Circulaires 67

François

1859-04-15

067

51.01.01.1859.1

 1859/04/15

 V. J. M. J.

 Notre-Dame de Saint-Genis-Laval (Rhône), la 15 avril 1859.

Fête de la Compassion de la Sainte Vierge. 

    Mes très chers Frères,

 Je profite des solennités de la Semaine Sainte et de Pâques, pour vous adresser la Circulaire d'usage que Je n'ai pas pu vous envoyer plus tôt. Mon intention est de vous entretenir, à cette occasion, de l'esprit de piété qui est la première qualité d'un bon Religieux, et qu'on vous a proposé à la dernière Retraite comme le fruit particulier que vous deviez en retirer, comme la fin spéciale de tous vos efforts pendant cette année. La Règle veut que les grandes solennités de l'Eglise soient pour tous les Frères des époques de renouvellement dans les bonnes dispositions de la Retraite et dans l'amour de Notre­ Seigneur. Nous nous y exciterons mutuellement en coinsidération­sidérant ensemble cet important sujet.

 La piété se prend ordinairement pour un don de Dieu qui nous unit à lui comme à notre Père, et qui rend l'âme souple à tous les mouvements du Saint-Esprit et à toutes les impressions de la grâce. Elle s'entend aussi de l'amour de la prière, de la persévérance dans la prière, qui est l'exercice même de la piété et son principal fruit. C'est à ce double point de vue que nous l'envisagerons, et que nous tâcherons de dire quelque chose de sa nécessité, de ses principaux caractères et des moyens de l’acquérir.

 I

Quant à la nécessité de l'esprit de piété, elle nous est clairement marquée par tout l'ensemble de nos Règles et de nos Constitutions, par la doctrine et les exemples des Saints, par les Divines Ecritures et par la nature même de notre vocation.

 La première qualité que la Règle demande du Frère Supérieur Général et de tous ceux qui sont en charge dans l'Institut, c'est qu'ils soient pieux, qu'ils soient des hommes d'oraison, d'union avec Dieu, et que la prière leur soit tellement habituelle, tellement familière qu'elle précède, accompagne et suive toutes leurs actions.

 Le premier devoir qu'elle leur impose, c'est de maintenir l'esprit de piété parmi les Frères. Elle veut que le Frère Supérieur Général ne néglige rien pour cela ; que dans toutes les Maisons de Noviciat, comme dans chaque Etablissement particulier, il prenne tous les moyens possibles pour que les Frères soient formés à la piété pour qu'ils s'y conservent ; et, s'ils venaient à se relâcher sur ce point capital, pour qu'ils y soient ramenés par la Retraite.

 Le devoir essentiel qu'elle impose à tous les Frères Directeurs, c'est que les exercices de piété se fassent bien dans leurs Etablissements. Ils doivent les faire sonner tous, les présider eux-mêmes, s'y trouver toujours des premiers, et exiger que tous les Frères s'y rendent exactement, et qu'ils s'y tiennent avec tout le respect, toute la modestie et tout le recueillement que demande la souveraine Majesté de Dieu.

 Et la raison, ajoute la Règle, c'est que « si les exercices de piété sont bien faits, les Frères seront réguliers,  fervents, unis entre eux, contents dans leur vocation, pleins de zèle pour l'instruction religieuse de leurs enfants, toutes les vertus fleuriront parmi eux. Comme,  au contraire, il suffit de manquer les exercices de piété « ou de les mal faire, pour mettre le désordre dans une Maison et ouvrir la porte à tous les abus. »

 Aussi, la Règle va-t-elle jusqu'à prononcer la déposition de tout Directeur qui négligerait de faire faire les exercices de piété à l'heure ; qui, par sa faute, manquerait de les présider, et se dispenserait facilement d'y assister.

 S'agit-il d'admettre au Noviciat, à la Vêture, au vœu d'Obéissance, à la Profession, à la Stabilité, la condition essentielle que demandent les Constitutions, c'est la piété.

 Le Postulant a-t-il une bonne conscience, un bon fonds de religion, de crainte de Dieu ? Est-il pieux ou propre et disposé à le devenir ?  Le Novice a-t-il du goût pour les pratiques de la vie religieuse, pour l'étude du Catéchisme et des Ascétiques ? Fait-il bien ses exercices de piété ? Est-il pieux ?  Le Profès, le Stable plus encore, a-t-il montré une piété soutenue, une vertu solide, une conduite constamment édifiante ? Est-il bien affermi dans la piété ?

 Au Noviciat, tout le travail du Frère Directeur ne doit tendre qu'à corriger ses disciples de leurs défauts, à les instruire solidement des vérités de la foi, à les former à la vertu et aux pratiques de la vie religieuse, en un mot, à les rendre pieux.

 Le but principal des Visites, c'est de maintenir les Frères dans la vertu et de les exciter à la perfection. La première recommandation faite aux Frères qui en sont chargés, c'est de donner à la prière, à l'oraison, le plus de temps possible, c'est d'en inspirer l'amour et la pratique à tous les Frères.

 Le grand moyen d'éducation que nous donne le Guide des Ecoles, c'est la piété. « Inspirez à l'enfant une solide piété, elle fera germer dans son cœur toutes les vertus, elle y fera mourir tous les vices. » Qu'un enfant soit pieux, il sera bon, docile, compatissant, sincère, reconnaissant ; il aura, avec toutes les amabilités de son âge, l'honnêteté, la complaisance, la franchise et l'ouverture du caractère, la bonne conscience, la volonté portée au bien, toute la rectitude de jugement dont il est capable.

 Enfin, nous disent les Constitutions, la première cause de ruine pour l'Institut, serait le défaut de piété, d'esprit intérieur, la négligence des Frères pour leur avancement spirituel. Au contraire, la solide piété dans les Supérieurs et dans tous les Frères, la dévotion à Marie, la fidélité aux exercices de piété, voilà les moyens sûrs et nécessaires de faire prospérer chaque Maison en particulier et le corps entier de la Congrégation.

 Comprenons, M. T. C. F, à ce simple aperçu, tout le cas que nous devons faire de l'esprit de piété, par l'importance que nos Règles et nos Constitutions y attachent. La nécessité de cet esprit ressort de chaque chapitre, de chaque article même. C'est le but qui nous est proposé pour nous et pour les enfants, c'est l'abrégé de tous nos devoirs, c'est le résumé de tous les moyens qui nous sont donnés pour nous sanctifier et pour faire le bien.

 Au reste, M. T. C. F., les prescriptions de la Règle sur ce point ne sont elles-mêmes que le résumé de la doctrine des Saints et des Maîtres de la vie spirituelle. Tous, et par leurs leçons, et par leurs exemples, nous prêchent la piété, nous recommandent la piété, l'esprit de prière.

 Rien de plus excellent, de plus doux, de plus nécessaire, dit saint Augustin, que la piété, l'esprit de prière, Il est, ajoute saint Basile, l'alphabet de ceux qui commencent, l'aiguillon de ceux qui font des progrès, la consolation de ceux qui arrivent à la perfection. Selon saint Jean Chrysostome, la nécessité en est telle qu'une ville sans murailles, sans remparts et sans gardes, n'est pas plus exposée aux surprises et aux insultes d'un ennemi puissant, qu'une âme qui n'est pas munie et fortifiée par la prière, n'est exposée aux atteintes des vices et aux attaques des démons. L'homme qui perd la piété, qui abandonne la prière, n'a pas besoin de démon pour le porter en enfer, car il s'y plonge de ses propres mains, au contraire, je tiens pour certain que celui qui se conserve dans la piété, qui persévère dans la prière, quelque entrave qu'on mette à son salut, parviendra à la vie éternelle. Ce sont les paroles et le sentiment de sainte Thérèse qui, dans l'ardeur de son zèle pour le salut des âmes, exprimait ce désir : « Je voudrais me placer sur le sommet d'une montagne, de manière à être entendue de tous les hommes, et leur crier sans cesse : « PRIEZ,« PRIEZ, PRIEZ ! tant je suis convaincue de la nécessité de la prière. »

 Comparant la prière, qui est la nourriture de nos âmes, au pain matériel qui est la nourriture de nos corps, saint Augustin nous enseigne que, comme le corps sans nourriture ne peut se soutenir ni conserver la vie, de même l'âme ne peut conserver la grâce qui est sa vie, si elle est privée du céleste aliment de la prière. Saint Thomas nous donne la raison fondamentale de cette doctrine ; c'est, dit-il, que toutes les grâces que Dieu a déterminé de toute éternité d'accorder aux âmes, il les donne dans le temps par le moyen de la prière. C'est la chaîne d'or par laquelle les grâces de Dieu descendent jusqu'à nous, et nous font monter peu à peu jusqu'à lui. Malheur à celui qui brise cette chaîne, il ne peut que périr. C'est l'échelle de Jacob qui touche de la terre au ciel, et par où les Anges montent et descendent incessamment pour porter nos demandes à Dieu et nous apporter ses bénédictions. Point d'autre voie pour aller à Dieu, et en obtenir les secours nécessaires au salut.

 Voilà pourquoi, M. T. C. F., notre pieux Fondateur avait tant à cœur d'inspirer à ses Frères l'esprit de prière, et qu'il leur recommandait si souvent et si instamment la fidélité à tous les exercices de piété.

 « Tenez pour certain, disait-il, que le piège le plus dangereux que le démon puisse tendre à vos âmes pour les perdre, c'est de vous détourner de la prière, de vous faire négliger, abandonner vos exercices de piété,  L'abandon de la prière est le triomphe infaillible des tentations. » Et d'ailleurs : « Comment pouvez-vous avoir la paix, comment pouvez-vous être contents, quand vous avez laissé vos exercices de piété, ou que  vous les avez faits négligemment ? Ne savez-vous pas  que la Méditation, la sainte Messe, l'Office, le chapelet,  la Lecture spirituelle sont la consolation des bons religieux, et qu'il n'est pas possible d'être heureux en communauté, si on les néglige? »

 Joignant l'exemple aux leçons, le bon Père a toujours fait de la prière son élément ; il s'y livrait avec tant de bonheur, qu'il paraissait qu'elle lui était comme naturelle. Il suffit de l'entendre prier, raconte de lui un pieux ecclésiastique qui avait passé la nuit à la Maison-Mère, pour être convaincu que c'est un saint. Je n'ai fait avec le bon Père qu'un exercice de piété, la prière du soir, et il m'a donné des sentiments de dévotion que, j'espère, je n'oublierai jamais.

 C'est en suivant les exemples et les traces des Saints que notre pieux Fondateur s'est ainsi affectionné à la prière, et qu'il s'y est livré toute sa vie. Les Saints, en effet, ne sont proposés aujourd'hui à notre vénération que parce qu'ils ont été éminents en piété, que parce qu'ils ont excellé dans l'union avec Dieu par la prière. Les uns se sont fait admirer par une vertu, les autres par une autre ; mais tous ont été des hommes de prière, des hommes d'oraison. C'est, avec le Ministère de la prédication, la part que se réservèrent les Apôtres (Act., VI, 4.), malgré tous les travaux de l'Apostolat. A leur suite, tous les saints Docteurs, tous les saints Pontifes, tous les saints Missionnaires, après s'être épuisés, le jour, à travailler au salut des âmes, se délassaient, la nuit, à prier Dieu, à s'unir à lui par l'amour et l'adoration, par l'expiation et l'action de grâces, par la ferveur de leurs supplications.

 Et nous aussi, M. T. C. F., trouvons notre délassement et notre consolation dans la prière, dans nos communications avec Dieu, dans la fidélité à nos exercices de piété. C'est de toute la journée le temps qui nous appartient plus spécialement, qui est à nous et pour nous : que ces heures nous soient chères et précieuses entre toutes. Après avoir pensé à nos enfants, travaillé pour eux, consumé notre temps au service de nos Frères, estimons-nous heureux de pouvoir nous recueillir devant Dieu, l'entretenir de nos peines et de nos besoins, traiter avec lui l'affaire toute personnelle, l'affaire capitale et unique de notre perfection et de notre salut.

 Au surplus, rien ne nous dispose mieux aux œuvres de zèle que nous avons à remplir, que l'union avec Dieu, et le soin que nous mettons à bien prier : car la piété, dit saint Paul, est utile à tout , et c'est à elle que les biens de la vie présente et ceux de la vie future ont été promis. (1 Tim., IV, S.) Le grand Apôtre a tellement à cœur de relever par cette sentence l'excellence de la piété, d'en établir les avantages et la nécessité qu'il ajoute aussitôt : Ce que je vous dis est une vérité certaine, et digne d'être reçue avec une entière soumission. (Ibid. 9.) Nous pouvons donc dire de la piété ce que Salomon disait de la sagesse : Avec elle me sont venus tous les biens (Sap., VII, 11).Le P. Champagnat expliquant dans ce sens ce passage de la Sainte Ecriture, disait : « La piété ne donne pas seulement les vertus, elle donne aussi le succès. Si Dieu  bénit l'Institut, nous le devons à tels et tels Frères que l'on croit peut-être inutiles, mais qui sont extrêmement chers à Notre-Seigneur et à sa sainte Mère, à cause de leur solide piété. » « Oui, ajoutait-il, les Frères pieux sont les colonnes de l'Institut ; ce sont eux qui le soutiennent et le font prospérer. Plus nous en aurons, plus la Congrégation sera florissante, plus elle sera bénie de Dieu, et utile à l'Eglise. »

 Au passage de saint Paul que nous venons de citer, il faudrait joindre tous les autres passages de la Sainte Ecriture qui établissent la nécessité et l'obligation de la prière, la forme et les conditions de la prière, la puissance et l'efficacité de la prière ; mais vous savez comme nous, M. T. C. F., que rien n'est plus recommandé tant dans l'ancien que dans le nouveau Testament ; que des livres entiers de la Sainte-Ecriture ne sont eux-mêmes qu'une prière continuelle, et que Notre-Seigneur, après nous avoir fait le commandement de la prière, a daigné nous apprendre lui-même comment nous devons prier.

 Convainquons-nous donc du besoin, de la nécessité où nous sommes d'être pieux, de devenir des hommes de prière. L'ensemble de nos Règles nous en fait un devoir à tous, les Saints et tous les Maîtres de la vie spirituelle nous le recommandent, notre pieux Fondateur nous y exhorte, le grand Apôtre y attache toutes nos espérances et le divin Maître lui-même nous l'enseigne et nous l’ordonne. Ajoutons que la nature de notre état nous y oblige. En effet, continuellement appliqués à Dieu et aux choses de la Religion, par nos études, par notre enseignement, par nos exercices de chaque jour, comment pourrions-nous remplir le but de votre vocation et y être heureux, si la piété n'était pas notre élément? Vivant loin du monde et de ses fausses jouissances, où trouverions-nous le bonheur, si ce n'est en Dieu et avec Dieu? Et trop heureux mille fois que notre état ne nous permette de le trouver que là ! Il faut donc que Dieu soit toujours avec nous, pour nous assister et nous défendre, pour nous consoler et nous soutenir. Mais qu'est-ce à dire, sinon que toutes nos maisons doivent être des maisons de prière, puisqu'il est écrit, dit Notre-Seigneur, ma maison sera appelée la maison de la prière? (Matth., XXI, 13.) Oui, il faut que Dieu soit attiré au milieu de nous par l'encens de nos bonnes prières, par les sacrifices de louanges que nous lui offrirons chaque jour, par la piété et la ferveur qui régneront dans tous nos Etablissements. Alors notre joie sera dans la vérité, parce qu'elle sera de Dieu et en Dieu. Alors nous aurons trouvé le bien qui est au-dessus de tous les biens, JÉSUS ! la source de toute paix, de toute gloire, de toutes richesses, de tout bonheur. 

II 

Mais ce qui nous affectionnera de plus en plus à la piété, ce qui nous en fera comprendre encore mieux l'excellence et la nécessité, c'est d'en étudier les caractères et les heureux fruits.

 La piété, avons-nous dit, est un don de Dieu qui nous unit à lui comme à notre Père, et nous fait aimer tout ce qui a rapport à lui. Elle rend notre âme souple aux mouvements du Saint-Esprit et à toutes les impressions de la grâce ; elle nous porte surtout à avoir pour Dieu un esprit filial et un cœur d'enfant qui nous le fait envisager comme notre vrai Père. Parce que vous êtes ses enfants, Dieu a envoyé dans vos cœurs l'Esprit de son Fils, qui crie : Mon Père, mon Père. (Galat., IV, 6.) Or, cet esprit filial est vraiment l'esprit du Christianisme ; il est en Jésus-Christ par nature, il est dans le chrétien par la communication qu'il lui en fait. En toute occasion, le divin Maître nous fait regarder Dieu comme notre père. C'est de ce doux nom qu'il veut que nous l'appelions dans la prière qu'il nous a lui-même enseignée : Notre Père, qui êtes aux cieux. (Matth. VI, 9.) A-t-il à nous porter à la vertu : Soyez parfaits comme voire père céleste est parfait (Matth., v, 48). Veut-il nous exciter à la confiance en Dieu : Si vous, tout méchants que vous êtes, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans le ciel, donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui lui en demandent ! (Matth., VII, 11.) Veut-il désigner ses Apôtres et ses Disciples : Allez trouver mes frères, et dites-leur de ma part : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. (Jean, XX, 17.) Aussi, saint Jean nous assure-t-il qu'à tous ceux qui croient au Verbe, pouvoir a été donné de devenir enfants de Dieu (Jean, III, 12) ; et au chapitre I de sa première Epître, il ajoute : Voyez quel amour le Père a, eu pour nous de vouloir que nous soyons appelés. enfants de Dieu, et que nous le soyons en effet. Saint Paul revient sans cesse sur cette adoption divine : Aucun de vous n'est plus esclave, mats fils ; et s'il est fils, il est aussi héritier par la grâce de Dieu (Gal., IV, 7). Vous n'avez point reçu l'esprit de servitude pour vous conduire encore par la crainte ; mais vous avez reçu l'esprit d'adoption des enfants par lequel nous crions : Mon Père, mon Père (Rom., VIII, 15.)

 Mais que fait en nous cet esprit filial, ce cœur d'enfant que la véritable piété nous donne pour Dieu? Les effets en sont des plus admirables et des plus consolants.

 1° Il inspire pour Dieu tous les sentiments qu'un bon fils peut et doit avoir pour son père ; il fait qu'on le reconnaît, qu'on l'honore, qu'on l'aime comme son vrai père.

 Le chrétien, le religieux surtout, enrichi du don ineffable de piété, est rempli de tendresse pour Dieu ; il est dévoré du zèle de sa gloire ; il le défend en toute occasion ; il lui obéit eu tout, avec l'amour et l'empressement qu'un enfant met à recevoir et à remplir les moindres volontés de son père ; il a une confiance absolue en sa. bonté: ; il accepte de sa main paternelle tout ce qui lui arrive, persuadé que rien ne peut lui arriver d'un si bon père qui ne soit pour son plus grand bien ; enfin il désire ardemment de lui plaire, et il se porte à tout ce qui est de son service avec toute la joie et toute la confiance qu'inspire l'amour filial.

 2° La vraie piété qui, dans les âmes justes, s’unit toujours à la  crainte filiale, donne une appréhension inexplicable de la moindre offense de Dieu, une aversion extrême et une haine mortelle de tout péché. Le péché est à une âme solidement pieuse, le seul objet de ses frayeurs, de ses inimitiés ; elle l'a en horreur et en abomination ; elle aimerait mille fois mieux s'élancer dans les flammes et dans tous les tourments de l'enfer que d'en commettre un seul. Aussi, brise-t-elle absolument avec les tentations, avec les moindres occasions, dès qu'elles se présentent. Elle fuit non comme la femme de Loth, en regardant en arrière, et avec un demi-renoncement­ ; mais comme Joseph, en rompant avec la tenta­tion de toute l'énergie de sa volonté, sacrifiant tout plu­tôt que de rester dans le danger de pécher contre son père et contre son Dieu. « Quand la mer serait toute de flammes, s’écriait sainte Catherine de Sienne, je m’y plongerais, je m’y abîmerais jusqu’au fond, pour éviter l’ombre du péché : et si je savais de rencontrer ce  monstre à la surface, j'y resterais éternellement. » Oh ! que nous serions heureux, si une solide piété mettait entre nous et le péché cette rupture absolue, radicale, éternelle !

 3° La piété nous donne un attrait extraordinaire pour la prière, pour l'oraison, et elle nous y dispose admirablement.

 Comme un enfant met son bonheur à rendre de fréquents devoirs à son père, ainsi l'âme pieuse se plaît à multiplier devant Dieu ses adorations, ses actions de grâces, ses satisfactions, ses louanges, ses offrandes, ses supplications. Tous ces actes lui sont familiers, non seulement à l'oraison du matin, mais à toutes les heures (lu jour. La piété qui lui rappelle sans cesse le souvenir de Dieu son Père, la porte en même temps à lui rendre toutes sortes de devoirs.

 C'est aussi dans l'esprit de piété qu'elle puise le profond respect, la réserve extrême, la parfaite retenue avec lesquels elle se tient devant Dieu dans la prière. Participation abondante de l'esprit filial de Jésus-Christ envers son Père, la piété nous donne cet abandon d'enfant, cette confiance absolue qui nous font porter à Dieu, comme au meilleur des pères, nos moindres besoins et nos plus légères peines. Bien plus, la piété attirant en nous l'Esprit-Saint dont elle n'est qu'une émanation, c'est cet Esprit même qui vient aider notre faiblesse, et prier en nous par des gémissements ineffables. (Rom., VIII, 26, 9.) Oh ! qui pourra dire toute l'excellence et les fruits merveilleux de l'esprit de piété ?

 4° Non seulement la piété nous unit à Dieu comme à notre Père ; mais elle nous affectionne encore d'une manière très douce à tout ce qui vient de lui, à toutes les choses qui sont à lui, dans la vue qu'elles lui appartiennent, comme à notre Père, et qu'elles sont l'ouvrage de ses mains. Cette affection est même d'autant plus grande qu'elle se porte sur des créatures plus aimées de Dieu et qui le touchent de plus près.

Ainsi, la piété nous donne une affection sans pareille pour la Reine des Saints, l'auguste Marie, chef-d’œuvre de la puissance, de la sagesse, et de la bonté de Dieu, la plus parfaite image de l'adorable Trinité, et l'objet tout particulier de son éternel amour.

Elle nous fait aimer les Anges et tous les Saints, comme les amis de Dieu, et nous porte à les honorer, à les res­pecter, à les invoquer.

Elle nous remplit de tendresse pour la Sainte Eglise Romaine, pour le Souverain Pontife, vicaire de Jésus-­Christ sur la terre, pour les Evêques, les Prêtres et toutes les personnes consacrées à Dieu. Elle nous associe de cœur et d'âme à toutes les épreuves et à tous les combats des justes sur la terre; les moindres triomphes de la Re­ligion remplissent de joie un Frère pieux, ses plus légères pertes l'affligent et lui déchirent le cœur ; il prie sans cesse pour l'Eglise comme pour une bonne mère ; il re­çoit avec une soumission d'enfant, ses moindres ordres et toutes ses décisions

Tout ce qui porte quelque empreinte de la Religion at­tire son respect et son affection : les croix, les images de Notre-Seigneur et des Saints, les objets consacrés par les prières de l'Eglise, les moindres cérémonies du culte. Il aime par-dessus tout l'étude et l'enseignement de la Religion, la lecture des livres de piété, principalement des Divines Ecritures, dont il révère toutes les paroles et dont il fait son aliment quotidien.

 5° C'est le don de piété qui, nous faisant envisager dans tous les hommes les enfants de Dieu, les frères et les cohéritiers de Jésus-Christ, nous remplit d'affection pour eux. Un cœur pieux est toujours un cœur plein de suavité et de douceur. Il est facile à accorder, prompt à faire plaisir, enclin à pardonner, plein de compassion. La piété rend affable, honnête et généreux ; elle ne met sur les lèvres que des paroles de civilité, d'honneur, de respect, de consolation, d'instruction ; elle ne met dans les mains que des actes de complaisance, de charité, de bonté.

 6° Ces sentiments s'étendent même, dans une juste proportion, aux créatures insensibles, dans la vue qu'elles sont à Dieu et qu'elles viennent de lui. Le grand saint François d'Assise, si admirable de piété, les appelait ses frères, ses sœurs . Mes frères les oiseaux, ma sœur la brebis, mon frère le feu. Toutes le portaient à aimer leur Auteur, à le louer, à le bénir. Oh ! comme la piété, avec des sentiments si purs et si doux, donne la vie à tout, comme elle agrandit, élève et, sanctifie tout ce qui nous environne ! Quels charmes nouveaux et tout divins elle répand sur les objets faits pour nous plaire ! Quelles consolations, quels adoucissements elle présente dans tout ce qui vient nous affliger et nous faire souffrir

 Mais, dans ce don précieux, on est avec Dieu presque comme avec un étranger ; on ne va plus à lui comme à un père ; l'esprit filial fait place à l'esprit de servitude et de crainte, et l'affection pour les choses de Dieu et de la Religion, à une froideur glaciale.

 

Avec les hommes, on est sans charité, sans douceur, sans compassion. Supérieur, on devient dur, rebutant, injuste, tyrannique ; inférieur, on ne sait ni s'humilier ni obéir. Le mécontentement est dans le cœur, le murmure sur les lèvres ; on n'a que des paroles sèches, amères, inciviles, telles que l'humeur et l'esprit propre salut les dicter.

 Dans l'usage des créatures, si elles flattent, on en abuse, pour contenter la vanité, la sensualité ; si elles humilient, si elles font souffrir, on s'en irrite, on se désespère.

 Malheur au cœur dur, car il finira mal, dit l'Esprit-Saint (Eccl., III. 27), malheur à celui dont saint Bernard expliquant cette funeste dureté du cœur, nous assure qu'il n'est ni touché par les prières ni ébranlé par les menaces ; qu'il est insensible aux récompenses comme aux châtiments ; qu'il n'a que de l'indifférence pour son salut et de l'ingratitude pour les bienfaits de Dieu ; qu'il ne sait ni rougir du crime ni se repentir de ses péchés ; qu'il oublie le passé, qu'il néglige le présent et qu'il ne songe pas à l'avenir ; en un mot, qu'il n'a ni crainte ni amour de Dieu ; oui, malheur au cœur dur : car, pour observer les conseils et les préceptes divins, il faut avoir un cœur tendre, facile à recevoir l'impression des inspirations divines, prompt à les mettre en pratique : Lorsque vous aurez dilaté mon cœur, s'écrie le Prophète, je courrai avec joie dans la voie de vos commandements. (Ps. CXVIII, 32.)

 Or, qui nous délivrera de cette dureté de cœur si funeste? Qui nous donnera ce cœur tendre, ce cœur dilaté qui fait goûter la loi de Dieu, qui la fait embrasser avec courage et persévérance? C'est la piété. La piété est pour l'âme, dit saint Liguori, ce que le feu est pour le fer. Quand le fer est froid, sa dureté est extrême, il est impossible de le travailler ; mais le feu l'amollit et le rend comme docile sous la main de l'ouvrier. Ainsi en est-il de la piété pour notre cœur. Naturellement dur et indocile, ingrat et rebelle, enclin aux plaisirs des sens et opposé à la loi de l'esprit (Rom., VIII, 23), il s'amollit par l'oraison, par la prière. La piété l'attendrit, l'échauffe et le dispose à l'amour de Dieu, à l'humilité, à l'obéissance, à toutes ces vertus essentielles qui, fondées sur l'oubli absolu de soi-même, demandent l'héroïsme du courage, soutenu d'une onction toute particulière de la grâce.

 Que l'esprit de piété nous est donc nécessaire, à nous Religieux, qui sommes heureux toujours avec Dieu, et avec les choses de Dieu, et qui avons toutes les vertus à pratiquer dans leur perfection ! à nous Frères et Enfants d'une même famille, appelés à vivre ensemble dans les mêmes maisons et sous la même Règle ! à nous Frères Instituteurs, qui avons à passer notre vie au milieu des enfants, et à trouver dans notre piété assez de patience pour supporter leurs défauts, assez de zèle et de charité pour les instruire et les élever, assez de foi pour ne voir en eux que des membres de Jésus-Christ et les temples dit Saint-Esprit ! Efforçons-nous donc de l'acquérir par tous les moyens possibles. 

III 

Dans l'acquisition des vertus, trois choses sont indispensables : les désirer fortement, les demander instamment, s'y exercer fréquemment. C'est pour cela que nous avons si longuement insisté sur l'excellence, la nécessité et les heureux fruits de l'esprit de piété : car nous ne le désirerons, nous le demanderons, et nous ne travaillerons à l'acquérir qu'à proportion de l'estime que nous en ferons.

 Concevons donc une très haute idée de la piété, regardons-la, avec saint Vincent de Paul, avec saint François d'Assise, avec notre pieux Fondateur, avec tous les Saints, comme la plus insigne des grâces, comme la marque particulière que Dieu a de grands desseins sur celui qu'il enrichit de ce don précieux. En conséquence, désirons-le de toute notre âme, ayons une volonté forte, une volonté bien déterminée de devenir pieux, et ne cessons de le demander à Dieu, le Père des lainières de qui vient toute grâce excellente et tout don parfait. (Jacq., I, 17.) Il faut diriger à cette fin toutes nos actions, tous nos exercices de chaque jour, et surtout nos communions; il faut conjurer Notre-Seigneur, comme les Apôtres, de nous apprendre à prier, de nous donner la grâce de la prière ; nous adresser particulièrement à Marie et à saint Joseph, et offrir de temps en temps quelques neuvaines, quelques pratiques particulières pour la même fin.

 Mais n'oublions pas que notre estime et nos désirs, que nos demandes mêmes de la piété resteraient, sans effet, si nous n'y  joignions l'action, l'exercice, suivant le conseil de l'Apôtre à Timothée : Exercez-vous à la piété. (I. Tim., IV, 5.)

 C'est par la lecture des ouvrages ascétiques et de la vie des Saints, par le zèle que nous mettrons à étudier et à enseigner le Catéchisme, par la fidélité à l'Oraison, à la Communion, à toutes nos prières de Règle et de dévotion que nous deviendrons pieux. Ce sont là les exercices propres et particuliers de la piété, suivant le nom même que nous leur donnons. Il faut donc nous y appliquer tout entiers, ne jamais les manquer et ne rien négliger pour les bien faire.

 Manquer nos exercices de piété, c'est priver notre âme de sa réfection naturelle et nécessaire. Souvent il y a sagesse et prudence à faire jeûner le corps, afin d'amortir le feu de ses passions, en amoindrissant ses forces ; mais il n'en est pas de même de l'âme : nous ne pouvons trop la soutenir et la fortifier. Il faut à notre esprit toutes les lumières qu'apporte la méditation journalière des vérités du salut ; à notre cœur toute l'onction et tout l'amour que donne l'Oraison ; à notre volonté toute la force et tout le courage qu'elle puise dans la prière, la sainte Messe et les Communions ; c'est-à-dire qu'il nous faut tous nos exercices de piété de chaque jour, de chaque semaine, de chaque mois, de chaque année. En retrancher, c'est nous affaiblir et préparer la victoire à nos ennemis. « L'expérience ne vous a-t-elle pas appris, dit le P. Champagnat, que la négligence dans la prière a  toujours précédé vos lourdes chutes, et que les jours où vous vous acquittez mal de vos exercices de piété  sont remplis de fautes. » Ah ! c'est que les forces de notre âme, comme celles du corps, s'épuisent et se consument peu à peu dans le contact des créatures et dans l'exercice de nos emplois. Si la piété ne vient pas les réparer et les renouveler, elles ne se trouvent plus en rapport ni avec les devoirs à remplir, ni avec les tentations à vaincre, ni avec les vertus à pratiquer ; nous sommes en-dessous des épreuves de l'humilité, de l'obéissance et des autres vertus ; en dessous des conseils évangéliques, de notre vocation, de nos vœux ; en-dessous même des commandements de Dieu.

 Il y a plus comme dans l'économie de la santé corporelle, il importe extrêmement d'avoir une nourriture bien préparée, prise convenablement, prise régulièrement ; de même, pour la santé spirituelle de nos âmes, il est de la dernière importance que nos exercices de piété soient préparés avec soin, faits avec attention, et toujours au temps marqué.

 Ne nous permettons jamais ni de les renvoyer, ni de les retarder ; ne les commençons qu'après nous être profondément recueillis devant Dieu et fortement pénétrés de sa sainte présence. Gardons-nous, en les faisant, de toute dissipation, de toute précipitation. Il faut nous habituer à savourer la prière, à la goûter, à la digérer, pour ainsi dire, en nous en appropriant les sentiments, comme le corps digère la nourriture et se l'approprie. Puis avec, précipitation, les aliments surchargent au lieu de soulager, fatiguent au lieu de nourrir ; ainsi en est-il de la prière, quand elle est précipitée, bredouillée, faite sans attention. L'aboiement des chiens est préférable à une telle prière, dit saint Augustin. Selon saint Thomas, celui qui prie de cette manière, ne peut être excusé de péché, quand d'ailleurs sa prière ne serait pas d'obligation.

 Je termine, M. T. C. F., par un dernier moyen de nourrir et de fortifier notre piété, c'est le souvenir de Dieu, la pratique des oraisons jaculatoires.

 Rien ne nous dispose plus prochainement à la prière et ne nous unit plus promptement, plus facilement et plus étroitement à Dieu, que ces courtes et ferventes oraisons. Il a été révélé à une Sainte qu'elles vont droit au cœur miséricordieux de Jésus, qu'elles le percent d'outre en outre, et qu'elles en font jaillir sur nos âmes des torrents de grâces et de lumières. Voulez-vous, dit saint Jean Chrysostome, fermer l'entrée au démon et éloigner les mauvaises pensées, recourez fréquemment à Dieu, multipliez vos prières et vos invocations. Les anciens Pères faisaient un si grand cas de cette pratique, qu'ils ne voulaient pas qu'on cessât de répéter ce premier verset du psaume LXIX : O Dieu, venez à mon aide ; Seigneur, hâtez-vous de me secourir. La respiration, dit saint Grégoire de Nysse, doit être moins fréquente que le souvenir de Dieu car, de même que nous avons besoin de respirer à tout moment pour rafraîchir le cœur et tempérer la chaleur naturelle ; de même nous avons besoin de recourir à Dieu par l'oraison, pour réprimer l'ardeur déréglée de la concupiscence qui nous excite continuellement à pécher.

 Faisons-nous donc, M. T. C. F. une heureuse habitude de ces oraisons jaculatoires ; mêlons-les à toutes nos occupations, et pour ainsi dire, à tous nos pas, à toutes nos respirations. Qu'elles tiennent notre esprit et notre cœur continuellement tournés vers Dieu, qu'elles mettent entre nous et le péché la plus grande distance possible, qu'elles sanctifient toutes nos actions. Sainte Gertrude apprit de Notre-Seigneur lui-même qu'elles sont comme un tuyau d'or donné à chaque fidèle, pour sucer et pour attirer de son sacré Côté toutes les grâces du salut. Servons-nous d'un moyen si facile, si simple et si doux pour en tirer la grâce insigne de la piété, de l'esprit de prière.

 Nous en avons compris l'importance, la nécessité et les admirables effets ; nous en connaissons la pratique et les moyens. C'est à chacun de nous à s'appliquer désormais de toutes ses forces à l'acquérir, par l'étude assidue de la Religion, par la lecture attentive des ouvrages ascétiques et de la vie des Saints, par le souvenir habituel de Dieu présent, par la pratique des oraisons jaculatoires, par la fidélité, la ponctualité et la ferveur dans tous nos exercices de piété, surtout l'Oraison, la sainte Messe et la Communion.

 J'ai la consolation de vous annoncer que notre affaire de Rome est soumise en ce moment à la Congrégation des Evêques et Réguliers. Une commission spéciale, prise dans le sein de cette Congrégation, en a été chargée par le Saint-Père. Tout nous fait espérer que son travail, qui se poursuit toujours, s'achèvera cette année, et que notre demande, si favorablement accueillie, sera pleinement exaucée. Continuons tous à le demander au bon Dieu par d'instantes prières, selon qu'il est marqué dans la Circulaire du 2 février 1858.

 Nous offrirons en particulier à cette intention, les exercices du mois de Marie, qui, cette année, vont s'ouvrir dans l'Octave même de Pâques. Mettez comme d'habitude et comme le veut la Règle, tout votre zèle et toute votre piété à les bien faire, et évitez avec soin tous les abus qui pourraient s'y mêler. Il faut que votre Mois de Marie soit pour vous seuls et pour vos enfants, qu'il ne donne lieu à aucune visite des personnes du monde, surtout des personnes du sexe. Ayez soin également d'y conserver la simplicité et la modestie qui doivent nous accompagner partout. Il ne vous est pas permis d'y employer l'argent de l'Etablissement.

 Pour que le nom de la Maison-Mère, comme le nom même de l'Institut, nous rappelle que nous sommes tous à Marie, et que, dans la Congrégation, tout lui appartient, nous la désignerons sous le titre de Notre-Dame. Vous adresserez vos lettres : à Notre-Dame de Saint-Genis-Laval (Rhône).

 Voici les noms des Frères décédés depuis la Circulaire du 2 juillet 1857.

 F. Jourdain, + décédé à La Bégude, le 4 août 1858.

F. Fidentien, V. 0., décédé à La Bégude, le 6 septembre 1858.

F. Pamphile, + décédé à Notre-Dame, le 22 novembre 1858.

F. Valentien, V. 0., décédé à Beaucamps, le 26 septembre 1858.

F. Ensevain, V. 0., décédé à Saint-Paul- Trois- Châteaux le 9 septembre 1858.

F. Liguorius, Novice, décédé dans sa famille, le 30 décembre 1858.

F. Suverianus, V. 0., décédé à Notre-Dame, le 27 no­vembre 1858.

F. Nivard, + décédé à Saint-Paul-trois-Châteaux, le 14 décembre 1858.

F. Eligius, V. 0., décédé à Notre-Dame, le 18 janvier 1859.

F. Stéphane, V. 0., décédé à Notre-Dame le 6 février 1859.

F. Genetius, Novice, décédé à Notre-Dame, le 29 mars 1559.

F. Dèce, V. 0., décédé à Mondragon, en mars 1859.

F. Styriaque, V. 0., décédé à Haspres, le 3 avril 1859.

F. Angélique, V. 0., décédé à Marguerites, le 5 avril 1859.

F. Egidius, + décédé à La Bégude, le 7 avril 1859.

F. Front, V. 0., décédé à Hautefort.

 La présente Circulaire sera lue en Communauté, à l'heure ordinaire de la Lecture spirituelle.

 Recevez la nouvelle assurance du tendre attachement avec lequel je suis, en Jésus et Marie, Mes très chers Frères,  Votre très humble et très dévoué serviteur,

      F. François.

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