Circulaires 356

Charles-Raphaël

1962-12-08

I. Nos écoles actuelles et leurs exigences particulières
1. Ecoles élémentaires ou primaires .
2. Ecoles secondaires .
3. Ecoles techniques ou professionnelles
4. Ecoles Normales
5. Centres universitaires
6. Perspectives d'avenir
II. Conditions de succès dans notre apostolat
1. Personnel qualifié
2. Bâtiments convenables
3. Collaboration nécessaire
III. Formation progressive à notre apostolat
1. Formation préparatoire
2. Formation continuée
Fin d'année 1962 :
A) Concile
B) Un Centenaire
C) Maison Généralice .
Indulgences pour l'offrande de ses souffrances
Notre Office marial à l'intention du Concile
Elections
Liste des défunts

356

V. J. M. J.

 Fête de l'Immaculée Conception de la R, V. Marie

 Rome, le 8 décembre 1962

 Exigences actuelles de notre Vocation Apostolique

                  MES BIEN CHERS FRÈRES,

Il semble que nous vivions en un temps exceptionnellement important pour l'avenir de l'Eglise. Plus encore que par le passé, ceux qui ont consacré au Christ leur vie avec toutes leurs possibilités humaines doivent s'efforcer d'adapter leur apostolat aux nécessités de leur temps et de leur pays.

Cette adaptation s'impose particulièrement à ceux qui ont la responsabilité de l'école chrétienne. Celle-ci « doit former des chrétiens, sinon elle perd sa raison d'être » (cf. P. Roffat, Etudes, février 1960). Elle doit tendre à former des chrétiens qui vivent leur foi, pleinement et courageusement, dans le monde actuel. Les éducateurs chrétiens doivent donc étudier pour mieux s'y adapter les aspirations de l'humanité d'aujourd'hui, moderniser certaines structures vieillies, revoir leurs méthodes en fonction de situations nouvelles et de besoins accrus (cf. Mgr. Daem, Allocution d'ouverture à la Cinquième Assemblée Générale de l'Office International de l'Enseignement Catholique, Londres, 1962).

Dans notre effort d'adaptation apostolique pour ne pas nous exposer à manquer notre but même, il nous faut méditer souvent sur les caractères essentiels d'une école chrétienne. Celle-ci doit être « une institution où le Christ doit pouvoir agir plus librement, plus facilement pour le salut des âmes. Elle n'agit pas simplement par le biais du témoignage des personnes, discrètement, mystérieusement : elle doit pouvoir agir par toute l'organisation, l'ambiance de l'école » (cf. Mgr. Maziers, dans la « Semaine religieuse de Lyon », 1962).

On comprend que le dernier Chapitre Général se soit penché maintes fois sur ce problème de l'adaptation de notre effort apostolique aux temps actuels. Comme la situation scolaire est fort différente selon les pays, les capitulants ont dû se contenter de donner quelques directives générales. Pour la même raison, une simple Circulaire ne peut étudier à fond cette question importante, mais complexe.

Nous nous bornerons aujourd'hui à présenter quelques idées qui peuvent nous aider à repenser personnellement ce sujet. Nous verrons d'abord la variété de nos écoles, à l'heure actuelle, ainsi que les exigences particulières de chaque catégorie. Nous dirons ensuite ce que notre apostolat requiert de nous tons, si nous voulons qu'il soit réellement efficace. Enfin, nous rappellerons comment nous pouvons nous rendre capables de bien remplir la mission que l'Eglise nous a confiée. 

I. – NOS ECOLES ACTUELLES ET LEURS

 EXIGENCES PARTICULIERES. 

1. ECOLES ÉLÉMENTAIRES OU PRIMAIRES. 

Elles ont été, pendant de longues années, notre terrain d'apostolat normal. Dans les 48 écoles qui existaient à la mort de notre Bienheureux Fondateur, 180 Frères donnaient l'enseignement élémentaire à quelque 7.000 élèves. Quarante ans plus tard, les 565 écoles de ce temps (1880) ne comportaient généralement qu'un enseignement élémentaire.

Elles gardent une importance notable chez nous. Les statistiques du 1ier janvier 1962 signalent encore 138.038 élèves dans nos classes élémentaires. Pourtant, elles ont déjà fortement diminué en plusieurs pays. Il semble même que, dans plusieurs secteurs, elles tendent à nous échapper complètement.

Nombreuses étaient jadis les petites écoles de campagne. Il en reste quelques-unes, de très bonne qualité souvent. Situées parfois dans des centres très chrétiens, elles ont été des pépinières de bonnes vocations maristes, sans parler des autres vocations qui en sont sorties. Elles ont contribué grandement à garder à ces localités leurs solides traditions chrétiennes. Il suffit de passer quelques jours dans une de ces localités privilégiées pour se rendre compte de la très grande influence que nos Frères y exercent.

Les écoles élémentaires de petite ville ou de « quartier » de grande ville sont encore nombreuses en plusieurs Provinces. Quand elles sont autonomes, c'est-à-dire quand elles ne sont pas rattachées à un ensemble scolaire plus vaste, elles s'adressent le plus souvent à la petite classe moyenne et au monde ouvrier. Leur finalité apostolique répond parfaitement au but de notre Institut. Les Frères peuvent y faire beaucoup de bien. Même si le recrutement en vocations sacerdotales ou religieuses n'y est pas toujours fructueux, il ne faut pas désespérer ; il faut compter sur la persévérance dans l'effort apostolique. En créant progressivement un excellent esprit chrétien à l'école même, on contribue grandement au progrès de la vie religieuse dans la paroisse. Les bonnes vocations lèveront dans la suite. Avant tout, il faut que l'école elle-même soit franchement chrétienne, sans quoi elle ne pourrait jamais prétendre à être ce « levain dans la pâte » qu'elle se doit d'être.

Fréquemment, on trouve chez nous des écoles élémentaires préparatoires à l'enseignement secondaire. Les deux séries de classes, primaires et secondaires, peuvent être établies dans les mêmes bâtiments, ou être complètement séparées. Dans les deux cas, il importe que l'une prépare effectivement à l'autre, que la collaboration entre les deux corps d'enseignants et d'éducateurs soit aussi étroite que possible. Ce n'est pas toujours facile, spécialement quand les classes primaires sont toutes dirigées par d'autres enseignants que nos Frères. Les échecs de quelques élèves au cours des premiers mois dans le secondaire trouvent parfois leur cause principale dans un défaut de collaboration entre les deux corps d'enseignants. Et ces échecs du début peuvent compromettre sérieusement l'avenir de plusieurs jeunes gens.

Il convient de noter également les conceptions différentes au sujet de la durée et de l'organisation des études élémentaires. Par exemple, l'enseignement secondaire commence, selon les pays, après cinq, six ou même huit années de classes élémentaires. Par suite de l'internationalisation progressive de tous les problèmes humains, même dans le domaine de l'éducation, on tend vers plus d'unité dans cette organisation.

Nous parlions d'une tendance actuelle à supprimer, du moins à diminuer notablement nos écoles primaires. Il peut y avoir des raisons sérieuses qui justifient cette tendance en plusieurs de nos Provinces. Nous rappelons toutefois qu'il faut être prudent dans ce domaine, et cela pour deux raisons.

D'abord, il ne faut jamais perdre de vue que les dons d'éducateur varient tout comme les autres dons humains. Certains professeurs réussissent admirablement avec des « garçons », alors qu'ils risquent d'échouer, pour bien des motifs, avec de plus grands élèves. De plus, puisque la mission d'éducateur va de pair, chez nous. avec la tâche de l'enseignant, il faut tenir compte des dispositions intellectuelles de chacun de nos jeunes candidats, juvénistes, novices ou scolastiques. Tous ne sont pas à même de faire les études universitaires qui leur permettraient d'enseigner efficacement dans le secondaire. Par contre, ils peuvent être mieux aptes pour assumer, avec compétence et habileté, la direction d'une classe élémentaire. Il n'y a pas moins d'intelligence, faudrait-il dire, mais elle se présente sous une autre forme. Dans les deux cas, il faut des aptitudes réelles.

Une deuxième raison de ne pas abandonner trop facilement nos écoles élémentaires doit être recherchée dans les grandes possibilités d'influence qu'elles nous permettent d'avoir. Ceux qui ont travaillé et peiné dans ces écoles jusqu'au terme de leur vie active savent qu'ils n'ont pas gaspillé leur temps. Sans doute, la vie des garçons, possesseurs d'un petit certificat d'études primaires, n'est pas définitivement marquée par leur passage dans ces classes. Elle ne l'est d'ailleurs pas non plus au terme des meilleures études secondaires, voire universitaires. La vie continue ; les influences diverses se croisent, s'unissent ou se contrarient tout au long d'une existence humaine. Mais il est certain que la première formation peut être étonnamment profonde. Cela vaut même sur le plan purement intellectuel. Il y a quelque temps, l'unique instituteur d'un petit village a pris sa retraite, après avoir instruit et formé, pendant quarante ans, tous les garçons de la localité. Remarquablement doué et instruit, chrétien convaincu, il avait, délibérément, consacré toutes ses énergies à cette tâche, en apparence si humble. A l'occasion de son départ, on a mis en relief les fruits merveilleux de son dévouement obscur. Parmi ses nombreux anciens, il y avait des prêtres, des religieux, des « universitaires », comme nulle part ailleurs, en proportion. Tous ces anciens ont tenu à marquer le rôle de premier plan que leur maître d'autrefois avait joué dans l'orientation et le succès de leur vie. Le Curé a traduit sa reconnaissance par ce bel éloge : « Ma paroisse est bonne, très bonne même ; c'est surtout à l'instituteur qu'en revient le mérite ».

Par leur compétence et par leur dévouement, par l'union des efforts, nos Frères qui exercent leur mission dans les écoles élémentaires peuvent être sûrs de faire un bien très grand et un bien durable. D'autre part, s'il y a unité de formation dans les deux ordres primaire et secondaire, si le garçon trouve également dans le secondaire des maîtres compétents et dévoués, on peut normalement espérer qu'il quittera l'école avec de fortes et robustes convictions chrétiennes. Certains anciens élèves, qui sont venus nous voir à la Maison Généralice, nous faisaient remarquer qu'ils avaient pleinement le droit de se qualifier de « Maristes », puisqu'ils avaient passé, sans interruption, douze années sous la conduite des Frères. Quel malheur si pareille possibilité de bonne formation chrétienne avait été négligée ! 

2. ECOLES SECONDAIRES.

Leur conception varie selon les pays. Ainsi, en ce qui concerne la durée, ces écoles comportent de quatre à neuf années d'études. A une durée plus longue du « secondaire » correspond naturellement un temps moins long pour le « primaire ». Souvent, l'enseignement secondaire est divisé en deux cycles.

Certaines écoles n'ont que le premier cycle ; ce sont les « écoles moyennes » de plusieurs pays. Enfin, une école secondaire complète peut être couronnée par une année d'enseignement « pré universitaire ».

Nos statistiques de fin 1961 donnent pour l'ensemble de ces écoles un total de 153.779 élèves. Ce nombre augmente rapidement chaque année. Il est inutile d'insister sur les exigences plus grandes de ces écoles pour tout ce qui concerne la compétence, la maturité et l'expérience des maîtres. D'autre part, elles absorbent un personnel plus nombreux, proportionnellement, que celui des écoles primaires. Aussi constate-t-on, un peu partout, que l'on doit faire appel à un grand nombre de professeurs civils. Il n'est pas toujours possible de les trouver. De plus, une collaboration étroite entre les deux groupes de professeurs, Frères et civils, est nécessaire pour que l'école garde le caractère chrétien qui a inspiré sa fondation. Cette collaboration ne va pas toujours sans difficulté.

L'organisation de ces écoles secondaires doit être pensée sérieusement lors de leur création, en tenant compte des besoins particuliers de la ville ou de la région où elles seront établies. L'orientation des études doit être suivie de près par les responsables, car elle dépend en grande partie d'une situation sociale qui évolue constamment, et parfois même rapidement. Enfin, la « préparation à la vie », tant au point de vue religieux qu'au point de vue social, doit être une préoccupation constante pour tout le corps des éducateurs. En ce domaine, il convient de rester en contact régulier avec les autorités religieuses et civiles, avec les comités de parents et les associations d'anciens élèves. Ces derniers surtout peuvent rendre de très grands services aux Frères, car leur expérience personnelle, celle d'hier comme celle d'aujourd'hui, peut aider à mieux orienter l'école.

Ces quelques remarques font comprendre l'importance du problème de la « relève du personnel » dans ces écoles. Dans presque toutes nos Provinces, le nombre de Frères augmente lentement et la période de formation est plus longue qu'autrefois. De plus, un entraînement dans des classes moins difficiles doit généralement préparer le jeune professeur à l'enseignement dans le secondaire supérieur. Pour toutes ces raisons, bien des Frères Provinciaux n'arrivent pas à constituer, comme ils le désireraient, le personnel « mariste » de ces écoles secondaires. A leur tour, les Frères Directeurs rencontrent de grandes difficultés pour compléter ce personnel insuffisant par des professeurs civils à la fois compétents et dévoués. Il est donc prudent de ne pas aller trop vite dans la fondation d'écoles secondaires complètes. 

3. ECOLES TECHNIQUES OU PROFESSIONNELLES. 

Sous ce titre, on trouve aujourd'hui une grande variété d'institutions scolaires. En général, on y donne, en plus d'un enseignement théorique plus ou moins étendu, une initiation pratique au « travail manuel » que requièrent certaines professions. Dans les écoles artisanales, la théorie est habituellement réduite au minimum indispensable. Dans les écoles techniques proprement dites, qui comportent généralement plusieurs degrés, la « pratique » est soutenue par de solides connaissances théoriques. A l'échelon supérieur, on arrive aux Ecoles d'arts et métiers de certains pays, qui forment des ingénieurs souvent très appréciés.

Notons, en passant, que certaines écoles secondaires préparent à l'enseignement technique supérieur par l'importance qu'elles donnent à la formation mathématique et scientifique de leurs élèves. Dans ce sens, elles mériteraient d'être rattachées à ce groupe d'écoles professionnelles, dont nous parlons maintenant.

Dans l'ensemble, on a l'impression que ces écoles techniques ont été trop oubliées chez nous. Même en rattachant à ce groupe les écoles dites « normales », comme c'est le cas dans nos statistiques, le nombre total de nos élèves n'arrive pas même à 10.000 (exactement 9.440 à la fin de 1961). Or, de nos jours, la formation technique des jeunes est plus importante qu'autrefois. L'extension universelle de l'enseignement secondaire implique d'ailleurs la création de classes techniques. Outre que bien des jeunes ne peuvent pas déployer toutes leurs possibilités humaines dans le « secondaire », tel qu'il est généralement conçu, il faut encore tenir compte du très grand nombre de techniciens qu'exige le monde actuel. Dans cette direction également, il faut préparer nos jeunes à la vie réelle.

Il importe, comme le rappelait le dernier Chapitre, que les responsables se préoccupent de ce problème dans toutes nos Provinces. Il faut examiner ce qui existe déjà, nous demander loyalement si cela répond aux besoins actuels de notre pays et à nos obligations d'éducateurs chrétiens, puis passer éventuellement aux réformes qui semblent nécessaires. C'est dans les missions surtout qu'il faut nous préoccuper de cette question. Il convient d'en tenir compte dans le choix des candidats pour les missions et dans la formation des Frères dans les missions elles-mêmes.

Dans les écoles techniques, il arrive assez souvent que la formation religieuse des élèves se heurte à des difficultés particulières. Les Frères qui en sont chargés doivent bien connaître ces difficultés et savoir comment se comporter à leur égard, comment ils doivent donner, par exemple, le cours de religion pour qu'il soit réellement profitable à tous. Ne nous bornons jamais à nous plaindre ; mettons-nous résolument à l’œuvre. Nous trouverons toujours parmi nous des Frères qui ont de réelles aptitudes pour cette forme d'apostolat. 

4. ECOLES NORMALES. 

En général, elles forment des maîtres pour l'enseignement primaire ; quelques-unes préparent à l'enseignement dans les écoles moyennes. Dans l'ensemble, elles ne sont pas nombreuses dans notre Institut, si l'on ne tient pas compte de nos scolasticats, qui sont (ou devraient être) de très bonnes Ecoles Normales. Là où elles existent, elles ont fait et peuvent toujours faire un très grand bien. Quand elles sont bien organisées, quand on y maintient un excellent climat chrétien, elles préparent des maîtres qui seront, à leur tour des éducateurs-apôtres dans un grand nombre d'écoles. Il s'agit donc d'une forme d'apostolat singulièrement efficace.

Dans les missions, les écoles de moniteurs, plus humbles dans leurs débuts, évoluent partout vers la constitution en Ecoles Normales proprement dites. Souvent, il nous arrive des demandes de fondation de ce genre. Malheureusement, nous sommes fréquemment obligés de décliner l'offre qui nous est faite. non seulement parce que le personnel du secteur intéressé est insuffisant, mais encore parce que nous n'avons pas assez de Frères préparés pour cette tâche. Dans ce domaine également, il convient de prévoir sagement et de préparer des hommes. 

5. CENTRES UNIVERSITAIRES. 

Il n'y a pas longtemps que l'Institut a été amené progressivement à s'occuper de l'enseignement universitaire. Il s'agit d'un autre ordre de formation intellectuelle et morale, dont les difficultés et les exigences sont multiples. Il est certain qu'on peut y exercer une influence exceptionnelle, mais à la condition de la mériter par une compétence indiscutable et par un dévouement absolu aux jeunes gens.

Toute université proprement dite suppose un corps professoral nombreux et de haute qualité. Une seule famille religieuse ne peut pas trouver dans ses propres rangs tous les professeurs que les nombreuses « disciplines » exigent.

Il faut donc s'assurer la collaboration d'un nombre suffisant de professeurs provenant d'ailleurs, ecclésiastiques, autres religieux, civils. Ce doit être une préoccupation constante chez les responsables.

Nos Frères, qui devront non seulement enseigner leur spécialité, mais faire œuvre positive d'éducateurs chrétiens, devront ajouter aux fortes études faites, à une pratique suffisante de l'enseignement et à un travail méthodique et constant, tout d'abord une solide culture philosophique et religieuse, car les jeunes gens recourront volontiers à eux dans leurs difficultés, ensuite une grande largeur d'esprit, une affection profonde pour les étudiants, et, il convient de le rappeler, une discrétion absolue… 

6. PERSPECTIVES D'AVENIR. 

Y aura-t-il, avec le temps, d'autres formes d'activité apostolique pour nous, toujours dans les limites normales de notre but spécial, c'est-à-dire dans le champ immense de l'éducation chrétienne des jeunes ? L'avenir nous le dira. Nous sommes au service de l'Eglise, et nous devons être résolument disposés à servir l'Eglise comme elle le voudra. En attendant, sachons interroger ces « signes de Dieu » que sont les circonstances et les besoins présents, et travaillons de toutes nos forces.  

II. – CONDITIONS DE SUCCES

DANS NOTRE APOSTOLAT. 

En laissant de côté l'aspect proprement surnaturel, le rôle de la grâce dans l'éducation des jeunes, nous pouvons ramener ces conditions à trois :

1. un personnel qualifié dans toutes nos écoles ;

2. des bâtiments scolaires convenables ;

3. une collaboration loyale et constante entre les éducateurs de chaque école. 

1. PERSONNEL QUALIFIÈ,

Dans l’œuvre complexe de l'instruction et de l'éducation des jeunes, il faut chercher la principale cause d'influence efficace dans la valeur personnelle des éducateurs eux-mêmes. Nous le savons tous. On nous l'a dit et redit pendant toutes nos années de formation. Toutes les autorités, religieuses et civiles, ont insisté sur cette vérité fondamentale. « C'est moins la bonne organisation que les bons maîtres qui font les bonnes écoles » (Encyclique de S.S. Pie XI sur l'Education chrétienne de la jeunesse). Les faits l'ont établi dans le passé ; ils le confirment sans cesse dans le présent. L'homme est le grand éducateur. Tant vaut l'homme, tant vaut l'éducation qu'il donne. Une fois qu'un Frère a bien médité la formidable puissance d'éducation qu'il porte en lui-même, il se rend mieux compte de la nécessité pour lui de se former et de se réformer pendant sa vie.

Le texte suivant de Spalding devrait être souvent médité par les maîtres qui débutent : « Comment ferons-nous de l'école un centre d'influence morale ? La réponse est aisée. La moralité, tout comme la culture et la religion, n'est pas développée mais propagée. L'homme fervent engendre de la ferveur, un homme d'intelligence lucide forme des intelligences lucides. Le caractère forme le caractère. Amour de la vérité, sincérité, respect, honnêteté, obéissance, chasteté, patience, bonté, amour du travail, politesse, tempérance, persévérance, toutes vertus qui font l'homme digne et fort qui les propagera ? Ceux en qui elles sont des forces vivantes et ceux-là seuls ».

Entraînés par le torrent des occupations et des préoccupations de chaque jour, le directeur, le professeur et le surveillant oublient facilement de s'étudier eux-mêmes, de se contrôler régulièrement et loyalement, de se faire contrôler discrètement par leurs supérieurs ou leurs amis. Ils tendent alors à glisser vers une négligence de plus en plus accentuée dans la fidélité à leur devoir essentiel : celui d'être, pour les jeunes gens que la Providence leur a confiés, un guide éclairé et dévoué, un modèle, un idéal vivant.

Dans l'âme d'un éducateur qui se laisse ainsi aller peut alors naître, puis grandir rapidement, un sentiment d'insatisfaction habituelle, l'impression obsédante de travailler en vain, une sorte de blasement devant la mission qui lui a été confiée. « Autrefois, je croyais qu'il était possible d'exercer une influence réelle sur les élèves, de faire œuvre vraiment apostolique… Aujourd'hui, je suis bien revenu de mes illusions… ». Où se trouve l'erreur ? Où est la faute ? Précisément dans l'oubli pratique de la grande loi de l'éducation, celle de la valeur personnelle du maître, de la force presque irrésistible de l'exemple de l'éducateur, une force que rien ne peut remplacer.

Mais que faut-il entendre concrètement par la qualification » dont il est question pour le moment ? Tout apostolat exige une compétence particulière. Le nôtre (en tant que Frères éducateurs) suppose une triple compétence de notre part : une compétence purement professionnelle d'abord, le savoir que supposent les matières que nous devons enseigner à nos élèves ; une sérieuse compétence psychologique et pédagogique pour guider sagement ceux qui nous sont confiés ; une compétence religieuse spéciale, qui nous permette d'être pleinement fidèles à notre tâche essentielle, celle de conduire vers Dieu tous nos élèves.

Le savoir professionnel doit nous apparaître comme une question de justice. La formation intellectuelle de nos élèves, donc leur avenir terrestre, dépend en grande partie de notre savoir à nous. Les paroles d'un maître instruit portent la lumière dans les esprits. Il emploie des méthodes simples, rapides, efficaces. Ses mots sont clairs, toujours accessibles à ses élèves. Rien de banal dans son enseignement : ses réflexions personnelles, au fil des jours, illuminent ses auditeurs, leur ouvrent des horizons, peuvent susciter des vocations authentiques… Ses élèves, peu à peu, jouissent vraiment de son enseignement. Et lui-même en jouit en premier lieu. Il est heureux de communiquer la lumière aux « siens ».

Le savoir acquis n'est jamais définitif. Notre science s'use rapidement si nous ne l'entretenons pas. D'autre part, l'immobilité est souvent mortel-le : bien des choses changent autour de nous pendant les quarante ou cinquante années de notre « carrière » humaine. Il faudra donc toujours continuer de travailler, de nous former. Il faudra même, dans la mesure du possible, surtout pendant les meilleures années d'apprentissage, prévoir les situations de demain et nous y préparer.

Il faut encore travailler pour nous « faire » une expérience personnelle. La sagesse de l'expérience ne se transmet pas telle quelle, par des lectures ou par quelques conseils des « anciens ». Ces deux sources d'information et de formation sont bonnes. Mais elles ne peuvent jamais remplacer l'effort personnel, pas plus dans ce domaine qu'ailleurs. Le trésor d'une riche expérience s'acquiert au fil des jours, par une attention éveillée sur tous les problèmes de l'éducation, par une étude loyale et sérieuse de nos échecs et de nos erreurs, par la correction courageuse de nos défauts, par des échanges d'idées avec des confrères qui luttent et peinent comme nous.

Il convient donc d'écarter, dès le principe, un sophisme que l'on met quelquefois en avant pour justifier des insuccès : « Je n'étais pas suffisamment formé pour commencer ». Les supérieurs responsables doivent se préoccuper, et sans doute plus que jadis, de la bonne préparation des maîtres de demain. Les études de nos jeunes aspirants doivent être sérieusement conduites ; elles doivent aboutir, si possible, aux titres officiels requis dans l'enseignement. A son entrée dans la vie active, la compétence professionnelle d'un Frère doit être suffisante pour la classe qu'on lui confie. Mais il y aura des hésitations, des erreurs, des échecs partiels, pendant un temps plus ou moins long. C'est une loi générale : le jeune ingénieur, le jeune médecin, le jeune prêtre doivent compléter progressivement leur première formation et acquérir « leur » expérience. D'où la nécessité du travail méthodique et obstiné dans la suite.

Trop souvent. dans le passé, les jeunes Frères ont pu souffrir d'une certaine insuffisance de préparation générale. Partout, il manquait des professeurs, et l'on était obligé de faire appel aux jeunes Frères avant même qu'ils fussent formés. Pourtant, plusieurs. beaucoup même sont arrivés rapidement à un savoir professionnel largement suffisant, parfois même à une compétence qu'on a pu admirer autour d'eux. Quand on a vu ces « anciens » à l’œuvre, quand on a pu admirer leur courage, et, il convient de le signaler, leur vertu héroïque, on s'incline respectueusement devant eux. Que de noms nous pourrions mettre ici en avant !

Pour que le personnel de toutes nos écoles soit vraiment qualifié, il faut donc que les supérieurs responsables assurent à tous nos jeunes Frères la préparation indispensable à leur entrée dans l'apostolat : c'est leur part à eux, supérieurs ; ce doit être un de leurs soucis dominants de « pères de famille ». Mais l'acquisition de la compétence indispensable doit être aussi le souci constant de chacun de leurs Frères. C'est en travaillant méthodiquement, courageusement, et parfois même durement, qu'on arrive à devenir un éducateur vraiment compétent. On semble parfois l'oublier.

Nous nous sommes borné, cette fois, à parler de la compétence d'un Frère éducateur. Elle est nécessaire, mais nous savons tous qu'elle ne suffit pas. Un éducateur chrétien doit s'efforcer de développer en lui d'autres qualités essentielles : un caractère à la fois doux et ferme, la fidélité rigoureuse au devoir d'état de chaque jour, le sens de la mesure dans le gouvernement de ses élèves. A un degré plus élevé, il faudrait insister sur l'esprit de foi qui doit animer un Frère, l'amour surnaturel qu'il doit avoir pour tous ses élèves, la constance de son zèle…

Il appartient aux « formateurs » d'éveiller ces dispositions chez nos jeunes, d'en favoriser l'épanouissement progressif. Il faudra ensuite que chaque Frère veille à les développer en soi.

L'analyse de chacune de ces qualités ou vertus n'est pas dans le cadre de cet entretien fraternel. Mais ce simple rappel nous permettra sans doute d'apprécier, une fois de plus, la grandeur et la no-blesse de notre mission.

 2. BÂTIMENTS CONVENABLES.

 Cette question est moins importante, de loin même, que celle des hommes, du personnel des écoles, mais elle ne peut être négligée par nous. Quand une école est mal située, mal installée, mal outillée, les meilleurs professeurs sont lourdement handicapés dans leur action, et tentés de tout abandonner. Parfois une suppression d'école peut s'imposer pour cette seule raison. Notre Bienheureux Fondateur s'est montré d'une fermeté intransigeante sous ce rapport, d'une fermeté qui a dû lui coûter singulièrement, puisqu'il n'a pas hésité à fermer l'école de Marlhes, celle de son pays natal, parce que les bâtiments ne pouvaient pas convenir à l'humble école élémentaire de ce temps.

Si nous rappelons brièvement cette nécessité de bâtiments convenables pour toutes nos écoles, c'est pour que les responsables s'en préoccupent sérieusement « avant » l'acceptation de toute fondation nouvelle. C'est aussi pour que l'on contrôle à temps l'état des bâtiments qui sont actuellement à notre disposition, surtout lorsqu'ils appartiennent à l'Institut. Il arrive qu'on tarde trop à les rénover, de sorte qu'on se voit parfois obligé de tout démolir pour reconstruire. Outre qu'on a gaspillé de l'argent, on a laissé, pendant des années, les Frères et leurs collaborateurs travailler dans de mauvaises conditions.

Dans tous nos bâtiments scolaires, veillons à maintenir nos traditions de modestie et de simplicité, ainsi qu'une prudente adaptation au « milieu » dans lequel se trouve notre école. En général, la mentalité contemporaine admet fort bien, pour tous les genres d'écoles, cette note de simplicité qui tenait tellement à cœur à notre Bienheureux Fondateur, et qui répond parfaitement aux suggestions répétées de l'Eglise en ce domaine. On admet même facilement, surtout en certains pays, une note discrète d'austérité dans la construction et dans l'aménagement des écoles, spécialement des internats. On se rend de mieux en mieux compte des réels dangers qu'il y aurait à mal préparer les jeunes à la vie de demain, aux luttes qu'il leur faudra affronter, aussi bien au point de vue physique que moral. Nous nous souvenons d'un mot très dur, prononcé un jour devant un internat plutôt luxueux (il n'était pas à nous) par un homme très en vue : « Dans cette école, on ne pourra pas préparer à la vie réelle ».

Il convient, encore une fois, de rendre hommage aux comités de parents d'élèves et aux associations d'anciens élèves qui, en plusieurs pays, rendent de très grands services à nos Frères pour tout ce qui concerne l'aspect matériel de notre tâche d'enseignants et d'éducateurs. Ils aident les Frères à construire les écoles. Ils interviennent régulièrement dans les aménagements nécessaires. Ils pensent même aux maisons de formation ou de retraite de « leurs » Frères. Quand ils sont témoins du dévouement des Frères, quand ils peuvent se rendre compte de l'utilisation loyale et intelligente des fonds reçus, ils devancent parfois les demandes pour toutes les interventions utiles.

Soyons toujours ce que nous devons être selon les exigences de notre vocation : des religieux fervents et fidèles à leur esprit d'origine, des éducateurs compétents. Alors, même les biens matériels ne nous feront jamais défaut.

 3. COLLABORATION NECESSAIRE.

 Les Circulaires précédentes, en particulier celle du 24 mai dernier, ont rappelé plusieurs fois la nécessité de cette union des efforts, mais en considérant l'ensemble de notre vie mariste. En ce moment, nous n'envisageons que la collaboration entre tous les membres du corps enseignant d'une école. Sans elle, une éducation solide et complète n'est guère possible.

Une école, dans laquelle cette collaboration est insuffisante, ne peut pas produire tous les bons fruits dont elle serait normalement capable. Les études des élèves y sont souvent compromises. Il n'y a pas d'équilibre, pas de progression harmonieuse dans la formation des jeunes. Au point de vue moral, les conséquences sont encore plus regrettables. Au lieu de s'avancer calmement, sûrement et joyeusement dans la connaissance et dans la pratique de leurs obligations d'aujourd'hui et de demain, les élèves sont cahotés perpétuellement par des conseils et des directives contradictoires, par des influences qui s'opposent mutuellement. Un inspecteur très perspicace, parlant du malaise qui régnait dans une école qu'il avait visitée plusieurs fois, disait : « La boussole y est constamment affolée. Les élèves ne voient pas où on veut les conduire ». N'envisageons pas même le cas d'une école où le personnel serait totalement désuni.

Sans aller jusqu'à la désunion, il peut y avoir une certaine dispersion des forces dans un groupe d'éducateurs. Tous, nous connaissons le professeur dispersé. Il se passionne pour tout ; il entreprend une étonnante variété d'études, dont il s'occupe par à-coups. En réalité, ce sont plutôt des passe-temps que des travaux sérieux. Il peut apparaître comme brillant aux yeux des observateurs superficiels. De fait, il est sans influence profonde et durable : le temps se charge de le révéler, souvent très vite. Pareil professeur se fait du tort à lui-même : il n'approfondit rien, ne jouit de rien. Il nuit à la formation solide des élèves, car si on peut lui confier parfois des tâches très diverses, il n'est pas capable de guider sûrement ses élèves et de leur donner des bases solides pour les études de demain.

Plus inquiétante est la dispersion des efforts dans tout un groupe d'éducateurs. On n'est pas opposé aux autres, mais on les ignore. Chacun a ses points de vue personnels, ses méthodes, ses conceptions apostoliques. Chacun s'occupe exclusivement de ses œuvres. Chacun joue son jeu, comme le joueur individualiste dans une équipe sportive ; celle-ci se hâtera d'ailleurs de le congédier parce qu'il compromet tout le jeu.

Cette dispersion des efforts se manifeste surtout dans les œuvres, les tâches latérales ou secondaires d'une école. Voilà pourquoi il importe de contrôler ces œuvres avant de les admettre. Et, dans la suite, il faudra encore suivre celles qui ont été admises, pour les hiérarchiser, pour les empêcher d'empiéter sur l'essentiel, pour qu'elles n'enlèvent pas trop de temps, ni aux élèves ni à ceux qui en sont chargés. Elles devront toujours être limitées pour le nombre, même si, séparément, elles sont toutes bonnes et semblent indiquées pour l'école.

Ce n'est pas toujours facile, pour bien des raisons qui ne tiennent pas uniquement à nos Frères.

En éducation, rien ne peut justifier le manque de collaboration fraternelle. Dans « L'âme de l'éducation », le Père Fr. Charmot, après avoir écrit : « C'est le premier rôle du Supérieur d'une maison d'Education, de travailler à cette union de tous les membres entre eux et avec la tête », n'hésite pas à conclure : « Un Supérieur qui aurait tous les dons, excepté l'art de mener les hommes et de coordonner leurs efforts dans un sens unique, posséderait tout ce qu'il faut sans doute pour faire un excellent inférieur, tant est singulière, irréductible, et pour ainsi dire, transcendante, la fonction unificatrice qui lui revient de droit » (pp. 85-86, 2e édition). 

III. – FORMATION PROGRESSIVE

A NOTRE APOSTOLAT.

 On peut parler d'une formation préparatoire à notre apostolat, et d'une formation « continuée ». La première se fait généralement dans nos maisons dites de « formation ». La seconde doit se faire par chacun d'entre nous tout au long des années de notre vie active. L'une et l'autre sont nécessaires.

 I. –  FORMATION PRÉPARATOIRE.

 Une condition essentielle de succès, dans notre vie apostolique tout comme dans notre vie religieuse, est une bonne formation préparatoire, à laquelle on a consacré tout le temps nécessaire. Comme presque tous nos Frères ont commencé par le juvénat, nos années de formation sont nombreuses. Mais on peut se demander si le souci de la formation « apostolique » de nos jeunes existe partout à un degré suffisant. Parfois, on limite la préparation à l'apostolat au seul temps du scolasticat. C'est une erreur.

Juvénat : En prévoyant, dès les premières années du juvénat, une initiation progressive de nos jeunes à la vie apostolique normale d'un Frère, on ne nuit en aucune façon à leurs études, bien au contraire. Dès qu'on est arrivé à faire comprendre à des garçons ce que Dieu attend d'eux, ce que l'Eglise et les âmes attendent d'eux, on est parfois surpris de leur générosité en toutes choses et de leur singulière ardeur au travail. L'idéal reste le grand moteur de toute activité, parce qu'il suscite et entretient- l'enthousiasme dans l'âme des jeunes, comme d'ailleurs aussi des adultes. Alors naît rapidement dans un juvénat ce « climat de travail » qui rend le règlement sympathique à tous, favorise étonnamment la discipline nécessaire, et préserve moralement nos jeunes plus que tout autre moyen. Les médiocres s'éliminent d'eux-mêmes.

Ce souci apostolique, orienté vers « notre » forme d'apostolat, ne pèse pas sur la liberté des jeunes dans le choix de leur vocation. Tous peuvent alors mieux comprendre ce qu'est la vie d'un Frère. Les uns accepteront joyeusement l'idéal proposé, dont ils entrevoient de plus en plus clairement la grandeur et les obligations. Les autres se retireront. C'est dans l'ordre. Mais ceux qui partiront auront eux-mêmes largement profité de cette formation apostolique générale.

Si le juvénat est envisagé sous cette forme, on comprend aisément qu'il faille y placer des Frères en nombre suffisant, de valeur réelle et totalement dévoués à leurs élèves. Le Frère Directeur, les professeurs, les surveillants doivent avoir une influence réelle sur les juvénistes. chacun dans son ordre et sa sphère d'action, une influence qui contribue à les préparer progressivement à la compréhension et aux responsabilités de la vie d'un Frère adulte. Tout visiteur perspicace a tôt fait de déceler ce manque ou ce défaut d'influence heureuse. Et il est alors tenté de murmurer l'amère réflexion du grand cardinal Newman : « Un système d'éducation où le maître n'a pas d'influence personnelle sur l'élève, c'est un hiver au pôle nord, un collège pris et pétrifié dans les glaces. J'ai vu cela de mes yeux, voici plus de vingt-cinq ans ». Nous aussi, hélas ! nous l'avons vu…

Noviciat : Si le temps du postulat et du noviciat est bien employé, comme il doit l'être, à la bonne formation du futur religieux, il est, par le fait même, d'une indiscutable valeur au point de vue apostolique. Dans la retraite, le silence et le calme du noviciat s'acquièrent progressivement les plus belles qualités de l'éducateur-apôtre, bien que les études profanes soient réduites à un minimum. Comme le notait récemment le Père H. Rondet : « Une préparation lointaine est nécessaire à l'apôtre : les années de formation, séminaire, noviciat, études philosophiques et théologiques, sont indispensables mais plus importante encore est cette « schola affectus », cette école du cœur, par laquelle l'apôtre s'efforce de devenir un « autre Christ » afin de donner le Christ à ses frères » (Messager du Cœur de Jésus, oct. 1961, p. 365). Chez nous, le noviciat peut et doit être en premier lieu cette « schola affectus », non une école de vague sentimentalisme religieux, mais une progression constante dans l'amour du Christ, de Notre-Dame, des âmes.

Scolasticat : En ce qui concerne la formation professionnelle de nos jeunes Frères et leur initiation pratique à notre apostolat, le scolasticat occupe une place particulière. Il est un peu comme la clef de voûte de notre système de formation. Nous n'avons pas à étudier, en ce moment, toute l'organisation de nos scolasticats ; elle varie assez fort selon les pays, et cela se comprend facile-ment, bien que l'orientation spirituelle et mariste puisse être exactement la même. Nous insistons, encore une fois, pour que les supérieurs responsables se préoccupent, plus que jamais, de la bonne marche de ce centre de formation.

C'est pendant le scolasticat qu'on doit faire partager à nos jeunes Frères toutes nos préoccupations apostoliques. Dans chaque groupe, il faut arriver à créer une authentique mentalité apostolique, aux dimensions du monde. L'horizon de nos jeunes ne doit pas être rétréci, même si beaucoup ne sont pas destinés à partir pour les missions. D'autre part, ils doivent être également initiés, progressivement, à nos diverses activités apostoliques, sans aller trop loin dans cette voie : la « pratique » ne doit pas nuire à la formation intégrale de nos scolastiques. Il faut les aider toujours à unir harmonieusement leur vie intérieure et leur « activité » ; aujourd'hui, celle-ci comprend surtout les études et tout ce qui s'y rattache ; demain, ce seront la classe et les « œuvres ». Mais demain comme aujourd'hui, la vie intérieure doit dominer. Le cardinal Suenens, qui conseille si fortement l'initiation précoce des jeunes religieux et des jeunes religieuses à la pratique de l'apostolat, n'hésite pas à préciser sa pensée profonde par cette phrase si forte : « Un apostolat qui méconnaîtrait la place fondamentale de la vie intérieure, de la prière personnelle ou communautaire, de l'humilité foncière dans la dépendance totale de Dieu, serait vidé de sa substance et voué d'avance à l'échec » (L'Eglise en état de mission, 12).

Que nos scolasticats aient donc, partout, la durée requise, les professeurs nécessaires, de bons instruments de travail. Qu'une fraternelle collaboration entre les Provinces voisines permette de remédier aux inconvénients de groupes trop réduits. Qu'on tâche d'orienter tous nos jeunes, après leur sortie du scolasticat, vers les études qui leur conviendront le mieux. Qu'on veille à leur donner, ou plus exactement à ce qu'ils se forment peu à peu une bonne méthode de travail. Qu'on les mette en garde contre toutes les formes de travail superficiel, contre les pertes de temps, en particulier contre l'abus des « moyens audio-visuels », qui finissent parfois par « intoxiquer d'inattention », comme notait récemment un auteur très connu. Qu'on leur inspire confiance dans leurs propres ressources : leurs possibilités sont souvent bien plus grandes qu'on ne le croit et qu'eux-mêmes ne le croient. Dans l'immense domaine des sciences humaines et de l'apostolat, il n'y a pas de « sorciers », mais il y a des hommes supérieurs, et ceux-ci ont été et restent jusqu'au terme de leur vie des « travailleurs ». Les plus grands saints, les plus grands apôtres, ont prié et travaillé…

 2. FORMATION CONTINUÉE.

 Nous ne parlons pas des études universitaires, qui sont devenues nécessaires dans la plupart de nos Provinces. Elles se font selon des systèmes tellement différents qu'il serait trop long d'exposer les manières de faire. Mais après avoir parcouru toutes les étapes de sa préparation à l'apostolat, un Frère devra continuer de travailler jusqu'au terme de sa vie active. Comme nous l'avons déjà noté plus haut, il n'y a rien de définitif dans notre formation professionnelle. Un homme n'est jamais complètement formé. Il doit faire effort toute sa vie sous peine de déchoir. Ce principe vaut particulièrement pour tous ceux qui ont la responsabilité de former et de guider la jeunesse.

Les moyens de nous former ne font pas défaut. Quelques Frères estiment que la plupart de ces moyens ne sont pas à leur disposition, parce que le temps leur manque pour entreprendre des études personnelles. Il arrive malheureusement que le programme habituel de certains Frères soit lourdement chargé pendant l'année scolaire, que ce programme ne comporte rien d'inutile, qu'il n'y ait donc pas de place pour des études personnelles. On peut le regretter. Mais il reste la période des vacances, qui est parfois si longue. Quel malheur quand ce temps est gaspillé ! Le repos nécessaire, la détente qui fait du bien au corps et à l'âme, ne doivent jamais être confondus avec l'oisiveté. Celle-ci n'est jamais normale chez un homme, moins encore chez un religieux. D'ailleurs, elle ne repose pas ; elle ennuie, amollit, fait glisser rapidement vers une vie terne et médiocre. De « bonnes » vacances supposent toujours un bon plan de travail, qui donne au repos et à la détente toute leur signification et toute leur saveur. Plus que jamais, il convient d'étudier sérieusement la question des longues vacances : les supérieurs responsables, quand il s'agit de la formation continuée des jeunes Frères ; chaque Frère pour son propre compte, une fois que les cours spéciaux ne semblent plus faits pour son âge.

Même pendant l'année scolaire, si l'on n'écrase pas les Frères sous une avalanche de besognes secondaires, voire totalement inutiles, il y a moyen de continuer calmement, sérieusement, sa formation personnelle. Que d'heures perdues en vaines conversations, en « séances » diverses, qui ne ré-créent pas, ne forment guère, mais dissipent souvent, et finissent quand même par devenir une sorte de besoin ! C'est le plus tôt possible qu'il faut avoir la lucidité et le courage de s'imposer des limites et un sage équilibre dans l'utilisation des temps libres de chaque jour.

Nous connaissons des Frères qui ne se sont jamais plaints de leur sort, qui ont accepté leur part de travail dans leur communauté comme tous les autres Frères, et parfois même un peu plus que les autres, mais qui ont su profiter de toutes les miettes de temps qui leur étaient offertes. Tel Frère, aujourd'hui un de nos chers « retraités », a toujours étonné ceux qui l'ont approché, par sa culture vaste et solide, orientée principalement vers les exigences de son enseignement et de son apostolat. Il a toujours été accueillant pour rendre service à ses confrères, surtout aux plus jeunes. Il ne s'est jamais plaint de manquer de temps. Il s'est contenté de travailler de toute son âme…

Et quelle joie profonde procure la vie religieuse quand elle réunit la ferveur et l'esprit de travail !  

Conclusion

 Pour être un « témoin du Christ » dans le monde actuel, un Frère devra travailler jusqu'au terme de sa vie. « Ce qu'il nous importe grandement, disait notre Bienheureux Fondateur, c'est de faire de notre côté ce que Dieu veut que nous fassions, je veux dire notre possible ». Tâchons de faire toujours « notre possible » comme éducateurs.

En agissant ainsi, un Frère trouvera tout naturellement de multiples occasions de pratiquer les plus belles vertus religieuses.

L'acquisition du savoir professionnel lui imposera des études qu'il n'aura pas toujours choisies lui-même, que ses supérieurs lui auront indiquées : renoncement à sa volonté propre, esprit d'obéissance qui peut aller jusqu'à l'héroïsme, source intarissable de durs efforts, et donc de sacrifices méritoires.

Cette volonté d'être compétent dans son emploi le portera à travailler résolument dans le « sillon » marqué par l'obéissance, malgré les petits échecs, les incompréhensions, les faibles chances de grands succès. D'autres ont pu trouver leur voie, mieux réussir, être applaudis. Lui-même ne se plaint pas, est heureux de constater le succès de ses confrères : humilité profonde et sincère.

Cette même volonté le portera à ne jamais gaspiller son temps, à répartir sagement ses heures libres, à fuir les vaines distractions. Par là, il se met à l'abri de ces tentations, dont beaucoup se plaignent, sans jamais s'attaquer à leurs causes principales. Par là, il se maintiendra dans la tradition du Bienheureux Fondateur, qui a tant insisté sur la nécessité du travail, par ses paroles et par ses actes.

« Un apôtre prêche par sa vie autant que par sa doctrine. Pour être un véritable apôtre de Jésus-Christ, il faudrait être un saint. Seuls les saints ont été des témoins authentiques, des messagers absolument fidèles. Mais Dieu, qui nous a choisis malgré nos défauts, malgré nos petitesses, suppléera à ce qui manque à ses apôtres. L'apostolat lui-même est un moyen de sanctification » (Père H. Rondet, article cité).  

FIN D'ANNEE 1962

 A) Concile.

L'ouverture solennelle du deuxième Concile du Vatican, à la date du 11 octobre dernier, marquera l'année 1962 dans les annales de l'Eglise et du monde. Répondant aux invitations pressantes du Saint-Père, nous avons prié avec ferveur pour le Concile, et nous avons fait prier tous nos élèves. Nous continuerons de prier pour que le Saint-Esprit éclaire, guide et soutienne les Pères du Concile dans leur tâche immense, pour que les chrétiens vibrent à l'unisson de leurs Evêques, pour que le monde entier bénéficie des grâces de lumière et de force que ce Concile lui procurera certainement.

A cet effort de prière, sachons joindre la pénitence. Elle n'a pas très bonne presse dans le mon-de actuel. Il arrive même que certains religieux n'en saisissent pas bien la nécessité, ou soient portés à en minimiser l'importance pratique. La parole du divin Maître vaut pourtant pour tous les siècles : «…si vous ne faites pénitence, vous périrez tous de même » (Luc. 13. verset 3, parole répétée au verset 5). Nous devons avoir assez de foi, d'amour et de courage pour nous imposer quelques pratiques personnelles de mortification et de pénitence. Le Chapitre XIV de nos Règles communes énumère des moyens qui sont à la portée de tous les Frères, quels que soient leur âge et leurs occupations. II faut surtout que nous soyons fidèles aux deux grandes formes de pénitence qui sont exigées par notre vocation : l'accomplissement fidèle et généreux de notre devoir apostolique, et cette exacte régularité, qui, selon l'article 161 de nos Règles, comprend pratiquement toutes les autres formes de pénitence.

Si nous sommes des hommes de prière et de devoir, notre exemple personnel sera un témoignage éloquent de la sainteté de l'Eglise, Corps du Christ, une invitation délicate à tous ceux qui nous voient de s'approcher eux-mêmes du divin Maître pour Le connaître et L'aimer. Pour que cet exemple soit encore plus entraînant, développons sans cesse en nous ces qualités extérieures qui peuvent favoriser notre influence : un accueil à la fois simple et cordial, la politesse et le tact, l'esprit de compréhension et la bonne humeur… Luttons avec courage et persévérance contre tous nos défauts de caractère, contre certaines étroitesses de vues qu'on nous aura signalées, contre des manifestations d'égoïsme subtil qu'un examen sérieux nous fera dé-couvrir en nous-mêmes. La tâche peut être dure, mais elle est méritoire et très apostolique.

C'est ainsi que, selon les sages directives du Saint-Père, nous contribuerons à créer, dans notre sphère d'influence, un climat favorable à la pleine réussite du Concile.

 B) Un Centenaire.

 Le 9 janvier 1963, le Calendrier mariste nous rappellera discrètement le premier Centenaire d'un acte qui touche de près à l'existence de notre famille religieuse : l'approbation, à titre d'essai, des Constitutions de l'Institut. par Sa Sainteté le Pape Pie IX, le Pape du premier Concile du Vatican. Pour nous faire une idée de l'importance de cet acte, aux yeux de nos Supérieurs d'alors. il nous suffira de relire quelques pages des Circulaires publiées entre 1858 et 1862. Que de prières furent demandées aux Frères de toutes les Communautés ! Combien longues parurent à tous les Frères les dé-marches entreprises à Rome par le vénéré Frère François et le Révérend Frère Louis-Marie ! Et quelle joie se manifeste dans la Circulaire du 29 juin 1863 (volume III. page 166. 078), malgré la restriction de l'autorisation donnée seulement « ad experimentum » ! Nous savons que l'approbation définitive des Constitutions ne fut obtenue qu'en 1903, pendant la terrible épreuve des expulsions et des sécularisations. Le Bulletin de l'Institut rappellera plus en détail les grandes lignes de cet événement de 1863.

Ce Centenaire doit tout d'abord nous engager à remercier Dieu pour toutes les grâces qu'Il a daigné accorder à notre Congrégation. La neuvaine pour la canonisation du Bienheureux Fondateur nous permettra de placer cet acte de reconnaissance sous sa protection spéciale. Puissent tous les jours de cette première neuvaine de 1963 être vraiment des jours de ferveur ! En particulier, renouvelons notre ferme résolution de garder intact l'héritage spirituel de notre Père. Certains détails de notre organisation peuvent changer. De sages adaptations seront toujours opportunes, parfois même nécessaires. La substance et l'esprit doivent rester intacts. Notre volonté de « fidélité » sera le meilleur moyen de hâter la canonisation de notre Bienheureux Fondateur.

 C) Maison Généralice.

 Pendant cette année 1962, la nouvelle Maison Généralice a été définitivement organisée. Des travaux secondaires restent à faire ou à finir. Mais l'ensemble a désormais belle allure. Et la maison est pleine ! Les cinq communautés fonctionnent normalement : celle de l'Administration générale ; celle de la « Communauté » ; celle du Cours de spiritualité ; celle des étudiants de JESUS MAGISTER, la plus nombreuse ; enfin, celle des Religieuses Dominicaines qui nous rendent de si grands services.

Si l'on tient encore compte des nombreux Frères de passage, des retraites, des Chapitres possibles, on saisit facilement quelle place importante la Maison Généralice occupe dans l'Institut.

Or, les grandes dépenses auxquelles il a fallu faire face pour cette construction, ont pu être assumées totalement par la Caisse Générale, grâce à la bonne administration financière de nos prédécesseurs, grâce aussi, et il convient de le rappeler, au grand esprit d'économie de nos Frères dans le passé. Qu'il nous soit permis de souhaiter que cet esprit d'économie, qui dérive normalement de l'esprit de famille et qui complète harmonieusement l'esprit de travail, soit toujours enseigné et favorisé dans nos maisons de formation, et qu'il ne se perde pas dans les communautés, quelles que puissent être leurs ressources. Il ne s'agit pas du tout de thésauriser. Ce que nous possédons est à l'Eglise, est à Dieu. C'est une chose sacrée qu'il convient de respecter, de bien employer pour le bien des âmes, pour le profit de notre famille religieuse et de tous nos secteurs apostoliques. Au-delà des limites de notre Communauté et de notre Province, il convient de voir les besoins de toute la famille mariste. C'est d'ailleurs cette attitude qui caractérise la vraie, l'authentique charité évangélique, celle des Saints.

Tous les membres de l'Administration Générale sont heureux de profiter de cette fin d'année pour présenter leurs vœux fraternels de 1963 à tous les Frères de l'Institut. Tous ensemble, Frères de la Maison Généralice et Frères du monde entier, nous aurons à cœur de passer la nouvelle année dans la régularité, le dévouement total à l'Eglise et à notre apostolat, la fidélité à ce bel esprit de famille que notre Bienheureux Père nous a légué. Daigne Notre-Dame nous bénir tous ! 

INDULGENCES

POUR L'OFFRANDE DE SES SOUFFRANCES

 Décret de la Sacrée Pénitencerie

(A. A. S., 7 juillet 1962)

 Traduction de la D. C. du 2-9-1962 : S. S. Jean XXIII, Pape par la divine Providence, désirant que s'accroissent constamment, pour le bien des âmes et le salut du monde, les fruits des souffrances humaines acceptées humblement de la main de Dieu et offertes au Père éternel en union avec le Christ, a daigné, au cours de l'audience donnée au Cardinal Grand Pénitencier soussigné, le 2 juin de cette année, accorder les indulgences suivantes : 1. Plénière, pouvant être gagnée aux conditions habituelles (avec la possibilité de commutation prévue par le Canon 935 du Code de Droit Canon) par les fidèles qui, quelle que soit la formule employée, offriront à Dieu le matin leurs souffrances morales ou physiques de toute la journée : 2. Partielle de 500 jours, pouvant être gagnée par les fidèles chaque fois que, avec contrition, ils offriront pieusement leur souffrance morale ou physique du moment, quelle que soit l'invocation qu'ils utilisent. Les présentes vaudront pour toujours en dehors de la publication de tout bref, nonobstant toutes choses contraires.

Donné à Rome, à la Sacrée Pénitencerie apostolique, le 4 juin 1962.

 FERNANDO, card. CENTO

Grand Pénitencier.

1. Rossi, Régent

 NOTRE OFFICE MARIAL

A L'INTENTION DU CONCILE

 Comme l'a déjà mentionné le Bulletin de l'Institut (n. 187, juillet 1962), par Indult particulier de la S. C. de la Pénitencerie, n. 3138/62 du 22 mai 1962, les mêmes indulgences attachées à la récitation du Bréviaire pour le Concile sont accordées pour l'offrande de notre nouvel Office de la Sainte Vierge avec la même invocation :

« Acceptum Tibi sit, Domine Deus, sacrificium laudis, quod divinae maiestati tuae offero pro felici éxitu Concilii Oecuménici Vaticàni sec6ndi, et praesta, ut quod simul cum Pontifice nostro Ioànne suppliciter a Te pétimus, per misericôrdiam Tuam efficâciter consequâmur. Amen ».

« Acceptez, Seigneur, ce sacrifice de louange que j'offre à Votre divine majesté pour l'heureux succès du Concile Œcuménique Vatican II, et obtenez-nous efficacement par Votre miséricorde ce que, tous ensemble unis à notre Pontife Jean, nous Vous supplions de nous accorder. Amen ».

(500 jours d'indulgence pour la récitation de cette prière et indulgence plénière mensuelle aux conditions ordinaires, pour sa récitation quotidienne. Osserv. Rom., 18-11-1961).

Chacun sera heureux de s'unir ainsi à N. S. Père le Pape pour attirer les bénédictions du Ciel sur le Concile Œcuménique en cours.  

ELECTIONS

 Le Conseil Général a élu : 

a)  Dans la séance du 7 juin 1962 :

Pour un deuxième triennat :

C. F. LEON ALFONSO, Provincial de Leon.

C. F. ROGER THEOPHANE, Provincial de Nouvelle-Zélande, 

b) Dans la séance du 6 juillet 1962 :

Pour un deuxième triennat :

C. F. MARIO RAFFAELE, Visiteur de Liban-Syrie

c)  Dans la séance du 5 août 1962 :

Pour un premier triennat :

C. F. JOSE GUSTAVO, Provincial de Norte

cl) Dans la séance du 11. septembre 1962 :

Pour un deuxième triennat :

C. F. OLIVIER, Provincial d'Iberville.

C. F. JOAO BENJAMIN, Visiteur de Portugal-Angola-Mozambique.

Pour un 1" triennat :

C. F. DIEGO, Provincial d'Italie.

C. F. GALL, Provincial de Grande-Bretagne-Irlande-Nigeria. 

 

LISTE DES FRERES

dont nous avons appris le décès depuis

la Circulaire du 24 Mai 1962

 

  Nom et âge des Défunts                            Lieux de Décès                        Dates des Décès

 

F. Pius Boniface          69 Profès perp. Auckland (Nouvelle Zélande)                  6 mai 1962

F. Marie Jucondien     77  Stable           Mendes (Brésil)                                       9          »          »

F. Eulode                      80 Profès perp. N : D. de l'Hermitage (France)                19         »          »

F. Egidio                      73  Stable           Avellanas (Espagne)                               21         »          »

F. Jean Camille           86  »                    Varennes-sur-Allier (France)                  24         »          »

F. Louis Josué             85  »                    Nouméa (Nouvelle Calédonie)               24         »          »

F. Laurencio                 78 Profès perp. Avellanas (Espagne)                               2 juin                »

F. Legontianus             80  Stable           Tyngsboro (Etats-Unis)                           3          »          »

F. Rupert                      65  »                    Fürth ( Allemagne)                                  5          »          »

F. Conrad Joseph       62  »                    Lawrence (Etats Unis)                             13         »          »

F. Marie Philogone     85  »                    Saint-Genis-Laval (France)                    14         »          »

F. Simeon Roger         48  »                    Tsiroge (Iles Salomon)                            15         »          »

F. Luis Marcelino         68  »                    San Rafael (Argentine)                           20         »          »

F. Jules Gleize             81 Profès perp. N : D. de l'Hermitage (France)                23         »          »

F. Marie Lanfranc        78  Stable           Saint-Paul-3-Châteaux (France)            26         »          »

F. Isaac                         80  »                    N : D. de Lacabane (France)                 26         »          »

F. Benoît Martin           71  »                    Fürth (Allemagne)                                   27         »          »

F. Louis Arthur             81  »                    Nouméa (Nouvelle Calédonie)               1 juil.                »

F. Joseph Vidal           85 Profès perp. Durban (Afrique du Sud)                         7          »          »

F. Marie Ennemond    73  Stable           Courville (Canada)                                  9          »          »

F. André de la C.         69  »                    Lyon (France)                                       11         »          »

F. Joseph Anthony      57 Profès perp. Wolverhampton (Angleterre)                  17         »          »

F. Romulo                     84  Stable           Cali (Colombie)                                       23         »          »

F. Joseph Euthyme     70  »                    Ottignies (Belgique)                                3 août              »

F. Jules                         75  »                    Diego Suarez (Madagascar)                 24         »          »

F. Daniel Bernard        60 Profès perp. Maitland (Australie)                                 24         »          »

F. Herman Joseph      69  Stable           Sao Paulo (Brésil)                                   8 sept.             »

F. Pierre Félix              69  »                    Antsirabe (Madagascar)                         14         »          »

F'. Luis Ferreol            64 Profès perp. Oronoz (Espagne)                                   18         »          »

F. Abdonio                   77  »                    Anzuola (Espagne)                                21         »          »

F. Hector Joseph         75  Stable           Mont-Saint-Guibert (Belgique)               22         »          »

F. Charles Emile         92  »                    Iberville (Canada)                                    27         »          »

F. Leo Anselm             68  »                    Tyngsboro (Etats Unis)                           4 oct.               »

F. Claude Régis          78  »                    Apipucos (Brésil)                                     8          »          »

F. Brendan                   92  »                    Macedon (Australie)                                17         »         »

F. Chérubin                  45  »                    Aubenas (France)                                    2 nov.              »

F. Ildephonse               72  »                    Lujan (Argentine)                                     2          »          »

F. Godbert                    75  »                    Querétaro (Mexique)                               5          »          »

 

On ignore le lieu et la date de la mort des Frères suivants, décédés en Chine deux ou trois dernières années :

 F. Joche André, Profès perp.  F. Louis Honoré, Prof. perp.  F. Michael Jean, Profès perp. 

F. Leang, Stable F. Malya Chrysol., Pr. perp.  F. Paul Félicité, Stable F. Lèce, Stable

F. Marcellinus, Stable  F. Paul Joachim, Profès perp.  F. Siman, Stable 

Soit 6.749 depuis le commencement de l'Institut.                                                         

 

 La présente Circulaire sera lue en communauté à l'heure ordinaire de la lecture spirituelle. Recevez, mes bien chers Frères, la nouvelle assurance du religieux attachement avec lequel je suis, en J.M.J.

Votre très humble et tout dévoué serviteur.

         F. CHARLES RAPHAËL, Supérieur Général.

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