Entretien avec M. Nikolaos Noulas, Président du Conseil de la Mission en Grèce
M. Nikolaos Noulas est le responsable des organes d’animation et de gestion de la mission mariste en Grèce. A ce titre, il participe au Conseil de Mission de la Province de l’Hermitage, où il partage des responsabilités avec les responsables en France, en Catalogne et en Hongrie. Il est présidente du Conseil de la Mission Mariste en Grèce (Σ.Μ.Α.ΕΛ) depuis 2021.
Né à Athènes, Nikolaos est marié et a deux enfants. Il a été élève de l’école mariste Leonteios Athènes, où il travaille depuis 1997. Il est professeur de lettres grecques, d’histoire et de philosophie. De 2014 à 2017, il a été directeur adjoint du collège, puis directeur général.
Nous reproduisons ci-dessous l’interview publiée dans le numéro 157 du bulletin provincial “L’Hermitage.info”.
Vous êtes le président du Σ.Μ.Α.ΕΛ. Quel est le but de cette institution ?
Le but du Σ.Μ.Α.ΕΛ. est de veiller à l’identité chrétienne des œuvres maristes de Grèce, laquelle s’exprime et se développe à travers les valeurs et les principes maristes. Il assure le développement du charisme mariste chez les acteurs de la mission mariste au sein des œuvres maristes de Grèce. Il accompagne les responsables des œuvres maristes de Grèce dans une perspective de mission. Il établit et assure les bases qui permettent à Σ.Μ.Α.ΕΛ. d’écouter et d’analyser la réalité afin d’être pleinement conscient des urgences et des besoins.
L’Institut mariste est une présence de l’Église catholique, très minoritaire en Grèce. Ce fait présente- t-il des inconvénients ? Quelle sont vos relations avec l’Église orthodoxe ? Est-il facile de proposer des activités pastorales ?
Les catholiques en Grèce sont une petite minorité. Malgré cela, les écoles maristes de Grèce sont tout à fait respectées par la société grecque et aussi par l’Église Orthodoxe. Ex. : les deux derniers archevêques orthodoxes grecs sont liés avec les maristes : l’un comme ancien élève et l’autre comme professeur. Donc, il y a une grande confiance en l’éducation mariste et les parents de nos élèves estiment et attendent nos propositions et nos initiatives dans le cadre de la pastorale.
Le Lycée Léonin comprend deux écoles. Pourriez-vous nous dire quelque chose pour chacun ? Commençons par Athènes-Patissia. Quelles sont les caractéristiques de cet établissement ?
Il y a deux écoles maristes en Grèce. L’une est située à Athènes, au quartier Patissia. C’est une école historique pour la capitale, mais aussi pour toute la Grèce, qui existe depuis 1924. Maintenant c’est la plus grande école de la ville d’Athènes. Patissia est un quartier de la classe sociale moyenne.
Nea Smyrni est l’autre établissement, situé dans un autre quartier de la ville. Pouvez-vous nous donner un aperçu des spécificités de cette école ?
L’établissement de Néa Smyrni est plus récent. Il a été inauguré en 1963. Il est situé dans une banlieue où résident des familles ayant un revenu plus élevé.
Quelle est la relation entre les deux établissements ? Chacun suit-il sa propre voie ou agit-il de manière totalement intégrée, que ce soit au niveau des enseignants, des familles et même des élèves ?
Les relations entre les deux établissements ont toujours été très bonnes, mais pendant les dix dernières années ont fait aussi un cheminement commun. Bien sûr, chaque école peut prendre ses propres initiatives, mais pour tous les sujets importants il y a une coopération profonde et essentielle.
Les frères, au siège de la communauté, animent un centre d’apprentissage de la langue grecque, « Agia Kyriaki ». En quoi consiste cette œuvre sociale ? Quels sont ses principaux destinataires ?
Le centre « Agia Kyriaki » est dédié à l’apprentissage de la langue grecque. Ses destinataires sont des immigrants économiques. Pendant les deux dernières années, le centre a arrêté son fonctionnement à cause de la pandémie. Nous espérons que maintenant il pourra redémarrer.
L’autre présence sociale est Acharnés. Quel est son but et quels sont ses destinataires ? Y a-t-il une implication des enseignants des deux établissements ?
Le but du centre social d’Acharnes « Cœur sans Frontière » est d’aider des enfants de familles assez pauvres et souvent immigrées. On les aide à l’étude des leçons de l’école, mais aussi à leur socialisation et à leur intégration plus facile dans la société grecque.
Comment les œuvres maristes (scolaires et sociales) ont-elles fait face aux difficultés générées par la pandémie ?Nous nous sommes adaptés à cette situation difficile. Nous avons respecté la loi grecque et avons offert nos services éducatifs de manière virtuelle. Nous avons affronté cette situation avec réalisme, disponibilité et beaucoup de travail. Nous avons beaucoup amélioré les services technologiques de nos écoles et, à travers les leçons numériques, nous avons animé nos élèves avec un esprit d’espérance et d’optimisme.
Pouvez-vous décrire les éléments qui vous semblent les plus significatifs de la présence mariste, depuis ses origines, lorsque trois frères de Constantinople se sont installés à Lesbos en 1901 et, des années plus tard, se sont installés à Athènes, jusqu’à aujourd’hui ?
La présence mariste en Grèce est liée à une éducation de très haut niveau : c’est une éducation intégrale, qui transmet des valeurs, mais qui aide aussi les enfants à acquérir des connaissances. D’un autre côté, les Frères Maristes ont offert une œuvre éducative très riche, qui a donné une grande réputation aux maristes de Grèce. Il y a toujours un esprit familial dans les écoles maristes qui promeut les bonnes relations entre les professeurs, les élèves et leurs parents.
Vous êtes membre du Conseil de Mission de la Province. Comment harmonisez-vous l’unité provinciale avec la diversité des pays, des langues et des cultures ?
Pour le Conseil de Mission de la Province, la diversité est un défi, mais aussi une richesse. Nous nous focalisons sur l’écoute de l’autre et sur le respect du rythme de chacun. En tout cas, les valeurs maristes sont notre point commun, mais elles aussi ont une qualité universelle.