Circulaires 86

Louis-Marie

1867-07-19

Mort du F. Pascal, Assistant ; - Convocation du Chapitre Général ; - Bénédiction  de N.S.P. le  Pape, - La Piété pour fruit des Retraites

086

51.02.01.1867.2

 1867/07/19

 V. J. M. J.

N. -D. de Saint-Genis-Laval, le 19 juillet 1867,

Fête de saint Vincent de Paul.

 Mes très chers Frères,

 Voilà un mois passé depuis que je vous ai annoncé la mort du très cher Frère Pascal, et que vous unissez vos pieux suffrages avec les nôtres pourrecommander à Dieu cet excellent Frère.

 Dans une perte si grande, si douloureuse et si inattendue, rien ne pouvait nous apporter autant de consolation que la part que vous avez prise à notre affliction, votre empressement à prier et à faire prier pour notre cher Défunt, et tous les sentiments de profonds regrets, de sincère estime et de très vive affection qu'il laisse dans tous les cœurs, surtout parmi les Frères de la Province de l'Hermitage, dont il était plus spécialement chargé.

 Ce que je désire maintenant, M. T. C. F., c'est que vous graviez de plus en plus dans vos esprits et dans vos cœurs, le souvenir de toutes les vertus dont le cher Frère Pascal nous a donné l'exemple, et que vous vous pénétriez très fortement de tous ses bons avis, de ses excellentes instructions, afin, comme dit saint Paul, qu'en vous rappelant ceux qui ont été à votre tête, en considérant quelle a été leur vie, la fin de leur vie, vous travailliez sans cesse à imiter leur foi, à retracer la sainteté de leurs exemples (Hébr., XIII, 7).

 Mon intention, je vous l'ai dit, était de vous entretenir, dans cette Circulaire, de la vie et de la mort du bon Frère, de vous dire quelque chose de sa piété, de sa foi, de sa ferveur extraordinaire et de tout le bien qu'il s'efforçait d'opérer dans la Congrégation ; mais vos lettres mêmes m'ont déterminé à ajourner ce travail, afin de vous le donner mieux préparé et plus complet. J'ai compris, par l'ensemble de vos réflexions et des faits nombreux qui m'ont été signalés, que, pour vous donner comme il convient, une Biographie si intéressante et si utile, il fallait faire appel à tous les souvenirs et mettre à contribution la piété, l'affection et la bonne édification de tous.

 Voici donc ce que je désire et ce que je vous demande à chacun, comme marque de reconnaissance et d'attachement pour le très cher Frère Assistant défunt, et comme preuve de zèle et de dévouement pour le bien général de tout l’Institut :

 1° La copie de toutes les lettres que vous avez conservées de lui, moins les passages qui vous seraient trop personnels.

 2° Un résumé de ses avis et de ses instructions, principalement sur l'Oraison, sur l'Examen particulier, sur le Catéchisme, sur la bonne éducation des enfants, sur ]'esprit religieux, sur l'amour de Jésus et sur la fréquente Communion.

 3° Ce qui s'est passé d'édifiant, soit pour les Frères, soit pour les enfants, dans les visites qu'il a rendues aux différentes Maisons du Nord, du Midi et du Centre, pendant les treize années qu'il a été Assistant.

 4° Enfin, les faits et circonstances qui sont à votre connaissance, et qui vous paraissent propres à faire connaître la piété, la vertu, l'esprit de zèle et de dévouement, la ferveur extraordinaire qui ont marqué la vie, la maladie et les derniers moments du très cher Frère Pascal.

 Toutes ces notes et tous ces détails seront remis ou adressés au cher Frère Jean-Baptiste, qui s'occupe en ce moment de préparer, et de donner bientôt à toute la Congrégation, la Biographie de nos principaux Frères défunts. Ce travail précieux, dont nous attendons les plus heureux résultats pour le bien de l'Institut et de tous les Frères, ne saurait être plus saintement couronné que par le récit de la vie et des vertus du premier Frère Assistant que la Congrégation, j'en ai la douce confiance, vient d'envoyer au Ciel.

 C'est ma pensée et c'est votre pensée à tous, que le pieux Fondateur a voulu à tout prix l'avoir avec lui, pour qu'il fût récompensé plus tôt de tout son zèle et de toute sa ferveur, et qu'ils plaidassent ensemble tous nos intérêts. Je dis à tout prix, car la maladie qui nous a enlevé le bon Frère, quoique bénigne en apparence, a résisté à tous les remèdes et à tous les soins, comme elle a triomphé de toutes les supplications et de tous les vœux. Neuvaines répétées de messes et de prières, pèlerinages à Notre-Dame du Puy et de Valfleury, recommandations et Communions à, Notre-Dame-des-Victoires à Paris, charité de nombre de Frères à s'offrir en victimes pour sauver le cher malade, efforts réunis, aussi intelligents qu'assidus, de l'excellent médecin de la Maison et d'un de ses collègues les plus habiles, rien n'a pu nous le conserver. Le Père Champagnat l'avait demandé à Dieu, et Dieu le lui avait donné comme un fruit mûr pour le ciel, appelé avec lui, j'ose espérer et le redire, à nous servir tous, d'une manière bien plus excellente, auprès de notre bonne et commune Mère.

 Nous rechercherons donc, en toute confiance et dans un esprit tout filial, avec quelle fidélité et dans quelle perfection le pieux Disciple a reproduit les exemples et la sainte vie de son vertueux Père ; comment il s'est efforcé de prendre son esprit, de pratiquer et de soutenir la Règle qu'il lui avait laissée ; d'imiter sa foi vive, son amour pour Jésus-Christ au Saint Sacrement de l'Autel, son zèle incomparable pour le salut des enfants et la sanctification des Frères, son ardente dévotion pour Marie, son humilité, sa mortification et toutes ses vertus.

 Il nous importe extrêmement, M. T. C. F., de recueillir cet héritage de perfection et de sainteté que nous tenons de nos Anciens, de ceux qui se sont sanctifiés dans le même état que nous, en pratiquant la même Règle que nous devons pratiquer, en se dévouant, en s'immolant à la même Œuvre que nous sommes appelés à continuer. Rien n'est plus propre à nous soutenir dans le bien, si nous sommes fervents ; à nous faire rougir et à nous tirer de nos négligences et de nos lâchetés, si la tiédeur nous a gagnés.

 En lisant et en entendant le récit des bonnes œuvres et de toutes les actions pieuses de nos Confrères, il nous sera comme impossible de ne pas nous écrier avec saint Augustin : « Pourquoi ne pourrais-je pas ce qu'ont pu et ceux-ci et ceux-là ; ce qu'ont pu tant de Frères de mon âge, de mon tempérament, de mon caractère, peut-être mes compagnons au Noviciat, à la Vêture, à la Profession, dans les écoles et ailleurs? »

 Ils ont été pieux, ils ont été réguliers; ils ont résisté aux tentations ils ont vaincu le monde, le démon et la chair; ils ont tenu ferme, ils ont persévéré jusqu'à la fin dans la pratique des vertus, dans l'exercice du zèle, dans l'accomplissement des vœux, dans la fidélité à leur vocation ; en un mot, ils se sont sanctifiés, ils se sont sauvés dans les lieux que j'habite, dans les emplois que je remplis, avec l'habit que je porte, sous la même Règle que je suis : pourquoi ne ferais-je pas comme eux? Les mêmes grâces et les mêmes moyens ne me sont-ils pas offerts? N'ai-je pas le même malheur à éviter ? L'ENFER. N'ai-je pas la même couronne éternelle à poursuivre? le CIEL. Oh ! non, je n'aurai pas envers mon Dieu cette ingratitude, envers mon Institut cette infidélité, envers moi-même cette cruauté, de laisser inutiles tant et de si grandes grâces, de refuser tant et de si puissants moyens de salut, de renoncer à un si grand bien et de m'exposer à des maux si affreux, pour ne pas me faire violence un moment. Non, je ne quitterai jamais la voie sûre et pleine de mérites qu'ont suivie mes devanciers, des Confrères et des amis qui ont toute mon estime ettoute mon affection.

 Coûte que coûte, je veux être, et, avec la grâce de Dieu, je serai jusqu'à la mort, pieux et régulier comme eux, fervent serviteur de Jésus et de Marie, bon Religieux, bon Catéchiste, persévérant et courageux dans tous mes devoirs. C'est l'heureuse détermination, c'est l'irrévocable parti que nous prendrons tous, en repassant la ferveur, le courage, la constance et l'héroïque fidélité de nos Frères défunts. Et, parce que le cher Frère Assistant, plus que tout autre, s'offre à nous comme l'exemple, comme le modèle du parfait Religieux, chacun, j'en suis sûr, se fera un bonheur et un devoir, autant qu'il sera en son pouvoir, d'ajouter au tableau de sa vie tous les traits, toutes les couleurs qui peuvent l'embellir et nous le rendre plus précieux et plus utile.

 J'espère que l'année ne se passera pas que ce travail important ne soit fait, et que vous ne puissiez retrouver et relire, dans l'Ouvrage qui vous est annoncé, les notes et les renseignements que nous vous demandons.

 Mais ce que nous ne pouvons retarder, ce qui serait à faire, même avant les Retraites, s'il y a possibilité, c'est de donner au Frère Assistant défunt un digne successeur, un Frère des quatre vœux, rempli comme lui de l'esprit de la Congrégation, tout dévoué au bien des Frères et de l'Institut, plein de zèle pour la bonne éducation des enfants.

 C'est à cette fin que devra se réunir le prochain Chapitre Général, que tous les Frères Profès sont appelés à élire, comme il est marqué au chapitre iv de la première partie des Constitutions, art. 6, 7, 8 et 9.

 Il y aura seize députés pour la Province du Centre, Sections de Notre-Dame de Saint-Genis-Laval et de Notre-Dame de l'Hermitage; treize députés pour la province du Midi, sections de Saint-Paul-trois-Châteaux et d'Aubenas; quatre pour la Province du Nord, y compris l'Ouest, la Belgique et l'Angleterre.

 Les Frères éligibles, c'est-à-dire les Frères Stables, se trouvent partagés, ainsi qu'il suit, entre ces diverses Provinces :

 27 pour le Centre; 20 pour le Midi; 12 pour le Nord.

 En voici les noms, par ordre alphabétique, avec l'âge, l'année de la Stabilité, et l'emploi actuel de chacun.

 Dans le Centre :

 

Noms des Frères éligibles                                     Age      stabilitéEmploi actuel

 

F. Amphion                                                            42         1861     Directeur au Grand-Lemps.

F. Abel                                                                 40         1853     Directeur Provincial.

F. Avit.                                                                 48         1856     visiteur.

P. Benoît                                                               67         1865     Procureur.

F. Callinique                                                         45       1856     Directeur à Chazelles-s/ L.

F. Chrysogone                                                      43         1855     Procureur Général.

F. Cittinus                                                              40         1861     Directeur à Oyonnax.

F. Claude                                                              41         1856     Directeur à Cours.

F. Conrad                                                              50         1856     Direct, à St. Laurent s/Cha.

F. Cyrion                                                               36         1867     Directeur à Valbenoîte.

F. Epapliras                                                           42         1861     Directeur à Firminy.

F. Ethelbert                                                           35         1863     S.-Direct, à St. Didier s/ Ch.

F. Euthyme                                                            46         1856     Secrétaire Général.

F. Ignace                                                                56         1856     S.-Direct-Eco à Charlieu

F. Louis-Bernardin                                                  54         1857     Dir. à la Côte-Saint-André.

F. Marie                                                                   65         1865     Employé à la Maison-Mère

F. Marie-Clarent                                                      37         1865     Directeur à Andance.

F. Marie-Jubin                                                         47         1861     Empl. aux clas. Mon-Mère

F. Marie-Lin                                                            54         1856     Directeur à Beaucroissant.

F. Nicet                                                                  38        1861     Directeur à Neuville.

F. Pierre-Marie                                                       62         1866     Directeur à Noyant.

F« Placide                                                             41         1861     Visiteur.

F. Platonide                                                           55         1859     Directeur à Perreux.

F. Polycarpe                                                          62         1856     Directeur à Ampuis.

F. Privat                                                                39         1865     Directeur Péage-de–Rous.

F. Procule                                                             39         1865     Directeur à Monsols,

F. Symphorien                                                      35         1861     Directeur à Craponne.

 

 

Dans le Midi:

 

Noms des Frères éligibles                           Age       Stabilité             Emploi actuel

 

F. Ambroise                                               48         1855      Directeur aux Vans.

F. Augustus                                               42         1855      Directeur à Die.

F. Azarias                                                   36         1863      Maître des Novices.

F' Benoît-Marie                                           52         1861      Directeur à Saillans.

P * Cariton                                                 48         18,59     Directeur au Lue.

P " Cyrille                                                   38         1865      Directeur à Cazouls-les-Béziers.

F. Félicité                                                   34         1861      Visiteur.

P. Hymère                                                  38         1866      Directeur au Buis-les-Baronnies.

F. Ildefonse                                                39         1863      Directeur à la Verdiêre.

F. Jean-Marie                                             60         1855      Directeur à Gonfaron.

F. Jean-Pierre                                             52         1859      Chef tailleur.

F. Juste                                                      49         1855      Directeur à Villeneuve-de-Berg.

P. Juvénal                                                   40         1861      Directeur à Saint-Ambroix, Visiteur,

F' Ladislas                                                  44         1855      Directeur Provincial.

F. Louis-Régis.                                          48         1855      Directeur à Bessèges.

F. Malachie                                                56         1855      Directeur Principal.

F. Marie-Ferdinand                                    42         1863      Directeur au Cheylard.

F. Néophyte                                               35         1861      Directeur à Lambesc.

F. Onésiphore                                           46         1855      Directeur à la Seyne-sur-Mer.

F. Victor                                                     50         1855      Procureur.

 

Dans le Nord :

 

NOMS des Frères éligibles                          Age      stabilité              Emploi actuel

 

F. Abrosime                                                46         1857      Procureur,

F. Aidant                                                     47         1856      Directeur Provincial.

F. Andronic                                                 51         1855      Visiteur.

P. Aquilas                                                   49         1855      Directeur à Plaisance.

F. Cantide                                                   39         1863      Directeur à Carvin.

F. Césaire                                                   45         1856      Directeur Provincial.

F. Flavius                                                    45         1861      Directeur à Langon.

F. François-Michel                                      53         1856      Directeur à Vieux-Condé.

F. Gaétan                                                   50         1861      Sous-directeur à Glasgow.

F. Gébuin                                                   34         1863      Directeur à Breteuil.

F. Jean-Philomène                                     47         1861      Directeur à Jumet.

F. Norbert                                                   32         1867      Directeur à Braine-le-Comte.

F. Druon                                                     37         1867      Directeur à Saint-Pol-sur-Ternoise.

 

C'est sur ces listes que chaque Frère Profès devra faire son choix. Après avoir imploré les lumières du Saint-Esprit et prié, pendant une demi-heure, pour recommander à Dieu les besoins de la Congrégation et demander un bon choix, il écrira sur son billet-scrutin les noms d'autant de Frères Stables de sa Province qu'il y a de Députés à nommer dans cette Province, c'est-à-dire 16 noms pour le Centre, 13 noms pour le Midi et 4 noms pour le Nord. Voici la formule dont on se servira :

 Je soussigné… (chaque Frère Profès met ici son nom de religion), Profès de l'Institut des Petits Frères de Marie, après avoir consulté Dieu, imploré les lumières du Saint-Esprit et la protection de Marie, nomme pour Députés au Chapitre, les Frères… (écrire ici, à la suite les uns des autres, les noms des Députés qu'on a à nommer), les croyant, en conscience et devant Dieu, les plus capables de cette charge.

 Il signera ensuite de son nom de religion son billet scrutin ainsi rempli, le cachettera et l'enverra, sous enveloppe, à la Maison-Mère. Tous les billets-scrutins d'un même Etablissement seront envoyés sous une même enveloppe. On fera en sorte de ne pas dépasser dix grammes.

 Les Frères Profès ne doivent faire connaître à personne les Députés qu'ils ont choisis ; ils nous enverront leur vote le jour même qu'on recevra cette Circulaire, ou, au plus tard, le lendemain.

 Les Frères Directeurs ne manqueront pas de la communiquer immédiatement à tous les Frères Profès de l'Etablissement, et de l'expliquer, au besoin, à ceux qui pourraient être embarrassés ; mais ils ne doivent influencer en rien le vote de qui que ce soit.

 Le prochain Chapitre sera élu pour une année et quatre mois, du mois d'août 1867 au mois de décembre 1868, inclusivement.

 Notre intention est de le réunir en deux sessions différentes, tant pour les élections que pour préparer la réimpression du livre des Constitutions, dont la première édition est épuisée.

 Il importe donc que l'élection de ce Chapitre se fasse avec un grand esprit de foi, dans la seule vue de procurer la plus grande gloire de Dieu, l'honneur de Marie et le plus grand bien de toute la Congrégation ; c'est ce que nous attendons du bon esprit qui anime tous les Frères Profès et de leur dévouement absolu à tout ce qui intéresse le bien de l'Institut. Nous nous unirons tous pour demander à Dieu, par l'intercession de Marie, de saint Joseph et de nos bons Anges, qu'il bénisse, d'une manière toute particulière, cette prochaine Réunion capitulaire, qu'il nous fasse connaître les Frères les plus capables d'entrer dans le Régime et de le compléter, et qu'il remplisse de ses lumières et de son esprit tous les Frères Capitulants, afin qu'ils fassent toutes choses selon son bon plaisir et à l'avantage des Frères.

 A partir du 1ier août prochain jusqu'à la fin de décembre 1868, on dira, tous les jours, à cette intention, à la suite de la prière du soir, un Ave Maria avec ces quatre invocations :

 Cœur sacré de Jésus, ayez pitié de nous.

Cœur immaculé de Marie, priez pour nous.

Saint Joseph et tous les Saints, priez pour nous.

Saints Anges gardiens, priez pour nous.

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Voici dans quel ordre sont fixées nos Retraites de cette année :

 1° La Retraite du Régime, du 14 au 21 juillet.

 2° La Retraite de Glasgow, du 25 juillet au 1ieraoût, pour les Frères d'Ecosse et d'Irlande.

 3° La première Retraite de la Maison-Mère, du 25 août au 1ierseptembre, pour tous les Frères, sans exception, composant la Province de Notre-Dame de l'Hermitage.

 4° La deuxième Retraite de la Maison-Mère, du 8 au 15, septembre, pour tous les Frères, sans exception, composant la Province de Notre-Dame de Saint-Genis-Laval.

 5° La Retraite de Beaucamps, du 1ierau 8 septembre. Les Frères de Londres en feront partie.

 6°La Retraite de la Bégude, du 12 au 19 septembre.

 7°La Retraite de Saint-Paul-trois-Châteaux, du 22 au 29 septembre,

 8° La Retraite de Hautefort, du 26 septembre au 3 octobre.

 9°La Retraite des Frères du Cap de Bonne-Espérance, la première semaine libre après la réception de cette Circulaire.

 Nous donnons le jour d'ouverture et de clôture de chaque Retraite, afin que les Frères Directeurs règlent, en conséquence, l'aller et le retour pour chaque Etablissement. Il est essentiel que les Frères soient rendus, au plus tard, la veille de la Retraite, qu'ils arrivent et qu'ils se présentent ensemble aux Supérieurs.

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 Pendant la Retraite, les Frères se présenteront au Frère Supérieur Général et à leur Frère Assistant, par ordre alphabétique d'Etablissement, suivant une liste qui sera affichée à la porte de chaque Chambre, le matin, après l'oraison, et le soir, après le dîner.

 Tous les Frères du même Poste se présenteront ensemble et passeront à tour de rôle : le Frère Directeur d'abord, puis les autres Frères, par rang d'ancienneté.

On gardera le même ordre à la Procure et au Vestiaire.

 Pour le linge, on suivra l'usage établi par la Circulaire du 16 juillet 1861.

 Qu'on n'oublie pas de s'entendre avec le Frère Secrétaire de chaque Maison Provinciale, pour les Brevets, les Extraits d'acte de naissance, les Examens, les divers renseignements à donner, et surtout pour l'engagement décennal de ceux qui sont du prochain tirage, c'est-à-dire, de tous ceux qui sont nés en 1847.

 Voici la liste des Frères décédés depuis notre Circulaire du 9 février 1867 :

 F. AMANDUS, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval, le 6 mars 1867.

F. MARIE-ODULPHE, Novice, décédé dans sa famille, en mars 1867.

F. CONGALL, Profès, décédé à Saint-Paul-trois-Châteaux, le 17 avril 1867.

F. ETHELVODE, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval, le 26 avril 1867.

F. VÉRULE, Novice, décédé à la Bégude, le 29 avril 1867.

F. MARIE-HONORE, V. O., décédé à Saint-Genis-Laval, le 30 avril 1867.

F. VULSIN, Profès, décédé à Saint-Genis-Laval, le 30 mai 1867.

F. AUTAL, V. O., décédé à Saint-Genis-Laval, le 11 juin 1867.

F. EPIPODE, Profès, décédé à Saint-Paul-trois-Châteaux, le 14 juin 1867.

F. MARIE-SPIRIDION, Novice, décédé dans sa famille, le 13 juin 1867.

F. PASCAL, Assistant, décédé à Saint-Genis-Laval, le 19 juin 1867.

  

C'est donc, avec les 17 Défunts dont vous avez les noms dans la dernière Circulaire, 28 Frères, Novices ou Postulants que la mort nous a enlevés dans le courant de cette année scolaire. C'est la moyenne à peu près de nos décès annuels : d'où chacun de nous doit conclure que vingt-huit au moins de ceux qui vont faire la prochaine Retraite ne la feront pas une autre année. Il faut donc nous y préparer tous de notre mieux et la faire comme si elle devait être la dernière de notre vie. Personne ne pouvant affirmer que son nom ne figurera pas au prochain Nécrologe, personne ne peut, avec sagesse, se dispenser de réfléchir sérieusement à ce grand passage du temps à l'éternité, ni renvoyer de s'y préparer.

 Sans doute que la Règle et la charité nous font également un devoir de prier pour nos chers Défunts et d'offrir chaque jour, pour eux, nos pieux suffrages ; mais la charité plus grande encore que nous nous devons à nous-mêmes, nous crie bien plus fortement, avec l'Auteur de l'Imitation : « Ne vous fiez point sur vos proches et sur vos amis, et ne différez point à faire votre salut, parce que les hommes vous auront bien plus tôt oublié que vous ne pensez… Mieux vaut pourvoir de bonne heure à la sûreté de votre âme que de vous en reposer sur le soin des autres… Faites, faites maintenant, mon cher Frère, tout ce que vous pourrez faire… Tâchez de vivre de telle sorte que vous ayez plus de sujet de vous réjouir, que de craindre quand Dieu vous appellera. » Ces pensées, M. T. C. F., nous sont toutes personnelles ; elles nous touchent essentiellement; elles nous touchent dans tout ce qui nous intéresse le plus. Ne les perdons jamais de vue, en priant pour nos chers Défunts.

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 J'ai la consolation de vous annoncer que nos Frères, partis de Toulon, à bord de l'Iphigénie, le 12 février dernier, pour le Cap de Bonne-Espérance, sont heureusement arrivés, après 62 jours de navigation.

 Déjà, ils nous avaient appris, par leurs lettres du 24 février, écrites en vue du cap de Ténériffe, que le bon Dieu et la bonne Mère les avaient en leur sainte garde, et que tout leur faisait espérer une heureuse traversée.

 Nous savions que le personnel à bord était de 683 personnes, tant marins que passagers, et exportés en Nouvelle-Calédonie ; que les Frères, avec trois Prêtres se rendant à l'île Bourbon, et trois religieuses de l'Ordre de saint Joseph de Cluny destinées pour Tahiti[1], avaient été admis à la table de l'état-major ; qu'ils se trouvaient très bien pour la nourriture; et que, s'ils n'avaient pas la consolation d'entendre la Sainte Messe, ils pouvaient au moins se confesser et faire en paix leurs exercices religieux.

 Leurs lettres du 18 avril dernier et d'autres encore du 17 mai suivant, sont venues confirmer ces bonnes espérances. Les officiers eux-mêmes donnent cette traversée comme tout à fait exceptionnelle; ils ne l'ont jamais faite, disent-ils, avec un temps si constamment beau.

 Monseigneur le Vicaire Apostolique a reçu les Frères à bras ouverts, ils ne peuvent assez dire avec quelle bonté Sa Grandeur les traite, de quels soins tout paternels Elle ne cesse de les entourer.

 Leur maison, avec jardin, est grande, même belle, mais pauvrement agencée pour le moment. Monseigneur s'occupe très activement à tout organiser de son mieux.

 Leurs classes, au commencement de mai, réunissaient une centaine d'enfants, et semblaient promettre beaucoup pour l'avenir.

 Tous les Frères, ajoute en finissant le cher Frère Directeur, vont bien et sont toujours animés des meilleures dispositions. Ils réclament plus que jamais les prières de la Congrégation, afin de remplir, comme il convient, la belle mission qui leur est confiée.

 Nous nous unirons donc, M. T. C. F., pour remercier Dieu tous ensemble des bénédictions visibles qu'il accorde à cette Œuvre nouvelle ; pour le conjurer, par l'intercession de Marie, de la consolider et de la développer de plus en plus ; et de conserver à nos Frères, avec la santé, le courage et les forces dont ils ont besoin, la piété, le zèle, la parfaite union et toutes les vertus qui doivent assurer leur succès et les mettre à même de faire le bien qu'on attend d'eux.

 Ce qui me fait espérer, M. T. C. F., qu'il en sera ainsi, c'est la faveur insigne qui nous a été accordée, à eux et à nous tous, à l'occasion de cette nouvelle, Fondation.

 Au mois de mars dernier, en informant du départ des Frères Son Eminence le Cardinal Barnabo, Préfet de la Sacrée Congrégation de la Propagande, j'ai ajouté à Son Eminence « qu'il nous reste une grande grâce à Lui demander, c'est qu'à cette occasion, Elle daigne porter aux pieds de Sa Sainteté l'hommage du très profond respect, du filial amour et de l'entier dévouement de tous les Petits Frères de Marie, et La supplie de nous accorder, à nous et à tous nos Frères, principalement à ceux du Cap de Bonne-­Espérance, la faveur inestimable de sa Bénédiction Apostolique. »

 Or, voici, en français, le sens littéral de la Réponse que m'a faite, en latin, Son Eminence le Cardinal Barnabo

 « Rév. Frère,

  Sont venues dans nos mains les lettres écrites par  vous le 11 mars, et par elles j'ai appris que cinq bons Religieux de votre Congrégation sont partis pour la Mission de la Province occidentale du Cap de Bonne-Espérance.

 « Il m'a été très agréable d'apprendre cela, moi qui désirais très ardemment que des Ecoles fussent établies dans cette Mission, pour procurer l'instruction  morale et civile de la jeunesse.

 « Je vous remercie donc dans le Seigneur, d'avoir envoyé là des Maîtres ; et je veux que vous sachiez que Notre Très Saint-Père le Pape Pie IX, auquel j'ai pris soin de présenter vos lettres susdites, a accordé bénignement la Bénédiction Apostolique, à vous et à votre Congrégation, et principalement à ceux qui sont partis pour la dite Mission.

 « Je prie Dieu de vous accorder toutes sortes de prospérités.

 « Rome, Audience de la S. C. de la Propagande, le 9 avril 1867.

 « Votre très dévoué,

 Signé : « AL. C. BARNABO,Préf. » 

Oui, M. T. C. F., soyons heureux et à jamais reconnaissants de cette nouvelle Bénédiction du Vicaire de Jésus-Christ. Elle portera bonheur à nos Frères d'Afrique et à tous les autres. Sa Sainteté a bien voulu nous comprendre tous dans sa tendresse paternelle, et appeler sur tous les bénédictions divines.

 Mais pour répondre aux désirs du Souverain Pontife, le Père commun de tous les Fidèles, redoublons tous et partout d'affection et d'amour, de respect et de soumission pour la Sainte Eglise notre mère; de zèle et de dévouement pour la portion chérie du troupeau de Jésus-Christ quinous est confiée, les petits enfants de nos Ecoles ; de ferveur et d'exactitude dans l'accomplissement de tous les devoirs de notre état.

 Nos Retraites vont nous être données pour relever notre courage sur tous ces points, pour refaire nos forces, et nous animer tout de nouveau à poursuivre l’œuvre de sanctification, par la sanctification de chacune de nos journées.

 Ce que je désire en effet et ce que je vous propose à tous comme le fruit particulier à retirer, cette année, de nos Retraites, c'est : 1° une conviction plus forte, plus réfléchie, de cette vérité fondamentale, que tout notre avancement spirituel, toute notre perfection consiste à bien faire nos actions ordinaires; 2° un examen approfondi de chacune de nos actions, exercices de piété, étude, classe, repas, récréations, sommeil, devoirs d'état, etc., pour voir, en conscience et devant Dieu, comment nous nous en acquittons, tant extérieurement qu'intérieurement ; 3° une forte résolution de les mieux faire à l'avenir, surtout tel exercice de piété qui laisse le plus à désirer, tel devoir d'état qui est le plus négligé.

 Je vous engage tous à vous préparer à la Retraite dans cet esprit et dans ces vues; et pour cela, à relire avec une grande attention, à méditer même avec soin le second Traité de Rodriguez, intitulé : De la perfection de nos actions ordinaires; puis, le troisième qui a pour objet la droiture et la pureté d'intention que nous devons apporter dans chaque action.

 Je dois ajouter que nous n'arriverons à une réforme sérieuse et efficace de nos défauts, dans ce détail de nos actions de chaque jour, que par la pratique fidèle et constante de l'Examen particulier, dont Rodriguez a également donné un Traité spécial. De tous nos exercices de piété l'Examen particulier est peut-être celui qui devra le plus attirer notre attention et faire la matière de nos premières et plus fortes résolutions.

 C'est sur ces divers points que porteront nos entretiens et nos avis pendant les Retraites; c'est sur ces points que vous devrez vous-mêmes diriger vos réflexions et vos prières.

 Mettez-vous en état de le bien faire, en repassant soigneusement les trois Traités que je viens de vous indiquer, et mieux encore le Chap. IV et le Chap. X de nos Principes de Perfection où ces traités sont parfaitement résumés.

 Mais, M. T. C. F., n'oublions pas de joindre de ferventes prières à notre travail et à nos efforts, si nous voulons qu'ils se soutiennent et qu'ils réussissent. C'est de Dieu seul, par Marie, que peuvent nous venir les lumières et la force dont nous avons besoin, pour entreprendre sérieusement la réforme de notre vie et la pratique des solides vertus.

 Profitons donc du mois qui va suivre et de la grande solennité de l'Assomption qu'il nous apporte, pour demander à Dieu, par l'intercession de notre bonne Mère, un renouvellement complet dans la piété, la régularité et le bon esprit, dont nous avons fait comme notre devise, notre plan de salut et de perfection.

 Il est évident que la piété, la régularité, le bon esprit dans tout l'Institut, c'est chaque Religieux vivant chaque jour selon la Règle, faisant chaque jour, avec ferveur et dévotion, ses exercices de piété, accomplissant chaque jour, de son mieux, ce qui lui est commandé. Tout le monde sent que le moyen sûr d'avoir partout et toujours les Frères BIEN PIEUX, BIEN REGULIERS et BIEN UNIS,c'est que chacun s'efforce de faire les choses telles que la Règle les demande, qu'elle les ramène jour par jour et d'heure en heure; de les faire avec soin, avec diligence, dans la seule vue de plaire à Dieu. Il est clair encore que c'est là et là seulement que se trouve le secret de la perfection et de la sainteté ; parce que là est le moyen de faire constamment tout ce que Dieu veut, et de la manière que Dieu le veut.

 Ainsi, nous nous préparerons à la mort comme ceux de nos Frères que Dieu a déjà appelés à lui. Ainsi, nous nous assurerons avec eux et comme eux, une belle couronne dans le Ciel, une place parmi les Princes de l'éternité.

 Oui, M. T. C. F., en sanctifiant chacune de nos journées par la pratique exacte de notre Règle, par l'application à bien faire chacune de nos actions, nous marcherons sans cesse et d'un pas ferme à la gloire éternelle et à une très grande gloire. Nous y entraînerons même tous ceux qui vivront avec nous et qui se laisseront gagner par notre bon exemple. Tous ensemble, nous courrons au Ciel, nous y courrons sûrement, nous y courrons rapidement, selon ce mot récent du bon Frère Pascal à un de ses jeunes Frères : « Courage ! mon cher ami. Aimons Jésus, honorons Marie, courons au Ciel et menons-y le plus de monde que nous pourrons. »

 A cette fin, pour recommander à Dieu toutes nos Retraites, et pour attirer de plus en plus, sur chacun de nous et sur toutes nos Maisons, la protection de la Sainte Vierge, nous dirons, pendant les neuf jours avant l'Assomption, après l'Office du matin et après l'Office du soir, trois Ave Maria.

 Pendant l'Octave, on récitera le Veni Creator et un Ave Maria, à la prière du soir, à la place du Veni Sancte.

 La présente Circulaire sera lue en Communauté, à l'heure ordinaire de la Lecture spirituelle.

 Recevez la nouvelle assurance du tendre et respectueux attachement avec lequel je suis en Jésus et Marie, Mes très Chers Frères, Votre très humble et très dévoué Frère et serviteur,

    F. Louis-Marie.

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[1]:Le texte porte: Taïti. NDLR.

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