Le charisme mariste plane sur Buitrago
Pour les jeunes et les moins jeunes, les symboles sont un langage qu’il faut écouter en silence. C’est ce qui est arrivé au démarrage de la Rencontre Internationale de Jeunes Maristes réunis à Buitrago. On a fait silence. L’activité intérieure a commencé. Le masque a été la ressource utilisée par les animateurs pour introduire la réflexion de la rencontre. Le masque et le cœur. Le symbole du cœur a été constamment présent, comme ressource et comme activité. L’attitude du cœur a beaucoup été mise en valeur. A partir de ces référents, une question a été posée aux participants : Qui es-tu ?
Dans la grande salle du « Centro de Estudios de Santa María del Castillo » une scène a été improvisée avec de grands cubes en carton. L’ensemble des pièces constituait un puzzle. Et l’action a commencé, sous une musique de fond. L’acteur principal a introduit sur la scène quatre acteurs qui ont collaboré avec lui. Des jets d’eau ont commencé à jaillir des cubes dont la disposition désordonnée rappelait un grand rocher. Avec la magie du théâtre l’eau surgie du rocher s’est transformée en un personnage : « le charisme mariste » a pris forme sous les yeux émerveillés des spectateurs. Animé par les mains habiles des artistes, ce personnage qui venait de naître tel une marionnette, a impliqué tous les participants dans l’action.
Cette ressource théâtrale a créé chez les participants la conscience de partager une motivation commune qui anime toutes les œuvres maristes du monde. « Nous nous sommes rassemblés ici – commentait une fille blonde et élancée – parce que l’esprit de Marcellin nous unit. » Et l’animateur de dire : « Nous étions déjà une famille avant d’arriver ici, mais maintenant on le voit réellement. »
C’est dans cette ambiance que les présentations en groupe ont commencé. D’où viens-tu ? Quelles activités sont menées à bien dans l’œuvre mariste où tu travailles ? De nouveaux symboles sont apparus qui identifient les groupes de travail et de réflexion.
La première journée d’introduction a été complétée le lendemain matin par quelques questions posées par le Fr. Emili Turú, Supérieur général : Dans quel but sommes-nous ici ?
En partant de certains événements douloureux de notre réalité mondiale, le Fr. Emili a insisté sur le fait que, si nous regardons vers l’extérieur, nous voyons de graves problèmes. Un peu comme ce qui est arrivé à l’époque de Champagnat. Mais Marcellin a donné une réponse. Son engagement s’est exprimé dans et par des gestes simples. Nous, aujourd’hui, nous sommes concernés par les problèmes du monde, à cause de ce que nous faisons, mais aussi à cause de ce que nous ne faisons pas. Avec notre réponse nous devons bâtir une Église au visage marial. Puis Fr. Emili a lancé la question : Comment faire ? Eh bien, en nous mettant à l’écoute attentive de ce que dit l’Esprit Saint.
Toute l’activité de la journée a eu son sommet dans la messe, célébrée par le Père Pedro García. La nappe de l’autel était un tableau multicolore composé avec les dessins que chacun avait faits mettant en relief ce qu’il portait dans son cœur. Toute l’activité des ateliers réalisés dans l’après-midi, et fruit du long moment de silence qui a précédé l’eucharistie, était recueillie dans ce tapis d’attitudes intérieures. L’acte pénitentiel a été une invitation à analyser les masques qui occultent la vérité de nos vies. Et les masques qui occultent la dure réalité de notre monde. La Parole de Dieu a proposé aux participants de bâtir les attitudes du cœur sur des fondations solides, sur le roc. Dans un moment ouvert pour partager ce que chacun portait en soi, quelques-uns des participants ont expliqué les signes qu’ils avaient utilisés dans leurs dessins pour exprimer ce qu’ils portaient dans leurs jeunes cœurs.
Dans une salle du bâtiment où se tient la rencontre, l’ONG SED a monté une exposition avec des photos qui reflètent la dure réalité de notre monde. Cette ressource a été utilisée dans différents ateliers de solidarité auxquels les jeunes ont pu participer pendant l’après-midi.