser ce programme, attirera sur notre famille les bénédictions de Dieu, lui méritera une protection spéciale de notre Première Supérieure, maintiendra intact l'héritage spirituel de notre Bienheureux Père. 

Le XV° Chapitre Général

 Conformément à la convocation faite par le Rév. F. Léonida, Supérieur Général, dans la circulaire du 1ier mars 1958, les Capitulants se trouvaient réunis à Grugliasco, le 15 septembre au soir, pour la retraite qui devait s'ouvrir le lendemain, sous la direction du Rév. P. Liévin, C. SS. R.

Samedi, 20 septembre, eut lieu la première séance préparatoire pour la vérification des pouvoirs, Le C. F. Désiré-Alphonse, A. G., président de la commission de vérification, donna lecture du rapport : comme on ne signala aucune irrégularité, toutes les élections furent approuvées.

Le lendemain, deuxième séance préparatoire dans laquelle le Révérend. Frère Supérieur Général proclama le Chapitre Général régulièrement constitué. Voici la liste des Capitulants :

 Révérend Frère Léonida, Supérieur Général.

 Les CC. FF. Assistants Généraux : CC. FF. Jean-Emile, Vicaire Général, Désiré-Alphonse, Sebastiani, Charles-Raphaël, Leoncio Martin, Mary Justinian, Thomas Austin, Joannès-Eugène, Luis Gonzaga, Marie-Basilide Secrétaire Général.

 Le C. F. Simon-Henri, Econome Général et le C. F. Alessandro, Procureur Général.

 Afrique du Sud.

CC. FF. Léon-Adrien et Ezechiel.

 Allemagne.

C. F. Felizianus, provincial.

CC. FF. Joseph Ludwig et Alfons Otto.

 Argentine.

C. F. Félix Valentin, provincial.

CC. FF. Godofredo et Pablo Rafael.

 Beaucamps.

C. F. Jean-Léon, provincial.

CC. FF. Prudence et Joseph-Gustave.

 Belgique.

C. F. Charles-Victor, provincial.

CC. FF. François-de-Paule et Valentin-Joseph.

 Bética.

C. F. Ramón Sebastián, provincial.

CC. FF. Secundino et Juan Cruz.

 Brésil Central.

C. F. Joâo de Deus, provincial. CC. FF. Felicio et Marie Gobrien.

 Brésil Méridional.

C. F. Dionisio Félix, provincial.

CC. FF. José Otâo et Leoncio José.

 Brésil Septentrional.

C. F. Guy-Maurice, provincial.

CC. FF. Joâo Benjamin et Amós Rafael.

 Chine.  

C. F. André-Gabriel, provincial.

CC. FF. Joche-Philippe et Marie-Valentin.

 Colombie.

C. F. Anselmo Félix, provincial.

CC. FF. Francisco Regis et Azael.

 Cuba, Amérique Centrale.

C. F. Pablo de la Cruz, provincial.

CC. FF. Alejo Feliciano et Julio Fortunato.

 Chili.

C. F. Ignacio Gabriel, provincial.

CC. FF. Lucinio Maria et José Benigno.

 Etats-Unis.

C. F. Linus William, provincial.

CC. FF. Paul Ambrose et Louis-Omer

 Grande-Bretagne et Irlande.

C. F. Conrad James, provincial.

CC. FF. Luperque et Kenny Mary.

 Iberville.

C. F. Joseph-Azarias, provincial.

CC. FF. Olivier et Donatien.

 Italie.

C. F. Gildo, provincial.

CC. FF. Giuseppe et Gaetano.

 León.

C. F. Nilo Ponciano, provincial.

CC. FF. José Germàn et José Serafín.

 Levante.

C. F. Javier Rafael, provincial.

CC. FF. Inocencio José et Aurelio Victor.

 Lévis.

C. F. Pierre-Ferdinand, provincial.

CC. FF. Lorenzo et Marie-Séraphin.

 Melbourne.

C. F. Damianus, provincial.

CC. FF. Aubrey et Egbert Elias.

 Mexique.

C. F. Filogonio, provincial.

CC. FF. José Hermenegildo et León Refugio.

 Norte.

C. F. Juan Maria, provincial.

CC. FF. Blas Eduardo et José Gustavo.

 Notre-Dame de l'Hermitage.

C. F. Louis-Antoine, provincial.

CC. FF. Joannès-Louis et Pierre-Raphaël.

 Nouvelle-Zélande.

C. F. Lambert Adrian, provincial.

CC. FF. Oswald Mary et Leonardus Joseph.

 Pérou.

C. F. Pedro Marcelo, provincial.

CC. FF. Angel Urbano et Carmelo.

 Saint- Genis-Laval.

C. F. Louis-Martin, provincial.

CC. FF. Henri-Noé et Joseph-Maurice.

 Santa Catárina.

C. F. Januario, provincial.

CC. FF. Esteban Miguel et Guido Gabriel.

 Sud-Est.

C. F. Joseph-Eustole, provincial.

CC. FF. Adjuteur et Feliciani.

 Sud-Ouest.

C. F. André-Etienne, provincial.

CC. FF. Flavius-Joseph et Jules-Victorin.

 Sydney.

C. F. Hilary Mary, provincial.

CC. FF. Maurus Mary et Arthur Leo.

 Varennes-Orient.

C. F. Victor-Gabriel, provincial.

CC. FF. Mario Raffaele et Callixte.

 Le C. F. Edwin Leo, Provincial de l'Afrique-Sud, empêché par la maladie, s'était excusé.

 On élit ensuite les deux scrutateurs : les CC. FF. André-Gabriel et Victor-Gabriel, puis le secrétaire du Chapitre : C. F. Henri-Noé et le secrétaire auxiliaire : C. F. Louis-Antoine.

Dans la troisième séance préparatoire, on donna lecture de la lettre suivante de S.E. Mgr Dell'Aqua, Substitut du Secrétaire d'Etat du Saint-Siège.

 Segreteria Di Stato

di Sua Santitá.

Dal Vaticano, li 16 settembre 1958.

             Reverendissimo Signore,

Il Capitolo Generale che l'Istituto dei Fratelli Maristi delle Scuole si appresta a celebrare, a dodici anni di distanza dal precedente, è senza dubbio avvenimento di rilievo : tale deve essere nella storia di ogni Famiglia religiosa.

Preceduto, secondo la lodevole usanza, da una settimana di esercizi spirituali, esso, a prescindere dalle persone sulle quali venga a cadere la scella per le alte cariche dell'Istituto, offre disposizioni di spirito favorevoli ed occasions propizia per rimeditare e vivificare lo spirito dell'Istituto, quale è stato voluto dal fondatore agli inizi del secolo scorso, è stato sostenuto dai Sommi Pontefici ed approvato dalla Chiesa. Nella vita religiosa è necessario, infatti, che di tempo in tempo vi siano stimoli piú vivi del solito per mantenere lo spirito iniziale, che altrimenti, per la umana fragilità, verrebbe fatalmente a decadere.

Il Regnante Pontefice, Che ha conferito – con Lettera Apostolica « Præclara quidem» del 29 maggio 1955 (A. S. S. XLVII, 1439) – al Fondatore dell'Istituto il titolo di Beato, fa voti perchè l'imminente Capitolo Generale giovi al sempre maggiore approfondimento di quelle che sono le note caratteristiche della spiritualità del B. Marcellino Champagnat e dell'Istituto da lui fondato, specialmente : il ricordo della presenza di Dio come il mezzo più semplice per la fuga del peccato e la santificazione ; quel radicato senso di umiltà che riluce anche nel nome dato ai suoi figli di « Piccoli » Fratelli ; soprattutto quella universale devozione alla Vergine che ne è una caratteristica inconfondibile.

Nè va, infine, dimenticato, che si tratta di un Istituto insegnante- dedicato principalmente alla cristiana educazione dei fanciulli e dei giovani, per laquale il Fondatore, con lo scritto, con la parola, con l'esempio diffuse norme così sapienti che fanno di lui un grande educatore

lo zelo dei suoi figli in questo importante e delicato settore sarà il miglior culto reso alla memoria del Padre.

Con tali sentimenti l'Augusto Pontefice è lieto di impartire l'implorata Apostolica Benedizione per i Capitolari, per i Fratelli della ormai così numerosa famiglia e per tutte le persone da essi assistite.

Profitto dell'incontro per confermarmi con sensi di religioso ossequio

de la Signoria Vostra Rev. ma

Dev. mo nel Signore,

Sac. AngeloDELL'ACQUA, Sostituto.

                  On en donna ensuite lecture en français.

 Secrétairerie d'Etat de Sa Sainteté.

No 435653.

Du Vatican, le 16 septembre 1958.

             Révérendissime,

Le Chapitre Général, que l'Institut des Frères Maristes des Ecoles s'apprête à tenir, à douze ans de distance du précédent, est, sans aucun doute, un événement d'importance : il doit en être ainsi dans l'histoire de toute famille religieuse.

Précédé, selon une louable habitude, par une semaine d'exercices spirituels, il offre, en dehors des personnes sur lesquelles tombera le choix pour les hautes charges de l'Institut, des dispositions d'esprit favorables et une occasion propice peur méditer à nouveau et pour vivifier l'esprit de l'Institut, tel qu'il a été voulu par le Fondateur au début du dernier siècle, a été soutenu par les Souverains Pontifes et approuvé par l'Eglise. Dans la vie religieuse, en effet, il est nécessaire qu'il y ait de temps en temps des stimulants plus forts que d'habitude, pour maintenir l'esprit initial, qui, autrement, par l'humaine fragilité, en viendrait fatalement à déchoir.

Le Pontife Régnant, Qui a conféré  par la Lettre Apostolique « Præclara quidem», du 29 mai 1955 (A. A.. S. XLVII, 1439)  au Fondateur de l'Institut te titre de Bienheureux, fait des vœux pour que l'imminent Chapitre Général contribue à l'approfondissement toujours plus grand de ces notes qui sont caractéristiques de la spiritualité du Bienheureux Marcellin Champagnat et de l'Institut par lui fondé, spécialement le souvenir de ta présence de Dieu comme le moyen le plus simple pour ta fuite du péché et la sanctification ce sens profond de l'humilité qui resplendit dans le nom même de < Petits» Frères donné à ses fils ; par-dessus tout, cette universelle dévotion à la Vierge qui en est la caractéristique la plus évidente.

Enfin, qu'on n'oublie pas qu'il s'agit d'un Institut enseignant, voué principalement à l'éducation chrétienne des enfants et des jeunes gens, pour laquelle le Fondateur, par ses écrits, par sa parole, par son exemple, a donné des normes si sages qu'elles font de lui un grand éducateur : le zèle de ses fils dans ce secteur si important et si délicat sera le meilleur culte rendu à la mémoire du Père.

Dans ces sentiments, l'Auguste Pontife est heureux d'accorder la Bénédiction Apostolique désirée pour les Capitulants, pour les Frères de la famille actuellement si nombreuse et pour les personnes dont ils s'occupent.

Je profite de l'occasion pour me déclarer à nouveau dans des sentiments de religieux respect

de votre Révérendissime,

le très dévoué serviteur dans te Seigneur, Sac. AngeloDELL'ACQUA, Substitut.

 Puis l'on procéda à la désignation des commissions chargées d'étudier les notes envoyées au Chapitre et d'en présenter rapport avec suggestions :

 

1ièreCOMMISSION                                           ignacio Gabriel

                                                                            Anselmo Félix

Constitutions, Règles                                       Secundino

FF.                                                                      Joseph Ludwig

Désiré-Alphonse                                               Kenny Mary

Alessandro                                                        León Refugio

Joseph-Azarias                                                 Blas Eduardo

Victor-Gabriel                                                    Amas Rafael

 

 

2e COMMISSION                                             4e COMMISSION

 

Prières, Missions, Dévotion                           Recrutement,   Persévérance

au Bienheureux Fon.

des Frères.

dateur et à la Sainte Vierge.                           FF.

FF.                                                                      Leoncio Martin

Joannès-Eugène                                               Pierre-Ferdinand

Jean-Emile                                                        Januario

Javier Rafael                                                     Lucinio Maria

Gildo                                                                   Aurelio Victor

Dionisio Félix                                                    Valentin-Joseph

Lambert Adrian                                                 José Hermenegildo

François-de-Paule                                            Joannès-Louis

Louis-Omer                                                        Maurus Mary

Callixte                                                               Marie-Valenti

Pierre-Raphaël

 

                                    5e COMMISSION

3e COMMISSION

                                                                            Formation des Frères,

Observance régulière ,                                    Maisons de formation, Centres universitaires

Vœux, Cinéma, Radio et,                               Seconds, Noviciats.

Télévision, Livres, Revues Périodiques.            FF.

FF.                                                                      Sebastiani

Thomas Austin                                                  Charles-Victor

Linus William                                                     Jean-Léon

Hilary Mary                                                         Juan Maria

Felizianus                                                           Louis-Martin

Guy-Maurice                                                      Conrad James

Louis-Antoine                                                    Flavius-Joseph.

Oswald Mary                                                      Godofredo

Marie-Gobrien                                                   Paul Ambrose

Angel Urbano                                                    Francisco Regis

José Gustavo                                                    Henri-Noé

Julio Fortunato                                                   Guido Gabriel

 


6e COMMISSION

 

Formation catéchistique, Etudes religieuses, Formation pédagogique, Etudes profanes.

FF.

Charles-Raphaël

André-Etienne

Pedro Marcelo

Azael

Pablo Rafael

Leonardus Joseph

Marie-Séraphin

Luperque

Inocencio

José Felicio

 

7e COMMISSION

Santé des Frères, Soins des vieillards, Vœux et desiderata.

FF.

Mary Justinian

Pablo de la Cruz

Adjuteur

Jules-Victorin

Carmelo

José Serafin

Joche Philippe

Feliciani

Leoncio José

Joâo Benjamin

Egbert Elias

 

 

8e COMMISSION

 

Formation chrétienne des élèves, Associations pieu-ses, Action Catholique, Anciens élèves.

FF.

Luis Gonzaga

Felix Valentin.

Ramón Sebastiân

Joâo de Deus

Joseph-Eustole

Lorenzo

Arthur Leo

Prudence

Gaetano

Joseph-Maurice

 

9e COMMISSION

 

Enseignement,Sports, Scoutisme.

FF.

Marie-Basilide

Filogonio

Giuseppe

José Otâo

José Germàn

Mario Raffaele

José Benigno

Olivier

Ezechiel

Aubrey

 

10e COMMISSION

 

Finances et Administration.

FF. Simon-Henri

André-Gabriel

Damianus

Nilo Ponciano

Juan Cruz

Donatien

Alfons Otto J

oseph-Gustave

Léon-Adrien

Esteban

Miguel

—————————–

 Le 24 septembre, après la sainte Messe, les Capitulants se rendirent à la salle capitulaire pour l'élection du Révérend Frère Supérieur Général, laquelle se fit selon les procédures fixées par les Règles du Gouvernement.

Au deuxième tour de scrutin, le Rév. F. Charles-Raphaël ayant obtenu la majorité requise, fut proclamé Supérieur Général. Après quelques mots d'hommage du Rév. F. Léonida et une brève réponse du nouvel élu, les scrutateurs conduisirent le Révérend Frère Supérieur au siège préparé à cette fin, et chaque Capitulant vint lui présenter ses hommages respectueux et promettre obéissance. Puis, les portes de la salle s'ouvrirent. Toute la communauté, déjà aux alertes et convoquée par la cloche, attendait dans la cour. On entonna le Magnificat et l'on se rendit processionnellement à la chapelle pour le Te Deum et la bénédiction du Très Saint-Sacrement.

Le Cher Frère Procureur Général envoya des télégrammes au Saint-Père, au Cardinal Aloisi Masella, protecteur de l'Institut, au Cardinal Valerio Valeri, préfet de la Sacrée Congrégation des Religieux et au Rév. P. Larraona, leur annonçant l'élection du Rév. F. Charles-Raphaël comme Supérieur Général et sollicitant pour lui une bénédiction spéciale.

 En réponse, on reçut les télégrammes suivants :

Cité Vaticane, 25 septembre 1958.

L'Auguste Pontife est paternellement reconnaissant de la communication empressée et des sentiments dévoués du XV° Chapitre Général. En implorant des secours divins spéciaux pour l'heureuse continuation des travaux et pour l'obtention de leur noble fin, Il renouvelle de tout cœur pour votre Révérence, pour les Capitulants, pour toute votre famille religieuse si méritante et pour toutes ses oeuvres, la réconfortante et bienfaisante Bénédiction Apostolique sollicitée.

Dell'Acqua, substitut.

 Du Cardinal-Préfet de la Sacrée Congrégation des Religieux :

Vivement satisfait des travaux du XVe Chapitre Général et de l'élection du nouveau Supérieur Général, je vous remercie des sentiments de filial dévouement au Saint-Siège. En vous bénissant, je fais des vœux pour une consolidation toujours plus grande de votre méritant Institut.

Valerio, cardinal Valeri.

 Du Cardinal Protecteur :

Me réjouissant de l'élection du nouveau Supérieur Général, j'implore pour lui, pour les Capitulants et pour votre Institut bien-aimé, les grâces de prédilection du Seigneur.

Cardinal Aloisi Masella, protecteur.

 L'élection des Chers Frères Assistants, qui normalement devait avoir lieu le lendemain, fut retardée par le départ des Frères de France obligés selon les directives de Rome, d'aller prendre part au plébiscite sur la Constitution et par le temps requis pour l'étude de la répartition des Provinces par Assistances. Durant ce temps, les commissions commencèrent leur travail.

L'élection des Chers Frères Assistants se fit d'après une formule nouvelle. Vu les inconvénients sérieux présentés par l'ancienne formule, le Conseil Général avait soumis à la Sacrée Congrégation des Religieux la demande suivante :

1° Que les groupes de Provinces puissent être érigés en Assistances, lesquelles cependant n'auront pas de personnalité juridique et soient modifiables dans leur structure, selon les besoins, par le Chapitre Général.

2° Qu'en dérogation à l'article 130 des Constitutions, les Assistants puissent être élus par Assistance.

3° Qu'en dérogation à l'article 133 des Constitutions, le Vicaire Général soit élu par le Chapitre Général parmi les Frères Assistants Généraux après leur élection.

4° Que, pour la préséance, les Frères Assistants réélus précèdent les nouveaux et dans l'ordre qu'ils occupaient dans le Conseil sortant. Les nouveaux élus garderont l'ordre prévu par l'article 14 des Constitutions.

Voici les réponses obtenues :

La Sacrée Congrégation des Religieux, après avoir examiné attentivement les motifs exposés, a jugé opportun de donner son avis et elle répond comme il suit :

A la première : affirmativement ;

A la deuxième : affirmativement ;

A la troisième : affirmativement ;

A la quatrième : négativement ; que la chose soit plutôt réglée selon la teneur de l'article 14 des Constitutions.

 Un compte rendu de tout cela devra être transmis à la Sacrée Congrégation des Religieux. (Rome, 17 juillet 1958.)

Le Chapitre accepta ce mode et le Révérend Frère Supérieur fit la répartition des Provinces par Assistances.

Le 30 septembre, après le serment prescrit, on procéda aux élections qui donnèrent les résultats tels qu'ils furent communiqués à l'Institut par la lettre circulaire suivante :

                 Grugliasco, le 1ieroctobre 1958.

            NOS TRES CHERS FRÈRES,

 Nous avons la grande joie de porter à votre connaissance les premières opérations de notre réunion capitulaire.

Ainsi que l'annonçait la Circulaire du 1ier mars 1958, le XVe Chapitre Général s'est, en effet, réuni à Grugliasco et les Capitulants ont d'abord suivi les saints Exercices de la retraite prêchée par le Rév. P. Liévin, C. SS. R., de la S. C. des Religieux, du 16 au 23 septembre.

Le lendemain de la clôture, en la fête de Notre-Dame de la Merci, eut lieu l'élection du Révérend Frère Supérieur Général, conformément aux Constitutions (art. 125 et 126).

Le T. Rév. F. Léonida, qui a si bien dirigé l'Institut depuis 1946, ayant insisté pour avoir un successeur, les suffrages d'une large majorité se sont portés sur le C. F. Charles-Raphaël

jusqu'ici Assistant Général chargé des Provinces de Belgique-Congo, Allemagne et de l'Œuvre Saint-François-Xavier ».

Tous les Capitulants se sont réjouis de cette heureuse élection qui a mis à la tête de la Congrégation, comme huitième successeur du Bienheureux Fondateur, un Chef éminent, se distinguant par une vertu éprouvée et l'art de conduire les hommes et les affaires.

Retardées un peu par le référendum en France où durent se rendre quelques Capitulants français, les élections des Membres de l'Administration générale se terminèrent le 30 septembre et donnèrent les résultats suivants :

C. F. LEONCIO MARTIN, Vicaire Général : Mexique, Cuba-Amérique-Centrale, Colombie ;

C. F. LUCINIO MARIA, A. G. : Argentine, Chili, Pérou, Uruguay ;

C. F. LUIS GONZAGA, A. G. : Bética, Léon, levante, Norte ;

C. F.LORENZO, A. G. : Iberville, Lévis ;

C. F. ROQUE MARIA, A. G.: Brésil C., Brésil M., Brésil S., Santa Catarina ;

C. F. HILARY MARY, A. G.: Melbourne, Nouvelle-Zélande, Sydney ;

C. F. MARIE-BASILIDE, A. G. : Allemagne, Belgique-Congo, Italie ;

C. F. MARY JUSTINIAN, A. G. : Afrique du Sud, Grande-Bretagne, Irlande, Nigéria ;

C. F. PAUL AMBROSE, A. G. : Etats-Unis, Chine, Japon ;

C. F. LOUIS-MARTIN, A. G. : Beaucamps, Notre Dame de l'Hermitage, Saint-Genis, Sud-Est, Sud-Ouest, Varennes-Orient ;

C. F. SIMON-HENRI, Econome Général ;

C. F. JOANNÈS-EUGÈNE, Secrétaire Général.

En vous communiquant avec joie et confiance ces premiers résultats du Chapitre Général, nous recommandons à vos bonnes prières, nos très chers Frères, notre Révérend Frère Supérieur Général et les Membres de l'Administration Générale, afin d'obtenir pour eux les bénédictions de Dieu et la protection de la Sainte Vierge, de saint Joseph et du Bienheureux Fondateur si nécessaires à tous ceux qui aujourd'hui ont la charge de gouverner un Institut religieux.

Daignez agréer l'hommage de nos sentiments fraternellement dévoués en Notre-Seigneur et Notre-Dame.

Les membres du XV° Chapitre général.

          Puis en trente-neuf séances plénières, on discuta les rapports des Commissions et l'on prit les décisions qui s'imposaient. Vous trouverez ci-après un résumé des travaux du Chapitre.

On avait invité le Rév. P. Larraona à venir rencontrer les Capitulants. Il répondit par une longue lettre dont voici un extrait :

 « Je vous remercie cordialement pour cette aimable invitation. Je serais venu bien volontiers pour avoir la consolation de pouvoir présenter personnellement mes chaleureux et respectueux hommages à une si digne et authentique représentation des fils du Bienheureux Champagnat. Mais en y réfléchissant, j'ai cru qu'il serait de ma part, plus délicat de renoncer à ma satisfaction personnelle pour éviter même un semblant d'apparence de vouloir influencer les discussions capitulaires. »

 Puis il expose les différents aspects à. considérer dans la question de l'admission de quelques Frères au sacerdoce. Cette lettre étant, par son caractère même, réservée exclusivement aux Capitulants, nous ne pouvons la transcrire ici.

On en donna lecture en séance publique et chacun put se former une idée personnelle et prendre sa décision librement.

lundi, 13 octobre, dans la 39° séance, le Cher Frère Vicaire Général remercia le Révérend Frère Supérieur Général pour la manière dont il a conduit le Chapitre ; il l'assura de tout son dévouement et de son entière soumission.

Le C. F. François-de-Paule exprima au Révérend Frère Supérieur, les sentiments du Chapitre : vénération, amour filial, respect et fidélité à ses directives.

Le Révérend Frère Supérieur répondit en quelques mots ; il souligna que ce qui le soutient, c'est la bonne volonté de tous ; il demanda encore une fois de garder cette union des esprits dans la vérité et des cœurs dans la charité qui a caractérisé ce Chapitre.

Il bénit les Capitulants : le XV° Chapitre Général était terminé. Il y eut ensuite bénédiction du Saint-Sacrement, chant du Te Deum et consécration de l'Institut au Sacré-Cœur.

Après la messe d'action de grâces, le 14 au matin, les Capitulants se dispersèrent. 

Rapport statistique de l'Institut

 Le C. F. Marie-Basilide, A. G., Secrétaire Général, présenta un rapport très documenté sur l'état de l'Institut et ses progrès depuis le dernier Chapitre Général. Dans le Bulletin de l'Institut, on trouvera ce rapport in extenso avec les graphiques comparés qui l'accompagnaient.

Notons simplement ici quelques chiffres.

                                        Profès         Profès      Stables                      Total

                            Temporaires   perpétuels

1958                               1.912          4.697          2.158                    8.767

1946                               1.854          4.060          1.242                    7.156

Augmentation :                    58             636              916                    1 611

 

                              Juvénistes      Postulants    Novices             Sujets

                                                                                                     en formation

1958                               5.212             520              509                    6.241

1946                               2.751             427              373                    3.551

 

Ces chiffres comparés permettent de constater un progrès fort encourageant et pour lequel il faut bénir la divine Providence.

Une ombre cependant, ce sont les sorties beaucoup trop nombreuses pendant cette période. Nous n'empêcherons jamais les drames personnels ni le libre jeu des volontés humaines, mais si. à l'échelon administratif et gouvernemental, il

existe des mesures susceptibles de porter remède à cette situation, notre devoir est de les envisager courageusement. 

Première Commission.

Constitutions.

 La première Commission avait un travail considérable : la révision des Constitutions. Vu le court espace de temps à sa disposition, vu le grand nombre de notes soumises, elle n'a pu présenter qu'une ébauche, ébauche assez poussée sans doute. mais qui demande d'être revue et soumise à des théologiens et à des canonistes.

Quand il s'agit des Constitutions, on ne peut rien modifier sans l'approbation de la Sacrée Congrégation des Religieux.

Le Chapitre a désigné une commission chargée de ce travail de révision ainsi que de l'adaptation des Règles Communes et des Règles du Gouvernement. Elle comprend :

a) Un noyau central permanent, siégeant à Rome, à cause des facilités de consultation : Rév. F. Léonida, Président ; C. F. Alessandro, Procureur Général près le Saint-Siège et le C. F. Sehastiani.

b) Des membres correspondants : anciens Provinciaux, surtout ceux qui ont rempli diverses charges, nommés par le Conseil Général, et, éventuellement, les Directeurs de Second Noviciat qui sont au courant de la pensée et de l'attitude de l'Institut et qui peuvent informer le noyau central.

Même si la Commission est déjà à l'œuvre, même si elle fait diligence tout en s'efforçant de faire un travail sérieux, il faudra certainement plusieurs mois avant la parution des Constitutions.

Cependant, des consultations prises à Rome, aux sources autorisées, nous permettent de faire connaître immédiatement quelques décisions du Chapitre.

Costume.

a) les Frères porteront la coiffure ecclésiastique en usage dans le pays ou ils se trouvent, il en sera de même pour le manteau et la chaussure ; toutefois, pour maintenir une raisonnable uniformité, il appartient aux Frères Provinciaux et à leurs Conseils de régler ces détails de costume.

b) Ils porteront le col romain ; le col pourra être remplacé par le rabat dans les pays où les Conseils Provinciaux le jugeront opportun.

Vœux temporaires. la durée des vœux temporaires sera de six ans au lieu de cinq.

La mise en application de cette prolongation prendra effet pour les novices qui feront profession dans l'avenir.

Chapitre Général. le Chapitre Général, avec élection pour toute l'Administration Générale, aura lieu tous les neuf ans. 

Règles communes.

 Vu la quantité de matière à étudier par la première Commission, une seconde Commission, la neuvième, reçut le soin d'étudier les Règles Communes.

Cette Commission a pris rapidement connaissance de quelque 800 communications à elle confiées et elle s'est mise au travail en s'inspirant largement ou, mieux, en suivant assez fidèlement le schéma de révision des Règles Communes entreprise par le précédent Conseil Général, lequel s'était heureusement penché depuis longtemps sur cet important problème.

Le Conseil Général avait proposé un plan général de la répartition des chapitres ; la Commission l'a adopté à l'unanimité pour sa contexture d'ensemble, parce qu'elle l'a trouvé plus rationnel et plus naturel que l'ancien.

Beaucoup de chapitres ont été allégés, d'autres profondément remaniés, d'autres regroupés ; on en a ajouté un celui sur la dévotion au Bienheureux Fondateur. Dans ces modifications et arrangements, on a cherché à éviter les répétitions, à grouper les idées, à supprimer de longues et fastidieuses énumérations, les inutilités, les choses qui vont de soi, à donner du nerf à l'expression.

Mais le travail le plus important, qui a déjà commencé et qui devra retenir l'attention de ceux qui l'achèveront, sera d'opérer les changements qui s'imposent encore, en tenant compte de la logique à tous les points de vue. Les articles traitant de la pratique des vertus devront faire ressortir le caractère positif et exaltant de la vie religieuse et mettre en évidence l'aspect réel des Règles qui est d'être un moyen facile et irremplaçable de nous rapprocher du Christ par Marie.

Il est bien évident aussi qu'il faudra mettre les Règles en concordance avec les modifications des Constitutions, quand elles auront été approuvées, et avec les autres résolutions déjà entérinées par le Chapitre.

Le Chapitre a approuvé les propositions suivantes de la Commission :

1° Le Cher Frère Provincial et son Conseil établiront l'horaire général de la journée, propre à la Province et, après approbation du Conseil Général, on l'insérera dans le Coutumier de la Province.

2° Pour le lever, on se soumettra au Coutumier dressé par le Conseil Provincial et approuvé par le Conseil Général.

3° Dans l'article 255, on supprimera la phrase interdisant le tutoiement. le Chapitre n'a pas en vue d'encourager le tutoiement, mais on a dû tenir compte du génie de certaines langues et d'usages locaux très particuliers.

4° Les Frères Provinciaux, les Frères Conseillers et Economes provinciaux, les Frères Directeurs, Sous-Directeurs et Economes locaux, les Frères Maîtres des novices, les Frères Directeurs des scolastiques et des juvénistes écrivent chaque année, aux époques fixées, au Révérend Frère Supérieur Général ou à ses Assistants, rendant compte de l’œuvre dont ils ont la charge et de l'accomplissement des tâches qui leur sont spécialement confiées.

Bien que non obligés, tous les Frères peuvent toujours écrire aux Supérieurs Majeurs quand ils le jugent opportun.

5° La réglementation du silence et de la lecture à table, telle que fixée par le Conseil Provincial et approuvée par le Conseil Général, sera insérée dans le Coutumier.

La Commission, faute de temps pour faire les mises au point nécessaires, propose au Chapitre Général de confier le travail de révision des Règles au Conseil Général, en le priant de dépouiller plus attentivement les notes envoyées et d'en tenir compte, s'il le juge opportun. Celui-ci étudierait les Règles pendant un certain laps de temps ; après quoi, il soumettrait son travail aux Provinces. Les Conseils Provinciaux, aidés des Capitulants de leur Province, et s'ils le jugent opportun de quelques Directeurs des maisons spéciales, présenteront au Conseil Général, après une étude sérieuse, les remarques et mises au point qu'ils jugeront utiles. Cette présentation pourra se faire lors de la première réunion des Frères Provinciaux à la Maison Généralice. le Conseil Général s'en inspirera pour la rédaction du texte définitif.

Le Chapitre Général vota alors la proposition suivante : « Le Chapitre Général donne au Conseil Général, aidé de ceux qu'il jugera opportun de consulter, la mission de travailler à une rédaction améliorée des Règles Communes. » 

Deuxième Commission.

Prières.

 Le rapporteur de la Commission a présenté un long rapport, très étoffé, sur la question de nos prières. Pour répondre aux vœux du Chapitre, ce rapport paraîtra, en son temps, dans le Bulletin de l'Institut.

La Commission propose l'adoption du nouvel Office Marial, actuellement en préparation par les soins de la Sacrée Congrégation des Religieux pour les congrégations à caractère marial. En attendant sa parution, on conservera l'Office actuel, sauf dispenses à obtenir du Conseil Général avec motifs qui les justifieraient. le Chapitre adopte cette proposition. La mise en application de ce changement entraînera d'autres modifications dans nos prières, modifications qui n'entreront en vigueur qu'après la parution du nouvel Office. Le Conseil Général fournira, en temps opportun, les explications sur le moment et la manière de mettre cette décision en application et sur les autres questions de détail qui sont connexes.

Voici quelques autres propositions de la Commission, telles qu'approuvées par le Chapitre et qui peuvent entrer en vigueur immédiatement, selon les directives du Frère Provincial et de son Conseil.

1° Le Chapelet reste obligatoire. Quant à la manière de le réciter, on se conformera à la manière de faire dans le diocèse où l'on se trouve.

2° La prière de l'heure comportera l'invocation supplémentaire : «Bienheureux Marcellin Champagnat, priez pour nous. »

3° Le Chapitre Général demande la fidélité à l'heure intégrale de l'étude religieuse et à la lecture spirituelle d'un quart d'heure. Celle-ci pourra être personnelle mais faite en communauté. On lira pub1iqument, en communauté, les documents tels que les circulaires de nos Supérieurs, les Constitutions et les Règles, ou des textes émanés des autorités ecclésiastiques. le Conseil Provincial demandera au Conseil Général les exceptions jugées nécessaires.

4° Le choix du sujet de méditation sera personnel, sauf une fois ou deux par semaine. Ces jours-là, il sera choisi par le Frère Directeur. Le choix du sujet personnel se fera après la prière du soir.

5° Afin d'éviter la routine, les intentions de l'Apostolat de la prière et les intentions missionnaires seront énoncées dans leur teneur exacte, à l'offrande du matin.

6° On suggère que la récollection serait plus profitable avec la répartition suivante : quatre ou cinq fois pendant l'année. Elle comporterait une matinée entière et on pourrait même y inclure une méditation faite par un prédicateur.

Le Conseil Provincial sera juge des décisions à prendre à ce sujet. C'est également la règle adoptée pour le numéro suivant.

7° Suggestions pour la retraite. – Elle comporterait une instruction des Supérieurs et trois ou quatre instructions du prédicateur ; on y demande donc plus de temps libre.

Il peut être entendu que les méditations durent une heure, mais, quand le prédicateur a fini, chacun est libre d'achever la méditation soit à la chapelle, soit à l'oratoire, soit dans sa chambre.

La retraite annuelle devrait comporter plus de vie liturgique. Sans nuire du tout au recueillement, la retraite ne pourrait-elle pas être un bain liturgique ? Par exemple, le matin : chant de Prime ; le soir : chant de Complies ; un jour en latin, un jour en langue vulgaire. On dialoguerait la Messe d'une façon parfaite avec l'insertion d'un ou deux chants très conformes à la Messe. S'il y a quelque fête un peu saillante, la sainte Messe serait chantée.

Quand bien même cela demanderait un moment de répétition chaque jour, il n'y aurait pas grand mal. Les Frères trouveraient à la retraite une atmosphère liturgique qui leur manque peut-être tout le reste de l'année. Ils verraient s'ils ne sont pas trop en retard sur les événements, sur les progrès liturgiques et ils auraient peut-être quelques résolutions à prendre pour la formation de leurs élèves.

8° La récitation du Salve Regina après la grande messe, le dimanche, n'est plus obligatoire.

9° Pour remplacer les prières après les Vêpres (R. G., art. 789-40), on mentionnera au calendrier religieux les intentions de chaque dimanche : « les bienfaiteurs vivants et défunts de l'Institut. »

10° Le Sub Tuum terminera tous les exercices religieux, sauf les prières à la Sainte Vierge : Chapelet, Office.

11° On suggère que les mystères du Rosaire soient mieux adaptés aux temps liturgiques ; par exemple : mystères douloureux, les dimanches du Carême ; les mystères joyeux, les dimanches de "Avent ; les mystères glorieux, la fête de l'Ascension…

12° La Commission est d'avis que la posture soit libre pendant. la méditation ; mais elle fait remarquer qu'il ne convient pas d'être assis pendant toute la demi-heure. 

Missions.

 La Commission a reçu seulement dix notes. Il semblerait donc que les Frères ne se préoccupent pas suffisamment de ce grave problème. Mais si l'on compare les statistiques de 1958 avec celles de 1946, on constate que le plus grand nombre de Provinces sont passées résolument à l'action missionnaire. En 1946, 357 Frères en missions pour 19.380 élèves ; en 1958, 939 Frères dont 353 autochtones, pour 43.377 élèves.

Dans le rapport du Cher Frère Secrétaire Général, on trouvera le détail des fondations : 18 fondations nouvelles prises en charge par 12 provinces. Chine, 5 ; Brésil Méridional, 2 ; Lévis, 3 ; Etats-Unis, 1 ; Grande-Bretagne et Irlande, 1 Belgique, 1 ; Bética, 1 ; León, 1 ; Saint-Genis, 1 Melbourne, 1 ; Sydney, 1.

La création, en 1950, de l'Union missionnaire du Bienheureux Marcellin Champagnat, tout en établissant un courant de prières pour le soutien de l’œuvre missionnaire, a permis aussi de recueillir plus de 54 millions de francs pour subvenir aux besoins les plus urgents. Mais remarquons que cela est encore très insuffisant et que, dans beaucoup de Provinces, l'on peut accentuer l'effort.

La Commission, après une étude approfondie des notes, en tire les conclusions suivantes

1° Que dans toutes les Provinces l'on développe l'esprit missionnaire et qu'on accorde facilement aux Frères, qui en feront la demande et qui le méritent, la faveur de partir pour les missions.

2° Que lors de la fondation d'une mission, on prévoie le personnel suffisant pour un développement normal.

3° Que l'on évite l'éparpillement des efforts. Plutôt que de fonder de nouvelles missions, que l'on fortifie celles existantes.

4° Que lorsqu'une Province a une mission en perspective, elle s'assure d'abord qu'elle pourra compter sur un recrutement local.

5° Que les Frères missionnaires soient bien choisis : profond esprit religieux, tempérament calme et bien équilibré, aptitude à l'enseignement, capacité d'adaptation, bonne santé.

6° Que chaque Province ait sa mission ou au moins fournisse du personnel à une mission.

7° la Commission souhaite que l’œuvre de Saint-François-Xavier continue et se développe.

 Ajoutons quelques souhaits émis par les Capitulants :

1° Que dans les maisons de formation, on donne une leçon hebdomadaire de missiologie.

2° Que toutes les offrandes pour les œuvres maristes recueillies dans les Provinces qui n'ont pas de missions, soient envoyées à l'Union missionnaire Bienheureux Marcellin Champagnat. 

Dévotion au Bienheureux Fondateur.

 Une documentation assez importante a été communiquée à la Commission. Celle-ci on extrait !es desiderata suivants :

1° Qu'on rappelle à chaque maison de la Congrégation l'obligation d'exposer à une place d'honneur le portrait du Bienheureux Fondateur, tant à l'école qu'à la maison de communauté et à la chapelle.

2° Qu'on remplace, autant que possible, les vieilles reproductions d'images et de photos pour prendre résolument celle de la béatification ; mais que l'on procède avec tact et prudence. Toute initiative de monument, de fabrication de statue ou d'impression d'images, devra être soumise à l'approbation du Conseil Général.

3° Que la veille de la fête du Bienheureux Fondateur, on récite en communauté le 2° nocturne de son office, avec les leçons approuvées par Rome.

4° Qu'on demande à Rome l'autorisation de célébrer à notre gré la messe du Bienheureux.

5° Que, dès que possible, on fonde une petite Revue de la postulation qui ferait connaître régulièrement l'état de la cause de canonisation de notre Bienheureux Père et celui des diverses causes de béatification en cours. Cette revue relaterait aussi les guérisons et faveurs obtenues par nos candidats à la canonisation.

6° On désire vivement qu'une biographie définitive et critique du Bienheureux Fondateur soit mise sur le chantier, de même qu'une histoire de l'Institut.

7° On désire de même la production d'un grand film sur le Père Champagnat, film réalisé par une firme spécialisée.

8° Certains Frères demandent que, dans nos maisons, un certain relief soit donné à la célébration de la fête de saint Pierre Chanel.

9° Il est opportun de rappeler aux Frères qu'aucune occasion d'obtenir un miracle par l'intermédiaire du Bienheureux Fondateur, ne peut être négligée, et, que dans chaque cas de guérison, il faut s'assurer des certificats médicaux indispensables. 

De la dévotion à la Sainte Vierge.

 Après avoir lu et étudié attentivement toutes les notes concernant la dévotion à la Sainte Vierge, la Commission formule les souhaits suivants :

1° Que les centres ou bibliothèques de mariologie se multiplient dans la Congrégation, à l'exemple de ce qui existe à Poughkeepsie où douze mille volumes sont rassemblés et de ce qu'on vient de lancer à Neuville (prov. de Saint-Genis-Laval), où, en plus des cinq cents premiers ouvrages, il y a aussi des tableaux, des films, des disques, le tout pouvant fournir aux Frères de la Province une documentation extrêmement précieuse pour la préparation des leçons sur la Sainte Vierge.

2° Qu'un ouvrage soit composé, donnant notre spiritualité mariale avec toutes les indications pédagogiques utiles à I'éducation mariale de nos élèves.

3° Que le calendrier religieux attire l'attention des Frères sur la célébration particulière du premier samedi de chaque mois.

4° En outre, la Commission constate qu'en différentes Provinces, on tente la composition d'un bon traité de mariologie pour nos élèves du secondaire, ce traité prenant la forme d'un livre ou d'un recueil de fiches. Elle encouragé toutes les Provinces à suivre cet exemple.

Enfin, la Commission se réjouit de ce qui a été fait depuis quelques années pour fournir aux Frères des méditations sur la Sainte Vierge et sur notre Bienheureux Fondateur. Elle adresse ses vives félicitations aux auteurs et à tous ceux, connus ou inconnus, qui ont travaillé pour étendre la dévotion à la Sainte Vierge et à notre Bienheureux Père et, par là, à intensifier notre vie spirituelle. 

Troisième Commission.

Observance régulière. – Vœux.

 Avant d'entrer dans quelques détails, la troisième Commission croit devoir rappeler aux Frères que le but de l'observance régulière est d'abord de favoriser leur épanouissement spirituel et de les rendre parfaitement libres et disponibles au service de Dieu et du prochain. Ils doivent donc la considérer, non comme une contrainte imposée de l'extérieur, mais comme une exigence profonde de leur vocation. Acceptant courageusement les sacrifices qu'elle impose, ils s'y porteront donc avec générosité et joie, comme à la forme concrète que prend quotidiennement leur amour de Dieu et du prochain.

Cette remarque faite, la Commission signale les points suivants :

1° Il convient d'aménager les horaires de chaque maison et les horaires particuliers de certains Frères de façon à faciliter au maximum l'observance de la Règle. Mais il sera toujours impossible de prévoir tous les cas. Il est donc important que les Frères aient le sens de leur responsabilité personnelle quant à l'observance de la Règle qu'ils ne s'attendent pas à ce que le Règlement ou les ordres du Frère directeur leur indiquent à chaque moment ce qu'ils ont à faire ; mais que, ayant à cœur personnellement, l'observance de la Règle, leurs exercices de piété en particulier, ils s'ingénient, après accord avec le Frère Directeur, à trouver le temps de les faire, malgré la diversité de leurs occupations et les imprévus. En un mot, qu'ils sachent, dans leur vie religieuse, faire preuve de maturité, de personnalité, comme ils en font preuve dans leur emploi.

2° Une certaine négligence s'est introduite en ce qui concerne l'entrevue avec le Frère Directeur, si importante, spécialement pour les jeunes Frères. le Chapitre rappelle la nécessité de cette entrevue.

3° La règle du silence et même du grand silence, nécessaire au recueillement et au travail, subit de nombreux accrocs. la Commission le signale instamment à l'attention de tous les Frères qui ne doivent pas s'étonner que les Frères Directeurs et les Frères Stables leur en rappellent l'observance. L'esprit de travail est le meilleur moyen de promouvoir le silence.

4° Les séances ou réunions à des heures tardives peuvent être une cause de surmenage ou nuire à la vie de prière. Il ne faudra donc les accepter que judicieusement.

5° L'usage existe, dans beaucoup de pays, d'organiser des sorties ou excursions en train ou en voiture, pour les élèves ou pour les Frères. la Commission demande qu'on s'en tienne, sur ce point, aux instructions données dans les Provinces. Que les Provinces ou groupes de Provinces présentent à l'approbation du Conseil Général des normes à fournir à leurs communautés.

6° En ce qui concerne la pauvreté, on signale les points suivants :

a) Que compte tenu des coutumes de chaque pays, on veille à ce que les cadeaux, faits ou reçus, ne soient pas une source d'abus par rapport à la pauvreté.

b) Que tous les objets à l'usage des Frères soient conformes à la simplicité et à la pauvreté.

c) Que les Frères qui, par leur emploi, ont à manipuler de l'argent (jeux, cantines, missions, etc.) présentent régulièrement leurs comptes au Frère Directeur selon la périodicité qui leur aura été fixée.

d) Les dispositions du Droit Canon, rappelées par le décret de la Sacrée Congrégation du Concile du 22 mars 1950, font aux religieux l'obligation de ne pas se livrer au commerce lucratif proprement dit. On veillera à ce que les profits réalisés par les librairies, procures, cantines, etc., soient conformes à ces dispositions.

Conclusion.  La Commission croit devoir rappeler avec insistance, à tous les Frères, la grande règle de la charité. la vie de communauté et le travail de l'enseignement exposent à de nombreux manquements : critiques de l'autorité et des confrères, égoïsme, mauvaise humeur, sévérités injustes, partialités, indiscrétions, etc. De graves fautes, lourdes de conséquences, peuvent ainsi se glisser dans des vies apparemment régulières.

Mais la vie de communauté et l'enseignement fournissent aussi l'occasion, par la pratique de la charité, de faire rayonner la charité du Christ, de montrer le vrai visage du Christianisme et de la vie religieuse, et ainsi de faire aimer notre vocation.

La Commission souhaite donc que, dans toutes nos communautés, une authentique charité vivifie la régularité. 

Cinéma.

 Le rapporteur présente un exposé de la question, très intéressant et bien étoffé, basé particulièrement sur l'Encyclique Miranda Prorsus. Il paraîtra in extenso dans le Bulletin de l'Institut.

Comme suite à cet exposé, la Commission présente les conclusions suivantes :

1° Que, dans toutes les Provinces, compte tenu des circonstances et des directives diocésaines, le Cher Frère Provincial donne aux Frères des instructions précises relativement à l'assistance à des séances de cinéma.

2° Que les Frères connaissent bien les directives du Souverain Pontife et des organismes d'Eglise compétents : Encyclique Vigilanti Cura, de S. S. Pie XI, Encyclique Miranda Prorsus, de S. S. Pie XII (8 sept. 1957), directives de l'O.C.I.C. et des Offices nationaux du cinéma…

3° Qu'une formation cinématographique (technique, artistique, morale) soit donnée aux Frères de la manière la plus adaptée à chaque pays ; par exemple : cours dans les scolasticats, sessions de vacances, etc.

4° Qu'en adaptant à chaque pays les directives du Souverain Pontife et des organismes d'Eglise, on donne aux élèves une formation cinématographique complète et méthodique.

5° Que l'on se préoccupe, dans les pays de mission, des problèmes que ne manquent pas de poser le cinéma, la radio et la télévision.

6° Que les séances de cinéma, données dans les écoles et spécialement dans les internats, à titre de divertissement, comportent des programmes de valeur morale et artistique irréprochable.

7° Que, dans chaque Province ou dans chaque pays, une liaison permanente soit établie avec l'Office National du Cinéma, afin que les Frères connaissent et répercutent auprès de leurs élèves les directives de ces offices et participent à l'action des catholiques dans le domaine du cinéma, de la radio et de la télévision, action demandée par le Souverain Pontife. 

Radio. – Télévision.

 Ce qui a été dit plus haut, touchant nos devoirs d'éducateurs en face du cinéma, s'applique à la radio et à la télévision.

Les abus signalés sont dus à l'inobservance de l'article 11 des statuts capitulaires de 1946.

La Commission propose :

1° Que la radio et la télévision puissent être autorisées dans nos communautés et écoles à titre de formation culturelle pour les Frères et les élèves et, secondairement, à titre de saine distraction.

2° Que l'utilisation de la radio et de la télévision, en particulier dans les temps de silence, soit réglée par le Frère Directeur selon les directives du Cher Frère Provincial.

La Commission demande qu'en étendant à la télévision l'article 11 des statuts capitulaires de 1946, relativement à la radio, on insiste sur l'aspect éducatif et culturel de la radio et de la télévision.

La question sera reprise dans les saluts capitulaires. 

Livres. – Revues. — Périodiques.

 1° Livres. — La Commission constate avec satisfaction que, dans de nombreux pays, le rayonnement de l'Institut provient non seulement de nos écoles, mais encore de la publication d'ouvrages scolaires, didactiques et de spiritualité. Elle estime que cet effort est à intensifier et à encourager.

Publications du Secrétariat Général. – Le rapport cherche un moyen pour que tous les Frères puissent profiter de ces publications : Circulaires, Bulletin, Notices. Vu la diversité des langues et les autres difficultés, le Chapitre laisse à l'Administration Générale le soin de trouver la meilleure solution.

Publications provinciales et locales. – La Commission rappelle l'article des Règles du Gouvernement qui prévoit un censeur pour toutes nos publications. Elle recommande le souci de la qualité aux rédacteurs de revues de collèges et de palmarès.

On doit envoyer au Secrétariat Général un exemplaire de toutes les publications.

Divers.

a) La Commission recommande aux Frères Directeurs de tenir à jour les Annales des maisons et d'en envoyer sur demande des extraits (le résumé) au Secrétariat Général.

b) Des notes expriment le souhait qu'à l'occasion du Cinquantenaire du Bulletin de l'Institut, on publie un volume des articles de vie spirituelle et d'éducation parus dans ce Bulletin. la Commission transmet ce vœu à l'Administration Générale, pour examen des possibilités pratiques.

Livres, revues et périodiques introduits dans nos maisons.

a) La Commission, se faisant l'écho de quelques notes, souhaite qu'on apporte un soin particulier à fournir aux Frères les livres, revues et périodiques dont ils ont besoin pour leur formation personnelle et leur apostolat. Chaque Province réglera l'organisation des services de bibliothèques et de revues ainsi que le mode de financement.

b) Le problème de la Presse pour la jeunesse et l'enfance étant particulièrement grave dans tous les pays, les Frères auront soin, non seulement d'interdire aux revues et livres dangereux l'accès des écoles, mais encore de faciliter, par des moyens adaptés, la lecture d'ouvrages de valeur culturelle et morale et la diffusion des journaux chrétiens ou d'inspiration religieuse. 

Quatrième Commission.

Recrutement.

 Nous résumons brièvement le rapport de la quatrième Commission, lequel paraîtra dans le Bulletin de l'Institut.

1° Chaque Frère peut et doit être recruteur.

2° Il faut recruter partout mais surtout dans nos écoles.

3° Compte tenu des circonstances particulières aux pays, il paraît sage et prudent de s'en tenir à l'article 732 des Règles du Gouvernement quant à l'âge de l'admission au juvénat.

4° Parmi les moyens de recrutement, on signale :

a) Le témoignage conquérant de l'exemple enthousiaste des Frères eux-mêmes ; ce sera toujours le premier et le plus efficace moyen.

b) Distribution de livres, brochures, feuillets en avoir en réserve.

c) Parler ouvertement de vocation supérieure : conférence d'orientation, journées, triduums ou semaines de vocation, etc.

d) Contacter personnellement les « possibles ».

Le Frère Directeur, de son côté, entretiendra chez les Frères le zèle pour le recrutement, y intéressera les professeurs laïcs, tâchera de placer les Frères dans les classes où les élèves sont en âge de recrutement, favorisera les œuvres à idéal de générosité ou d'apostolat, contrôlera l'idonéité d'un candidat possible, etc.

le Frère Recruteur évitera tout enrôlement imprudent, s'assurera dans la mesure du possible, des qualités de jugement, de caractère et d'idéal ainsi que des dispositions des candidats.

On signale que les retraites fermées sont un excellent moyen de recrutement parmi nos grands élèves.

La Commission du recrutement formule les vœux suivants :

1° Que dans chaque communauté – surtout dans celles de quelque importance – il y ait un Frère responsable du recrutement. En général, ce sera le Frère Directeur lui-même. Si, pour des raisons diverses (rapports moins fréquents avec les élèves, influence moindre, etc. …) il estimait qu'un confrère y conviendrait mieux, il pourra le nommer d'accord avec le Frère Provincial. Ce (( préposé au recrutement » coordonnerait les activités et les initiatives de chacun et serait tenu au courant des contacts des Frères avec toute recrue possible.

2° Qu'à la Maison Généralice, soit constitué une « commission permanente du recrutement » qui recevrait, de chaque Province, tout ce qui a trait au recrutement : tracts, brochures, images, dépliants, stop-films, etc. … et après traduction éventuelle, en ferait bénéficier le responsable dé chaque Province, lequel, à son tour, le mettrait à la disposition des Frères recruteurs en titre et autres. On pourrait y joindre un comité chargé de collectionner et de fournir aux Frères qui en feront la demande, après reproduction, les photos des œuvres maristes du monde entier, en vue de l'organisation d'expositions.

3° Qu'on procède à la création d'un film (ou de deux films) d'envergure sur la vie et l'œuvre du Bienheureux Champagnat. Des essais sporadiques ont été tentés en divers pays et… ont donné quelque résultat. On souhaiterait cependant voir confier la chose à une firme spécialisée et qui a fait ses preuves. Ce film sonore, en technicolor. aiderait au recrutement.

On pourrait en prévoir un second sur les missions des Frères Maristes à travers le monde. Le coût en étant très élevé, ce projet ne peut être tenté que sur le plan général, c'est-à-dire à l'initiative et avec l'approbation de l'Administration Générale.

4° « l'œuvre Pontificale des vocations religieuses » présente certains avantages, entre autres celui de permettre le recrutement là où certains membres du clergé y mettent obstacle.

l'Institut est affilié à cette œuvre qui, cependant, n'a pas encore son organisation complète et qui, pour le moment, voit son activité un peu paralysée. 

Persévérance des Frères.

 Comme cause de défection ou comme moyens de persévérance, tous les points signalés à l'attention de la Commission sont déjà indiqués dans les Règles Communes et dans les Règles du Gouvernement.

Il ne reste qu'à signaler certaines remarques :

1° SÉLECTION SÉRIEUSE. – Plusieurs rapports inclinent à proposer une sélection plus poussée dans les maisons de formation et durant la profession temporaire, tendant à écarter les sujets douteux, les caractères trop mous, ou ceux sont l'amendement reste incertain. Mieux vaut un excès de sévérité qu'une indulgence aveugle.

A ce propos, il serait nécessaire que tous les Frères profès perpétuels se rendent compte de l'importance des informations qu'ils doivent fournir au sujet des profès temporaires, informations qui constituent pour les Frères du Conseil Provincial la base la plus importante d'appréciation.

Dans telle ou telle Province, peut-être serait-il souhaitable de prolonger d'un an la durée du juvénat, de manière à assurer une maturité d'esprit plus grande aux postulants et aux novices, maturité qui garantirait une meilleure compréhension de leurs obligations religieuses.

2° COMMUNAUTÉS OU MAISONS RELIGIEUSES. – Un jeune Frère sortant du scolasticat n'est pas entièrement formé. Il est indispensable que le Frère Directeur ou quelque Frère ancien continue sa formation, non seulement professionnelle et pédagogique, mais aussi religieuse et spirituelle.

Que l'on rappelle, avec opportunité, ce fait que nos jeunes, qui arrivent dans nos Communautés, ne sont pas parfaits ; ils doivent donc être jugés équitablement et trouver un appui dans la vie commune. A cause de l'inévitable opposition des générations, veillons à ne pas tuer leur personnalité et à leur laisser suffisamment d'initiative.

Il serait regrettable qu'un jeune Frère ne trouve pas autour de lui la compréhension souhaitée, qu'il tombe dans une communauté où les Frères sont divisés par un régionalisme outré ou par un manque flagrant de charité. Sans doute, cela n'excuserait pas sa sortie, mais ne le porterait guère à plus d'esprit religieux, ni à plus d'estime pour sa vocation. Beaucoup de ceux qui quittent l'Institut en prennent un prétexte pour excuser leur abandon.

3° SURMENAGE. – D'autre part, il serait souhaitable que la tâche professionnelle des jeunes ne les accapare pas, ne les accable pas au point de leur empêcher toute étude religieuse ou ascétique. Le surmenage est un mal qui sévit en plus d'une Province. Un Frère en pleine maturité en subit moins de dommage qu'un jeune, quoique sa vie spirituelle en souffre certainement.

Le Chapitre émet un vœu auprès des Frères Provinciaux et Directeurs, pour combattre le surmenage, en particulier en limitant les fondations et le nombre des élèves par classe.

Que les Frères Provinciaux et les Frères Directeurs s'évertuent, dans la mesure du possible, à ne pas confier aux Frères, surtout aux jeunes, des classes surchargées ou des tâches pour lesquelles ils ne sont pas suffisamment préparés. Cela postule donc une formation pédagogique, religieuse et professionnelle de plus en plus poussée, vu les exigences croissantes de nos œuvres.

4° ETUDE RELIGIEUSE. – Que les Frères Directeurs fassent tout le possible pour permettre aux Frères leur étude religieuse de chaque jour, et qu'ils veillent à ce qu'elle soit faite comme il se doit.

5° ENTREVUE HEBDOMADAIRE OU DIRECTION. – La plupart des rapports envoyés à la Commission insistent sur l'importance de l'entrevue, de la « direction » avec le Frère Directeur, et se plaignent de ce que cette entrevue ait lieu trop rarement ou pas du tout. le Frère Directeur devrait non seulement recevoir les Frères quand ils se présentent, mais, comme le demande la Règle, les voir tous régulièrement, avec éventuellement un tour de faveur pour les jeunes. Ce point est d'importance capitale pour les jeunes Frères que le Frère Directeur saura encourager à propos, qu'il tiendra à conseiller pour la classe, qui écoutera leurs doléances, leurs projets, qui en discutera avec eux, et qui, en orientant leurs lectures, saura pallier à toute influence néfaste sur leur esprit religieux.

6° LECTURE, RADIO, TÉLÉVISION. – Une des grandes causes d'affaiblissement d'esprit religieux, de perte de vocation, se trouve dans la trop grande liberté que certains s'accordent dans les lectures ou les auditions de la radio, lesquelles ne sont pas précisément élaborées pour développer la vie intérieure.

Sans doute, la Règle et les Circulaires des Supérieurs donnent-elles des directives très sages et formelles à ce sujet. Encore faut-il qu'elles soient suivies. D'où la nécessité pour le Frère Directeur de savoir et dès lors de contrôler ce que lisent ou ce qu'entendent les Frères, comme aussi la valeur des films auxquels ils assistent ou des programmes de télévision. A l'occasion, il devra intervenir, délicatement bien sûr, mais fermement.

7° DIRECTION SPIRITUELLE. – La direction spirituelle proprement dite manque à plus d'un Frère qui souffre d'en être privé. Il ne l'a pas toujours trouvée dans les maisons de formation, faute de prêtre à même de l'assurer ; il continue parfois à ressentir les effets de cette privation.

Dans les villes, en général, il est relativement facile d'avoir un prêtre ou un religieux qui puisse et veuille assurer cette direction spirituelle. A la campagne, par contre, la chose est souvent plus délicate. Que le Frère Directeur veuille bien mettre tout en œuvre pour faciliter au maximum, à qui le veut, ladite direction, et ce, avec toute la délicatesse et la discrétion souhaitables.

On signale l'importance d'une récollection de deux ou trois jours, en cours d'année, pour les jeunes Frères de la Province, groupés à cet effet.

CONCLUSION. – Les motifs allégués, lors des sorties ou abandons de vocation, ne sont bien souvent que des prétextes. La véritable cause est ailleurs et date parfois de plusieurs années. Le mal n'est pas tant au dehors, dans les circonstances extérieures, les confrères, les supérieurs, mais bien davantage au dedans, dans la faiblesse, l'amour-propre, le manque de générosité, l'absence d'esprit religieux de l'intéressé.

Le seul remède, tout au moins le remède essentiel, consistera à armer tous les Frères pour la lutte, à renforcer, par tous les moyens, leur esprit de sacrifice, leur générosité, la vie intérieure, en un mot leur amour de Dieu.

VŒU. – La Commission se rallie au vœu émis en faveur de la liberté, pour un jeune Frère, de correspondre avec son ancien Maître des novices ou Directeur du scolasticat, sans le contrôle du Frère Directeur.

Le Chapitre émet un vœu encourageant cette liberté de correspondance, mais sans en donner aux jeunes Frères un droit strict.  

Cinquième Commission.

Formation des Frères. – Organisation des maisons de formation. — Centres universitaires. – Seconds Noviciats.

 La Commission a reçu 203 communications renfermant 312 notes différentes. Toutes manifestent chez leurs auteurs un grand esprit sérieux, apportant des suggestions, des remarques judicieuses. Tous recherchent la gloire de Dieu, une vie plus religieuse, un but apostolique très net, voulant assurer à nos religieux la persévérance et diminuer d'autant les défections.

Dans un long rapport, la Commission expose la synthèse de ces remarques et suggestions, puis émet les vœux suivants.

1° FORMATION GÉNÉRALE DANS LES MAISONS DE FORMATION. – On doit, dans les maisons de formation, apporter un soin spécial à l'éducation d'une saine liberté, au développement du sens de la responsabilité, dans le but de former la personnalité des jeunes, d'orienter leurs initiatives. On doit aussi s'adapter aux étapes de la formation et à l'idéal religieux.

On requiert une formation religieuse méthodique, profonde et complète, basée sur le Dogme et non sur la Casuistique.

Il convient de former le sens catholique et le sens de l'unité, en éveillant l'intérêt pour les problèmes die l'Eglise et de la Congrégation. Au juvénat, au noviciat et au scolasticat, on cultivera de toutes les manières possibles le véritable esprit de famille afin d'attacher les jeunes à la Congrégation ; qu'ils sentent bien que sur toutes les plages du monde, un Frère Mariste se trouve chez lui.

2° ORGANISATION DES MAISONS DE FORMATION, – Il est souhaitable qu'on établisse les diverses sections de formation dans des maisons séparées et que chacune ait son règlement bien adapté à l'âge et aux étapes de formation.

3° JUVÉNAT. – Qu'on inspire à nos juvénistes l'estime d'une vie plus élevée et l'esprit de notre Congrégation, mais qu'on les forme avant tout, par tous les moyens mis à notre disposition, à une vie profondément morale, sociale et chrétienne.

Qu'on élabore, pour nos juvénistes, un livre de prières adapté à leur âge et à leur psychologie.

On met en garde contre les deux extrêmes : un milieu trop fermé et contact trop fréquent avec le monde.

4° NOVICIAT. – Dans la formation des Novices, qu'on s'en tienne aux grands principes de notre spiritualité mariste, en cherchant surtout à former des convictions bien assises. Qu'on évite de tomber dans l'excès des formules dites modernes, se méfiant des concessions à cet esprit qui tendraient à diminuer l'esprit de sacrifice et la volonté des jeunes.

Du nombre et de l'insistance des notes, i ressort l'urgente nécessité de faire une étude sérieuse sur la façon d'expliquer à nos jeunes le grand problème de la chasteté. Tous les Directeurs de nos maisons de formation devraient recevoir les résultats de cette étude. Nos jeunes aspirants modernes ont le besoin et le droit de recevoir une explication franche, claire, suffisante quoique très prudente de la question.

5° SCOLASTICAT. – Au scolasticat, il faut renforcer la vie de piété. Si l'on insiste sur une vie profondément mariale et mariste, le jeune Frère, vivant dans la ferveur un genre de vie assez rapproché de celui de nos établissements, trouvera plus facile, à la sortie du scolasticat, l'adaptation à la vie apostolique réelle.

On insiste pour que l'on procure à tous nos Frères scolastiques, avant leur entrée en exercice dans une école, une sérieuse formation pédagogique avec leçons ou séjours en école d'application. Au scolasticat, plus encore qu'au noviciat, l'accent doit être mis sur la formation théologique et philosophique.

La Commission propose les vœux suivants exprimés dans plusieurs communications :

a) Qu'on trouve dans les Provinces le moyen de donner aux Frères, surtout à ceux destinés à enseigner la religion dans les classes secondaires supérieures, une formation méthodique en philosophie thomiste et en théologie. Durée minimum du cours : deux ans.

b) Que les Frères qui ont des dispositions particulières pour un métier manuel puissent recevoir une formation appropriée et même obtenir les titres correspondants.

6° CENTRES UNIVERSITAIRES. – Les Frères qui se livrent aux études universitaires, soit comme étudiants, soit comme professeurs, devront être d'une maturité qui garantisse le plein rendement de leur travail, tout en sauvegardant leur esprit religieux.

On devra leur accorder le temps, le lieu et les facilités nécessaires pour travailler et les prémunir contre les dangers provenant de la fréquentation des Facultés.

7° SECOND NOVICIAT. – a) Tout en souhaitant que l'on choisisse, comme instructeurs, des hommes d'une grande expérience et d'une grande prudence, la Commission demande qu'une solide formation théologique et religieuse s'appuyant sur une sérieuse culture humaniste soit assurée aux instructeurs du Second Noviciat. Il faudrait prévoir leur formation longtemps à l'avance.

b) Qu'un programme précis et bien adapté aux problèmes actuels soit élaboré et soumis au Conseil Général. Pour assurer l'exécution de ce programme, il faudrait qu'un des Frères Assistants Généraux soit responsable des centres de Second Noviciat ; c'est l'unique moyen de créer une certaine unité.

c) La Commission se prononce à l'unanimité . pour le Second Noviciat de cinq mois.

De la discussion à ce sujet, il ressort :

1. Que les raisons invoquées en 1946, pour la création du Second Noviciat de neuf mois, sont aujourd'hui dépassées par l'amélioration des études religieuses et la création de « Jesus Magister ».

2. Que les Règles prévoient le Second Noviciat pour tous les Frères.

3. Que si le Second Noviciat unique est souhaitable, il reste impossible, de même que le groupement de centres de langues diverses dans une même région.

4. Qu'avant de créer de nouveaux centres – il en existe quatre maintenant – il faudrait songer à garnir suffisamment les centres existants. La réponse est entre les mains des Provinces.

5. Pour ceux qui suivent les cours de l'Institut « Jesu Magister », on pourrait envisager d'organiser leurs vacances de deux étés compris dans la durée de leurs études, en session de S. N. bien adaptée à eux ; ainsi leur absence de la Province ne serait pas prolongée.

Le Chapitre vote les décisions suivantes :

1° Le soin d'organiser les Seconds Noviciats est confié au Conseil Général.

2° Le Conseil Général aura aussi la charge de trouver une formule de Second Noviciat pour les Frères âgés de plus de 40 ans qui désirent réellement le faire.

8° PERSONNEL DES MAISONS DE FORMATION. –

A cause du grand nombre de notes reçues, la Commission croit nécessaire de rappeler et d'insister pour que les Supérieurs aient le plus grand soin de choisir, de préparer et de former à temps les Directeurs et professeurs de ces maisons.

On demande que le personnel des maisons de formation ne soit pas surchargé et qu'il ait des vacances suffisantes.

Il est à souhaiter que, dans les Règles, on fixe les attributions des Frères Directeurs des scolasticats et des juvénats. On prévoit d'ailleurs le règlement de cette question dans le projet de Constitution apostolique à l'usage des Frères enseignants.

9° UNITÉ DANS LES MAISONS DE FORMATION. –

Il est à souhaiter une « certaine unité de base » dans la formation, laquelle requiert un plan général. sous les aspects religieux et mariste. On désire l'élaboration d'un manuel pour toutes les étapes de formation. A cette fin on propose :

– la création d'un secrétariat et la nomination de visiteurs des maisons de formation ;

– que l'on facilite les réunions des Frères des maisons de formation, soit provinciales, soit internationales ;

– que l'on maintienne le français comme langue véhiculaire ;

– que l'on donne toute l'importance voulue à l'Institut « Jesus Magister » ;

– que l'œuvre Saint-François-Xavier soit maintenue et adaptée aux nouvelles nécessités.

Le Chapitre vote en faveur du maintien d'une œuvre centrale du type missionnaire. On émet le vœu que le plus grand nombre possible de pays y soient représentés. S'il y a beaucoup de bons sujets, il y en aura pour tous. L'essentiel est que les juvénistes et les parents soient généreux. 

Sixième Commission.

Formation catéchistique. – Etudes religieuses. –

Formation pédagogique. – Etudes profanes.

 Les cent notes parvenues de toutes les latitudes, ainsi que la qualité de leur contenu, manifestent clairement la préoccupation, l'intérêt et le désir sincère de tous, pour un progrès réel dans ce domaine. Beaucoup de ces notes procèdent du même idéal : devenir les excellents religieux éducateurs voulus par le Bienheureux Champagnat et aptes à rendre attrayant et conquérant le message rédempteur du Christ. Leurs auteurs souhaitent une élévation individuelle et collective, qui dans ce siècle matérialiste, donne à l'ensemble de l'Institut une élite catéchistique et professionnelle de première valeur. Ils reconnaissent que l'effort réalisé dans ce sens, depuis 1946, est notoire ; mais ils croient que nous pouvons faire encore davantage en adoptant les moyens les plus capables d'assurer une meilleure préparation des jeunes Frères et une meilleure adaptation des Frères qui sont déjà dans l'enseignement.

I. FORMATION CATÉCHISTIQUE. – D'après les notes reçues, les Frères se plaignent que leur préparation catéchistique n'a pas été assez méthodique, que la formation religieuse n'est pas allée de pair avec l'intensification des études profanes ; ils souhaitent dans les programmes une place plus large à l'étude de la Bible et de la liturgie.

En conséquence, la Commission propose ce qui suit :

1° Création d'un CENTRE MARISTE d'information catéchistique.

2° Que chaque Province fasse les démarches nécessaires auprès des Facultés catholiques ou auprès des Autorités ecclésiastiques pour la création, s'il n'existe déjà, d'un organisme qui faciliterait aux Frères l'obtention des titres pour garantir leur compétence catéchistique.

3° Que se généralise de plus en plus, dans chaque Province, l'usage de fiches catéchistiques adaptées aux programmes.

4° Qu'on initie les novices et les scolastiques à l'élaboration et à l'usage des fiches personnelles.

5° Que le plus grand nombre possible de Frères soient envoyés à l'Institut « Jesus Magister ».

L'existence, dans certains pays, d'Instituts religieux analogues à « Jesus Magister » peut créer des difficultés pour le recrutement de celui-ci. Cela ne devrait pas cependant empêcher d'envoyer des Frères à Rome, vu le caractère particulier de cet Institut.

II. – ETUDES RELIGIEUSES. – Tenant compte des désirs exprimés dans les notes, la Commission propose :

1° Que dans chaque Province, on prépare un programme d'études religieuses bien défini et. approuvé par le Conseil Général, programme que les Frères suivront dès les maisons de formation.

2° Que la théologie et la mariologie occupent la première place dans ce programme.

3° Qu'on révise et développe l'histoire de l'Institut pour aider nos Frères à le mieux connaître et à se mieux pénétrer de son esprit.

Note. – On fait remarquer que l'étude de la théologie sans maître peut présenter de graves inconvénients et qu'il faudrait prévoir des cours organisés.

III. FORMATION PÉDAGOGIQUE. – Au sujet de la formation pédagogique, les notes révèlent :

a) Que nous assistons à une rénovation dans tous les domaines culturels et que la Pédagogie a reçu aussi cet élan scientifique ;

b) Que l'élévation du niveau pédagogique dans une Congrégation enseignante doit signifier une plus grande efficacité dans sa mission spécifique ;

c) Qu'on souhaite que le Chapitre prenne connaissance de l'universelle et légitime inquiétude qui existe dans la Congrégation, pour une meilleure préparation pédagogique de nos jeunes Frères au scolasticat ;

d) Que l'Eglise doit pouvoir compter sur les Frères Maristes pour leur compétence professionnelle.

D'accord avec les remarques que nous venons d'énoncer, nous proposons ce qui suit :

1° Que le scolasticat ait une durée suffisante pour permettre de bonnes études pédagogiques, théologiques, philosophiques et catéchistiques.

2° Que les Provinces qui n'ont pas, au scolasticat, le moyen de donner des cours pédagogiques sérieux, envoient les Frères, en temps opportun, à une Faculté d'Education, pour y obtenir les titres académiques.

3° Qu'une fois ces études finies, quelques Frères des plus méritants et mieux doués, fréquentent des centres de spécialisation pour en faire profiter, dans la suite, leurs confrères.

4° Qu'on procède à une réforme substantielle du « Guide des Ecoles » pour que notre pédagogie puisse exercer une plus bienfaisante influence dans le monde.

5° Que nous ayons une revue pédagogique internationale, qui ouvre la porte aux aspirations des jeunes, et donne aux Frères expérimentés la facilité de communiquer aux autres le fruit de leurs travaux méthodiques et persévérants.

6° Qu'on s'abonne, suivant l'importance des écoles, aux meilleures revues pédagogiques.

On signale cependant que, pratiquement, la refonte du « Guide des Ecoles » est impossible. On pourrait envisager une synthèse générale de nos principes pédagogiques et des adaptations suivant les pays.

IV. — ETUDES PROFANES. – La Commission demande :

1° Qu'en général, les Frères destinés à l'enseignement secondaire suivent des cours universitaires.

2° Qu'on s'applique à prévenir les dangers qu'offrent ces cours, plutôt qu'à empêcher de les suivre ; cela sera assuré en grande partie par la fondation, dans les Provinces, de foyers universitaires.

3° Que les Provinces favorisent les échanges internationaux d'étudiants, aussi bien pour les langues que pour d'autres disciplines.

4° Que nos bibliothèques soient de véritables instruments de travail ; qu'elles soient modernes et possèdent un catalogue. Un Frère doit en avoir la responsabilité. Il faut de par ailleurs se conformer strictement aux lois de l'Index.

5° Qu'au besoin, une bibliothèque provinciale soit à même. de prêter des livres aux communautés.

6° Qu'on facilite les réunions, les congrès et les cours de perfectionnement.

VŒU . – Le Chapitre approuve le projet qu'on insère, dans les Constitutions, des principes sur la formation des Frères et que, dans les Règles Communes, on ajoute un chapitre sur ce sujet. 

Septième Commission.

Santé des Frères. – Soin des vieillards. –Vœux et desiderata.

 1. SANTÉ DES FRÈRES ET SOIN DES VIEILLARDS. – Les notes reçues à ce sujet démontrent un grand esprit de famille et continuent ainsi l'esprit de notre Bienheureux Fondateur et les traditions de l'Institut.

Pour répondre aux désirs des communications reçues, la Commission propose :

1° Que les Frères infirmiers aient suivi des cours pratiques et obtenu les diplômes officiels correspondant à leurs fonctions.

2° Que l'on veille particulièrement au régime alimentaire dans les maisons de formation et dans les infirmeries.

3° Que les locaux destinés aux Frères malades, âgés ou infirmes, répondent aux exigences de l'hygiène moderne.

4° Que, pour les postulants, on exerce un contrôle médical et psychologique plus strict.

II. DESIDERATA. – Bon nombre de notes, présentées sous ce titre, ne seront pas traitées ici parce qu'elles ont déjà retenu l'attention des autres commissions ou sont d'un intérêt trop local.

A. Chapitre Général. – Pour répondre aux désirs des Frères à ce sujet, la Commission propose :

1° Que les notes envoyées au Chapitre Général soient en bonne et due forme, sinon on les écartera.

2° Une meilleure répartition des Délégués au Chapitre Général suivant l'importance des Provinces, et que, pour l'élection des députés, on utilise des bulletins et enveloppes identiques dans toutes les maisons d'une Province.

Si le Cher Frère Provincial ne peut pas se rendre au Chapitre, qu'on prévoie son remplacement par le Frère premier Conseiller provincial ou l'un des autres Conseillers, par ordre de préséance, lorsque certains conseillers sont déjà députés.

N. B. – Certains de ces points touchent aux Constitutions et ont déjà été étudiés ; on réfère les autres à la Commission qui reverra les Règles du Gouvernement.

B. Administration. – Tenant compte des observations et demandes présentées, la Commission formule les vœux suivants :

1° Qu'à l'occasion de la retraite annuelle, on organise à la Maison Généralice, des sessions pour les Frères Provinciaux afin d'étudier ensemble, et sous la direction du Révérend Frère Supérieur Général et de son Conseil, les meilleurs moyens de faire face aux problèmes de l'heure.

Le Chapitre adopte ce vœu et décide que le Conseil général fixera la périodicité de ces sessions (tous les trois ou quatre ans).

2° Que, par l'intermédiaire des Secrétariats, les Circulaires du Révérend Frère Supérieur Général soient traduites dans les principales langues usitées dans l'Institut.

3° Que se développe, dans les communautés nombreuses, le système du Conseil élargi, comme cela se pratique déjà dans quelques Provinces. Ce Conseil pourrait comprendre, outre les membres du Conseil local, dont il ne modifie pas les attributions, le Surveillant général ou Préfet d'études, le Frère Econome et les Directeurs techniques des diverses branches d'enseignement.

4° Que dans les communautés où cette manière de faire s'impose, les Frères puissent travailler dans leur chambre, sous la responsabilité du Frère Directeur et après avoir obtenu l'autorisation du Frère Provincial, mais que, partout, l'étude religieuse soit maintenue à la salle commune.

Le Chapitre adopte cette proposition.

C. Divers.

a) Visites de famille. – Le Chapitre a fait siennes ces propositions de la Commission :

1° Que le Conseil Provincial, d'accord avec le Conseil Général, fixe le délai de ces visites et le nombre de jours de permission.

2° Qu'on accorde aux Frères, habitant en pays de mission ou dans un secteur très éloigné de leur famille, une permission de visite de famille au moins tous les dix ans.

3° Le Conseil Provincial résoudra les cas particuliers exigés par les circonstances de climat, de santé, etc.

b) Usage du tabac. – Le Chapitre maintient le statut capitulaire de 1946.

c) Dénomination de l'Institut. – Le Chapitre a adopté les propositions suivantes :

1° La seule dénomination officielle de l'Institut sera désormais : « FRÈRES MARISTES DES ÉCOLES».

2° Le sigle unique et officiel sera F. M. S. (Fratres Maristæ Scholarum).

3° Dans les livres de l'Institut (Constitutions, Règles, etc.). on conservera la double appellation : Frères Maristes des Ecoles et Petits Frères de Marie.

d) Liqueurs. – Le Chapitre approuve le vœu que les mots « FRÈRES MARISTES » disparaissent des étiquettes de liqueurs fabriquées par les Frères et même, si possible, que cesse la fabrication de liqueurs par les Frères.

e) Nom des Frères. – Le Chapitre vote la proposition suivante : Qu'à l'occasion de la vêture, les postulants soient reçus dans la vie religieuse en gardant leur prénom usuel et leur nom de famille précédés du mot « Frère »,

Cette décision s'appliquera aux vêtures futures ; les Frères qui ont actuellement un nom de religion le conserveront en y ajoutant, s'ils le désirent, leur nom de famille.

f) Jeûne du samedi. – Pour répondre à plusieurs suggestions au sujet du jeûne du samedi, la Commission propose aux Conseils Provinciaux des Provinces intéressées, de sauvegarder ce jeûne de la meilleure manière possible.

g) Vêture. Profession. – La Commission a pris en considération le rapport envoyé par un Frère sur les cérémonies de la prise d'habit. Elle ne peut que le féliciter de ce beau travail et souhaite qu'une Commission, préposée à ce sujet, puisse en tirer un excellent parti. Mais, de l'avis unanime de la Septième Commission, il semble qu'on devrait donner beaucoup plus d'importance à la cérémonie de la profession perpétuelle qu'à celle de la vêture ou de la profession temporaire, la profession perpétuelle étant la donation définitive du religieux à Dieu et à son Institut.

Le Conseil Général étudiera cette question plus à fond après le Chapitre. 

Huitième Commission.

Formation chrétienne des élèves. – Associations pieuses. – Action catholique.

— Anciens élèves.

 1. DIRECTION SPIRITUELLE. – Tous les Frères devraient en comprendre l'importance et s'y montrer favorables. Dans leurs catéchismes, ils insisteront sur sa nécessité, expliqueront la manière de la faire et indiqueront où les élèves peuvent trouver le prêtre. On doit placer le directeur spirituel dans un lieu d'accès facile. Dans les internats, on choisira, de préférence, les heures d'études, mais dans tous les cas on doit faciliter la direction, même s'il faut sacrifier quelques minutes pendant les heures de cours et même si cela entraîne quelques frais supplémentaires.

Un Frère peut-il faire la direction spirituelle ? On ne peut l'organiser d'une façon systématique. Cependant, si un élève expose avec confiance ses difficultés à un Frère, celui-ci peut et doit lui répondre, mais il se limitera à la question posée. On doit admettre l'utilité de contacts avec les grands élèves pour faciliter leur formation religieuse, mais ces conversations ne doivent jamais avoir lieu dans les chambres.

II. CATÉCHISME. — 1° Dans les classes primaires, la durée du catéchisme sera d'une demi-heure par jour, non compris la récitation.

2°: Dans les classes secondaires, les périodes peuvent être plus longues et moins fréquentes, mais on doit maintenir un minimum de trois périodes d'une heure chaque semaine. Les jours ou il n'y a pas de catéchisme, le titulaire consacrera au moins cinq minutes à quelques réflexions pratiques bien choisies et bien préparées afin de donner l'atmosphère religieuse à la journée.

On se plaint que les Frères ne seraient pas suffisamment préparés pour donner adéquatement la leçon de religion dans les classes terminales du secondaire et qu'il faudrait recourir aux services d'un prêtre compétent. Les Frères devraient être à même d'assurer ces cours aussi bien et même mieux que les autres cours. Il serait bon cependant d'avoir un prêtre compétent pour traiter certains sujets.

III. MESSE DOMINICALE AU COLLÈGE. – Malgré les avantages réels à obliger les externes à la messe dominicale au collège : diminuer les abstentions, faciliter la fréquentation des sacrements, etc., il serait bon d'autoriser les grands élèves du cours secondaire à fréquenter leur église paroissiale, car il faut habituer nos élèves à se sentir solidaires de leur milieu et les encourager à se montrer membres actifs de la paroisse et à y recevoir les sacrements. Ce peut être un moyen de les initier à l'apostolat.

IV. MESSE QUOTIDIENNE DANS LES INTERNATS. — Vu les inconvénients sérieux constatés en beaucoup d'endroits d'une assistance journalière et obligatoire à la messe, on peut admettre le principe de l'assistance libre pour les élèves.

On doit cependant maintenir une messe obligatoire au moins une fois la semaine, en dehors du dimanche, sans compter les fêtes particulières. Il faut aussi fournir à tous les élèves la possibilité d'y assister chaque jour, en prévoyant un règlement qui ne place aucun travail scolaire obligatoire pendant le temps de la messe. Il est même désirable de les encourager fortement à cette assistance et de la leur rendre fructueuse par des explications qui leur découvrent toutes les richesses de la messe. Enfin, on les engagera à s'approcher souvent des sacrements, en exploitant dans les Pensionnats, les facilités offertes par L'Eglise concernant le jeûne eucharistique et les possibilités de binage que peuvent obtenir les aumôniers, permettant des messes tardives, repoussées par exemple en fin de matinée.

V. CHAPELET. PRIÈRES. – En dépit des difficultés rencontrées en certains milieux, on doit maintenir la récitation quotidienne du chapelet en classe. Les Frères Maristes doivent être des entraîneurs et des modèles dans cette croisade pour la récitation du chapelet.

On tâchera de le faire aimer par les élèves, en le rendant vivant, particulièrement par la présentation d'intentions adaptées aux intérêts des élèves. Il faut surtout les aider à méditer les mystères du Rosaire.

Quant aux autres prières de la journée à réciter en classe, il appartient aux Chers Frères Provinciaux de les fixer. Qu'elles soient plutôt courtes afin de pouvoir être bien faites !

VI. LITURGIE.- Les Frères s'efforceront d'initier leurs élèves à la vie liturgique en la leur faisant comprendre et aimer. Ils apporteront une attention particulière au soin de la chapelle, au service des autels et au chant liturgique, afin de prier sur de la beauté.

VII. VACANCES. – On tâchera d'assurer la vie chrétienne des élèves pendant les vacances. Il est bon de conserver certains contacts avec eux et de trouver quelque moyen de leur rappeler leurs devoirs de chrétiens.

Les « colonies » ou « camps de vacances » sont à encourager.

VIII. PROFESSEURS CIVILS. — Pour assurer l'efficacité de notre enseignement religieux, il importe qu'on fasse un bon choix de nos collaborateurs. Dans l'engagement des professeurs civils, on portera une attention spéciale sur leur mentalité religieuse et sur la façon dont ils pratiquent leur foi. Il y aura toujours avantage à les choisir, si possible, parmi nos anciens élèves qui ont déjà notre esprit et nos méthodes.

IX. ORIENTATION SCOLAIRE. – La pratique de l'orientation scolaire ou professionnelle se généralise dans plusieurs contrées. Cela peut aider notre mission, mais, dans certains cas, présente des inconvénients. Il est bon de préparer des Frères pour ce travail en leur faisant suivre les cours requis. On pourra alors se passer de certains orientateurs peu sympathiques.

X. ENTRAINEMENT A L'USAGE DE LA LIBERTÉ.

Dans chaque milieu, on s'efforcera de trouver et d'appliquer les meilleurs moyens d'entraîner progressivement nos élèves au bon usage de la liberté et de les initier à la vie sociale.

La famille reste toujours la première éducatrice de l'enfant ; il est souhaitable que celui-ci conserve de fréquents contacts avec sa famille.

XI. ACTION CATHOLIQUE. – L'article 230 de nos Règles et la magistrale circulaire du T. Rév. F. Léonida (8 déc. 1956) sur ce sujet indiquent. clairement l'importance que nos Règles et nos Supérieurs attachent à ce mouvement voulu par l'Eglise. La Commission souhaite que nos Frères comprennent ces directives et collaborent par tous les moyens possibles au succès de cet apostolat par et pour nos élèves. On ne saurait trop insister sur ce point.

L'Action Catholique a pour but de former au collège des éléments, quasi des vocations spéciales, qui seront plus tard des militants de l'Action Catholique dans les paroisses et dans les mouvements sociaux catholiques spécialisés.

Elle devrait être aussi une pépinière de vocations religieuses et sacerdotales, fournissant des jeunes mieux préparés à l'apostolat.

On intéressera aussi les membres à des œuvres d'aspect social et apostolique comme le catéchisme aux enfants pauvres, la conférence de Saint-Vincent-de-Paul, etc.

L'Action Catholique est la première organisation parascolaire à établir dans une école. Dans la répartition des besognes, scolaires ou autres, qu'on tienne compte de la surcharge qu'impose la direction de ce mouvement.

Comme meilleure préparation à la direction des groupes d'Action Catholique, les Frères devraient participer, si possible, aux cours d'Action Catholique. Ils doivent aussi pouvoir suivre les organisations du mouvement, en ayant soin de se munir des permissions requises. Les Supérieurs seront heureux de favoriser les initiatives louables. Le Cher Frère Directeur sera le premier à s'intéresser à l'Action Catholique il aura le souci qu'elle fonctionne bien et l'encouragera dans toute la mesure du possible.

XII. LÉGION DE MARIE. — La Légion de Marie est un mouvement d'apostolat qui prend chaque jour plus d'ampleur et produit d'excellents fruits. Cette forme d'apostolat mérite d'être fortement encouragée partout où elle est établie. Même les élèves des classes inférieures peuvent participes à l'apostolat en devenant membres auxiliaires ou membres priants.

Quant aux « præsidia » dans les communautés de Frères, il appartient aux Chers Frères Provinciaux et à leurs Conseils de juger de l'opportunité d'en établir dans leur Province.

XIII. ANCIENS ÉLÈVES. – Depuis l'établissement des Fédérations nationales et de l'Union Mondiale des Anciens Elèves, l'organisation des Amicales d'Anciens prend chaque jour plus d'importance. Aussi, après l'œuvre essentielle de l'éducation chrétienne qui nous est confiée, aucune autre ne sera plus chère à l'Institut que celle de nos Anciens Elèves. Dans la création et le maintien des Amicales d'Anciens Elèves dans nos écoles., les Frères verront un complément indispensable de leur action apostolique. Elles seront pour eux des œuvres de persévérance et de collaboration et l'objet de leur préférence avant toute autre association.

Il est indispensable que tout groupement soit assisté d'un Frère compétent en qualité d'assesseur ; ce devra même être, selon le cas, son travail principal ou unique, à l'échelon des Fédérations et de l'Union Mondiale. Mais tous les Frères, chacun selon ses capacités, s'efforceront de collaborer aux organisations.

Les Frères trouveront, dans les comités des Amicales des Anciens Elèves, des auxiliaires précieux pour obtenir des renseignements, des conseils, des suggestions, des appuis et des collaborations pour la bonne marche des écoles, surtout pour ce qui regarde l'extérieur. Ils auront tout intérêt à les consulter en temps opportun, à les traiter avec toutes sortes d'égards comme les meilleurs amis des Frères et à les associer le plus possible à l'œuvre de l'éducation.

Il est à souhaiter que chaque école ait un local particulier pour les Anciens Elèves.

Collaborateurs Maristes. – Les Anciens Elèves inscrits dans une Amicale et qui rempliront certaines conditions, recevront le titre de « Collaborateurs Maristes » et jouiront des privilèges que l'Institut leur accordera, tels que participation aux biens spirituels de l'Institut, etc. Un règlement rédigé par le Conseil Général déterminera les obligations et les privilèges de cette association ; on en fera l'énumération dans le diplôme décerné à chaque collaborateur.

Autres questions étudiées. – La Commission estime que :

1° L'établissement d'une doctrine de base sur les Amicales est du domaine de la constitution des Amicales plutôt que de celui du Chapitre Général.

2° La solution de la question financière doit être trouvée par les Amicales ou par les Fédérations.

XIV. MAISONS D'ÉTUDIANTS. – A la sortie du collège, nos anciens élèves, qui fréquentent les universités, sont le plus souvent abandonnés à eux-mêmes et exposés à de très graves dangers. Le moyen le plus efficace d'assurer leur persévérance et de subvenir à leurs besoins spirituels et moraux, serait l'établissement de « maisons d'étudiants » ou « résidences universitaires ». On devrait y songer sérieusement partout où la chose est nécessaire et possible.

Dans les milieux ouvriers, on ne peut se désintéresser des jeunes anciens élèves obligés de travailler. Il appartient aux Chers Frères Provinciaux et à leurs Conseils de trouver le meilleur moyen d'assurer leur persévérance, par exemple, par l'organisation de salles où les Anciens pourraient se réunir et où un Frère s'occuperait d'entretenir une activité apostolique : J.O.C., Légion de Marie, Cercle d'études, etc.

XV. ASSOCIATIONS DE PARENTS. – L'éducation est une œuvre de collaboration entre la famille et l'école. Les Associations ou Groupements de Parents des élèves sont un excellent moyen de se tenir en contact avec le milieu, d'attirer l'intérêt des parents sur l'éducation de leurs enfants et de gagner leur collaboration. Conduites avec prudence et discrétion, elles donnent de bons résultats. 

Vœux.

 La Commission émet les vœux suivants :

1° Qu'on s'assure la collaboration de prêtres compétents et dévoués pour faciliter la direction spirituelle des élèves.

2° Que tous les Frères employés dans les écoles aient quelques classes de catéchisme.

3° Qu'au cours secondaire, le catéchisme puisse être de trois leçons d'une heure, chaque semaine, en ajoutant une courte réflexion les jours où il n'y a pas de catéchisme.

4° Que la préparation des Frères à leur mission de catéchistes soit intensifiée. On la facilitera

a) Par une étude religieuse bien faite ;

b) Par l'assistance aux cours des Instituts Catéchistiques ;

c) Par une bibliothèque bien achalandée.

5° Que, si l'on admet le principe de l'assistance libre à la messe sur semaine, on ait soin de donner aux élèves la possibilité de l'entendre tous les jours ; qu'on s'ingénie à la leur faire aimer et qu'on les encourage à y assister souvent.

6° Qu'on soit fidèle à la récitation quotidienne du chapelet en classe, mais qu'on s'emploie à le rendre le plus vivant possible.

7° Qu'on prépare des Frères pour faire l'orientation scolaire.

8° Que les retraites fermées pour élèves se généralisent.

9° Que l'Action Catholique soit la première organisation parascolaire dans l'école et que tous les Frères collaborent pour en assurer le succès.

10° Qu'on encourage la « Légion de Marie » là où elle peut s'établir.

11° Que parmi les associations pieuses, on donne la préférence à :

a) L'Apostolat de la Prière, pour tous ;

b) La Croisade Eucharistique, pour les petits ;

c) La Congrégation Mariale, pour les grands.

12° Que partout, on s'efforce d'assurer le succès des Amicales des Anciens Elèves, et que deux ou trois articles sur ces organismes soient ajoutés aux Règles Communes.

13° Que les écoles conservent contact avec la vie réelle et qu'on s'assure la collaboration des familles, par le moyen des Amicales et des Associations de Parents. 

Neuvième Commission.

Enseigneraient. – Sports. – Scoutisme.

 1. ECOLES GRATUITES. — Il a semblé à la Commission qu'il lui était difficile d'établir des normes uniformes pour chaque pays, étant donné les grandes différences qui existent entre Provinces, au point de vue de la nature des œuvres, de l'état des finances et du personnel disponible.

Mais elle se permet de rappeler avec insistance que chaque Province, si elle veut être fidèle à l'esprit du Bienheureux Fondateur, au but spécifique et à la tradition de l'Institut, doit donner à ce problème la solution la plus compréhensive et la plus chrétienne. Qu'on ne craigne pas d'exagérer en favorisant la formation des pauvres. C'est notre façon à nous de travailler à la solution de la question sociale.

D'autres notes vont même plus loin dans ce sens : elles demandent que nous nous chargions d'une assistance sociale plus complète. Elles souhaitent que les Provinces ou les maisons aisées se chargent plus complètement du soin d'un certain nombre de nos élèves très pauvres et sous-alimentés, auxquels on pourrait servir un repas par jour et fournir quelques effets vestimentaires. On pourrait tâcher d'y intéresser les parents des élèves et les Amicales.

Ici aussi, la Commission est d'avis que c'est aux Provinces à examiner ce qu'elles pourraient projeter et réaliser dans ce sens ; cela est aussi dans la ligne de notre vocation et en conformité avec l'esprit et la pratique de notre Bienheureux Fondateur.

H. ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL. – Les statistiques sommaires qu'ont pu consulter les membres de la Commission montrent que rares sont les écoles techniques dirigées par les Frères Maristes, et qu'elles sont réparties de façon très irrégulière à travers l'Institut, même dans le cas de Provinces Maristes d'un même pays et situées dans les mêmes conditions économiques et sociales. La Commission constate que, depuis le dernier Chapitre, on a fait un léger effort.

Cette Commission souhaite donc :

a) Que les responsables des Provinces acquièrent des convictions plus profondes sur l'importance capitale de ce genre d'activité apostolique, si recommandée par les directives pontificales, et qui cadre si bien avec notre esprit et notre champ d'action.

b) Que ces mêmes responsables, sans abandonner les œuvres existantes, encouragent, favorisent et réalisent la création et le développement d'écoles de cette sorte.

c) Que dans les maisons de formation, tout spécialement dans les scolasticats, on donne à nos jeunes Frères, qui auraient les aptitudes nécessaires, une bonne formation technique et professionnelle, comme le prévoient déjà les Règles du Gouvernement.

III. MOYENS AUDIOVISUELS. – La Commission souhaite qu'on ne boude pas ces innovations. qu'on s'en serve toujours avec grande largeur de vue, mais sans se départir de la prudence, du sens de la mesure, et en s'inspirant des normes et directives pontificales.

IV. ENSEIGNEMENT PRIMAIRE. – La Commission juge à propos de rappeler, avec insistance, les recommandations du XIV° Chapitre Général se rapportant aux écoles primaires ; elles sont on ne peut plus valables, encore maintenant :

1° Que l'on donne aux élèves du primaire une formation aussi complète, aussi adéquate que possible, et en conformité avec les programmes en vigueur dans les différents pays.

2° Qu'on se méfie d'une certaine tendance générale au « pragmatisme » et d'une certaine sous-estimation progressive des contenus pédagogiques du dessin, de l'écriture (calligraphie) et du chant.

3° Que l'on insiste sur la leçon hebdomadaire de politesse.

V. EMPLOI DES RELIGIEUSES POUR L'ENSEIGNEMENT DES PETITS. – Digne d'intérêt est la note qui demande qu'on généralise l'emploi des religieuses dans les classes enfantines de nos collèges. Cela se fait déjà chez nous au Chili, au Pérou, et au Mexique.

La Commission est d'avis que l'on prenne en considération ce souhait. Il y a de précieux avantages à cela :

1° L'enseignement et surtout la formation morale et religieuse donnés aux petits (5 à 7 ans) par des religieuses compétentes, sont mieux adaptés. Elles forment le cœur et la sensibilité de ces petits comme ne peut le faire le «jeune Frère » à qui l'on confie ces classes après son scolasticat.

2° Les Frères ainsi libérés peuvent avantageusement remplacer les professeurs civils des classes élémentaires et moyennes.

3° Les Sœurs, ainsi introduites dans le collège, pourraient peut-être s'occuper de la cuisine et de la lingerie la propreté et l'économie auraient tout à y gagner.

Naturellement, pour que ce système soit acceptable, il faudra :

a) Que soient respectées les règles de clôture prévues par le Droit Canon ;

b) Que le Frère Directeur, ou le Préfet des études, donne aux Sœurs, les directives nécessaires pour que l'enseignement soit imprégné d'esprit mariste.

VI. ENSEIGNEMENT SECONDAIRE. – Plusieurs notes réclament l'organisation des collèges :

a) Par la création ou la reconnaissance officielle de la fonction de « Préfet d'études ». La Commission reconnaît le bien-fondé de ce vœu et souhaite que toute l'organisation scolaire repose sur un ou. plusieurs titulaires de cette fonction, pour laisser au Frère Directeur son rôle de Supérieur de la communauté et son travail de représentation, tout en le laissant toujours maître de juger en dernier ressort ; il faudrait codifier cela dans les Règles du Gouvernement.

b) Par la construction de pavillons séparés –  On demande que, dans les grands collèges, pour l'ordre et la bonne marche de l'ensemble, on sépare les différents ordres d'enseignement avec, autant que possible, des bâtiments différents. La Commission est d'avis que les Règles du Gouvernement prévoient cette décentralisation.

e) Par la limitation du nombre d'élèves dans chaque classe. – Plusieurs notes demandent qu'on réduise le nombre d'élèves par classe et qu'on ne dépasse pas le nombre de 40, pour éviter la surcharge, surtout dans la correction des cahiers, et pour faciliter la distribution des emplois secondaires. La Commission est d'accord là-dessus, et suggère même que, selon les possibilités, on abaisse ce nombre ; il est normalement impossible d'arriver à s'occuper convenablement d'un si grand nombre d'élèves.

d) Par une meilleure organisation des bibliothèques et laboratoires. — La Commission souhaite que l'on fixe dans un texte (R. du G. ou Décisions des Conseils Provinciaux) le budget permis pour la constitution et l'entretien des bibliothèques et laboratoires.

VII. ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR. – La Commission est d'avis que la fondation de centres universitaires est souhaitable, à condition :

a) Que ces fondations soient faites avec toute la prudence voulue ;

b) Que l'on dispose d'un personnel enseignant possédant une culture, une information et un esprit religieux au-dessus de l'ordinaire ;

c) Que le besoin de cet apostolat se fasse sentir dans la région où l'on veut ouvrir une université ;

d) Que, par ces fondations, nous ayons l'intention de répondre aux désirs de l'Eglise, laquelle demande que les Instituts religieux enseignants se dirigent dans le sens d'un apostolat de plus en plus complet et efficace, ce qu'on ne peut obtenir qu'en gardant le plus longtemps possible les élèves pour les imprégner d'une formation chrétienne profonde, qui doit marcher de pair avec la formation et l'instruction profanes ;

e) Que l'on ne donne pas dans un « intellectualisme » de mauvais aloi ; ce qui irait à l'encontre de l'un des buts recherchés, qui est aussi de travailler au relèvement du niveau intellectuel de l'Institut.

Ces conditions réalisées, on peut attendre, de la création de cet enseignement universitaire, un esprit plus sérieux, une formation professionnelle plus complète et une émulation plus grande pour l'acquisition des connaissances qui font les véritables éducateurs.

La Commission est donc d'avis que, là où la liberté légale existe et où une Province ou un groupe de Provinces disposent d'un personnel suffisamment formé et préparé, on pourra viser à établir l'enseignement universitaire, commençant naturellement par les branches plus accessibles et plus utiles pour l'apostolat, pourvu que l'enseignement primaire et secondaire n'en souffre pas.

VIII. FOYERS POUR ÉTUDIANTS. – La Commission est d'avis qu'il ne faut pas rejeter cette forme d'apostolat qui est appelée à rendre de précieux services à nos anciens élèves et à parachever en eux la formation chrétienne proprement mariste, commencée dans les collèges. Le but principal est de maintenir les jeunes universitaires, sortis de nos collèges de province, dans les bons principes reçus à l'école et de continuer l'œuvre éducative, en faisant avec eux un travail de formation religieuse adaptée, qui permette l'équilibre entre la science et la foi.

Il va sans dire qu'une pareille œuvre doit être confiée à un Frère Directeur très religieux, très cultivé, aux vues larges, jouissant d'un ascendant certain sur les grands jeunes gens. De toute première nécessité est aussi la présence d'un directeur spirituel pour la direction et la formation spirituelles de ces jeunes.

IX. SCOUTISME, COLONIES DE VACANCES, SPORTS, PATRONALES. – Voici les idées de la Commission sur ces différents sujets.

a) Le scoutisme. – La Commission, suivant les directives de Notre Saint-Père le Pape Pie XII à ce sujet, reconnaît que :

– Le scoutisme est un excellent système d'éducation et un puissant auxiliaire pour la formation physique, morale et sociale des enfants.

– Le scoutisme est aussi un moyen efficace de lier plus étroitement les élèves et les anciens élèves à leur collège et pour les maintenir ainsi plus longtemps et plus totalement dans l'ambiance éducative mariste.

– Le scoutisme, méthode très riche de formation de la jeunesse, reste dans la ligne de notre vocation.

La Commission formule donc le vœu :

– Qu'on encourage ce mouvement béni par le Saint-Père.

– Qu'on dresse un « Directoire » pour les Frères chargés de ce mouvement.

– Qu'on ne charge de pareils mouvements que les Frères essentiellement religieux et bien formés par les stages nécessaires.

Pour l'organisation des camps, certaines précautions seront à prendre.

Pour sauvegarder la vie religieuse des Frères, pour éviter que l'esprit du monde s'introduise dans nos communautés, il faudra :

– Que les Frères puissent s'acquitter de leurs exercices de piété ;

– Que la présence d'un aumônier assure le service religieux ;

– Que le « calendrier » des activités scoutes soit dressé au début de l'année, en parfait accord avec la direction et la préfecture des études. Il faut de plus l'approbation du Frère Provincial quand des déplacements considérables s'imposent.

b) Colonies de vacances. – Dans le même esprit, la Commission demande que les colonies de vacances soient sagement encouragées :

– C'est une œuvre de zèle apostolique.

– C'est l'occasion de faire un bien certain aux élèves, qui moins contraints qu'en classe, se font connaître et se laissent mieux diriger.

– C'est même l'occasion, par des contacts fréquents, intimes et cordiaux avec les élèves, de déceler et de cultiver de bonnes vocations.

e) Le sport. – La Commission souhaite que l'éducation physique et le sport ne soient plus traités en parents pauvres. Ces activités doivent être un puissant moyen de formation non seulement physique mais aussi sociale et morale. Elle émet le vœu que, dans toutes nos maisons, des Frères sérieux et zélés, aidés de moniteurs bien formés quand cela s'impose, soient chargés du sport, de l'athlétisme et de compétitions sportives ; que, pour une formation intégrale de nos élèves, des programmes bien étudiés et bien adaptés soient suivis obligatoirement en cette matière, comme dans les autres

d) Patronages. – La Commission est d'avis de répondre positivement au souhait exprimé par un Frère, lequel demande que, par esprit d'apostolat, là où on le peut sans graves inconvénients, l'on mette nos cours de jeux à la disposition des enfants pendant les jours de congé et les vacances, à condition :

– Que la surveillance soit toujours assurée ;

– Que l'on consacre un peu de temps à la formation religieuse et morale des enfants.

CONCLUSION. – Le Chapitre approuve la proposition suivante : « Que le scoutisme et les mouvements similaires, qui sont en harmonie avec notre but d'éducateurs chrétiens, soient admis dans l'Institut et que leur organisation soit laissée au jugement et à la discrétion du Frère Provincial et de son Conseil.

 VŒUX. – La Commission émet les vœux suivants :

1° Qu'on procède à la création d'un Comité permanent siégeant à la Maison Généralice et composé de techniciens chargés de veiller aux progrès pédagogiques de l'Institut, à l'adaptation aussi. continue que possible aux situations nouvelles et au maintien d'une certaine unité dans l'Institut. Ce comité serait un centre d'animation, de recherches, de documentation, d'orientation et d'information pour l'Institut tout entier. Il jouerait le rôle de comité consultatif auprès du Conseil Général pour tout ce qui regarde le domaine pédagogique, théorique et pratique.

Le Chapitre vote la proposition suivante : « Qu'il soit laissé au Conseil Général de juger de l'opportunité de créer cet organisme quand il le croira utile et nécessaire. »

2° Que les « Statuts Capitulaires 2 et 5 » du XIV° Chapitre Général sur l'encouragement à donner au développement de l'enseignement gratuit, soient maintenus.

3° Que la fonction de DIRECTEUR DES ÉTUDES,

au sens défini dans le présent rapport, soit reconnue dans l'organisation des collèges et que le statut de cette fonction soit précisé dans les Règles du Gouvernement.

Le Chapitre adopte ce dernier vœu. 

Dixième Commission.

Finances et administration.

 Le Cher Frère Econome Général remit entre les mains de la Commission un rapport détaillé sur l'état financier actuel de l'Institut et des Provinces, sur les sommes versées par les Provinces à la Caisse Commune, etc. …

Après une étude approfondie de la situation, la Commission exprime les DESIDERATA suivants :

Comptes-courants des Provinces auprès de l'Economat Général. – Il est à souhaiter que ces comptes soient le moins longtemps possible débiteurs.

Envois d'argent. – Il est indispensable, lors d'envoi d'argent à l'Economat Général, d'en bien préciser la destination : missions, compte-courant, caisse commune, etc. …

Arrérages. – Que les Frères Directeurs des maisons soient invités à ne pas laisser s'accumuler les arrérages qui, à la longue, deviennent irrécouvrables.

4° Œuvres spéciales. – L'article 142 des Règles du Gouvernement spécifie « qu'aucune ressource spéciale, quelle qu'en soit la provenance, ne peut être distraite du fonds commun par une maison ou une Province, pour être appliquée à une œuvre particulière sans une autorisation expresse du Conseil Général ».

Cela intéresse tout aussi bien les Procures que les imprimeries, les fermes, les fabriques de produits spéciaux, les champs de sports, etc. Ces oeuvres doivent remettre leur comptabilité à leur Econome Provincial et par lui à l'Economat Général. C'est d'ailleurs clairement rappelé par l'article 154 des Règles du Gouvernement : « Si une Province a quelque entreprise particulière dont les revenus lui sont attribués, le Frère Econome Provincial aura soin de suivre exactement la comptabilité de cette entreprise et en remettra les comptes à l'Economat Général avec les comptes des autres maisons. »

Dans l'ensemble, les comptabilités provinciales sont bien tenues. Les membres de la Commission font remarquer pourtant qu'une tenue plus régulière des comptes, aux divers échelons de l'administration, faciliterait beaucoup la comptabilité annuelle et surtout mettrait à la disposition de nos oeuvres des fonds plus substantiels.

La Commission proposa les CONCLUSIONS suivantes que ratifia le Chapitre.

1° Qu'un imprimé présentant un résumé des comptes du mois, signé par le Conseil local et par le Frère Econome, soit envoyé chaque mois au Frère Econome Provincial.

2° Que la somme à garder par les Maisons pour aller de l'avant dans l'administration (art. 386 des R. du G.) soit fixée par le Frère Econome Provincial d'accord avec le Frère Directeur et le Frère Econome local, et approuvée par le Frère Provincial.

3° Que le Frère Provincial puisse déléguer ses pouvoirs (art. 384, R. du G.) au Frère Econome Provincial pour contrôler la comptabilité, lequel pourra se faire présenter tous les documents et pièces comptables.

4° Que les versements à la Caisse provinciale (art. 169 des Constitutions) soient faits au moins trois fois par an.

5° Que le Frère Econome Provincial puisse assister aux réunions du Conseil Provincial quand on y discute des questions financières, avec voix consultative seulement  de même le Frère Econome local pour le Conseil des maisons.

6° Que jusqu'au prochain Chapitre, le pourcentage à verser par les maisons, à la Caisse Générale, soit fixé à 10 de leur Caisse Commune.

7° Qu'on fixe à 2.000 dollars U.S.A., le montant dont le Conseil Provincial peut disposer sans autorisation.

8° Qu'en cas d'urgence, le Frère Provincial puisse, sur demande d'un Conseil local, autoriser nue dépense jusqu'au montant de 600 dollars U.S.A.

9° Que le montant dont peut disposer une maison, sans l'autorisation du Conseil Provincial, soit fixé par le Cher Frère Provincial et son Conseil.

 DIVERS. 1° Précisions. – Certaines notes demandent le rappel de quelques articles de Règle dont l'observance faciliterait les rapports entre le Frère Directeur et le Frère Econome.

Ainsi l'article 314 (R. C.) rend le Frère Directeur responsable de tout dans la maison, mais l'article 534 (R. du G.) dit qu'il convient que la clé de la caisse courante reste entre les mains du Frère Econome.

L'article 137 (R. du G.) précise que l'inventaire du mobilier de la maison, du linge, etc. …, soit fait par le Frère Directeur. La Commission conseille d'y ajouter : le Frère Econome, surtout pour les grandes maisons où le Frère Directeur a bien d'autres occupations.

L'article 534 (R. du G.) doit également être rappelé, car les employés ou gens de maison, sont de plus en plus nombreux et ceci crée une obligation spirituelle (prières, instruction, loisirs) et un devoir de justice dans le salaire auquel ils ont droit.

2° Dans les maisons importantes où vivent côte à côte, sous la même direction : Juvénat, Noviciat, Scolasticat, il serait à souhaiter que chacune de ces œuvres ait à sa disposition une certaine somme dont le responsable rendrait compte à l'Econome de la maison.

3° Il serait à souhaiter que les Provinces puissent arrêter les comptes semestriels et annuels suivant leurs conditions particulières (février-août, juin-décembre) mais que le Frère Econome Provincial présente une situation annuelle de la Province à la date du 31 décembre.

4° La possibilité pour les Provinces de capitaliser des sommes en vue de constructions ou réparations importantes, spécialement dans les pays où les emprunts sont impossibles, est prévue par les Constitutions (art. 170).

5° Si la chose est possible, on invite les maisons de la Province à s'assurer à la même Compagnie, le Frère Econome Provincial agissant au nom de chacune comme agent intermédiaire. Cela permettrait de recevoir des ristournes sur les primes.

6° Informations ou suggestions aux Frères Economes :

a) Il existe un livre « Guide de l'Econome » qui renferme des conseils pratiques sur l'administration financière des établissements.

b) De même, le C. F. Vicente José, Econome Provincial de León, a présenté, en mars 1958, au Congrès des Economes Généraux, provinciaux et locaux des Congrégations religieuses en Espagne, un rapport sur les «  Relations entre Supérieurs et Economes et Economes entre eux ». Il existe un tiré à part.

Avant de terminer, il semble à propos de souligner le dévouement apporté par le C. F. Louis-Marie dans sa charge d'Econome Général, qu'il a remplie durant une période de trente-cinq années, période riche des bouleversements de la seconde guerre : blocage des fonds, dévaluation de certaines monnaies, défense de transferts de fonds alors que des Provinces devaient être rapidement secourues. 

Statuts Capitulaires.

 1° Pour maintenir nos traditions de famille, on aura à cœur de faire aussi large que possible la part des enfants pauvres ou de condition modeste, ceci par des moyens adaptés aux pays : écoles gratuites, élèves admis gratuitement dans les écoles populaires, etc.

2° Il est demandé aux Frères de se conformer aux directives particulières données par le Frère Provincial, relativement au port du costume religieux.

3° La défense d'user de tabac, portée par les précédents Chapitres Généraux, est maintenue. Le Révérend Frère Supérieur et son Conseil restent juges des dispenses à accorder.

4° Dans le but de dresser une barrière à l'esprit du monde qui assaille de toutes parts le vœu de pauvreté et la pratique de cette vertu :

a) Les Frères chargés de l'administration des maisons ou des Provinces n'excéderont jamais leurs pouvoirs en ce qui concerne les dépenses et se muniront des autorisations prévues par les Constitutions et les Règles.

b) Dans tous leurs voyages, les Frères se conformeront fidèlement, pour l'itinéraire à suivre et les dépenses, aux indications données par le Supérieur responsable.

e) Dans tout ce qui est à l'usage particulier des Frères ou d la Communauté, on évitera avec soin tout ce qui s'écarte de l'esprit de pauvreté ou qui ressentirait le superflu.

d) Tous les Frères auront à cœur de se soumettre à cette prescription de nos Règles Communes ainsi formulée : « Ils ne recevront jamais rien pour leur usage particulier, soit de leurs élèves, soit de toute autre personne, pas même de leurs propres parents ; mais si quelqu'un, par un sentiment de charité, leur fait un don quelconque, ils le recevront au nom de la communauté et le remettront au Frère Directeur qui en disposera comme des biens de la maison. »

5° Aucune installation d'appareil de radio et de télévision ne sera faite dans nos maisons, sans l'autorisation du Conseil Général, qui ne l'accordera que sur la demande des Conseils Provinciaux.

Cette autorisation devra être écrite dans le Cahier des Délibérations du Conseil local ou dans celui des visites.

Le poste doit être placé dans une salle commune. Sauf exception motivée, il ne sera ouvert que pendant les récréations.

Le contrôle à exercer sur le temps et la nature des émissions incombe au Frère Directeur qui sera soumis aux directives et au contrôle du Frère Provincial.

Les postes émetteurs et récepteurs personnels, de quelque nature qu'ils soient, sont absolument interdits.

6° Les femmes ne peuvent être employées comme personnes de service que dans le cas d'une absolue nécessité et après avoir obtenu l'autorisation du Conseil Général.

Même dans ce cas, on est tenu d'observer les prescriptions du Droit Canonique qui interdit aux personnes de l'autre sexe de pénétrer dans les parties de la maison réservées aux religieux.

De plus, on ne peut employer, en cas de nécessité, que des personnes suffisamment âgées (40 ans) et qui jouissent d'une bonne réputation.

7° Que les prescriptions des Constitutions concernant les sorties des religieux et les visites actives et passives des personnes du dehors soient observées par tous, aussi bien par les supérieurs que par les inférieurs.

8° Etant donné la grande importance de l'entrevue de Règle pour le bon esprit des Frères et leur persévérance ainsi que pour la bonne marche des communautés et des écoles, les Supérieurs Majeurs veilleront à ce que les Frères Directeurs disposent d'un temps bien déterminé pour s'en acquitter et à ce que tous les Frères y soient fidèles.

9° Il est demandé, dans toutes nos maisons de formation

a) Qu'on se conforme aux normes fixées par le Saint-Siège et par les Règles du Gouvernement en ce qui concerne le choix des aspirants à la vie religieuse.

b) Que se continue et s'intensifie l'effort fait depuis un certain temps pour donner aux jeunes Frères une formation religieuse et humaine harmonieusement équilibrée.

10° Vu que les conditions de vie et les nécessités d'apostolat plongent souvent les Frères dans l'atmosphère du confort moderne, le Chapitre rappelle à chaque Frère, la nécessité du détachement intérieur et de l'esprit de mortification ; il exhorte ceux qui sont préposés à leur formation à enraciner profondément cet esprit dans les jeunes religieux.

11° En plus de leur publication par la voie de la Circulaire, ces Statuts Capitulaires seront imprimés en un fascicule séparé destiné à être inséré dans le livre des Règles Communes, et on en fera la lecture aux époques où celle des Règles est prescrite.

REMARQUE. – Par leur publication dans la Circulaire, les décisions du Chapitre Général entrent en vigueur.

Pour un certain nombre d'entre elles cependant, il appartient au Cher Frère Provincial et à son Conseil, de fixer le moment et la manière de les mettre en application. Que l'on attende donc les directives que le Cher Frère Provincial donnera à ce sujet. 

Dédoublement de Province

 V. J. M. J.

Grugliasco, le 15 octobre 1958.

                EMINENCE[1],

   Le Supérieur Général des Petits Frères de Marie, humblement prosterné aux pieds de Votre Eminence, expose ce qui suit :

La Province actuelle du Brésil Central ayant 432 Profès et de nombreux sujets en formation sur un territoire très étendu, est devenu de gouvernement difficile pour un seul Frère Provincial. Après étude approfondie de cette question, le Conseil Général a émis un vote unanime en faveur du dédoublement de cette Province sur les bases suivantes :

1° Province de São Paulo, comprenant les Etats de Sào Paulo et Parana.

2° Province de Rio de Janeiro, comprenant les Etats de Minas Gerais, Rio de Janeiro, Espirito Santo, ainsi que l'actuel et le futur District Fédéral, la Province de Sao Paulo pouvant de par ailleurs fonder un établissement dans l'actuel et un autre dans le futur District Fédéral et celle de Rio de Janeiro pouvant en avoir un dans la Capitale de l'Etat de São Paulo pour plus de commodité des relations de chacune des Provinces avec ces Capitales d'Etats.

3° L'Etat de Matto Grosso serait attribué à la Province du Brésil Méridional en vue d'éduquer la jeunesse de ce grand Etat.

Indult est humblement sollicité pour l'érection de ces deux Provinces de São Paulo et de Rio de Janeiro, ainsi que pour l'attribution de l'Etat de Matto Grosso à la Province du Brésil Méridional qui comprend l'Etat de Rio Grande do Sul.

Et que Dieu…

 Réponse de Rome :

 SACRA CONGREGAZIONE DEI RELIGIOSI.

 Prot. N. 13953-58.

Sacra Congregatio Negotiis Religiosorum Sodalium præposita, attentis expositis a Rev. suo Fratre Oratore, vigore facultatum Sibi competentium, ad normam Constitutionis Apostolicæ Vacantis Apostolicæ Sedis » dici 8 decembris 1945, benigne pro gratia, iuxta preces, adnuit.

Contrariis quibuslibet non obstantibus.

Datum Roma;, die 23 octobris 1958.

P. A. Larraona, Secr.

 SACRÉE CONGRÉGATION DES RELIGIEUX.

 Prot. N. 13953-58.

En vertu des facultés à elle concédées, d'après la teneur de la Constitution « Vacantis Apostolicæ Sedis » du 8 décembre 1945, la Sacrée Congrégation préposée aux Affaires des Religieux, vu les faits exposés par le T. R. Frère Supérieur, accorde bénignement la faveur selon la demande.

Nonobstant toutes choses contraires.

Donné à Rome, le 23 octobre 1958.

P. A. Larraona, Secrétaire.  

Élections

 Dans la séance du 15 octobre 1958, le Conseil Général a élu :

 a) Pour un troisième triennat :

C. F. JEAN-LÉON, Provincial de Beaucamps.

b) Pour un deuxième triennat :

C. F. ANDRÉ-ETIENNE, Provincial du Sud-Ouest.

C. F. FELIZIANUS, Provincial d'Allemagne.

C. F. PABLO DE LA CRUZ, Provincial de Cuba-Amérique Centrale.

C. F. PIERRE-FERDINAND, Provincial de Lévis.

c) Pour un premier triennat :

C. F. DOMENICO, Provincial d'Italie en remplacement du C. F. GILDO arrivé en fin de mandat.

C. F. GODOFREDO, Provincial d'Argentine, en remplacement du C. F. FÉLIX VALENTIN arrivé en fin de mandat.

C. F. HENRI-MARTIN, Provincial de Belgique, en remplacement du C. F. CHARLES-VICTOR arrivé en fin de mandat.

C. F. JOSÉ BENIGNO, Provincial du Chili, en remplacement du C. F. IGNACIO GABRIEL arrivé en fin de mandat.

C. F. JOSE GERMAIN, Provincial de Leôn, en remplacement du C. F. NILO PONCIANO, démissionnaire pour raison de santé.

C. F. JOSEPH-MAURICE, Provincial de Saint-Genis-Laval, en remplacement du C. F. LOUIS-MARTIN, élu A. G.

Dans la séance du 12 novembre 1958, le Conseil Général a élu :

a) Pour un deuxième triennat :

C. F. LOUIS-ANTOINE, Provincial de Notre-Dame de l'Hermitage.

b) Pour un premier triennat :

C. F. EGIDIO-LUIS, Provincial de la nouvelle Province de Sao Paulo.

C. F. MARIE-GOBRIEN, Provincial de la nouvelle Province de Rio de Janeiro

LISTE DES FRÈRES

 dont nous avons appris le décès

depuis la circulaire du 24 mai 1958

 

   Nom et âge des Défunts                          Lieux de Décès                         Dates des Décès

 

F. Albertus                79     Stable              Furlh (Allemagne)                              24 avril 1958

F. Georges-Marie    71     Profès perp.    Porto Alegre (Brésil)                         27  »       »

F. Juventinus             74     Stable              Mont-Saint-Guibert (Belgique)         8  »          »

F. Modestin               92     Profès perp.    Notre-Dame de l'Hermitage(France)   11  »       »

F. Spérat Joseph     71     »                       Chazelles-sur-Lyon (France)            22  »       »

F. Froilàn Maria        65     Stable              Lima (Pérou)                                      24 »        »

F. Elie-Gilbert           76     »                       Varennes-sur-Allier (France)            3 juin.      »

F. Louis-Joachim     80     »                       Aprpucos (Brésil)                               16 »        »

F. Jerome Stephen  22     Profès perp.    Poughkeepsie (Etats-Unis)              17 »        »

F. Aloys Joseph       72     Stable              Mont-Saint-Guibert (Belgique)         18 »        »

F. Gloriosus              74     Protes perp.    Port Elizabeth (Afrique du sud)        19 »        »

F. Herbert Henry       81     Stable              Suva (Fidji)                                         6 juil.       »

F. Juste                     74     »                       Notre-Dame de Lacabane (France) 7            »

F. Hermenegildo      86     »                       Popayán (Colombie)                         9  »          »

F. Marie-Paulin         92     »                       Saint-Genis-Laval (France)              13  »       »

F. Victor-Noël           77     Profès perp.    Saint-Paul-Trois-Châteaux (France) 30  »      »

F. León Pedro          56     Stable              Leon (Espagne)                                 5 août     »

F. Louis-Antide         77     »                       Beaucamps (France)                        6 »           »

F…Adrien-Joseph    69     »                       Notre-Dame de. l'Hermitage. (France) 11 »        »

F. Gerardo Maria     54     »                       Anzuola (Espagne)                            19 »        »

F. Jovite                    51     Profès perp.    Notre-Dame de Lacabane (France)30 »        »

F. Eulade                  88     Stable              Mont-Saint-Guibert (Belgique)         1 sept.    »

F. Sebastiano           67     »                       Ventimiglia (Italie)                              1»         »

F. Marie Citinus        76     »                       Saint-Paul-Trois-Châteaux(France)   2 »           »

F. Valentine              46     »                       Bunbury (Australie)                            6 » »

F. Mary Victor           75     Profès perp.    Kinharvie (Écosse)                           10 »        »

F. Côme                    71     »                       Iberville (Canada)                              10 »        »

F. Marie-Ansbert      79     Sable               Beaucamps (France)                        10  »       »

F.  Salvinus               85     »                       Saint-Paul-Trois-Châteaux(France)   12 »        »

F. Ange-Marie          61     »                       Negombo (Ceylan)                            15 »        »

F. Néophytus            76     »                       Varennes-sur-Allier (France)            16 »        »

F. Donatianus           75     »                       Luján (Argentine)                               18 »        »

F. Jean-François      72     »                       Mendes (Brésil)                                 27 »        »

F. Fidèle                    80     »                       Saint-Genis-Laval (France)              5 oct.       »

F. Norbert                  77     »                       Beaucamps (France)                        9 »           »

F. Pablo Desiderio  58     »                       Rafaela (Argentine)                           11 »        »

F. Arège                    82     »                       Saint-Paul-Trois-Châteaux(France)   15 »        »

F. Grégoire de Nysse  47    Profès perp.    Mont-Saint-Guibert (Belgique)         16 »        »

F. Deogracias          74     Stable              Carrion (Espagne)                             18  »       »

Maria José                57     Profès perp.    Anzuola (Espagne)                            28  »       »

Joseph-Etienne        66     »                       Saint-Etienne (France)                      31 »        »

F. Bertuald                81     Stable              Notre-Dame de Lacabane(France)    9 nov.     »

F. Marcel-Louis        51     Profès perp.    Saint-Genis-Laval (France)              17 »        »

F. Vigor                     75     »                       Espira de I'Agly (France)                  20 »        »         

F. Marie-Trophime  76     Stable              Noumèa (Nouvelle-Calédonie)         14 »        »         

 

N. B. Prière de faire les corrections suivantes à la Liste des défunts du Calendrier Religieux 1959: F. Victor-Louis, décédé le 18 décembre 1957 et F. Gerardo Maria, décédé le 19 août 1958.

  La présente circulaire sera lue en Communauté à l'heure de la lecture spirituelle. En outre, à l'occasion des prochaines retraites, on lira une seconde fois ce qui a trait au Chapitre Général.

Recevez, Mes Bien Chers Frères, l'assurance du religieux et affectueux attachement en J. M. J. de

        Votre humble et tout dévoué serviteur

                           Frère CHARLES-RAPHAEL,  Supérieur Général.

————————————————

 


[1] : Son Eminence le Cardinal Camerlingue, présidant au Gouvernement de l'Eglise durant la Vacance du Siège Apostolique.

 

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